dimanche 29 septembre 2013

Romitude




Un racisme ordinaire s’est infiltré dans notre société. Une des jeunes femmes à mes côtés me dit sur un ton las et résigné : « On a l’habitude. On nous traite souvent comme ça dans la rue. »
Sur un banc d’une rue du quatorzième arrondissement parisien, le matin, à l’heure de l’école vers laquelle de jeunes enfants accompagnés de leurs parents se dirigent. À mes côtés, deux couples et six enfants. Nous sommes l’objet de regards insistants, de haussements d’épaules. Les enfants qui viennent vers nous sont priés d’accélérer le pas. Un homme d’une quarantaine d’années s’arrête devant nous. Il s’adresse à moi : « Tant qu’il y aura des gens comme vous, Madame, on n’est pas prêts de s’en débarrasser. »
Je réagis avec fermeté en signifiant à ce passant que nous occupons l’espace public au même titre que lui. Il s’éloigne en maugréant. Ce « racisme ordinaire », relayé par une politique sécuritaire et discriminatoire et par certains médias, s’est infiltré dans la société civile.

Ce sont les Rroms coupables de tout !


Coup de gueule de Jeanne Gamonet, présidente du Centre AVER contre le racisme:



Ils ont bien raison


Mais bien sûr!
Ce sont les Rroms qui ont jeté les bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki
Ce sont les Rroms qui ont colonisé de nombreux peuples innocents, assassiné des foules d'Amérindiens, parmi tant d'autres
Ce sont les Rroms qui vandalisent l'agriculture et l'élevage avec des produits toxiques pour gagner des millions
Ce sont les Rroms qui délocalisent les entreprises pour flanquer des travailleurs au chômage
Ce sont les Rroms qui ont prétendu qu'il y avait des armes de destruction massive en Irak
Ce sont les Rroms qui planquent leurs fortunes indécentes dans des paradis fiscaux
Pendant que les banques se goinfrent et multiplient la misère


On a bien raison de broyer leurs malheureuses caravanes avec d'énormes bulldozers
De les flanquer hors des terrains et des squats où ils ne gênent personne avec des matraques et du gaz lacrymogène à bout portant
D'écouter les riverains se plaindre d'insalubrité alors qu'on ne leur installe ni WC ni eau ni électricité
De les rendre toujours coupables, discriminés, d'empêcher leurs gosses d'aller à l'école
De ne rien faire contre les maires qui regrettent qu'on ne les ait pas exterminés


Insultés, discriminés, battus, jetés, assassinés,
Voilà le destin de ces "sous-hommes"

Ces 15.000 Roms qui font trembler la France


La République française est devenue bien fragile : 15.000 Rroms bulgares et roumains suffisent à la faire trembler… Depuis quelques jours, la paranoïa de l’antitsiganisme s’étale à nouveau à la « une » des médias. Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, et les ténors de l’UMP rivalisent dans cette course au mensonge, au populisme et à la démagogie. Le dernier éditorial du Courrier des Balkans.
Par Jean-Arnault Dérens


Tous les médias « sérieux » l’annoncent avec assurance : la « question des Rroms » va « parasiter », voire « dominer » la campagne en vue des élections municipales du printemps. Un nouveau « bras de fer » s’annonce d’ailleurs sur le sujet entre Paris et Bruxelles... Chaque éditorialiste, chaque commentateur y va de son point de vue, comme s’il n’existait pas, en France, de question plus urgente, plus brûlante que le sort de quelque 15 à 20.000 personnes.
Le nombre de Rroms de Bulgarie et de Roumanie qui vivent dans des bidonvilles et des campements insalubres reste d’ailleurs étonnamment stable malgré la poursuite des politiques de démantèlement des camps et d’expulsions systématiques. Cette petite communauté alimente l’antitsiganisme contemporain, alors qu’elle ne représente qu’une infime partie des Rroms, Tsiganes et voyageurs vivant en France, qu’ils y soient établis depuis des siècles ou qu’ils s’y soient installés au cours des dernières années.
Au vrai, chacun le sait bien, cette question des Rroms de Bulgarie et de Roumanie relève exclusivement d’un problème humanitaire fort simple à résoudre. Comment la France serait-elle incapable de loger 20.000 personnes dans le besoin ? De scolariser leurs enfants ? De garantir leurs droits à la santé ou à la formation ?
Le caractère dérisoire du nombre de personnes concernées suffit à rappeler que la question est sortie de toute logique rationnelle. En vérité, il n’existe aucun problème rrom en France, mais certains politiciens, de gauche comme de droite, ont cru pertinent de créer et d’alimenter un fantasme, d’entretenir un délire paranoïaque, qui se répand dans une société fragilisée par bien d’autres problèmes.