samedi 31 mars 2012

Conte de la campagne




Il était une fois un souverain fort sot et mal léché qui n’aimait rien tant que ripailler avec sa gentilhommerie et faire la giguedouille en assemblée. Sentant venir sa déchéance prochaine, il fit mander le Grand Chambellan ainsi que les fidèles conseillers et courtisans obséquieux de son ost, et leur tint à peu près ce langage.

- Je vous ai réuni en notre castel car d’aucuns me disent que notre peuple, ce ramassis d’imbéciles couards et crédules, ne m’aime plus, ne croit plus en moi et ne songe qu’à me détrôner. Que me faut-il donc faire pour échapper à cette disgrâce ?

Jean-Luc Mélenchon redonne à la gauche sa dignité

Jean-Luc Mélenchon (652)
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La percée de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages indique une tendance lourde et reflète un rapport de forces nouveau. Le Front de gauche est en train de s’installer dans le paysage politique. Ce mouvement s’enracine car il articule aux yeux des électeurs deux caractéristiques essentielles de la gauche historique : la crédibilité et la radicalité. Que ce succès tienne beaucoup aux qualités intellectuelles et oratoires du député européen ne fait aucun doute. Mélenchon a des convictions qu’il défend avec pugnacité et une vision politique qui est cohérente. Ceux qui, au PS ou à droite, feignaient de voir chez lui un « populiste » de second ordre en sont aujourd’hui pour leurs frais. Mélenchon est plus qu’une révélation. Il est devenu la figure de référence de la gauche française.

256ème semaine de Sarkofrance: Sarkozy avait oublié le chômage



Plus qu'un mois avant le premier tour. Les esprits s'échauffent. Nous sortions d'une séquence sécuritaire que Nicolas Sarkozy voulait prolonger, un drame à Toulouse qui plaisait à nombre de soutiens du candidat sortant. Ce dernier exultait: « Je vais gagner ! Ce sont tous des nuls !». Son bilan restait boulet. Son programme restait inconnu. Sarkozy restait Sarkozy.

Nicolas Sarkozy voulait croire que quelques milliards de déficits en moins feraient oublier la progression continue du chômage et de la précarité. On lui avait agrandi les épaulettes sur ses costumes, il luisait souvent, souriait toujours, clamait contre une élite qui ressemblait à la sienne.

Il ne restait que 20 jours ou presque avant le premier tour.

L’école : une machine à trier


Le niveau global d’éducation s’est amélioré en France mais en revanche nous sommes toujours dans le peloton de tête des pays de l’OCDE, voire les premiers, pour l’inégalité et l’élitisme que sécrète notre système scolaire. Le point de vue de Pierre Cahuc , Stéphane Carcillo , Olivier Galland et André Zylberberg. Extrait de "La machine à trier".


« Le niveau monte mais les écarts se creusent » écrivaient Christian Baudelot et Roger Establet en 1989. Depuis lors, le niveau a encore monté mais les écarts se sont encore creusés. Le niveau global d’éducation s’est effectivement amélioré en France, mais guère plus que dans les pays de l’OCDE comparables. La plupart des comparaisons internationales nous situent dans une zone moyenne. En revanche, nous sommes toujours dans le peloton de tête, voire les premiers, pour l’inégalité et l’élitisme que sécrète notre système scolaire. (…)

Gérard Lecointe, de la reconquête de soi au combat pour la dignité

Gérard Lecointe, 63 ans, n’aime pas le terme de « SDF », parce que « cela réduit l’homme à sa misère ». Après avoir vécu les épreuves de l’errance, allant jusqu’à vivre en forêt pour ne plus avoir à supporter le regard de l’autre, il est « sorti du néant » grâce à ATD Quart Monde. Engagé dans le mouvement, il s’est fait porte-parole de ceux à qui on ne la donne pas.


© Matthieu Millecamps

Une salle du local d’ATD Quart Monde à Ermont, près de Cergy Pontoise. Il est là, massif, ses grandes mains posées sur la table. On ne s’aperçoit pas d’abord des blessures que son parcours d’errances a laissé sur ce corps si imposant. Seuls ses yeux, cachés derrière d’épaisses lunettes, trahissent les épreuves qu’il a traversées.

Mais quand son regard plonge dans celui de son interlocuteur, c’est avec une rare intensité. Il ne juge pas, il jauge. A 63 ans, Gérard Lecointe, le jugement, il le laisse à d’autres. A ceux dont les mots, lorsqu’il les répète aujourd’hui, le font encore trembler de colère. « Alors l’épave, t’es encore là ? Dégage ! Tu pues ! Tu me dégoutes ! » On ne peut pas s’imaginer ce que ça fait d’entendre ça ». Il les a haï, ces juges, parce que le verdict de l’exclusion « c’est pire que les Assises ». Mais cette haine, il est parvenu à la surmonter. « Grâce à ATD, j’ai compris que cette haine me détruisait », glisse-t-il. Mais cette reconquête a pris du temps.

"Phénomène" Mélenchon: et la rivière est un fleuve...

Le Front de gauche est une force sans mur ni barrière : pourquoi lui fixer des limites ?





«La rivière est sortie de son lit et, quoi qu’il arrive, elle n’y rentrera pas de sitôt.» Nous n’exprimerons pas mieux que Jean-Luc Mélenchon lui-même ce que nous ressentions, mardi soir, après le meeting géant du Front de gauche, à Lille. Ceux qui, connaissant la topographie des lieux, ont vu cette foule investir le Grand Palais, n’en finiront pas de raconter la joyeuse ampleur de cet événement populaire et l’empreinte qu’il laissera lorsque nous aurons tous le même appétit pour tenir ouvert le registre de la mémoire. Des milliers de personnes agglutinées à l’intérieur et à l’extérieur d’une salle qui n’en était plus une, débordant sur les parvis, dans les rues, dépassant en nombre l’imagination des organisateurs eux-mêmes, stupéfiant jusqu’aux policiers présents sur place, contraints, par la force des choses, d’admettre qu’il y avait au moins «20.000 personnes»… Vous avez bien lu.

vendredi 30 mars 2012

Sarko drague les vieux



La revalorisation du minimum vieillesse et des pensions de retraite au 1er avril tombe à point nommé.


Les «seniors» sont la catégorie la plus votante du pays. «La France est certes divisée entre gauche et droite, mais elle l’est aussi entre moins de 50 ans et plus de 50 ans», écrit Hervé Nathan. En effet, selon l'Insee, les plus de 50 ans représentent près de 37% de la population, contre 40% pour les 18-49 ans et 23% chez les mineurs. En période électorale, les «seniors» sont donc fort courtisés et les candidats rivalisent de propositions en leur faveur, souvent aux dépens des plus jeunes.

La crise est toujours là, la preuve par 4

29M - Vaga general
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Un vent d’optimisme souffle brusquement sur l’Europe. Les uns après les autres, les responsables européens se relaient pour passer le message : la crise de la zone euro est finie, entonnent-ils tous en chœur. Hésitant juste encore un peu avant de reprendre les paroles d’Albert Préjean en 1934 « La crise est finie, la crise est finie ! Nous vivons dans l’âge d’or (…) Nous nageons dans le bonheur! »




C’est Nicolas Sarkozy qui le premier s'est saisi le premier de cet air nouveau en excluant l’économie, le social et la crise de sa campagne, jugeant ces sujets comme trop dangereux. « La crise financière est terminée. Il reste à traiter la crise économique », avait-il d’abord annoncé fin février. Aujourd’hui, il est encore plus affirmatif : « La crise est finie. Nous sommes en phase de reprise économique », a-t-il assuré, il y a deux jours. Le président de la BCE, Mario Draghi, lui a emboîté le pas : « Le pire est passé. La confiance des investisseurs revient et la BCE n'a pas eu à acheter d'obligations souveraines depuis des semaines pour les soutenir », a-t-il soulignédans un entretien au quotidien allemand Bild. Même le premier ministre italien Mario Monti, qui samedi encore s’inquiétait de la situation de l’Espagne, s’est finalement rallié à l’entrain général. « Les malheurs de la zone euro sont presque terminés », a-t-il dit lors d’un voyage au Japon.

Le financement fantôme de l'appartement de Sarkozy



Nicolas Sarkozy est donc à la tête d’un patrimoine de 2,7 millions d’euros, selon sa déclaration faite au Conseil constitutionnel, publiée au Journal officiel samedi 24 mars. Une bonne partie de ce patrimoine résulte de la vente en 2006, contre 1,933 million d’euros, d’un duplex de 216 m2 acquis en 1997 avec Cécilia Sarkozy sur l’île de la Jatte, une superbe oasis face au quartier d'affaires de la Défense.

Mais ce sont les conditions d’achat de ce bien qui restent floues. Avec quel argent l’appartement a-t-il été financé ? À l'issue de notre enquête, il apparaît que plus de 3 millions de francs restent d'origine inconnue. En dépit de plusieurs relances, le président de la République n’a pas répondu à nos questions. Valentine Oberti, envoyée spéciale de Mediapart, a tenté d'interroger Nicolas Sarkozy à l’occasion de son déplacement dans le Gard ce 29 mars. Le président pose la main sur la caméra pour l’empêcher de filmer. Puis Valentine Oberti se fait écarter par le service d’ordre. Une telle absence de transparence renforce les doutes sur cette transaction.

jeudi 29 mars 2012

Femmes d’Europe, solidarité avec les femmes grecques !


Entretien avec Sonia Mitralias, membre fondatrice de l’Initiative des femmes grecques contre la dette et les mesures d’austérité, ainsi que du Comité grec contre la dette.


L’Initiative des femmes grecques contre la dette et les mesures d’austérité a fait sa première apparition publique le 8 mars 2011, pour la journée internationale des femmes. Qu’est-ce qui vous a poussé à prendre cette initiative ?

D’abord, c’est le fait que ceux qui composent la tristement célèbre Troïka, c’est-à-dire le FMI, la Banque centrale européenne et la Commission européenne, nous imposent des mesures et des politiques qui non seulement appauvrissent mais aussi détruisent la société grecque. Ces mesures, encore tout à fait inimaginables hier, constituent un tournant historique dans l’histoire de l’Europe contemporaine. Elles préfigurent désormais notre destin à toutes et tous en Europe. Leurs conséquences ? La vie dans la pauvreté absolue, le chômage, la violence et l’angoisse constante pour la survie.

mercredi 28 mars 2012

Sarkozy: des millions et des affaires.



Pendant la campagne, le vacarme continue. Nous entamions notre seconde semaine de campagne officielle, avec 10 candidats et une égalité de temps de parole dans les médias radio et télévisuels. Certains espéraient que cela ferait la différence. L'équipe Sarkozy voulait surfer sur le drame de Toulouse. Nous avions d'autres sujets, d'affaires à commenter.


Plusieurs informations, apparemment sans rapport, avaient été révélées la semaine dernière, et pourraient affecter le sort judiciaire de Nicolas Sarkozy et de certains proches dans les mois à venir.

mardi 27 mars 2012

Nicolas Sarkozy, le matamore du social


La trêve de Toulouse est terminée. C'est du moins ce qu'espèrent les candidats de gauche à la présidentielle. A un mois du premier tour, ils aimeraient bien revenir aux enjeux économiques et sociaux, à commencer par le pouvoir d'achat et le chômage qui poursuit sa progression, comme sont venus le rappeler les derniers chiffres de Pôle emploi publiés ce lundi.

En 2007, le candidat de l'UMP avait proposé un programme social cohérent, fondé sur la réhabilitation du travail, la promotion du mérite ou le rêve d'une France de propriétaires. Cinq ans et une crise plus tard, il affiche un bien maigre bilan. « C'est sur l'examen des questions sociales que les Français doivent voter », affirme le porte-parole du PS, Benoît Hamon, pour qui la progression du chômage est le « naufrage du quinquennat qui s'achève ».

Sarkozy : quand c’est cassé, c’est cassé


Armoire électrique du Phare des Baleines, Ile de Ré - © Razak

Overdose de sondages, ce poison insidieux qui transforme en profondeur une campagne. Si les sondages sont un outil, ils devraient le rester. Malheureusement ça n’est pas le cas. Et le dernier sondage de l’IFOP qui place désormais François Hollande à deux points derrière Nicolas Sarkozy ( 26,5 contre 28,5 ) illustre parfaitement cette illusion d’optique qui est entrain lentement et sûrement de s’installer et qu’il est du devoir de chacun de combattre. Car les faits sont têtus.

Si Hollande recule, de 0,5 % ce qui est infime, Jean-Luc Mélenchon monte d’1 point (13 %) et il faudra m’expliquer comment et pourquoi l’électorat du front de gauche ne se reportera pas comme un seul homme sur le candidat socialiste au second tour face à Nicolas Sarkozy. À moins d’être nihiliste ou suicidaire, je ne vois pas.

Chômage de février : les dessous d'une «hausse modérée»



Avec les chômeurs en activité réduite, on ne compte pas 6.200 mais 20.400 nouveaux inscrits. Et cette «baisse de la hausse» n'est pas du tout «tendancielle».

Depuis la crise financière de 2008, l'officielle catégorie A s'est gonflée de 730.000 personnes (+34%). Après une fausse accalmie fin 2010, le chômage a repris du poil de la bête et le pire est à venir, estiment nombre d'économistes. Les embauches reculent, l'intérim dégringole, et nombre de plans sociaux devraient fleurir après les élections...

lundi 26 mars 2012

La France, ce paradis fiscal inconnu




Ils vont partir ! Depuis plusieurs semaines, les conseillers fiscaux multiplient les alertes et les avertissements : les familles fortunées françaises sont sur le chemin de l’exil fiscal. Les dernières annonces de la campagne électorale ne peuvent que les pousser à abandonner la France : d’un côté, François Hollande propose de taxer à 75 % les revenus supérieurs à un million d’euros, de l’autre, sur le modèle des États-Unis, Nicolas Sarkozy veut créer un impôt sur les revenus du capital pour les exilés fiscaux, en leur demandant de s'acquitter auprès du fisc français de la différence entre l'impôt payé à l'étranger et ce qu'ils auraient eu à verser en France. Comment ne pas percevoir cela comme une déclaration de guerre contre les riches ?, dénoncent, les uns après les autres, les experts fiscaux.

Entre fait divers et fait de société, les rapaces entrent en campagne



« Niveau écarlate », « vigipirate », « massacre », « terrorisme », « morts », « juifs », « fusillade », voilà les mots-clés qui vont faire sensation sur internet dans les jours qui viennent… Quelle pitié ! alors que l’horreur a encore frappé ces derniers jours après les meurtres de militaires qu’on dit « maghrébins » et celui de personnes innocentes qu’on dit « juives », nos bons politiciens, comme leurs complices journalistes, se jettent tous ensemble, comme des oiseaux nécrophages, dans la bataille de récupération, d’instrumentalisation qui suit d’ordinaire les faits divers à l’approche d’échéances électorales… Ils disent ne pas vouloir d’un « nouveau Carpentras » bien sûr, mais ils ont tout de même sorti aussitôt leurs larmes les plus chaudes, plaignant les familles et promettant des sanctions. Chacun ira bien entendu de sa proposition de loi pour lutter contre ces violences (lorsqu’il sera élu) dont on nous dit un jour qu’elles se font plus rares et un autre qu’elle se font plus nombreuses…

dimanche 25 mars 2012

Immigration, expulsions: «Cette France-là» évalue les préfets



Que vont-ils devenir ? Non pas les sans-papiers interpellés, enfermés et expulsés, mais les préfets qui ont décidé de leur sort et ont fait preuve d’un zèle particulier au cours du quinquennat de Nicolas Sarkozy.

En cas d’élection à la présidence de la République, François Hollande, le candidat du PS, a prévenu qu’il allait « remettre l’État républicain à sa place », en référence aux hauts fonctionnaires « liés » à l’« État UMP ». « Aucun de ceux qui aujourd’hui exercent des responsabilités et qui sont loyaux n’ont à s’inquiéter, mais, en revanche, ceux qui sont liés à ce système auront forcément à laisser la place à d’autres », a-t-il insisté le 19 février 2012. En réaction, le président-candidat, Nicolas Sarkozy, a crié à l’épuration allumant un contre-feu aux huées qui l’ont accompagné lors de son déplacement à Bayonne.

samedi 24 mars 2012

La politique de la peur



L’affaire Mohamed Merah est un fiasco pour le pouvoir en place. Fiasco de sa politique sécuritaire comme de sa politique tout court : la première impuissante à prévenir la dérive d’un déséquilibré connu de ses services policiers, la seconde incapable de mobiliser les alertes des diverses administrations qui l’avaient croisé. Plus essentiellement, c’est un fiasco de cette politique de la peur qui distingue le sarkozysme, dont la virulence angoissante masque la profonde inefficacité.

Ni rire ni pleurer, mais comprendre. Enoncée par Baruch Spinoza, cette exigence est celle de la raison. C’est celle de l’esprit des Lumières et de l’humanisme de la Renaissance. Celle d’une pensée qui ne cède pas aux passions tristes de la haine et de la violence. Face à des actes terrifiants comme ceux de Mohamed Merah qui, a priori, nous semblent incompréhensibles tellement ils blessent notre humanité, comprendre ne signifie évidemment pas excuser, mais apprendre pour faire en sorte que cela ne se reproduise pas. Apprendre pour prévenir. Apprendre, y compris de l’inhumanité de l’homme.

"Des Bastilles à prendre" Lettre à tous ceux qui ne savent pas pour qui voter



Je réponds à une lectrice de mon précédent billet qui me dit avoir des difficultés à convaincre autour d’elle pour qui voter ; elle sait bien ce qu’elle combat, mais moins ce qu’elle voudrait défendre.

Chère Hélène,

Sur ton message, tu me dis croiser au fin fond de la campagne des gens de peu mais qui ne savent pour qui voter.

Aux gens d’ici, on ne peut plus raconter d’histoires.

L’Europe ne fait plus rêver personne de censé et la France Forte n’ a jamais été aussi faible.

Moi, je le sais, je vais voter Mélenchon.

Parce que : Quelle est l’affaire aujourd’hui ?

Mediapart 2012 - Le grand entretien avec Jean-Luc Mélenchon



Le candidat du Front de gauche à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, était vendredi soir l'invité de Mediapart 2012. Plus de deux heures et demie d'émission face aux journalistes de Mediapart... Ci-dessus, la vidéo intégrale. Ci-dessous, un découpage par thématique.


Une déclaration de Madame Bernadette Chirac, experte en frais de bouche ou le retour de la momie 4.


Ce pastiche est à consommer après avoir déposé sa moralité au vestiaire... Il a été influencé par cette déclaration sans panache d'une pauvre grand-mère indigne, aigrie et dépassée par son époque.



Madame Bernadette Chirac nous déclare en exclusivité : Monsieur Hollande ne possède ni l'expérience des accusations en Cours de Justice ni celle des affaires louches inhérentes à la 5ème République pour exercer sereinement un mandat de Président à la hauteur de ses prédécesseurs.



Bernadette Chirac, spécialiste en frais de bouche et témoin de moralité incontestable



Photo choisie par Étienne Courgeotte, 72 ans, rédacteur en Chef.

Une interview exclusive de Yvon Roufiole, journaliste assermenté de la section Dassault n°1, avant-garde couchée du lepenisme transversal et du pouvoir établi blanc immaculé.


vendredi 23 mars 2012

Indu abusif : Victoire d'un chômeur à Nîmes




Alors que Pôle Emploi lui réclamait 2.248,40 €, l'organisme doit au final lui restituer 16.131,53 €. Une longue bataille menée avec la CGT-Chômeurs.

L’histoire commence le 1er octobre 2009 et s’achèvera le 22 février 2012 grâce à la pugnacité d’un privé d’emploi et d’un comité chômeurs CGT prêts à se battre pour la justice sociale et contre un système qui ne sert qu’à broyer les individus.

Pour comprendre comment fonctionne “Pôle emploi”, qui n’est plus un service public destiné à la recherche d’un emploi mais qui ne sert qu’à contrôler, sanctionner, radier afin de déposséder de leurs dus les plus pauvres, arrêtons-nous sur le parcours d’un chômeur qui n'a rien lâché, et gagné.

Que les Allemands paient d’abord: relevé des dettes de guerre allemandes envers la Grèce



« Que les Allemands paient d’abord leurs dettes de guerre à la Grèce avant d’exiger quoi que ce soit de nous. » Une demande qui se fait de plus en plus entendre en Grèce - et elle est justifiée.


Au début des années 40 les nazis ont imposé à la Grèce occupée une énorme contribution financière pour financer l’occupation allemande ainsi que ses objectifs stratégiques et militaires dans les Balkans, la zone méditerranéenne et la Libye. En outre la production vivrière grecque a été affectée au ravitaillement des troupes allemandes sur le front libyen.

Les Allemands avaient jeté leur dévolu sur le pétrole libyen et proche-oriental ainsi que les minerais des Balkans: ces derniers couvraient 20% des besoins de l’industrie de l’armement en antimoine, 50% de ses besoins en pétrole, 60% de la bauxite et la totalité du nickel. Parallèlement la Grèce était la seule zone à partir de laquelle les Alliés pouvaient contrer les Allemands dans l’espace balkanique.

mercredi 21 mars 2012

Médias sociaux ou anti-sociaux ? (Dissident Voice)

Note perso : cet article est un point de vue, à chacun d'en tirer partie ou pas...
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"Si nous voulons changer l’humanité et la vie, il faut mettre fin au système capitaliste" - Evo Morales, président de la Bolivie

On nous ressasse en boucle que l’économie repart —une fois de plus— et cette fois pendant une campagne présidentielle qui coûte des milliards de dollars. Mince alors ! Les menaces de nouvelles guerres à l’étranger n’ont aucun rapport avec la politique, ni les signes de dépression physique et mentale de notre armée et d’ailleurs rien de tout cela ne doit nous inquiéter puisque l’économie repart ! Une fois de plus ! Malheureusement cette logique marchande optimiste domine encore notre conscience, mais la pensée critique gagne de plus en plus de sujets de ce système. Même si c’est parfois très lentement, comme lorsque des personnes honnêtes et droites sont emportées dans des tsunamis émotionnels par un outil de manipulation appelé média social.

Il y a eu récemment un buzz sur Internet à propos des Enfants Invisibles* qui a provoqué une tragédie dans les esprits invisibles de beaucoup d’adultes. Les mêmes médias sociaux qui contribuent à l’évolution de ceux qui cherchent la démocratie permettent aussi à la minorité qui s’y oppose de maintenir un contrôle anti-social. Grâce à de nouveaux outils de manipulation, ils peuvent semer la confusion chez beaucoup de monde par des contacts apparemment individuels qui se nourrissent de la culture consumériste centrée sur elle-même et obsédée par elle-même. Les messages personnels envoyés à des personnes en les suppliant de les partager sans limite peuvent se révéler plus convaincants que les méthodes anciennes de diffusion médiatique de masse. Mais les textos, les tweets, les mails, tout en rapprochant les gens d’une manière que les utilisateurs de moyens électroniques ne comprennent pas encore bien, offrent beaucoup d’opportunités aux contrôleurs du système qui prennent ainsi de plus en plus de pouvoir sur la planète et tous ses habitants. Il n’a jamais été plus nécessaire d’écouter Morales.

Les campagnes actuelles en faveur de l’intervention en Syrie et de l’attaque contre l’Iran sont les symptômes du stress d’une économie globale qui enrichit furieusement une toute petite minorité tout en réduisant la vaste majorité à l’endettement, la guerre et la misère. La confusion populaire n’est pas seulement due aux grands groupes médiatiques mais aussi à l’arme de désinformation et d’endoctrinement de masse constituée par les nouveaux médias sociaux. Et que ce soit en Orient ou en Occident, les souffrances augmentent pour que quelques personnes puissent vivrent dans le grand luxe.

Les Palestiniens continuent d’être occupés par un état colonisateur d’apartheid financé par les l’aide massive des contribuables étasuniens mais aucun miracle de l’internet, tweet ou autre, ne permet à cette information d’atteindre personnellement les célébrités et les millions de gens qui n’ont pas de vie à eux et qui suivent les célébrités.

En attendant, la soi-disant renaissance de l’industrie automobile aux Etats-Unis est entièrement due à des aides publiques payées par les contribuables à des entreprises privées qui ont embauché de nombreux travailleurs mais à moitié prix des anciens travailleurs. A Tel Aviv, Detroit ou Wall Street, c’est une aubaine pour la minorité des investisseurs mais c’est une catastrophe pour la majorité. Voilà comment il faut voir toutes les soi-disant menaces étrangères et les soi-disant redressements des marchés boursiers : Ils profitent à très peu de personnes tout en causant de grandes pertes à la majorité et, ce faisant, ils compromettent de plus en plus l’avenir de tous.

Les élections étasuniennes offriront aux électeurs le choix habituel du moindre mal, ce qui leur garantit la continuation de leurs maux ; les politiques sociales nécessaires pour transformer la réalité ne feront pas partie de leurs programmes. La demande pour des banques publiques, un salaire maximum, un impôt sur la richesse, la sécurité sociale pour tous, beaucoup plus de dépenses sociales et beaucoup moins de dépenses militaires, continuera à venir de l’extérieur de ce qu’on appelle les deux courants dominants de la politique mais qui sont en fait les deux ailes d’une seul parti entrepreneurial qui représente la minorité qui détient le capital. La majorité, dont on comprend la colère, est divisée entre les mouvements du tea-party et de Occupy et des groupes identitaires, et il faudrait qu’elle élabore en commun un projet de démocratie qui réponde aux besoins de la population toute entière et pas seulement à ceux d’une cabale de milliardaires. Mais une évolution vers une telle démocratie peut se révéler impossible à des gens qui ont été élevés dans l’inégalité, l’élitisme et le mépris des autres et qui dans leur grande majorité ne croient pas en la démocratie et ne la pratiquent pas. Ils soutiennent le pouvoir basé sur les doctrines du "peuple élu" ou de la "race supérieure", d’une minorité qui essaie de dissimuler la réalité de la république pervertie et de la religion patriarcale du libre marché capitaliste sous des éléments de langage cosmétiques.

La domination de l’opinion publique diminue même si ce n’est pas assez vite pour garantir un issue positive. Mais dès que les gens ont repris le contrôle de leur vie, de leur communauté et de leur environnement, le progrès est beaucoup plus rapide que la destruction réactionnaire dont on a mis si longtemps à comprendre les causes. Mais il ne faut pas que ceux qui aspirent à la démocratie se laissent séduire par des doctrines sociales terriblement nocives qui engendrent les divisions, les oppositions, les luttes au profit de minorités nationales et aux dépens de l’immense majorité.

La maladie de l’économie politique capitaliste a conduit l’humanité à un point de non retour mais elle offre aussi l’accès à un monde meilleur pour tous et pas seulement pour quelques uns. Il faudrait mettre en place une vraie démocratie dans notre pays non pas en assassinant des étrangers mais en s’organisant et en s’unissant avec nos compatriotes. Cela demande plus de respect mutuel que celui auquel notre éducation anti-sociale nous a habitués, mais une fois que nous aurons compris que la liberté individuelle n’est possible qu’en communauté et non dans l’isolement nous y parviendrons sûrement.

D’abord il faut faire taire les bruits de guerre avant qu’ils ne nous mènent vraiment à la guerre et il faut contrecarrer le pouvoir de la minorité financière sur la planète. Cela ne sera pas la conséquence des élections de Novembre et cela ne se fera certainement pas si on permet l’utilisation des médias sociaux à des fins anti-sociales, mais il faut que cela arrive vite.

Frank Scott

Frank Scott est un commentateur politique qui écrit pour le Coastal Post et The Independent Monitor et collabore au blog Legalienate.

Note : * Les enfants soldats et les enfants qui vivent dans la rue en Ouganda. Pour plus ample information sur la vidéo et la polémique : http://fr.globalvoicesonline.org/2012/03/12/101446/

Pour consulter l’original : http://dissidentvoice.org/2012/03/social-or-anti-social-medi...

Traduction : Dominique Muselet pour LGS

mardi 20 mars 2012

La vie de château, c’est pas du gâteau !



La révolte immense qui s’annonce partout dans le monde sera une réponse populaire à des années de confiscation, de frustration, de colère, de pleurs et de peurs. Les cris en ébullition qui montent doucement dans les corps et les cœurs sont en passe de jaillir de la cocotte minute. A force de cuisiner chaque population à la casserole, celle-ci a fini par se cultiver et se demander pourquoi ce sont toujours les mêmes brigands qui écrivent les lois qui font que la majorité reste au sous-sol du rang social.

Netwar 2.0 : Vers une convergence de la rue et du réseau



Il y a un an environ une nouvelle force d'expression de la multitude sur le réseau s'est imposée à l'attention mondiale, d’abord dans la bataille Wikileaks et ensuite, à partir de la Tunisie, dans les révolutions arabes et dans les mouvements 15M et Occupy.

Après un an clé, dense de menaces et de promesses, ces dernières nées d'un mouvement mondial complètement nouveau, la gouvernance financière, consciente de la grande menace que l’autocommunication horizontale des multitudes fait peser sur sa domination, cherche à reprendre avec force l’attaque contre la liberté sur le réseau.

Arrivent alors la tentative, peut-être déjouée, de faire passer le Stop Piracy Online Act (SOPA) et le Protect ip Act (PIPA), puis la fermeture effective de Megaupload aux USA.

lundi 19 mars 2012

Contre la haine, nos fraternités



Une haine meurtrière défie désormais la France, sa République et sa campagne présidentielle. Précédée des meurtres de militaires à Toulouse et Montauban auxquels elle serait reliée, la tuerie antisémite de Toulouse est peut-être l’œuvre d’un fou. Mais, dans ce cas, sa folie est d’époque. D’une époque où l’on s’habitue à diviser l’humanité plutôt qu’à la rassembler, où l’on attise les violences plutôt que d’apaiser la société. Et c’est cette folie qu’il importe de conjurer d’urgence, en convoquant la raison contre la peur et la fraternité contre la haine.

Le problème de notre culture réside dans la croyance que contrôler et abuser est justifiable



[Une prémisse est une proposition, considérée comme évidente par elle-même ]

Prémisse 1: la civilisation n'est pas et ne pourra jamais être soutenable (ndlt: durable). Et c'est spécialement vrai pour la civilisation industrielle.

Prémisse 2: la plupart du temps, les communautés traditionnelles ne donnent pas leurs ressources dont elles dépendent de leur propre volonté, à moins qu'elles en soient réduites à ça parce qu'elles ont été détruites. Elles n'accepteront pas non plus que leurs terres soient détériorées pour que d'autres ressources, comme le pétrole, l'or, etc, puissent être extraites. Ceux qui convoitent ces ressources vont donc faire en sorte de détruire ces communautés pour arriver à leurs fins.

dimanche 18 mars 2012

Réchauffement du climat de xénophobie



Depuis que leur présence sur le territoire national a été officiellement désignée comme "problème", les campements des Rroms font, semble-t-il, l'objet de plus d'attention(s) de la part des médias. C'est ainsi qu'on a pu se rendre compte qu'en plus d'être illicites la plupart étaient terriblement inflammables, avec une sensibilité particulière aux "causes accidentelles".

Durant la nuit du 23 au 24 février, un incendie a détruit un ancien entrepôt, situé Chemin du Catupolan à Vaulx-en-Velin, qui abritait environ 140 personnes, arrivées là depuis le mois de septembre 2011 ou même avant. L'origine accidentelle du sinistre a été mis en avant par monsieur Jean-Luc Joubert, directeur du cabinet du maire de Vaulx-en-Velin, avec une pointe de fatalisme :

vendredi 16 mars 2012

Pour un mouvement de masse européen de solidarité avec le peuple grec et de résistance active aux politiques d’austérité



Athènes, 13 mars 2012 - Pourquoi les malheurs du peuple grec émeuvent-ils tant l’opinion publique en Europe ? Et pourquoi, de jour en jour, cette émotion de plus en plus diffuse et profonde se transforme-t-elle en volonté d’agir, de faire quelque chose afin de manifester sa solidarité à la population grecque ? La réponse n’est pas difficile : si le drame grec émeut et même révolte les gens, c’est parce qu’il n’est plus perçu comme extérieur à leurs préoccupations, comme un cas isolé, une exception à la règle. En somme, parce qu’il est reconnu comme ce qu’il a toujours été, dès son début, un cas-test inventé et imposé de force par ceux d’en haut afin d’expérimenter et de mesurer sur les cobayes grecs les capacités d’endurance et de résistance des victimes de leurs politiques avant de les généraliser partout en Europe !


Ce n’est donc pas une surprise si le parallélisme entre la Grèce d’aujourd’hui et l’Espagne de 1936 fait mouche et est repris par tant d’acteurs politiques et sociaux en Europe. La résistance du peuple grec en 2012 fait barrage à l’extension de l’agression brutale du capital contre le monde du travail en Europe exactement comme la résistance des peuples de l’ Etat espagnol faisait barrage en 1936 à l’extension de la peste brune –et au déclenchement de la guerre- partout en Europe et au monde ! Si le barrage grec cède maintenant, c’est qu’il y aura bientôt inondation de pratiquement toute la plaine européenne...

jeudi 15 mars 2012

Sauvetage de la Grèce ? Ou sauvetage des spéculateurs ?



Plus de 85% des créanciers privés (banques, assurances, fonds de pension…) ont accepté jeudi soir de participer à la restructuration de la dette grecque en effaçant 107 milliards d’euros. Sur le papier, ces créanciers renoncent ainsi à 53,5% de ce que leur doit la Grèce. Mais contrairement aux apparences, l’unique préoccupation de ce plan est encore une fois le sauvetage des spéculateurs financiers privés dont font partie les banques grecques et européennes (principalement françaises et allemandes).

En effet, les créanciers et le gouvernement grec ont mis en place un montage complexe : les créanciers privés échangent leurs titres grecs contre de nouveaux titres d’une valeur inférieure. Ainsi, pour une obligation échangée d’un montant initial de 100 euros, les créanciers vont recevoir un nouveau titre d’une valeur de 46,5 euros. Les créanciers privés troquent des titres qu’ils avaient rachetés sur le marché secondaire à moins de 40 euros, contre des nouveaux garantis par la Troika et reçoivent immédiatement l’équivalent de 15 % de ces dettes en argent frais |1|.

L'Appel universel du 15 mars 2012



Un appel, «Révolutions arabes, révolutions des femmes ? 8 mars, 8 femmes», a été lancé par 8 femmes arabes, largement relayé dans la presse en France. La tribune qui suit ne constitue pas une remise en cause de ces personnalités. Notre souhait, ici, est de pointer des raccourcis et simplifications contenus dans cet appel: nous nous interrogeons sur la surexposition, dans le débat public en France, du monde arabe et plus particulièrement de la religion musulmane dès lors qu’il est question d’oppression des femmes.

Restes d'un quinquennat



Pour qui sonne le gras ?

Inlassablement, la cloche sonne pour appeler le fidèle. Le muezzin le fait avec sa voix, le Choffar avec sa corne. Inlassablement, Xavier Bertrand, quant à lui, siffle toujours le même air à ses ouailles : le chef a toujours raison. A l'instar d'un Lefebvre ou d'une Morano, il approuve la moindre décision du tout-puissant, loue chacune de ses actions. Qu'importe si ce dernier se plante lamentablement (et dieu sait si cela lui arrive plus souvent qu'à son compte), sa mission à lui, c'est d'approuver, que dis-je, de vanter la pensée de son mentor. Et d'en faire le plus large écho sur tous les plateaux télé ou au micro de toutes les radios.

Ce monde arrivera à faire mourir de faim ceux qui le nourrissent




«J’ai le sentiment que certaines personnes n’attendent qu’une seule chose : notre chute», accuse Christophe Girard, éleveur laitier âgé de 51 ans. Dans une lettre ouverte aux candidats à l'élection présidentielle, il décrit son attachement à son métier et explique ses difficultés, «pour que les choses changent».



Cette lettre a pour but de vous interpeller sur une situation alarmante. Elle a pour vocation de vous exposer ma problématique mais je pense quelle s’intègre dans un cadre plus général.

Je suis un petit agriculteur laitier de 51 ans, à la tête d’une exploitation de 84 hectares. J’ai commencé à travailler sur cette exploitation à l’âge de quatorze ans, lorsque mon père est tombé malade. Il est décédé par la suite. Je me trouve aujourd’hui dans une situation financière difficile, doublée d’un état de santé extrêmement dégradé.

Le retour de l’obscurantisme peut-il sauver les riches ?



Pour expliquer le capitalisme, on le compare souvent à un gâteau qui représenterait la somme des richesses à se partager. Au départ d’une taille qui correspondait à la quantité de monnaie qui le constituait, il s’est agrandi au fur et à mesure des convertibilités successives, de la création monétaire, du crédit… jusqu’à devenir un gigantesque dessert « mondial », par addition de tous les gâteaux « nationaux » : c’est le résultat de la mondialisation.

Mais ce gâteau qui grandit sans cesse (c’est ce qu’on appelle la croissance) est à partager entre tous les acteurs qui ont contribué, de près ou de loin, à sa réalisation, selon des règles établies et acceptées sinon par tous, au moins par la majorité. Et toute la science politique se résume à savoir comment : chaque individu a-t-il le droit de prétendre à la même part, et si non comment le justifier ?

mercredi 14 mars 2012

Le storytelling de Sarkozy écrase les affaires



Nicolas Sarkozy était, depuis le 15 février, un président en campagne. Il est, depuis quelques jours, au terme d'une semaine soigneusement orchestrée, un candidat de premier tour. La mue s’est opérée lors de son meeting du 3 mars, à Bordeaux, axé sur l’immigration. Véritable coup d'envoi d'une semaine où tout a été fait pour reprendre l'avantage médiatique. Cet agenda a été à peine modifié, en France du moins, par les révélations, lundi, de Mediapart : Kadhafi aurait financé la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy.

Dimanche. Toute la semaine, l’UMP annonce à Villepinte un meeting « clé », dans la lignée des grands-messes sarkozystes de 2007. Un grand meeting national, qui va, promet-on au QG du candidat, inverser la tendance. Nicolas Sarkozy annoncera son projet, la majorité sera réunie, des milliers de militants afflueront de toute la France, répètent les ténors du parti. La mise en scène est réussie. L'UMP gonfle les chiffres, annonçant jusqu’à 80.000 militants dans ce hall qui ne contient que 30.000 places assises (lire notre reportage). Des chaînes d'info en continu installent leur studio toute la journée pour suivre l'événement. Un événement évidemment à la Une des médias le lendemain.


Est-ce vraiment dans ce monde-là que nous voulons vivre ?




La campagne électorale bat son plein en France et, depuis plusieurs jours, à grands coups de publicité dans les médias, on n'entend parler que du « rendez-vous de Villepinte », meeting de N.S , qui a mobilisé quelques milliers de personnes, ainsi que quelques vedettes...


Mais, le même jour, sur une idée humaniste, et en mémoire des milliers d'hommes, femmes et enfants japonais qui sont morts et pour ceux qui restent et qui sont condamnés parce qu'ils ont été et sont encore irradiés par la contamination des sols, des aliments,..., le même jour donc, sur une simple demande d'EELV, et d'organisations écologiques (Sortir du nucléaire, ...) sans tapage médiatique, 60 000 personnes se sont donnée la main pour faire une « Chaîne Humaine » allant de Lyon jusqu'à Avignon, demandant sinon l'arrêt immédiat du nucléaire (on sait bien qu'on ne peut pas le faire comme ça, tout d'un coup ), demandant une véritable prise de décision d'arrêt progressif du nucléaire et de vrais programmes de recherche d'énergies propres.

mardi 13 mars 2012

Sarkozy, le scandale Facebook


Cette information révélée par L'Express est symptomatique de la façon dont Sarkozy conçoit le pouvoir et qu'aucune barrière légale ne peut l'empêcher d'agir. En effet cette affaire, à elle seule, pourrait invalider la candidature de Sarkozy, outre le fait qu'elle est à la fois une possible ingérence étrangère dans notre élection, après celle de Merkel qui a soutenu Sarkozy non en tant que militante d'un parti mais lors d'une venue officielle comme représentante de l'Allemagne et une iniquité entre candidat, par la possible participation bénévole d'une entreprise qui est contraire à la loi de financement des partis politiques.

L'Express nous révèle que la société Facebook aurait mis à disposition de Sarkozy un nouvel outil de Facebook Timeline qui permet une organisation visuelle beaucoup plus fluide et interactive, une page en mode « open graph ». Cette mise à disposition, selon Facebook, aurait été la même pour François Hollande (et les autres donc ?) dont l'équipe en conteste la véracité.

Le programme de Mélenchon en 8 mn chrono.




Ceci est la retranscription du discours prononcé par M. Mélenchon au Dejazet le 18 octobre 2010.

Le programme !

Regardez votre montre. Vous vous dites, il va parler combien de temps ? Il y a cinq points. Allez ! C’est le moment d’apprendre !

D’abord on va rendre le pouvoir au peuple. Et il va se le reprendre tout seul. Donc nous allons procéder à la refondation républicaine des institutions et de la société.

Nous allons donc convoquer une constituante comme l’ont fait tous nos frères en Amérique latine. Parce que la constituante, c’est la manière, pour le peuple, de s’approprier ses institutions. Le peuple s’est auto-dissous. Et nous voulons mettre en place des institutions qui rendent impossible l’élection d’un président comme celui que nous avons et même d’un autre ! Et si c’est l’un des nôtres qui est élu, qu’est-ce qu’il fait ? Il rentre, il fait sortir tout le monde, il prend la clé, il la jette à la Seine ! C’est clair ?

Schengen: Sarkozy s’en prend aux verrous de l’Europe



En s’en prenant à Schengen, lors de son meeting de campagne à Villepinte dimanche 11 mars, Nicolas Sarkozy a voulu faire coup double en visant à la fois la bureaucratie bruxelloise et l’immigration.

Le choix de sa cible est pourtant paradoxal puisque la convention en question, garante de la libre circulation des citoyens à l’intérieur des pays européens, a été conçue de pair avec un dispositif de fermeture des frontières européennes suffisamment « performant » pour provoquer indirectement le décès de milliers de migrants à ses portes.

Eric Toussaint : “L’Europe est soumise à la même thérapie de choc que l’Amérique latine dans les années 1980 et 1990”



Eric Toussaint, docteur en sciences politiques et président du Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM) est membre de la Commission d’audit intégral sur le crédit public en Equateur (CAIC) dont l’action a abouti à la suspension de paiement d’une partie de la dette équatorienne. Pour lui, la Grèce doit arrêter de payer la dette et doit se rebeller face à la Troïka composée de la Banque centrale européenne, du FMI et de la Commission européenne sans quoi elle s’enlisera dans une récession permanente.

Comment caractérisez vous le moment que traversent plusieurs pays de l’Union Européenne (UE) qui comme la Grèce ont des dettes publiques énormes ?
On peut comparer leur situation avec celle de l’Amérique latine au cours de la seconde moitié des années 1980.

lundi 12 mars 2012

Sarkozy, le populisme en version européenne




« Ici, à Villepinte, notre marche commence. Dressons-nous, battons-nous, rassemblons-nous, et faisons gagner Nicolas Sarkozy pour la France et pour la République ! »
Il est un peu moins de 13 heures, dimanche, au Parc des Expositions de Villepinte (Seine-Saint-Denis). François Fillon joue les chauffeurs de salles jusqu'à en perdre sa voix, pour le « chef ».

Le premier ministre vide ses dernières cartouches pour tenter de redresser la barre d'une campagne, qui, pour l'instant, peine à décoller (lire notre article et notre parti pris). Toute la semaine, ce grand meeting national a été présenté comme celui de la dernière chance pour l'UMP. Pour faire émerger le candidat, il fallait renouer avec les grands-messes sarkozystes de la campagne de 2007. Faire mieux que François Hollande et son rassemblement du Bourget. Faire aussi bien que l'intronisation de Nicolas Sarkozy, le 14 janvier 2007, porte de Versailles (vidéo ici). « Vous allez voir ce que vous allez voir ! », avait promis, samedi, un conseiller au QG de campagne.

La prometteuse dynamique de l’audit citoyen en France



Depuis le début des années 1980, les pays du tiers-monde sont confrontés à la crise de la dette et à ses conséquences. Le FMI et leurs créanciers ont imposé des plans d’ajustement structurel qui ont maintenu ces économies dans la soumission, provoqué des ravages sociaux pour les peuples et ouvert la voie aux profits pour les sociétés transnationales qui pouvaient venir sans entraves rafler des parts de marché face aux entreprises locales.

Jusqu’au milieu des années 2000, cette logique a perduré. La hausse des cours des matières premières à partir de 2004-2005 a permis aux pays exportateurs d’engranger des réserves de change qu’ils ont souvent utilisées pour se débarrasser de la tutelle encombrante du FMI : Brésil, Argentine, Uruguay, Philippines, Indonésie, tous l’ont remboursé de manière anticipée. Aucun pays ne s’est engagé en profondeur dans la mise en place d’un modèle économique alternatif au capitalisme actuel qui mène l’humanité dans le mur, tant sur le plan social qu’environnemental, même si l’Argentine et l’Equateur ont donné du fil à retordre aux créanciers. De décembre 2001 à mars 2005, l’Argentine a suspendu le remboursement de 90 milliards de dollars et a tenu tête à ses créanciers privés qui ont dû accepter de perdre 65% de la valeur des créances qu’ils détenaient. En 2008, après un audit commandé par le président Rafael Correa, l’Equateur a refusé de rembourser 70% de sa dette privée jugée illégitime, qu’il a finalement rachetée à 35% de sa valeur : le gouvernement a ainsi économisé 7 milliards de dollars qu’il a pu réinvestir dans les dépenses sociales.

dimanche 11 mars 2012

L'espoir et l'inquiétude



D’ici deux mois, au soir du 6 mai, nous saurons si c’en est bien fini de cette présidence de dégradation nationale. Mais il ne suffira pas de tourner la page Sarkozy pour se débarrasser de tout ce qu’il laissera en héritage : tout ce dont il est le produit et tout ce qu’il a détruit. L’enjeu de cette élection présidentielle, et des législatives qui suivront, dépasse la seule sanction d’un homme au bilan désastreux : saurons-nous, tous ensemble, en ces temps de périls et d’incertitudes, relever la France du marécage où elle est embourbée ? Saurons-nous saisir cette occasion historique : transformer une alternance électorale en alternative démocratique ?

D’un côté, l’espérance ; de l’autre, l’inquiétude. L’aiguillon de la seconde obligeant la première à rester en éveil ; s’entretenant l’une et l’autre, à la manière de compagnes indissociables ; et toutes deux coutumières des infortunes, déceptions électorales et chagrins politiques. Cette espérance qui nous anime et cette inquiétude qui nous rattrape, dans une course relais qui, du scrutin présidentiel aux élections législatives, peut aussi bien déboucher sur une impasse annoncée, tissée de renoncements, d’impuissances ou de défaites, que sur une brèche inespérée, ouvrant enfin l’horizon des possibles dans le refus des immobilismes, des fatalités et des peurs…

Seuls 45% des Smicards sont en emploi à taux plein toute l'année



Selon une étude du Trésor révélée par Les Echos, c'est grâce à la PPE et au RSA qu'entre 1999 et 2011, le revenu disponible réel des Smicards a augmenté de plus de 10% alors que le Smic net, lui, n'a progressé que de 5%.

Quelle misère ! Rendez-vous compte : sur 12 ans, seulement 5% d'augmentation nette — c'est-à-dire en tenant compte de l'inflation —, et seulement 10% en moyenne grâce à ces artifices que sont la prime pour l'emploi (crédit d'impôt créé par Lionel Jospin en 2001, réservé aux plus faibles rémunérations) et le RSA "activité" (complément de revenu créé en 2009, réservé aux travailleurs pauvres).

Les leçons non retenues de l’Histoire



Il est bien sûr toujours dangereux de faire des comparaisons historiques car il n’existe pas, dans l’Histoire, deux situations identiques,… et l’Histoire ne se répète pas.

Cela ne doit pas nous empêcher de tirer un certain nombre de leçons sur des attitudes, des réflexes, des réactions prévisibles à des mécanismes, des évènements, même s’ils ne sont pas identiques mais qui déclenchent à peu près les mêmes réactions à toutes les époques.

Le FESF et MES contre les peuples d’Europe




En réaction à la crise grecque et devant le risque que représentait la contagion des crises de la dette souveraine, les États membres de la zone euro, plutôt que de s’attaquer à la racine du problème, ont mis sur pied en urgence en mai 2010 le Fonds européen de stabilité financière (FESF). Basé au Luxembourg, ce fonds temporaire (il était prévu qu’il prenne fin en juillet 2013) |1| a été conçu pour rassurer les marchés financiers. Il a pour objectif d’assurer la stabilité financière de la zone euro en fournissant de l’aide d’urgence aux pays de la zone euro en proie à des difficultés financières.

Ainsi, le FESF peut apporter des capitaux frais aux pays qui font appel à lui. Il a également la possibilité d’acheter les nouveaux titres de la dette publique émis sur le marché primaire à condition que le pays concerné mette en œuvre un programme d’austérité très strict rappelant le goût amer de la sauce FMI servie aux pays du tiers-monde depuis les années 1980 |2|. Il peut aussi intervenir sur le marché secondaire, ce qui lui permet de soulager les banques possédant des titres de la dette publique de pays « à risque ».


vendredi 9 mars 2012

Chômeurs de longue durée : les nouvelles mesures



Suite au dernier plan présenté par Nicolas Sarkozy lors du sommet social du 18 janvier, une instruction du 10 février 2012 vient préciser les modalités de suivi et d'accompagnement des chômeurs de très longue durée par la Délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle et Pôle Emploi.

En voici les grandes lignes...

Dans le détail => L'instruction DGEFP/DG Pôle Emploi n°2012-03 du 10 février (en pdf)

Même si tout cela vous semble rébarbatif, dans la mesure où vous seriez concerné(e), nous vous en recommandons vivement la lecture.

En début d'année, Nicolas Sarkozy a dit : «Ceux qui n'ont plus d'activité professionnelle depuis au moins deux ans, tous sans exception [en réalité, 250.000] se verront proposer soit une formation [supposée qualifiante], soit un emploi [en réalité, un pauvre CUI], soit un processus de resocialisation [???]».

mercredi 7 mars 2012

Durcissement du RSA à partir du 1er avril



Le décret n°2012-294 du 1er mars 2012 renforce les procédures d'orientation, de suspension et de radiation applicables aux allocataires.

VOIR CE DÉCRET SUR LÉGIFRANCE

Le texte s'inscrit, pour partie, dans le prolongement du rapport Daubresse de juillet 2010. Celui-ci demandait en effet que soient précisées les modalités de suspension de l'allocation. Par ailleurs, ce décret intervient alors que la Direction de l'animation, de la recherche, des études et des statistiques (Dares) des ministères sociaux publie les résultats d'une étude intitulée “La situation des bénéficiaires du RSA sur le marché du travail fin 2010” montrant - entre autres - que 8% des bénéficiaires du RSA déclarent avoir déjà refusé une offre d'emploi.

Sauvons le peuple grec de ses sauveurs !



Au moment où un jeune Grec sur deux est au chômage, où 25 000 SDF errent dans les rues d’Athènes, où 30% de la population est tombée sous le seuil de pauvreté, où des milliers de familles sont obligées de placer leurs enfants pour qu’ils ne crèvent pas de faim et de froid, où nouveaux pauvres et réfugiés se disputent les poubelles dans les décharges publiques, les «sauveurs» de la Grèce, sous prétexte que les Grecs «ne font pas assez d’efforts», imposent un nouveau plan d’aide qui double la dose létale administrée. Un plan qui abolit le droit du travail, et qui réduit les pauvres à l’extrême misère, tout en faisant disparaître du tableau les classes moyennes.

Le but ne saurait être le «sauvetage» de la Grèce : sur ce point, tous les économistes dignes de ce nom sont d’accord. Il s’agit de gagner du temps pour sauver les créanciers tout en menant le pays à une faillite différée. Il s’agit surtout de faire de la Grèce le laboratoire d’un changement social qui, dans un deuxième temps, se généralisera à toute l’Europe. Le modèle expérimenté sur les Grecs est celui d’une société sans services publics, où les écoles, les hôpitaux et les dispensaires tombent en ruine, où la santé devient le privilège des riches, où les populations vulnérables sont vouées à une élimination programmée, tandis que ceux qui travaillent encore sont condamnés aux formes extrêmes de la paupérisation et de la précarisation.

mardi 6 mars 2012

TEST : Quel(le) chômeu(r)se êtes-vous ?




Testez… votre degré de culpabilité !

Munissez-vous d'un papier, d'un crayon, et répondez aux questions suivantes...

Question 1


Vous discutez avec quelqu'un de passage, qui vous demande ce que vous faites dans la vie :
A - vous lui dites ce que vous faisiez avant, sans révéler votre situation actuelle (ça ne le/la regarde pas)


B - vous lui répondez franco que vous êtes au chômage et abordez le sujet


C - vous lui racontez un vieux rêve professionnel comme si c'était vrai (après tout, vous ne le/la reverrez pas et personne n'ira vérifier !)