dimanche 30 décembre 2012

59 jours à l'eau, au thé et au sucre



Perdre 20 kilos, tous ensemble depuis bientôt deux mois, être refoulés, refoulées d'églises en hôpitaux, aujourd'hui sous des tentes dans la rue, tout cela pour obtenir le droit de vivre et travailler au pays d'ici, ce qu'ils font depuis des années. Les maigres avancées obtenues par les étrangers grévistes de la faim de Lille dévoilent la pauvreté des réponses légales à leur dynamisme.

Suite des évènements relatés dans un billet précédent: la grève la faim de membres du Comité des Sans Papiers 59 (CSP59) continue. Ils ont cherché refuge dans une église de Lille, dont ils ont été de nouveau délogés, avec au passage l'interpellation de deux d'entre eux, mis en centre de rétention. Leur expulsion du territoire a été annoncée pour les derniers jours de décembre. Un tract d'alerte aux passagers de leur vol a été préparé.

Le 22 décembre 2012, le CSP59 reprend la parole. "Les sans papiers grévistes de la faim sont installés sur le parvis sous des tentes subissant un déluge d’eau et de froid. LA MAIRIE DE LILLE DOIT METTRE A LEUR DISPOSITION DES TOILETTES afin que les sans papiers grévistes de la faim puissent satisfaire des besoins naturels. Un grand merci aux petits commerçants de la rue de Paris qui leur permettent d’aller au wc, vous faites partie de cette France QUE NOUS AIMONS, CELLE DE LA FRATERNITE DE TOUS LES HUMAINS ET DU VIVRE ENSEMBLE DANS L’EGALITE DES DROITS."

samedi 29 décembre 2012

N’ayez pas peur, l’Europe vous surveille




L’Union européenne finance plus de 190 programmes de recherche sur la sécurité et la surveillance

2013 : comment l’Europe se prépare à espionner ses citoyens
Biométrie, vidéosurveillance, drones, détection des comportements anormaux, modèles mathématiques pour identifier des suspects… L’Union européenne finance plus de 190 programmes de recherche sur la sécurité et la surveillance. Au grand bénéfice des industriels, qui recyclent les technologies militaires pour surveiller les populations. Alors qu’un nouveau programme de recherche est en cours de discussion à Bruxelles, l’Europe continuera-t-elle à céder aux lobbys industriels et à investir des milliards dans le marché de la sécurité ?
Ils portent des noms étranges : Tiramisu, Pandora, Lotus, Emphasis, Fidelity, Virtuoso… En apparence, ce sont d’inoffensifs acronymes. En réalité, ils cachent 195 projets européens de recherche dans le domaine de la sécurité et de la surveillance. Des projets relativement inquiétants pour nos libertés. Et financés par l’Europe dans le cadre de partenariats public-privé.
Exemple le plus emblématique : le projet Indect (« Système d’information intelligent soutenant l’observation, la recherche et la détection pour la sécurité des citoyens en milieu urbain »), lancé il y a quatre ans, dénoncé fin octobre par des manifestations dans toute l’Europe. Indect vise à permettre une « détection automatique » des menaces et des situations dangereuses – comme les cambriolages – ou « l’usage d’objets dangereux » – couteaux ou armes à feu. Tout est bon pour combattre « le terrorisme et d’autres activités criminelles comme le trafic d’êtres humains ou la pornographie pédophile ». Et assurer la sécurité des citoyens… Sauf qu’il s’agit aussi avec Indect de détecter « automatiquement » (sic) les comportements suspects, à partir d’images de vidéosurveillance, de données audio ou échangées sur le net. Bienvenue dans Minority Report !

Retour vers l'exil et le danger de mort



Ahmed avait 15 ans quand ses parents l'ont éloigné du Pakistan pour lui sauver la vie. Ils ont sans doute été assassinés par la suite. Depuis huit ans en France, malgré l'abandon où il était, il a appris un métier, il s'est reconstruit une vie. Pourtant, enfermé à Vincennes, il risque l'expulsion d'un jour à l'autre.

Après d'autres, nous vous avons déjà raconté son histoire. "Nous avons écouté le récit bouleversant de sa vie : son départ en catastrophe du Pakistan, son arrivée en 2004 dans un pays qu'il ne connaît pas (où le passeur qui l'accompagnait l'a laissé seul sur le trottoir, en partant avec son passeport et ses bagages...) son errance à 15 ans alors qu'il a perdu tous ses repères... sa prise en charge par l'ASE et le début d'un parcours d'intégration réussi qu'attestent ces bulletins scolaires flatteurs qu'il est heureux de nous montrer, une promesse d'embauche dans la plomberie qui lui a permis de demander un titre de séjour avec autorisation de travail, qu'il n'a pas obtenu... "

C'est la luuuuuuuuuuutte fiscale...



Opprimés du CAC 40, forçats du dividende, persécutés du stock option, fustigés de l’actionnariat, stigmatisés de la Rolex, du yacht et du jet privé, outragés fiscaux de tous pays, unissez vous !
Taxés du grand capital, réprouvés de la rente à rien foutre, bâillonnés des médias que vous possédez à 98% à peine, humiliés du blanchiment d’argent, réprimés du secret bancaire et de la société écran, indignez vous !
Exploiteurs poussés à la clandestinité, licencieurs humiliés, délocalisateurs assujettis, milliardaires traqués, chassés, lynchés jusque dans les chiottes du Ritz par l’inquisition bolchevique, révoltez vous !

vendredi 21 décembre 2012

Educations nationales



La loi, dit-on, est la protection des faibles. Sauf pour les enfants étrangers quand elle refuse à leurs parents un titre de séjour, créant angoisse et précarité. Deuxième adage: "Gouverner, c'est prévoir", prévoir que dans 20 ans ces enfants seront des Français parmi d'autres. Heureusement le peuple, lui, sait que c'est maintenant qu'il faut se soucier d'eux, les entourer, les éduquer.

Le pain et la lumière par Marguerite Langlois
"Un enfant hurle en se tapant la tête par terre. Il bave d'indignation, les yeux blancs, dans la cour de récréation. Je me précipite, on se précipite, on le relève, on l'époussette, on essaye de le calmer. Il a le front gris de poussière, sa peau luit de transpiration. Il a quatre ans. Ses yeux déjà noirs, se foncent de colère. Il ne supporte aucune contrariété, aucune contrainte. À l'école. Car, chez lui, sa vie justement n'est que contrainte. Sa mère l'a emmené du Mali, encore bébé, le père est resté là bas . Elle vit dans un taudis avec la famille de sa sœur. La sœur a des tendances négrières, un comble. Elle utilise ses services pour le ménage, la cuisine, la garde des enfants contre un bout de matelas, et des restes à manger. Elle la supporte, car elle en a besoin.

dimanche 16 décembre 2012

La haine du pauvre est bien vivace




A l'annonce des mesurettes «socialistes» sur le RSA et contre la pauvreté, la fRance profonde s'en est donné à cœur joie sur internet.


Partout, en commentaires d'articles des principaux sites d'information survolant le contenu du pitoyable "plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté" de Jean-Marc Ayrault, on trouvait des réactions pleines d'ignorance, de bêtise et de haine. Florilège.

«encore des mesures qui n encouragent personne à travailler!!! assistanat encore et toujours!!!»

«tout à fait d'accord avec vous..............outrée de voir que s'est toujours les memes mais toujours qui en profitent sur notre dos et encore je mache mes mots!!!!!!»

"Tuez-les tous, ça ira plus vite" (bis)



Une centaine d'étrangers sans papiers sont en grève de la faim depuis 44 jours pour tenter de sortir du blocage provoqué par la fin de non recevoir opposée par le préfet à leur demande de régularisation. Une grève de la faim presque invisible, un dialogue de sourds sans fin. Cela se passe à Lille, l'une des grandes métropoles françaises.
Notre voisin blogueur philippe alain ne nous tiendra pas rigueur de reprendre un titre de billet que lui inspira la crise d'évacuation de camps de Roms à partir de l'été 2012.
Bien des étrangers sont venus pour travailler, envoyés par leur famille ou leur village gagner ici de quoi les faire vivre là-bas. La loi est ainsi faite qu’il faut être ici depuis dix ans (et le prouver) pour avoir une chance d’obtenir un titre de séjour. Dix ans d’insécurité, de précarité extrême et d'exploitation au travail, c’est long. D’où les collectifs qui se regroupent autour d’un slogan logique dans sa radicalité : "Régularisation de tous les sans-papiers" (Tiens, un alexandrin ! Au pays de Racine et Hugo…). Ils lancent des actions spectaculaires, telle l’occupation de la Bourse du travail à Paris en 2009, créant parfois incompréhension et malaise chez les associations "amies" et les syndicats. Et ils tentent de négocier les régularisations directement avec le préfet.

mardi 11 décembre 2012

Étrangers en rétention: Valls veut sanctionner les associations trop bavardes





Des moyens en baisse et des sanctions à l’égard des associations trop bavardes… ou trop critiques. Le ministère de l’intérieur vient de publier le nouvel appel d’offres organisant la présence des associations de défense des droits des étrangers dans les centres de rétention administrative (CRA), où sont enfermés les sans-papiers en instance d’expulsion. Paru au Bulletin officiel des annonces des marchés publics du 8 décembre 2012, ce texte négociable, d’après son statut, n’est connu dans son détail que par les structures candidates. Mediapart a pu y avoir accès dans son intégralité.

Dans trois documents distincts, d’une dizaine à une vingtaine de pages chacun, l’État liste les conditions applicables à l’intervention juridique des associations auprès des sans-papiers dans ce lieu de privation de liberté. Cet accompagnement est déterminant puisqu’il constitue souvent l’unique recours des 51 000 personnes “retenues” chaque année en France métropolitaine et en outre-mer, avant leur possible renvoi du territoire.

samedi 8 décembre 2012

Chômeurs tricheurs, c'est reparti pour un tour !


Il y avait longtemps ! Et c'est France 2, chaîne du service public, qui s'est chargée de reprendre ce discours hier soir dans son JT de 20 heures. Chez Pujadas, l'UMP est toujours au pouvoir (le Medef aussi) et information rime avec stigmatisation.

Regardez-moi ça :




Alors oui, il y a de l'info. Après nous avoir rappelé quelques chiffres (notamment que le montant moyen de l'allocation chômage s'élève à 1.140 €/mois, et que 52% des chômeurs ne sont pas indemnisés par le régime. Mais rien sur ceux, de plus en plus nombreux, qui survivent avec l'ASS ou le RSA, soit 15 €/jour), on nous alerte sur les intentions du Medef de revenir, une fois de plus, à la dégressivité des allocations.

Du bon usage du contrôle au faciès



Basané-bronzé-repéré-contrôlé-sans papiers-interpellé-enfermé-transféré-réenfermé-pas libéré-expulsé. Il faut bien alimenter la noria des 30000 expulsions programmées chaque année. Tout en améliorant la compétitivité du système. L'assistance juridique aux personnes retenues est un maillon faible, à faire sauter.
"Le bon peuple peut être rassuré, il existe  au moins un domaine où l’autorité de l’Etat s’exerce avec force ! Une réglementation de nos grandes banques pour éviter la ruine des petits déposants ? L’obligation faite à un grand groupe industriel d’honorer ses engagements envers ses salariés plutôt qu’envers les actionnaires et les banques ? Non, vous n’y êtes pas, car là, il faut composer avec l’égoïsme de trop fortes parties !
Non, l’arsenal étatique, judiciaire, policier, administratif est mobilisé efficacement pour arrêter les « Sans papiers », ces étrangers qui vivent sur notre sol et ne sont pas en règle vis à vis de la Préfecture où ils ont cependant bien souvent fait la queue ! En effet chaque jour, on continue d’arrêter des pauvres qu’on ramasse dans la rue, dans les gares, sur les chemins qu’ils empruntent malgré les risques, parce qu’il faut bien aller chercher le boulot là où on veut bien vous le donner… On arrête des jeunes qui n’ont pas tout compris des arcanes administratives et des dossiers qui ne sont jamais complets…Tous ceux-là sont faciles à repérer car plus colorés que la moyenne, on arrête au faciès… La vérification d’identité en 4h ne suffit pas, il faut plus pour instruire le délit (défaut de titre de transport, rébellion, et bien sûr absence de titre de séjour qui, lui, n’en est pas un)… On les enferme alors dans des centres de rétention inconnus du grand public en attendant de faire le tri et de les renvoyer d’où ils sont venus souvent depuis bien longtemps, eux qui voulaient croire qu’ils finiraient bien par s’intégrer ici puisqu’ils en avaient tellement bavé ! Voilà le domaine où la machine est rôdée et où on peut continuer d’afficher pour l’opinion publique des « résultats probants » : lutte conter la délinquance, expulsion d’indésirables ! De l’efficacité qu’on est bien en peine de trouver ailleurs !

mercredi 5 décembre 2012

Digne de vivre en France? Prouvez-le, scrogneugneu!


gif creator online





La force de toute administration, c'est de transformer des êtres de chair et de sang en dossiers. Un être humain, c'est difficile à écarter, mais un dossier, on le met sous la pile ou on le met de côté sans trop y penser. Et cela ne concerne pas seulement les étrangers.

L'un des points clés de la circulaire du 28 novembre 2012 sur la régularisation des étrangers est la preuve que ces derniers doivent apporter d'"un ancrage territorial durable (ndlr. en général cinq ans) et véritable en France". Pour cela, le ministre de l'Intérieur définit des classes de preuves à apporter.

mardi 27 novembre 2012

Ami, entends-tu / les cris de / l'étranger / qu'on malmène?



Enfermés par la police qui veut les garder sous la main pour organiser leur expulsion, brusquement bannis de la vie normale qu'ils avaient cru pouvoir vivre, malgré le non consentement de l'Etat à leur présence, ils ont été plus de cinquante mille à subir la rétention administrative en 2011 - et sans doute autant en 2012.

Selon l'AFP (21 novembre 2012), "sept étrangers en situation irrégulière se sont évadés dans la nuit de mardi à mercredi du centre de rétention administrative (CRA) du bois de Vincennes, à Paris. (...) Ces immigrés, dont la nationalité, l'âge et le sexe n'ont pas été précisés, sont parvenus à forcer une porte arrière du CRA moins surveillée que d'autres". Ces sept personnes ont fui la promesse d'expulsion qui motivait leur enfermement. Elles sont forcément identifiées par la police. Si elles sont reprises, ce sera le passage en correctionnelle, une condamnation à la prison et, à la sortie, encore l'expulsion - c'est la double peine.

La CAF, une machine à broyer usagers et salariés


Partout en France, l’accueil des usagers des caisses d’allocations familiales est aussi déplorable que les conditions de travail de ses agents. Politique du chiffre, réductions d’effectifs, impuissance face à l’augmentation de la pauvreté : les salariés se sentent dépossédés du sens même de leur travail. Le malaise et la souffrance se répandent des deux côtés du guichet.


Une file d’attente, des vigiles en guise de comité d’accueil. «Ça devient vraiment n’importe quoi», lâche une femme en arrivant ce 19 novembre devant la CAF du 13e arrondissement de Paris. Devant elle, une soixantaine de personnes piétinent sur le trottoir. Découragés d’avance, certains font demi-tour. «Je suis venue ce matin à l’ouverture, c’était pareil, soupire une allocataire venue retenter sa chance pendant sa pause déjeuner. Encore foutu, il faut que je retourne bosser». La semaine dernière, elle avait trouvé porte close. «Ils ont fermé une semaine, sans prévenir. Comment fait-on dans ce cas-là pour faire nos démarches ?» Par téléphone, c’est payant et ils sont injoignables, expliquent les allocataires. «Et puis sur Internet, le service est très limité. A part télécharger un justificatif de base, vous n’avez accès à rien.»

vendredi 23 novembre 2012

Le choc de cUMPétitivité


Faudra penser à remercier les 2 pitres de l’umplouf pour cette épatante illustration du choc de compétitivité, ou comment mettre en concurrence deux petits caïds de gang politicard jusqu’à l’épuisement.
« Vous en avez assez de cette racaille ? Eh bien on va vous en débarrasser... » croyait pas si bien dire, l’autre.
Jean-François pignouf, arriviste en eaux troubles et briseur de tabous, de ceux qui protégeaient encore des bouffées de haine, des remontées de gerbe, du rot repu à table et du pet satisfait dans le lit conjugal.

dimanche 18 novembre 2012

Calais : des migrants harcelés par les policiers selon le Défenseur des droits



Pas de violences policières, mais des pratiques humiliantes, parfois illégales, qui s’apparentent à un véritable harcèlement policier des migrants transitant dans la région de Calais (Pas-de-Calais). Dans une décision datée du 12 novembre 2012, rendue publique ce vendredi, le Défenseur des droits Dominique Baudis demande « qu'il soit mis fin à ces pratiques et que la hiérarchie policière, qui ne peut les ignorer, y porte une attention particulière ». Les faits décrits se situent entre 2009 et 2011, mais « c'est aussi ce que nous aurions pu constater en 2012 », précise son adjointe chargée des questions de déontologie de la sécurité, Françoise Mothès.

Distribution de repas sur la zone portuaire, avril 2012.Distribution de repas sur la zone portuaire, avril 2012.© Rachida El Azzouzi

Paroles de retenus depuis le cra de Vincennes, avant et après la manifestation du 16-11-12


Le vendredi 16 novembre, une manifestation était appelée à 18 heures pour s’approcher au plus près du centre de rétention de Vincennes. (Un récit de la manifestation est consultable ici)
Nous avions déjà appelé durant le mois précédent pour prévenir les retenus, et nous avons passé des coups de fil le jour même, avant et après la manifestation. Ces appels nous ont permis d’apprendre que les retenus nous avaient entendus dans les centres 1 et 2. On a surtout pu être au courant de révoltes à l’intérieur, faire circuler les informations entre les centres, et raconter la manifestation aux retenus. Ces contacts nous motivent d’autant plus à venir crier notre rage et notre solidarité devant le centre de Vincennes, et devant tous les autres lieux d’enfermement.
16-11-12 MIDI
Vincennes centre 2
« Ca se passe très mal, y’a une personne qui a fait une tentative de suicide hier, il est passé à l’hôpital après. Et après y’a des cars de crs qui sont arrivés, en force, avec les boucliers vous voyez. On est traité comme des chiens, voilà. Y’a un Egyptien qui est parti à l’hôpital parce qu’il a tenté de se suicider, il a été maltraité en fait, il est à l’hôpital encore. Y’a un groupe de gens ils ont commencé à mettre le feu ici, à casser à peu près partout. »


Davantage de logements sociaux, mais moins accessibles



En dix ans, le parc social s’est enrichi de près de 450 000 logements en France. Mais les nouveaux logements proposés sont moins accessibles pour les ménages à faibles ressources car les plafonds de revenus pour y accéder et les loyers pratiqués sont plus élevés. Par Noam Leandri, président de l’Observatoire des inégalités.


Au 1er janvier 2012, la France comptait 4,5 millions de logements sociaux, soit 15 % des résidences principales. Depuis 2002, le parc social s’est enrichi de 446 000 logements. Le financement de nouveaux logements sociaux a atteint un niveau record de 130 000 habitations en 2010, du jamais vu depuis 30 ans. L’évolution est restée soutenue en 2011 avec plus de 116 000 nouveaux logements financés. Mais ces nouveaux logements sont souvent destinés à des ménages plus aisés.

Liberté pour Aurore Martin




« La lucidité est la blessure la plus proche du Soleil. »
                                                              René Char




Jeudi 1er novembre. Il est 17 heures. J’apprends par téléphone la nouvelle de l’arrestation d’Aurore Martin, militante basque victime d’un mandat d’arrêt européen émis par Madrid pour appartenance à un parti politique interdit sur le territoire espagnol : Batasuna, considéré comme proche de l’organisation indépendantiste armée Euskadi Ta Askatasuna (ETA). En France, Batasuna est légal et Aurore travaillait à l’organisation d’un forum pour la paix prévu pour le 15 décembre à Bayonne. Ce qui devrait achever de convaincre les sceptiques qu’Aurore Martin est tout simplement victime d’une répression uniquement motivée par des motifs politiques. Valls donne suite aux arrestations des jours précédents (Saúl Curto López le 22 octobre, Izaskun Lesaka Argüelles et Joseba Iturbidee Ochoteco dimanche 28 octobre) et, surtout, à sa déclaration tout feu tout flamme de lundi dernier quand il clamait qu’il continuerait « à lutter avec fermeté » contre l’indépendantisme basque tant qu’ETA n’aurait pas déposé les armes. Les armes, justement, ETA les a lâchées il y a un an, un certain 20 octobre 2011, et l’a fait savoir dans un communiqué qu’elle concluait ainsi : « ETA a décidé l’arrêt définitif de son activité armée. ETA lance un appel aux gouvernements d’Espagne et de France pour ouvrir un processus de dialogue direct qui aura comme objectif la résolution des conséquences du conflit et, en conséquence, le dépassement de la confrontation armée. À travers cette déclaration historique, ETA montre son engagement clair, ferme et définitif. »

jeudi 15 novembre 2012

Merci au peuple grec pour sa résistance et espérons que Syriza ne le déçoive pas



Dans cette interview donnée à Syriza dans le cadre du festival de la jeunesse qui a eu lieu les 6-7 octobre 2012 à Athènes, Eric Toussaint explique en quoi, selon lui, la coalition de gauche radicale Syriza peut représenter un espoir pour toute la gauche européenne.




 Voir aussi « Le peuple grec se trouve aujourd’hui à l’épicentre de la crise du capitalisme » et la vidéo

On n'a plus Sarkozy, mais on a les médias !



La propagande antisalariale bat son plein : c'est tous azimuts qu'une presse, en manque de la petite musique sarkozyste, se charge de la distiller. Ici, avec les travailleurs low-cost de l'Union européenne.



Le Parisien a ouvert le bal ce matin, annonçant que quelque 300.000 salariés étrangers (ressortissants de l'Union européenne) travailleraient en France «à prix cassés, selon une note du ministère du Travail. Et ce, en toute légalité». Très instructif, l'article nous apprend que la directive Bolkenstein — qui était censée permettre à tous les ressortissants de l'UE de travailler aux conditions sociales de leur pays d'origine, donc à des salaires défiant toute concurrence et fut à l'origine du mythe du «plombier polonais», bien que réformée suite au tollé général qu'elle avait provoqué en 2005, a pu conserver son principe grâce à un tour de passe-passe imaginé par Bruxelles, ses technocrates ayant mis en place un dispositif de contournement portant sur les «sociétés étrangères de prestations de services».

dimanche 11 novembre 2012

Le MEDEF ou l’école aliénée


I'm not heartless
                            photo

Ils auraient tort de s’en priver ! Confortés par la procession de ministres lors de son université d’été du mois d’août, le Medef lâche désormais la bride. Et devinez quoi ? Ils ont l’oreille de Matignon, de l’Elysée et d’ailleurs. 98 patrons menacent le dimanche, le gouvernement Ayrault se couche huit jours en adoubant le rapport Gallois sur la compétitivité. Laurence Parisot et Michel Pébereau charpentent l’école sauce Medef via une tribune dans Le Figaro, le sempiternel Ayrault annonce 3 jours après qu’il faut faire découvrir l’entreprise dès le CP !

Au Front de Gauche, les courbettes devant le Medef, ce n’est pas notre truc. Le débat argumenté oui. Ce que le ministre de l’éducation nationale a été incapable de faire, ou plutôt n’a pas voulu faire faute de convergences trop nombreuses avec la dite tribune, nous le faisons à sa place.

Vous trouverez ci-dessous la tribune réponse co-écrite avec Francis Daspe. Sans oublier de vous préciser que celle-ci a été…refusée par le Figaro. Mais vous comprendrez vite pourquoi :

Lettre à Angela Merkel




Madame la Chancelière de la République fédérale d’Allemagne, Angela Merkel,

À l’occasion de votre visite au Portugal, je vous demande de bien vouloir faire suivre ce bref message à vos concitoyens :

.  Nous savons qu’au cours de la dernière décennie, vos gouvernements vous ont dit qu’il vous faudrait sacrifier une partie de votre salaire afin d’assurer la survie de votre État providence. Ils vous ont dit, et vous les avez crus, qu’en faisant une croix sur une petite partie de vos revenus, votre pays deviendrait “plus compétitif” et pourrait ainsi économiser suffisamment pour continuer à verser vos retraites et les allocations de vos enfants.

.  Nous savons que ces dix dernières années n’ont pas été faciles pour vous et que votre pays est devenu moins agréable et plus inégalitaire. Nous savons aussi que l’objectif recherché a bel et bien été atteint. Que l’Allemagne est devenue « plus compétitive », qu’elle a beaucoup exporté, qu’elle a moins importé et pour moins cher, et que sa balance des paiements a enregistré d’importants excédents, accumulés dans vos banques.

samedi 10 novembre 2012

Sans-papiers: le Sénat vote la garde à vue bis




Le Sénat a voté dans la nuit de jeudi 8 à vendredi 9 novembre le projet de loi présenté par Manuel Valls visant à remplacer la garde à vue des sans-papiers, rendue illégale, par une nouvelle procédure de privation de liberté d’une durée de seize heures. Contesté par les associations de défense des droits des étrangers, le texte a été salué sur les bancs du centre et de l’UMP, mais critiqué par les élus Verts, qui se sont abstenus, et par les communistes, qui s'y sont opposés.

Après le rejet de la loi sur la tarification progressive de l’énergie et de la loi de programmation budgétaire, l'adoption par le Sénat du projet Valls, débattu dans le cadre d’une procédure accélérée (un seul passage devant chaque assemblée), a cette fois-ci été acquise grâce notamment au soutien de la droite.


La politique menée en matière d’immigration n’a, de fait, pas lieu d’indigner l’opposition. D’un quinquennat à l’autre, les expulsions n’ont jamais cessé. Le ministre de l’intérieur a même récemment admis qu’il y aurait « un peu plus » de reconduites à la frontière en 2012 qu’en 2011, en raison de l’avance prise au premier semestre par Claude Guéant et de la multiplication des démantèlements de campements de Roms cet été et cet automne.

L'étranger, gibier de police ou sujet de droit ?




Depuis toujours l'Etat s'octroie le droit de rudoyer les étrangers qu'il juge indésirables, en alléguant des impératifs d'ordre public. Mais un contre-courant, tourné vers l'avenir et vers l'universel, est aussi à l'oeuvre.
Le Conseil Constitutionnel fait en 2011 le constat suivant. "Aucune règle de valeur constitutionnelle n'assure aux étrangers des droits de caractère général et absolu d'accès et de séjour sur le territoire national. Les conditions de leur entrée et de leur séjour peuvent être restreintes par des mesures de police administrative conférant à l'autorité publique des pouvoirs étendus reposant sur des règles spécifiques. L'objectif de lutte contre l'immigration irrégulière participe de la sauvegarde de l'ordre public qui est une exigence de valeur constitutionnelle". En effet, dans la Constitution de la Vème République, l'étranger vivant en France n'apparait nulle part, sauf en matière de droit d'asile: "(...) les autorités de la République ont toujours le droit de donner asile à tout étranger persécuté en raison de son action en faveur de la liberté ou qui sollicite la protection de la France pour un autre motif" (Art. 53-1).
N'ayant pas d'existence positive, l'étranger devient fatalement un gêneur susceptible de troubler l'ordre public, surtout s'il n'a pas réussi à obtenir un titre de séjour, et plus encore si on lui en a refusé le renouvellement. Situation aggravée depuis les années 70 du siècle passé, quand l'administration décida qu'il n'était plus nécessaire d'importer de travailleurs pour l'industrie française. Dès lors, la place de l'étranger ne peut être définie que par ses limitations, depuis le droit à l'entrée, au séjour, au travail, à la vie de famille, jusqu'à l'expulsion et l'interdiction de retour. L'application de ces restrictions relève du domaine des préfets et de la police. Lesquels trouvaient commode d'enfermer dans des prisons clandestines les étrangers en voie d'expulsion (l'entrepôt d'Arenc, sur le port de Marseille). En octobre 1981 sont institutionnalisés les Centres de Rétention Administrative (CRA) toujours contrôlés par la police et avec le même objectif de préparation de l'expulsion, mais en y introduisant une association d'aide juridique aux retenus - à l'époque, uniquement la Cimade.

« 5000 ans de dettes »



Si l’histoire montre quelque chose, c’est qu’il n’y a pas de meilleure manière de justifier des relations fondées sur des inégalités massives que d’utiliser la moralité absolue de la dette, car il apparaît alors directement que ce sont les victimes qui font quelque chose de mal

David Graeber, anthropologue anarchiste et activiste politique qui participe activement au mouvement Occupy Wall Street, a récemment publié un ouvrage intitulé Dette, les 5000 premières années |1|. Il y traite un large champ de thématiques – de la création monétaire, au rôle de l’État, en passant par différents systèmes de relations économiques existants, etc. – dont nous allons donner un bref aperçu en nous concentrant sur la dette |2|.


Argument moral

Le livre s’ouvre sur une anecdote qui se déroule à l’Abbaye de Westminster (Londres) : Graeber y rencontre une avocate activiste avec laquelle il s’entretient de la politique du FMI dans le Tiers Monde durant la crise de la dette, et des conséquences de celle-ci (pauvreté, privatisations massives, violences structurelles, malnutrition etc.). Tout à fait d’accord avec l’analyse, elle répondra toutefois à la proposition d’annuler la dette des pays du Tiers Monde qu’« il faut tout de même bien payer ses dettes ». Par où commencer se demande-t-il ? Rappeler que les prêts de ces pays ont surtout servi aux dictatures en place pour financer la répression et leur corruption, que ces pays ont déjà remboursé de nombreuses fois le capital qu’ils avaient « emprunté », que ces emprunts ont justifié une ingérence (pour ne pas dire mainmise) externe sur la gestion de leurs budgets nationaux, que les politiques du FMI n’ont tout simplement pas fonctionné ? Les réponses sont sans fin, mais Graeber se rend compte que le problème est plus fondamental : cet argument moral (« il faut payer ses dettes ») est en fait la seule chose au monde qui permette de percevoir des horreurs - comme par exemple la mort de dizaines de milliers d’enfants pour cause de coupes budgétaires dans des programmes de prévention contre la Malaria - comme inévitables.

Nous ne gagnerons pas sans la grève générale

"Grève générale !!" ou l'anarchie dans les clous / General strike in France where anarchy respects pedestrian crossings !!! (Lyon, France)
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Que ce soit sous Hollande, que ce soit sous Sarkozy, le capitalisme demeure. Depuis quelques années, ce système économique et sa financiarisation ultralibérale fabriquent une crise qui cible toujours les mêmes catégories sociales pour mieux enrichir les barons du système. Les profits obtenus par les pressions sur les salaires sont détournés de l’investissement dans l’appareil productif pour enrichir toujours plus les actionnaires et alimenter des spéculations financières qui partent en fumée.

Quelques individus comme Bernard Arnault, PDG de LVMH (Louis Vuitton, Moët Hennessy), ou Lakshi Mittal, le patron d’Arcelor-Mittal comptent parmi les milliardaires mondiaux les plus fortunés, tandis que la famille Peugeot s’est installée en Suisse avec un petit coussin douillet de 4 milliards d’euros.

vendredi 26 octobre 2012

Tentative de description d'un dîner de têtes à Paris-France

[extrait]
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Dehors, c'est le printemps, les animaux, les fleurs, dans les bois de Clamart on entend les clameurs des enfants qui se marrent, c'est le printemps, l'aiguille s'affole dans sa boussole, le binocard entre au bocard et la grande dolichocéphale sur son sofa s'affale et fait la folle.

Il fait chaud. Amoureuses, les allumettes-tisons se vautrent sur leur trottoir, c'est le printemps, l'acné des collégiens, et voilà la fille du sultan et le dompteur de mandragores, voilà les pélicans, les fleurs sur les balcons, voilà les arrosoirs, c'est la belle saison.

lundi 22 octobre 2012

Welcome to Austerityland



Obligation de quitter la vie de famille




La nouvelle équipe au pouvoir prend le temps de "redéfinir la politique d'intégration, qui a perdu de son efficacité depuis trop longtemps". Mais le temps presse pour les étrangers en quête de régularisation. D'autant que la machine à expulser, lancée à pleine vitesse, ne semble pas perdre de son efficacité.
Les acteurs du Réseau Education Sans Frontières (RESF) sont connus un peu partout, autour des écoles, des collèges et des lycées, pour l'accompagnement et le soutien qu'ils savent apporter aux élèves et à leur famille tant que leur droit au séjour n'est pas reconnu, malgré une vie qui se développe aussi normalement que possible parmi nous.
L'engagement n° 50 de l'actuel Président de la République concernait, entre autres, ces personnes: "Je conduirai une lutte implacable contre l’immigration illégale et les filières du travail clandestin. Je sécuriserai l’immigration légale. Les régularisations seront opérées au cas par cas sur la base de critères objectifs". Proposition un peu étrange, qui aborde le destin des étrangers sans titre de séjour sous l'angle mafieux. Il est aujourd'hui question d'une circulaire du ministre de l'intérieur aux préfets pour mettre en oeuvre, selon le Premier Ministre, une politique"équilibrée, à la fois respectueuse des personnes, efficace et ferme . (…) Le gouvernement entend redéfinir la politique d'intégration, qui a perdu de son efficacité depuis trop longtemps".

Étranges étrangers





Kabyles de la Chapelle et des quais de Javel
hommes des pays lointains
cobayes des colonies
Doux petits musiciens
soleils adolescents de la porte d'Italie
Boumians de la porte de Saint-Ouen
Apatrides d'Aubervilliers
brûleurs des grandes ordures de la ville de Pans
ébouillanteurs des bêtes trouvés mortes sur pied au beau milieu des rues
Tunisiens de Grenelle
embauchés débauchés
manoeuvres désoeuvrés
Polacks du Marais du Temple des Rosiers


Cordonniers de Cordoue soutiers de Barcelone
pêcheurs des Baléares ou bien du Finisterre
rescapés de Franco
et déportés de Franco et de Navarre
pour avoir défendu en souvenir de la vôtre la liberté des autres
Esclaves noirs de Fréjus
tiraillés et parqués
au bord d'une petite mer
où peu vous vous baignez

Esclaves noirs de Fréjus
qui évoquez chaque soir
dans les locaux disciplinaires
avec une vieille botte à cigares et quelques bouts de fil de fer
tous les échos de vos villages
tous les oiseaux de vos forêts
et ne venez dans la capitale
que pour fêter au pas cadencé la prise de la Bastille le quatorze juillet

Enfants du Sénégal
dépatriés expatriés et naturalisés

Enfants indochinois
jongleurs aux innocents couteaux
qui vendiez autrefois aux terrasses des cafés de jolis dragonsd'or
Faits de papier plié

Enfants trop tôt grandis et si vite en ailés
qui donnez aujourd'hui de retour au pas
le visage dans la terre
et des bombes Incendiaires labourant vos rizières

On vous a renvoyé
la monnaie de vos papiers dorés
on vous a retourné
vos petits couteaux dans le dos

Étranges étrangers
Vous êtes de la ville
vous êtes de sa vie
même si mal en vivez
même si vous mourez.

Jacques Prevert




vendredi 19 octobre 2012

Ils aimeraient nous coller la peur au ventre

LLE - " La peur en sépia" Chasseur de lumière
                                    photo

Qu’il soit de droite ou de gauche, l’État reste l’État et, quels que soient les tristes sires qui le dirigent, il répond toujours machinalement à la même logique première : réguler l’ordre social par la force et la coercition. Rien d’étonnant, alors, à ce que le jeune gouvernement « socialiste » accumule, depuis son arrivée sur le trône de France, les actes et les discours sécuritaires qui, au fond, ne font que participer de la légitimation de l’existence et de l’exercice de l’État. Sous le mandat de Sarkozy, les bouffons qui déblatéraient à longueur de semaines ces prêches jupitériennes s’appelaient Alliot-Marie, Hortefeux, Guéant. Sous le règne hollandais, ces sinistres personnages ont eu pour digne successeur le dénommé Manuel Valls – que Sarkozy avait d’ailleurs courtisé à la grande époque de « l’ouverture ». L’ancien maire d’Évry, qui a le regard perçant, les dents longues et l’appétit féroce, s’est très vite accommodé de l’attitude qu’exigeait sa nouvelle casquette : quelques semaines à peine après sa nomination au ministère de l’Intérieur, il a renoué avec un des dadas du précédent gouvernement : la question des Roms. À l’instar de ses abjects prédécesseurs, il a ainsi exigé l’expulsion manu militari des campements. Et les discours qui accompagnèrent – et accompagnent encore – ces sordides sentences ont fini par accoucher d’un climat de peur et de xénophobie. Dans certaines villes, dressant les pauvres contre les pauvres, la dialectique de Valls a carrément conduit à la tenue de manifestations anti-Roms et à la destruction de campements par de « braves citoyens », donnant ainsi raison à Victor Hugo qui disait qu’« il existe une connivence tacite, non voulue, mais réelle, entre ceux qui font peur et ceux qui ont peur ». Par l’intermédiaire de son affidé, l’État a donc réalimenté la pompe à angoisse, non sans l’espoir que les ménages inquiets continuent de remettre leur vie entre ses mains.


La voix des Rroms met en garde les médias




Ceci est un message envoyé à l’ensemble des médias français à ce jour:

Mesdames, Messieurs,

Ceci est une mise en garde, qui ne concerne pas tous les médias, mais un bon nombre, dont peut-être le vôtre. Nous vous demandons donc de bien faire attention à ce message.

Depuis quelques mois, la politique de «démantèlement des campements illicites », qu’on associe systématiquement aux Rroms (et à tort), s’accompagne d’une campagne de diabolisation des Rroms dont vous vous faites complices. Le dernier acte en date est le reportage de France 2 hier soir, clairement orienté puisqu’on demande à une mère de famille « est-ce que vous comprenez les riverains de Marseille qui ont DEMANDE aux Rroms de partir ? ». Puis, à un gérant de bar, qui dit qu’il n’a jamais eu de problèmes, mais qu’il a une batte de baseball pour se défendre ! Sans parler d’une vieille dame qui, elle non plus n’a jamais eu de problèmes mais qu’elle a peur de « se faire canailler ». On ne retiendra du côté rrom qu’une jeune fille qui dit qu’elle mange dans les poubelles. Nous vous rappelons que c’est le cas de beaucoup de monde, et pas que de Rroms. Certains en font même un choix délibéré et militant contre la société de consommation.

mercredi 17 octobre 2012

T'es de gauche à quelle heure ?




C’est une affaire entendue : Jérôme Cahuzac, ministre du budget, a réussi sa vie.
A 50 ans et quelques, il possède une Rolex. On est content pour lui. Sarko et Séguela aussi.
Non seulement Jérôme Cahuzac, ministre du budget et de la rigueur pour chacun, possède (ou possédait) une Rolex, une Breitling, une Jacger-Le-Contre, une Chaumet, une Boucheron, autant de luxueuses montres suisses, mais encore est il l’heureux propriétaire d’un 300 mètres/carrés dans le 16ème arrondissement

lundi 15 octobre 2012

La «Droite forte», un copier-coller du FN




La critique interne de la « droitisation » de l’UMP n'aura été qu'une courte parenthèse. Après la défaite, la stratégie de Patrick Buisson avait été ciblée par certains ténors du parti : « une faute sur le fond, une erreur sur la forme » (Roselyne Bachelot), « l'UMP n'a pas suffisamment marché sur ses deux pieds » (Jean-Pierre Raffarin), « le ni-ni » n'est pas une ligne « sur le long terme » (Bruno Le Maire), « à trop courir derrière le Front national, on le crédibilise » (François Baroin), « l'objectif de Patrick Buisson était de faire gagner Charles Maurras » et non Sarkozy (Nathalie Kosciusko-Morizet).

Et puis ? Et puis l’UMP a repris le même chemin. Pour preuve, la campagne menée par son secrétaire général, Jean-François Copé, à base de «racisme antiblanc», de pétition contre le droit de vote des étrangers, de pain au chocolat de collégien confisqué pendant le ramadan. Le patron de l’UMP a fait le même pari que Nicolas Sarkozy : l’élection se gagnera avec un coup de barre à droite. Depuis la fin de la campagne présidentielle, il s'est même adjoint les services de Patrick Buisson, bien que son entourage le démente.


Le terrorisme européen a encore frappé



Un attentat terroriste vient de se produire. En France, ce 11 octobre 2012 , une attaque sans précédent qui, dans un silence assourdissant, a déjà touché des milliers, voire des dizaines de milliers de citoyens innocents.

Pour le moment les informations sont encore floues, car l’attaque s’est produite de manière particulière : invisible au lancement de l’attaque, indolore dans les premières heures qui la suivent, c’est à mesure que le temps passe que les effets de cet acte odieux se feront sentir sur la population.

Les non-dits des inégalités hommes-femmes




50 % de femmes députés ou chefs d’entreprise, et alors ? Pour établir l’égalité hommes-femmes, il faut se poser la question de la façon dont fonctionne l’entreprise, la famille ou l’école. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.


C’est devenu une tradition. Officialisée en 1977 par les Nations Unies, la journée internationale du droit des femmes devient de plus en plus une sorte de fête de « la » femme. Un rituel qui laisse un goût amer aux femmes les 364 jours de « l »’homme restants. Cette journée est de plus en plus dévoyée par les marques qui y voient la célébration de l’idéal féminin et les enjeux de fond sont rarement évoqués.

La récupération par la publicité prend de plus en plus d’ampleur. La journée internationale des droits des femmes se transforme alors en une célébration de l’image de « La » femme. Un fabriquant de vêtement « équitable » offre une promotion spéciale journée de la femme, une franchise de fleuristes invite à « couvrir sa femme de fleurs »... Les médias qui dénoncent les inégalités hommes-femmes n’ont aucune difficulté à relayer les publicités qui renforcent les stéréotypes : les femmes sont belles, serviables et douces, prêtes à servir les hommes et à s’occuper des enfants. Exactement l’inverse des idéaux de celles qui ont combattu ces préjugés sexistes.

Pourquoi la crise de la dette publique


Eric Toussaint répond aux questions suivantes : 

Qu’est-ce qui a provoqué l’augmentation de l’endettement public ?
.  A qui profitent les dettes européennes ? 
.  Quel est le rôle de la Banque centrale européenne ?

L’interview a été réalisée par la Gauche anticapitaliste, courant écosocialiste membre du Front de Gauche pendant l’été 2012 en Catalogne.


source

Demandeurs d'asile sans refuge, suite sans fin



"Je ne peux plus rencontrer une famille dans la rue la nuit et évaluer la situation sereinement, sachant qu’alors que je lis la fatigue dans les yeux des enfants je vais devoir lui dire que je n’ai pas de solution". Parmi les innombrables abandonnés à la rue, des familles demandeuses d'asile.
A Toulouse comme ailleurs, le 115 ne répond plus. Les places d'hébergement d'urgence manquent partout. Pour les demandeurs d'asile comme pour les autres. Ils ont quitté leur pays, devenu trop dangereux pour eux, et espèrent trouver protection en France. En attendant que l'administration ait statué sur leur demande - un an, deux ans, parfois plus), notre pays est tenu par ses engagements internationaux de leur assurer un minimum de conditions matérielles d’accueil: logement, nourriture et habillement, fournis en nature ou sous forme d’allocation financière (10 euros par jour et par personne). Mais le dispositif d'accueil est totalement débordé et doit renvoyer sur l'hébergement d'urgence, qui n'en peut mais. Petit tour de France.

mercredi 10 octobre 2012

La fonction des entreprises n'est pas de créer des emplois mais de gagner de l'argent



La «valeur travail», le «patriotisme économique», l'éthique en entreprise… inutile de vous dire que tout ça, c'est de la foutaise : la guerre est déclarée.

Le professeur d'économie Patrick Mignard a publié sur Altermonde un rappel fort réaliste de quelques fondamentaux que les salariés qui aiment leur travail (ou croient l'aimer dès lors que leur emploi est menacé) oublient un peu trop vite :

« 1. Une entreprise est faite avant tout pour valoriser le capital que l’on y investit… pas pour créer des emplois. La production n’est qu’accessoire. La preuve : on l’arrête quand produire n’est plus assez rentable.

2. Le salarié n’est qu’un facteur de production. Il crée la valeur par son travail, mais est rémunéré à la valeur de sa force de travail (ce dont il a besoin pour vivre… ou presque). Son salaire est un coût de production.


Roms, Arabes, Juifs, homosexuels : pourquoi les Français sont racistes


02 - Manifestation anti-racisme d'état, le 04/09/2010 à Besançon
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Démanteler un camp de Roms à Marseille, comparer les homosexuels à des pédophiles, évoquer un "racisme anti-blanc". Ces différentes réactions participent-elles d'un mouvement plus profond ? Selon Thomas Guénolé, politologue à Sciences Po, la crise et l'appauvrissement croissant ont incité certains Français à chercher un ennemi responsable de leur maux.


Atermoiements du gouvernement socialiste face au démantèlement d’un camp de Roms par une milice à Marseille, provocation de Jean-François Copé sur le "racisme anti-blanc", sortie d’un élu UMP faisant le lien entre homosexualité et pédophilie, déclarations de Marine Le Pen condamnant le port de la kippa, consensus gauche-droite associant l’immigration à l’insécurité… Jadis apanage de l’extrême-droite, la stigmatisation des minorités semble une valeur de plus en plus partagée par la classe politique.


Une évolution du discours

Il serait possible à l’envi d’entrer dans des subtilités sémantiques qui distingueraient l’antisémitisme, l’hostilité envers les Arabes, l’homophobie, ou ce que l’on pourrait qualifier de "romophobie". Cependant, il s’agit plus simplement de racisme. Une somme de préjugés négatifs définit un stéréotype. Ce stéréotype étiquette en bloc des personnes qui n’avaient pourtant en commun qu'une orientation sexuelle, religieuse, ethnique, ou encore une position sociale.


L’étranger et ses juges





Le 5 juillet 2012, la première chambre civile de la Cour de cassation a – enfin ! – mis un coup d’arrêt à la prolifération des usages de la procédure pénale à des fins d’éloignement ; elle retient que le recours à la garde à vue pour un étranger uniquement soupçonné de séjour irrégulier est prohibé dès lors que toute autre mesure moins coercitive n’avait pas été auparavant mise en oeuvre. C’est l’effet El Dridi et Achughbabian qui est ici reconnu, comme l’avaient déjà fait la chambre criminelle et la Cour de justice de l’Union européenne, envers et contre le Conseil constitutionnel [1]. Pour une seule et même question, pas moins de quatre juridictions sont intervenues, ce qui en dit long sur le morcellement du contentieux des étrangers. L’extraordinaire complexité des textes, l’opacité des procédures, les différents niveaux ou moments de l’intervention juridictionnelle, les logiques distinctes sont autant d’éléments qui contribuent à rendre difficile, voire impossible le dialogue entre juges. L’étranger est donc confronté à un aléa et à une insécurité juridiques qui, en toute autre matière, seraient sévèrement condamnés.