dimanche 30 décembre 2012

59 jours à l'eau, au thé et au sucre



Perdre 20 kilos, tous ensemble depuis bientôt deux mois, être refoulés, refoulées d'églises en hôpitaux, aujourd'hui sous des tentes dans la rue, tout cela pour obtenir le droit de vivre et travailler au pays d'ici, ce qu'ils font depuis des années. Les maigres avancées obtenues par les étrangers grévistes de la faim de Lille dévoilent la pauvreté des réponses légales à leur dynamisme.

Suite des évènements relatés dans un billet précédent: la grève la faim de membres du Comité des Sans Papiers 59 (CSP59) continue. Ils ont cherché refuge dans une église de Lille, dont ils ont été de nouveau délogés, avec au passage l'interpellation de deux d'entre eux, mis en centre de rétention. Leur expulsion du territoire a été annoncée pour les derniers jours de décembre. Un tract d'alerte aux passagers de leur vol a été préparé.

Le 22 décembre 2012, le CSP59 reprend la parole. "Les sans papiers grévistes de la faim sont installés sur le parvis sous des tentes subissant un déluge d’eau et de froid. LA MAIRIE DE LILLE DOIT METTRE A LEUR DISPOSITION DES TOILETTES afin que les sans papiers grévistes de la faim puissent satisfaire des besoins naturels. Un grand merci aux petits commerçants de la rue de Paris qui leur permettent d’aller au wc, vous faites partie de cette France QUE NOUS AIMONS, CELLE DE LA FRATERNITE DE TOUS LES HUMAINS ET DU VIVRE ENSEMBLE DANS L’EGALITE DES DROITS."

samedi 29 décembre 2012

N’ayez pas peur, l’Europe vous surveille




L’Union européenne finance plus de 190 programmes de recherche sur la sécurité et la surveillance

2013 : comment l’Europe se prépare à espionner ses citoyens
Biométrie, vidéosurveillance, drones, détection des comportements anormaux, modèles mathématiques pour identifier des suspects… L’Union européenne finance plus de 190 programmes de recherche sur la sécurité et la surveillance. Au grand bénéfice des industriels, qui recyclent les technologies militaires pour surveiller les populations. Alors qu’un nouveau programme de recherche est en cours de discussion à Bruxelles, l’Europe continuera-t-elle à céder aux lobbys industriels et à investir des milliards dans le marché de la sécurité ?
Ils portent des noms étranges : Tiramisu, Pandora, Lotus, Emphasis, Fidelity, Virtuoso… En apparence, ce sont d’inoffensifs acronymes. En réalité, ils cachent 195 projets européens de recherche dans le domaine de la sécurité et de la surveillance. Des projets relativement inquiétants pour nos libertés. Et financés par l’Europe dans le cadre de partenariats public-privé.
Exemple le plus emblématique : le projet Indect (« Système d’information intelligent soutenant l’observation, la recherche et la détection pour la sécurité des citoyens en milieu urbain »), lancé il y a quatre ans, dénoncé fin octobre par des manifestations dans toute l’Europe. Indect vise à permettre une « détection automatique » des menaces et des situations dangereuses – comme les cambriolages – ou « l’usage d’objets dangereux » – couteaux ou armes à feu. Tout est bon pour combattre « le terrorisme et d’autres activités criminelles comme le trafic d’êtres humains ou la pornographie pédophile ». Et assurer la sécurité des citoyens… Sauf qu’il s’agit aussi avec Indect de détecter « automatiquement » (sic) les comportements suspects, à partir d’images de vidéosurveillance, de données audio ou échangées sur le net. Bienvenue dans Minority Report !

Retour vers l'exil et le danger de mort



Ahmed avait 15 ans quand ses parents l'ont éloigné du Pakistan pour lui sauver la vie. Ils ont sans doute été assassinés par la suite. Depuis huit ans en France, malgré l'abandon où il était, il a appris un métier, il s'est reconstruit une vie. Pourtant, enfermé à Vincennes, il risque l'expulsion d'un jour à l'autre.

Après d'autres, nous vous avons déjà raconté son histoire. "Nous avons écouté le récit bouleversant de sa vie : son départ en catastrophe du Pakistan, son arrivée en 2004 dans un pays qu'il ne connaît pas (où le passeur qui l'accompagnait l'a laissé seul sur le trottoir, en partant avec son passeport et ses bagages...) son errance à 15 ans alors qu'il a perdu tous ses repères... sa prise en charge par l'ASE et le début d'un parcours d'intégration réussi qu'attestent ces bulletins scolaires flatteurs qu'il est heureux de nous montrer, une promesse d'embauche dans la plomberie qui lui a permis de demander un titre de séjour avec autorisation de travail, qu'il n'a pas obtenu... "

C'est la luuuuuuuuuuutte fiscale...



Opprimés du CAC 40, forçats du dividende, persécutés du stock option, fustigés de l’actionnariat, stigmatisés de la Rolex, du yacht et du jet privé, outragés fiscaux de tous pays, unissez vous !
Taxés du grand capital, réprouvés de la rente à rien foutre, bâillonnés des médias que vous possédez à 98% à peine, humiliés du blanchiment d’argent, réprimés du secret bancaire et de la société écran, indignez vous !
Exploiteurs poussés à la clandestinité, licencieurs humiliés, délocalisateurs assujettis, milliardaires traqués, chassés, lynchés jusque dans les chiottes du Ritz par l’inquisition bolchevique, révoltez vous !

vendredi 21 décembre 2012

Educations nationales



La loi, dit-on, est la protection des faibles. Sauf pour les enfants étrangers quand elle refuse à leurs parents un titre de séjour, créant angoisse et précarité. Deuxième adage: "Gouverner, c'est prévoir", prévoir que dans 20 ans ces enfants seront des Français parmi d'autres. Heureusement le peuple, lui, sait que c'est maintenant qu'il faut se soucier d'eux, les entourer, les éduquer.

Le pain et la lumière par Marguerite Langlois
"Un enfant hurle en se tapant la tête par terre. Il bave d'indignation, les yeux blancs, dans la cour de récréation. Je me précipite, on se précipite, on le relève, on l'époussette, on essaye de le calmer. Il a le front gris de poussière, sa peau luit de transpiration. Il a quatre ans. Ses yeux déjà noirs, se foncent de colère. Il ne supporte aucune contrariété, aucune contrainte. À l'école. Car, chez lui, sa vie justement n'est que contrainte. Sa mère l'a emmené du Mali, encore bébé, le père est resté là bas . Elle vit dans un taudis avec la famille de sa sœur. La sœur a des tendances négrières, un comble. Elle utilise ses services pour le ménage, la cuisine, la garde des enfants contre un bout de matelas, et des restes à manger. Elle la supporte, car elle en a besoin.

dimanche 16 décembre 2012

La haine du pauvre est bien vivace




A l'annonce des mesurettes «socialistes» sur le RSA et contre la pauvreté, la fRance profonde s'en est donné à cœur joie sur internet.


Partout, en commentaires d'articles des principaux sites d'information survolant le contenu du pitoyable "plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté" de Jean-Marc Ayrault, on trouvait des réactions pleines d'ignorance, de bêtise et de haine. Florilège.

«encore des mesures qui n encouragent personne à travailler!!! assistanat encore et toujours!!!»

«tout à fait d'accord avec vous..............outrée de voir que s'est toujours les memes mais toujours qui en profitent sur notre dos et encore je mache mes mots!!!!!!»

"Tuez-les tous, ça ira plus vite" (bis)



Une centaine d'étrangers sans papiers sont en grève de la faim depuis 44 jours pour tenter de sortir du blocage provoqué par la fin de non recevoir opposée par le préfet à leur demande de régularisation. Une grève de la faim presque invisible, un dialogue de sourds sans fin. Cela se passe à Lille, l'une des grandes métropoles françaises.
Notre voisin blogueur philippe alain ne nous tiendra pas rigueur de reprendre un titre de billet que lui inspira la crise d'évacuation de camps de Roms à partir de l'été 2012.
Bien des étrangers sont venus pour travailler, envoyés par leur famille ou leur village gagner ici de quoi les faire vivre là-bas. La loi est ainsi faite qu’il faut être ici depuis dix ans (et le prouver) pour avoir une chance d’obtenir un titre de séjour. Dix ans d’insécurité, de précarité extrême et d'exploitation au travail, c’est long. D’où les collectifs qui se regroupent autour d’un slogan logique dans sa radicalité : "Régularisation de tous les sans-papiers" (Tiens, un alexandrin ! Au pays de Racine et Hugo…). Ils lancent des actions spectaculaires, telle l’occupation de la Bourse du travail à Paris en 2009, créant parfois incompréhension et malaise chez les associations "amies" et les syndicats. Et ils tentent de négocier les régularisations directement avec le préfet.

mardi 11 décembre 2012

Étrangers en rétention: Valls veut sanctionner les associations trop bavardes





Des moyens en baisse et des sanctions à l’égard des associations trop bavardes… ou trop critiques. Le ministère de l’intérieur vient de publier le nouvel appel d’offres organisant la présence des associations de défense des droits des étrangers dans les centres de rétention administrative (CRA), où sont enfermés les sans-papiers en instance d’expulsion. Paru au Bulletin officiel des annonces des marchés publics du 8 décembre 2012, ce texte négociable, d’après son statut, n’est connu dans son détail que par les structures candidates. Mediapart a pu y avoir accès dans son intégralité.

Dans trois documents distincts, d’une dizaine à une vingtaine de pages chacun, l’État liste les conditions applicables à l’intervention juridique des associations auprès des sans-papiers dans ce lieu de privation de liberté. Cet accompagnement est déterminant puisqu’il constitue souvent l’unique recours des 51 000 personnes “retenues” chaque année en France métropolitaine et en outre-mer, avant leur possible renvoi du territoire.

samedi 8 décembre 2012

Chômeurs tricheurs, c'est reparti pour un tour !


Il y avait longtemps ! Et c'est France 2, chaîne du service public, qui s'est chargée de reprendre ce discours hier soir dans son JT de 20 heures. Chez Pujadas, l'UMP est toujours au pouvoir (le Medef aussi) et information rime avec stigmatisation.

Regardez-moi ça :




Alors oui, il y a de l'info. Après nous avoir rappelé quelques chiffres (notamment que le montant moyen de l'allocation chômage s'élève à 1.140 €/mois, et que 52% des chômeurs ne sont pas indemnisés par le régime. Mais rien sur ceux, de plus en plus nombreux, qui survivent avec l'ASS ou le RSA, soit 15 €/jour), on nous alerte sur les intentions du Medef de revenir, une fois de plus, à la dégressivité des allocations.

Du bon usage du contrôle au faciès



Basané-bronzé-repéré-contrôlé-sans papiers-interpellé-enfermé-transféré-réenfermé-pas libéré-expulsé. Il faut bien alimenter la noria des 30000 expulsions programmées chaque année. Tout en améliorant la compétitivité du système. L'assistance juridique aux personnes retenues est un maillon faible, à faire sauter.
"Le bon peuple peut être rassuré, il existe  au moins un domaine où l’autorité de l’Etat s’exerce avec force ! Une réglementation de nos grandes banques pour éviter la ruine des petits déposants ? L’obligation faite à un grand groupe industriel d’honorer ses engagements envers ses salariés plutôt qu’envers les actionnaires et les banques ? Non, vous n’y êtes pas, car là, il faut composer avec l’égoïsme de trop fortes parties !
Non, l’arsenal étatique, judiciaire, policier, administratif est mobilisé efficacement pour arrêter les « Sans papiers », ces étrangers qui vivent sur notre sol et ne sont pas en règle vis à vis de la Préfecture où ils ont cependant bien souvent fait la queue ! En effet chaque jour, on continue d’arrêter des pauvres qu’on ramasse dans la rue, dans les gares, sur les chemins qu’ils empruntent malgré les risques, parce qu’il faut bien aller chercher le boulot là où on veut bien vous le donner… On arrête des jeunes qui n’ont pas tout compris des arcanes administratives et des dossiers qui ne sont jamais complets…Tous ceux-là sont faciles à repérer car plus colorés que la moyenne, on arrête au faciès… La vérification d’identité en 4h ne suffit pas, il faut plus pour instruire le délit (défaut de titre de transport, rébellion, et bien sûr absence de titre de séjour qui, lui, n’en est pas un)… On les enferme alors dans des centres de rétention inconnus du grand public en attendant de faire le tri et de les renvoyer d’où ils sont venus souvent depuis bien longtemps, eux qui voulaient croire qu’ils finiraient bien par s’intégrer ici puisqu’ils en avaient tellement bavé ! Voilà le domaine où la machine est rôdée et où on peut continuer d’afficher pour l’opinion publique des « résultats probants » : lutte conter la délinquance, expulsion d’indésirables ! De l’efficacité qu’on est bien en peine de trouver ailleurs !

mercredi 5 décembre 2012

Digne de vivre en France? Prouvez-le, scrogneugneu!


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La force de toute administration, c'est de transformer des êtres de chair et de sang en dossiers. Un être humain, c'est difficile à écarter, mais un dossier, on le met sous la pile ou on le met de côté sans trop y penser. Et cela ne concerne pas seulement les étrangers.

L'un des points clés de la circulaire du 28 novembre 2012 sur la régularisation des étrangers est la preuve que ces derniers doivent apporter d'"un ancrage territorial durable (ndlr. en général cinq ans) et véritable en France". Pour cela, le ministre de l'Intérieur définit des classes de preuves à apporter.