dimanche 29 avril 2012

Migrants : le piège de Patras


Nathalie Loubeyre est réalisatrice. Elle revient aujourd’hui de Patras (Grèce), où elle tourne un film sur la politique européenne de « maîtrise des flux ».
À l’heure où la « bêtise systémique » qui gouverne le monde menace sa propre survie, où le projet européen dévoile son vrai visage, antidémocratique et inégalitaire, où se profile une forme de « fascisme financier » dont les institutions européennes sont le fer de lance, il est une réalité dont personne ne parle ou presque. Pourtant, elle dessine bien plus sûrement que d’autres le visage de cette Europe en marche vers le pire.

Cette réalité, tout le monde la connaît, mais nous sommes très peu à la voir. Tout le monde en voit des images, mais très peu en prennent la véritable mesure. Pourtant, elle n’est pas difficile à observer de visu, pour qui s’en donne la peine. Car même si elle se joue souvent loin des regards, elle se donne néanmoins à voir en de nombreux endroits du territoire de l’Europe, inhumaine, coercitive et violente.


mardi 17 avril 2012

Société en péril


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Par temps de campagne plus que d’habitude, l’attention est retenue par la personnalité des dirigeants politiques, les jeux, les positions dans la course de chevaux et, à un moindre degré par les propositions. Au moins cela bouge-t-il. Mais l’élection n’est-elle pas alors un paravent qui cache l’essentiel ? Derrière le volontarisme politique de circonstance, la lucidité n’est pas forcément au rendez-vous pour comprendre l’état du pays qui explique ce qui se passe dans une élection. En l’occurrence, la crise profonde dans laquelle le pays est embourbé explique en partie la virulence inhabituelle des affrontements. Les initiés savaient que la campagne serait violente, aux limites des injures, avec des coups bas, d’autant plus que la République française plonge dans la corruption et que tout le monde a beaucoup à perdre. En partie, un effet du présidentialisme. Ce n’est pourtant pas seulement la compétition électorale qui engendre une situation dangereuse mais la situation dangereuse qui engendre ces tensions et les prolongera au-delà de l’élection.



Les assistés de la France d’en haut sont-ils "intouchables" ?



Les plus favorisés sont aussi assistés que les autres. La leçon d’assistanat donnée à la France d’en-bas est moralement inacceptable et politiquement risquée. Un point de vue de Noam Leandri et Louis Maurin, de l’Observatoire des inégalités.

« Comment vous vivez l’idée d’être un assisté, ça vous gêne pas de vivre sur le dos des autres ? ». « Ca va merci. Et vous ? » Ce dialogue entre François Cluzet, riche handicapé assisté d’une kyrielle d’aides et Omar Sy, demandeur d’emploi, tiré du film Intouchables d’Olivier Nakache et Eric Toledano, en dit long sur la société française. La France est pour partie un pays « d’assistés ». Dans l’immense majorité des cas, il s’agit d’aider les plus démunis à ne pas verser dans la misère. Mais le soutien de la collectivité ne se résume pas aux plus pauvres, loin s’en faut. Le problème, c’est qu’en haut de la hiérarchie sociale, on se permet de faire la leçon à une France qui peine à boucler ses fins de mois.

Comment évaluer le nombre d’"assistés" ? Si l’on adopte une vision restrictive, on peut y inclure les titulaires des prestations sociales, qu’elles soient universelles (comme les allocations familiales) ou ciblées sur les plus modestes (comme les allocations logement). En 2010, les minima sociaux font vivre 6,3 millions de personnes – soit 10 % de la population - d’après le ministère de la santé. De plus, huit millions de salariés à faibles revenus perçoivent la prime pour l’emploi ou le RSA activité [1] d’après les dernières données en 2011. Quelque 4,5 millions de foyers ont bénéficié des allocations familiales et 2,5 millions des allocations logement versés par les Caisses d’allocations familiales (CAF) en 2010 [2]. Il faut encore y ajouter les aides sociales aux démunis, que ce soit pour l’hébergement, la santé, la garde d’enfants, versées au cas par cas par les CAF, l’assurance maladie et les collectivités locales.

Et si pour faire gagner la gauche il valait mieux voter à droite ?



L’échéance approche. Bientôt les électeurs Français se rendront par millions voter au premier tour de l’élection présidentielle, et cela malgré le constat largement partagé de l’arnaque que constitue le système électoral français.  Mais faire ce constat ne résout malheureusement rien. Il faut désormais faire preuve de pragmatisme et regarder la réalité en face : au delà du débat d’idées et de la conviction politique se trouvent la tactique et la stratégie, et les résultats du premier tour ne représenteront pas la volonté du peuple mais bien le fruit d’un calcul paradoxal dans lequel la raison se perd inévitablement.
Avant d’aller plus loin dans cette démonstration en regardant de plus près les hypothèses qui se dessinent , il faut tout de même aborder le contexte dans lequel se déroule ce scrutin, à savoir la situation économique et sociale dans laquelle se trouve la France elle-même, ainsi que celle plus large dans laquelle se trouve l’Europe toute entière. Et prendre en compte quelques éléments en théorie indépendants du scrutin mais qui influencent clairement les résultats :

Les dix épines dans le pied de Sarkozy




Nicolas Sarkozy est sans doute le seul à y croire encore. «Les résultats du 1er tour vous surprendront», a-t-il promis le 14 avril dans un entretien à La Dépêche du Midi. «Ce que je vois, moi, c'est qu'il y avait 120.000 personnes place de la Concorde, beaucoup de gens qui ne s'étaient jamais engagés et qui sont venus parce qu'ils ont une inquiétude sur l'avenir de la France», s'est-il encore félicité, lundi 16 avril. L'objectif ? Toucher cette fameuse «majorité silencieuse» qu'il invoque à chaque discours et créer une dynamique au premier tour.

Le président-candidat a prévu cette semaine une série de déplacements très ciblés : une fonderie dans la Vienne lundi, une entreprise de BTP dans le Finistère mardi, le Pas-de-Calais mercredi, les Alpes-Maritimes vendredi. Mais à quelques jours du premier tour, plus personne ne semble croire à la victoire dans son camp. En “on”, «tout reste possible», mais en “off”, le pessimisme l'emporte et les ministres songent déjà à se recaser. C'est le résultat d'une campagne qui a accumulé handicaps et cafouillages. Explications.

« Merci Raymond Aubrac » : discours résistants, silence présidentiel

raymond aubrac
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Mediapart publie les textes des deux discours d’hommage à Raymond Aubrac prononcés, lundi 16 avril, aux Invalides, par Jean-Louis Crémieux-Brilhac et Jacques Vistel. Faisant souffler l’esprit du Conseil national de la Résistance, ils résonnaient comme le désaveu d’une présidence qui en fut la négation. Contraint au silence par la volonté de la famille, Nicolas Sarkozy ne put qu’écouter ces paroles qui, de l’espérance communiste à l’exigence décolonisatrice, lui faisaient en quelque sorte la leçon.

Les honneurs militaires rendus à Raymond Aubrac dans la Cour d’honneur des Invalides ne furent pas aussi populaires que l’avaient souhaité ses proches (lire ici notre hommage au résistant disparu). Effet habituel du présidentialisme français ou conjoncturel des craintes présidentielles, l’entrée fut bloquée pendant une bonne demi-heure au prétexte de l’arrivée de Nicolas Sarkozy, empêchant une masse de gens, de toutes générations, de rejoindre à temps la cérémonie. Comme en témoigne la vidéo ci-dessous, réalisée par Hugo Vitrani, de vieux résistants furent un temps refoulés tout comme l’ont été des compagnons, des amis, des proches, des jeunes et des moins jeunes, des journalistes, etc., tout simplement des personnes qui se sentaient concernées par l’actualité du message légué par la vie d’engagement du disparu. 

Les manipulations de la Banque mondiale : La pauvreté a-t-elle diminué dans le monde ?

28 millions de dollars de la BM
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Il y a quelques semaines, la Banque mondiale a publié un bref communiqué de presse de six pages, qui a fait couler beaucoup d'encre. La Banque mondiale signalait que, malgré la récession mondiale, la pauvreté extrême avait baissé dans le monde. Le titre du communiqué de presse résumait tout : « De nouvelles estimations révèlent une diminution de la pauvreté extrême pour la période de 2005 à 2010 ». 


Il est inutile de dire que les principaux médias d'information du monde occidental, de sensibilité libérale et avides de bonnes nouvelles, ont relayé la dépêche abondamment. Les plus grands quotidiens et hebdomadaires du monde ont publié des articles à la une clamant la bonne nouvelle. Le titre du New York Times était représentatif : « La pauvreté mondiale diminue malgré la récession économique mondiale ». Des titres similaires sont apparus dans les grands médias, et particulièrement dans la presse économique libérale, du Financial Times en passant par The Economist. Ce dernier, avec l'exagération qui le caractérise, a indiqué que « pour la première fois, le nombre de pauvres a diminué dans le monde entier ». Évidement, comme on aurait pu le prévoir, les médias dominants en Espagne ont relayé l'information avec la même allégresse.



La bougeotte




mardi 10 avril 2012

Faciès au profil potentiellement similaire



En bonne déontologie journalistique, il serait souhaitable que les correctifs, voire les démentis, soient publiés à la même place, en même taille de caractères et sous la même signature que l'initiale fausse (bonne ou mauvaise) nouvelle...

On sait que c'est bien loin d'être le cas.

Monsieur Christophe Cornevin, qui est, avec son confrère monsieur Jean-Marc Leclerc, l'un des journalistes du Figaro accrédités auprès du ministère de l'Intérieur, annonçait en fanfare, le 4 avril, une "vaste opération anti-islamiste", avec dix interpellations. Il précisait, comme probablement on lui avait demandé de le faire, que cette "opération (...) n'a[vait] pas de lien direct avec l’affaire Mohamed Merah", mais il tenait à ajouter, comme probablement on lui avait demandé de faire :

Les 32 propositions de Sarko : un pompier en règle



Pendant qu'un début d'incendie, vite maîtrisé par les pompiers, stoppait un réacteur à Penly, en Seine-Maritime, Sarko baratinait le Central médiatique avec « Son » programme :

Votez pour moi, vous partagerez vos peines et, par voie d'immunité, j'éviterais les procès qui m'attendent, en cas de non réélection, ce qui serait fort catastrophique pour ma famille et pour moi-même. Soyons solidaires ! Moi avec mes amis de toujours, vous avec les vôtres ! La France est un grand pays où les plus pauvres ont toujours moins de mal à surmonter la misère, tellement qu'ils la subissent, tellement ils en connaissent l'odeur, tellement qu'ils sont habitués à courber le dos pour compter les mites du plancher où les bestioles se reproduisent en bonne consanguinité !

Penser dans les clous


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Dans l’enthousiasmante perspective du non-remplacement d’un enseignant sur 2 ; autrement plus fondamental que les cours d’histoire supprimés ou de philosophie, qui ne servent qu’à aiguiser un putain d’esprit critique amenant au politiquement correct, à la bien pensance, dans le cadre d’une pensée unique :



Apprendre à tomber dans le panneau.

Et c’est là d’un coup, que nous prenons conscience de la dimension interplanétaire d’un président visionnaire, embrassant le 21ème siècle, d’un simple coup d’oeil furtif dans le rétro de sa bagnole.

Les droits sociaux, un choix de société



Parce que le droit à la santé, à l’éducation, au travail, à l’alimentation ou au logement sont des droits universels à part entière, nos organisations −associatives et syndicales− réunies au sein de la plateforme pour les droits économiques, sociaux et culturels (plateforme DESC), sont déterminées à les défendre et à les faire respecter. Mis à mal par les politiques économiques qui s’appuient sur la crise, les DESC ont bien souvent fait figure de parent pauvre dans l’histoire des droits de l’Homme, au profit des droits civils et politiques, malgré la Conférence mondiale de Vienne de 1993 qui réaffirmait sans équivoque l’universalité, l’interdépendance et l’indivisibilité de tous les droits. Selon nous, les DESC déterminent la capacité d’une société démocratique à se consolider durablement et devraient donc être renforcés en période de crise. À l’aube d’un nouveau quinquennat, notre constat est qu’à l’inverse, ils ne cessent d’être affaiblis.

L’extrême droite, une nébuleuse multiforme qui s’enracine

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À l’échelle du monde, l’extrême droite prend ses marques et s’enracine au travers d’une nébuleuse multiforme. Ses singularités diffèrent d’un continent à l’autre et reflètent l’histoire et la spécificité des sociétés. Quel que soit son visage, l’extrême droite, presque toujours xénophobe, se nourrit des peurs, des frustrations et des précarités générées et alimentées par la crise. Elle progresse sur des sociétés fragilisées dont les repères et les valeurs sont heurtés. Les gros bataillons ne viennent plus en Europe des groupuscules violents ou paramilitaires et souvent nostalgiques du nazisme qui, tolérés ou non, perdurent encore de façon marginale et folklorique dans la vie politique. Certes, des filiations idéologiques avec cette famille politique peuvent être objectivées pour quelques dirigeants, mais pour l’essentiel le discours, les formes d’action, les milieux influencés se sont tellement modifiés qu’ils inclinent plutôt à penser en termes de ruptures que de continuités.


Les Rroms, persécutés sous Sarkozy, et qu'en sera t-il demain ?



Depuis le sinistre discours de Grenoble du 30 juillet 2010 qui visait expressément les Rroms, et la circulaire du 5 août 2010 dont l'objet portait sur "l'évacuation des campements illicites" et enjoignait les préfets d’engager une "démarche systématique de démantèlement des camps illicites, en priorité ceux de Rroms", l’Etat français n’a eu de cesse de persécuter les Rroms.

Les Rroms sont des ressortissants européens et l’acharnement que l’Etat français a mené à l’encontre de ces populations est inédit depuis le Gouvernement de Vichy, malgré la mobilisation d’associations comme La Voix des Rroms, RESF ou le GISTI, d’ONG comme Human Right Watch, Amnesty International, de syndicats, de certains organisations ou partis politiques (hélas peu nombreux), ainsi que de citoyennes et citoyens lambda, soucieux de faire respecter les droits inaliénables des Rroms à la dignité, à la liberté de circulation, à l’accès au logement, à l’éducation pour les enfants, aux aides sociales et aux services publics. Au cours de l’été 2010 l’Etat français s’est livré à un démantèlement généralisé des campements de Rroms jugés illégaux à coup de pelleteuses et de gaz lacrymogènes et autres violences (objectif : 300 campements à démanteler sur 3 mois). Situation révoltante et absurde car les maires des communes de plus de 5000 habitants sont tenus d’aménager un emplacement avec accès à l’eau et à l’électricité pour les gens du voyage. Et ce sont les maires qui, dans les faits, n’ont que rarement rempli leurs obligations.

ESPAGNE : Le Ministre Ruiz-Gallardón et la liberté des femmes


Dernièrement le nouveau Ministre de la Justice espagnol, Alberto Ruiz-Gallardón, a affirmé que « la liberté de la maternité est ce qui rend vraiment femmes les femmes ». Par ces propos Gallardón cherche à justifier une initiative législative visant à modifier dans un sens restrictif les lois qui garantissent le droit à l’avortement. Plus précisément, il vise à remplacer l’actuelle loi sur l’avortement, qui autorise l’interruption de grossesse dans des délais déterminés et laisse les femmes libres de décider, par une autre législation basée sur des supposés, c’est-à-dire, des conditions établies par le législateur. De toute évidence, ce retour à une législation qui place à nouveau les femmes sous une tutelle médicale ou légale limiterait leur actuelle possibilité d’interrompre leur grossesse quand elles le décident.


L’opportunisme du Ministre est manifeste dans son argumentation, puisqu’il présente la limitation d’un droit légal comme si elle était l’extension d’un autre droit plus important et plus réel. Il compare le droit à l’avortement avec le droit à la maternité, de telle sorte que les deux semblent s’opposer. Comme dans tout sophisme, l’argument de Gallardón mêle des éléments de vérité à un mensonge qui les déforme. Il est parfaitement exact que le droit à la maternité et à la paternité de nombreux citoyens espagnols est aujourd’hui très limité par l’imposition aux nouvelles générations de la précarité économique massive, le chômage, les bas salaires et l’impossibilité réelle d’accès à un logement abordable. Ces éléments ont fait descendre le taux de fécondité de la population espagnole au niveau des plus bas en Europe. Les mesures d’austérité adoptées par le gouvernement auquel appartient M. Gallardón ne semblent pas en mesure de corriger la situation créée depuis des nombreuses années par les gouvernements du PSOE et du PP. Il ne semble pas non plus qu’on aille vers l’introduction en Espagne des prestations de maternité ou des allocations familiales qui existent dans les pays européens développés, et encore moins que le gouvernement actuel ait la moindre intention d’établir un revenu de base capable de donner aux parents potentiels la stabilité économique nécessaire pour avoir des enfants.
 

mercredi 4 avril 2012

Ces vautours qui veulent la peau de l’Argentine




L’Argentine a récemment été la cible d’attaques sur plusieurs fronts, en lien avec la suspension de paiement sur sa dette décidée en 2001, et avec des procédures devant le CIRDI (Centre International de Règlement des Différends relatifs aux Investissements), le très controversé tribunal d’arbitrage de la Banque mondiale.

Le 26 mars dernier, le département du commerce extérieur des États-Unis a suspendu l’Argentine de son système généralisé de préférences (SGP), un mécanisme qui permet d’accorder des tarifs douaniers préférentiels aux pays en développement |1|. L’administration Obama justifie cette sanction par le refus de l’Argentine d’exécuter deux condamnations, pour un montant de plus de 300 millions de dollars, en faveur de deux entreprises états-uniennes ayant porté plainte devant le CIRDI |2|. L’une d’elles, Azurix Corporation, qui a intenté deux actions contre l’État argentin devant le CIRDI, avait en effet demandé la révision du système généralisé de préférences pour en exclure l’Argentine. Ce « bras armé dans l’industrie de l’eau de la compagnie corrompue Enron |3| », selon les mots de l’ambassadeur argentin à Washington, avait obtenu en 1999 une concession de 30 ans pour la distribution de l’eau dans deux des trois régions de la province de Buenos Aires. Les autorités avaient par la suite annulé cette concession, pour cause de non respect des normes en termes d’investissements et de qualité de service.

Du 11 septembre à Mohamed Merah, la propagande a fait son oeuvre




L’autre jour, monsieur Sarkozy a rapproché ce qu’on appelle désormais « l’affaire Merah » des évènements du 11 septembre 2001. Certains se sont bien sûr insurgés contre cet amalgame récupérateur, mais c’est négliger la finesse de celui qui le prononce : car si les deux évènements n’ont en apparence aucun lien direct, leur utilisation électoraliste et leurs conséquences ne sont pas si éloignées.

Union par une Expulsion Populaire




D'ordinaire, les candidats à une élection s'efforcent d'accomplir ce pour quoi la langue politique dispose d'innombrables synonymes : réaliser la plus large union, fédérer, rassembler, dépasser les clivages... A cette fin, les candidats multiplient les contacts, s'efforcent d'apaiser les tensions, dépensent toute leur énergie à bâtir des compromis, certes plus ou moins réussis et bancals. Nicolas Sarkozy a, quant à lui, opté pour la stratégie inverse : exclure radicalement, si possible à la marge, pour unir le groupe restant par la présence, réelle ou supposée, d'un ennemi qui n'a rien à envier aux dessins monstrueux sous lesquels les caricaturistes d'antan se plaisaient à le dépeindre.

Journée de la Terre : Appel des Palestiniens de 1948 détenus dans les prisons israéliennes



De l’intérieur des prisons de l’occupant, les prisonniers de la liberté saluent notre peuple palestinien , qu’il soit dans la patrie ou en exil, en  s’adressant en particulier aux masses populaires de la Galilée, du Triangle, du Néguev et de la Côte. Cet évènement marquant de notre combat est témoignage de la grandeur des hommes et femmes de notre peuple, de leur capacité à affirmer leur existence, à préserver intacte leur volonté libératrice et à défendre le droit palestinien par le sacrifice et le sang de ses martyrs. Les masses, capables de défendre la terre et de s’affirmer en tant que peuple sont, de même, capables quand elles le décident de libérer les prisonniers de la liberté.

Si nous avons conscience que la liberté est un but à notre portée, c’est grâce à la résistance de ceux qui sont derrière les murs des prisons et grâce à l’action militante incessante de notre peuple qui a réussi à gagner à sa cause de vastes mouvements de gens épris de liberté dans le monde.

Calais: brusque escalade de répression contre les migrants et leurs amis

Rouen  Répression ???
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En préparation des JO de Londres, il faut faire place nette à la frontière de Calais. Les forces de l'ordre s'y sont largement employées la semaine dernière, avec une série d'attaques contre les communautés de migrant-e-s et et leurs soutiens.

Nous avons reçu le récit suivant, que nous reproduisons tel quel.

"Le Jeudi 29 mars |2012] et toute cette semaine-là il y a eu une rapide escalade du harcèlement policier, du nombre d'arrestations et des brutalités contre les personnes avec et sans papiers à Calais - bien au-delà du niveau normal et au cours de ce qui semble avoir été un assaut prémédité contre les communautés de migrant-e-s et leurs soutiens.

mardi 3 avril 2012

Le Lardon bouge encore…

Le mécanisme infernal européen





source

Lettre d’un Malien à monsieur Sarkozy, président de la-France-dite-Forte


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« Les Touaregs qui formaient une partie importante de l’armée de Kadhafi ont déferlé sur le Mali et, n’espérant plus retrouver l’Eldorado perdu, ont choisi de retourner leurs armes contre ceux qui les ont toujours considérés comme leurs frères. »


Monsieur,


En cette triste période pour vous comme pour moi (pour des raisons apparemment bien différentes), je me vois contraint par les événements de prendre ma plume pour vous exprimer les préoccupations que suscite en moi une situation créée et entretenue par votre imprévoyance, si ce n’est par un esprit machiavélique.


En 2011, sous le mandat 1979 de l’ONU dévoyé par vos soins, vous avez, avec l’aide de certains de vos alliés et sur les conseils de Monsieur Lévy, fait attaquer la Libye par des forces coalisées. Cependant, par reconnaissance pour Kadhafi, vous lui aviez, quelque temps auparavant, déroulé le tapis rouge pour le recevoir en grandes pompes à Paris. Chez nous, on appelle cela « mordre le dos de celui qui t’a porté ».



Solidarités anti-colonialistes et anti-fascistes



Sarkozy, pourtant très "mémoriel" dans d’autres domaines, refuse de commémorer le cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie. Cela ressemble plus à une bouderie d’enfant gâté qu’à l’attitude d’un chef de l’Etat français, qui devrait avoir à coeur de resserrer les liens avec un partenaire commercial, et partenaire en francophonie, aussi important que l’Algérie. Il enfonce ainsi les catégories de Français qu’il prétend protéger dans le déni et la rancoeur et donne raison à Alexis Jenni qui, dans L’Art français de la guerre, montrait déjà que la France est "le pays pour qui la guerre d’Algérie n’a pas eu lieu", et que ce refoulement pourrit l’atmosphère du pays : il empêche des relations normales avec les Français d’origine maghrébine, et, plus largement, musulmane, et enlise le pays dans la spirale de la peur, de la haine et de la violence (plus souvent policière que terroriste).

Avec le Front de gauche, une autre Europe, une autre mondialisation



Universitaires, écrivains, artistes, dirigeants de mouvements politiques ou sociaux, Européens, citoyens du monde arabe, Américains du Sud et du Nord: 166 personnalités de 36 pays, engagées contre «les ravages sociaux et écologiques du capitalisme mondialisé», s'engagent avec cet appel international pour le succès du mouvement mené par Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle.

Nous, universitaires, intellectuels, écrivains, artistes, dirigeants de forces politiques, de syndicats, de mouvements sociaux et citoyens, sommes engagés dans la construction de fronts politiques et sociaux, démocratiques et populaires, pour combattre les ravages sociaux et écologiques du capitalisme mondialisé et ses oligarchies. Et ce, aussi bien dans nos pays respectifs qu’à l’échelle internationale.

Affaire Bettencourt : la contre-attaque de Mediapart



Les journalistes auteurs des révélations de Mediapart dans l'affaire Bettencourt, ainsi que son directeur de publication, sont convoqués jeudi 5 avril par les juges d'instruction de Bordeaux chargés de ce dossier qui envisagent leurs mises en examen pour atteinte à l'intimité de la vie privée. Lors d'une conférence de presse tenue, mardi 3 avril, au cabinet de ses avocats, Mediapart a réaffirmé qu'il n'avait révélé que des informations d'intérêt public, conformément au droit de la presse. Nos conseils, qui ont adressé à la justice bordelaise un courrier argumenté en ce sens, ont annoncé le dépôt d'une plainte contre X... pour dénonciation calomnieuse, contestant l'origine de la procédure dont nous sommes aujourd'hui les victimes.

Chômeurs, aux urnes !



AC! Gironde a dressé le bilan de cinq années de sarkozysme contre les privés d'emploi, les précaires et les pauvres. Cinq années de stigmatisation et de régression sociale. L'association appelle les intéressé-e-s à ne surtout pas s'abstenir.


Voici des extraits de leur tract de 4 pages...

Les syndicats n'ont pas le droit de faire de la politique ?

Après les chômeurs et les immigrés, Nicolas Sarkozy affûte sa stratégie des boucs émissaires en désignant à la vindicte les défenseurs des salariés.


Diviser pour mieux régner et reporter la faute sur les victimes sacrificielles de sa politique est un classique du président sortant. Des responsables ainsi désignés, Nicolas Sarkozy déploie un rideau de fumée visant : 1) à le dédouaner de ses propres responsabilités; 2) à cacher/protéger ses complices, caste dominante et endogène pour laquelle il œuvre avec zèle; 3) à escamoter les vraies causes des dysfonctionnements d'un système que lui et ses amis cautionnent car il leur assure prospérité et privilèges, quand bien même serait-ce au détriment de l'intérêt général.

dimanche 1 avril 2012

L'affaire Sarkozy




L’incarcération de l’ex-chargé d’affaires de la très fortunée Liliane Bettencourt a brusquement souligné l’enjeu vital d’une réélection pour Nicolas Sarkozy : échapper aux juges grâce à l’immunité judiciaire du président de la République. Jamais un président sortant, dès son premier mandat, n’a été cerné par autant d’affaires dont l’argent est le seul ressort, entre financement politique et enrichissement personnel. Inventaire en forme d’alerte civique.

Ventes d’armes sous Edouard Balladur et financement illicite de la campagne présidentielle de ce dernier en 1995 ; immense cadeau accordé sur fonds publics à Bernard Tapie dès le début du quinquennat en 2007 ; liens d’affaires et d’amitiés noués dès 2005 et poursuivis jusqu’en 2009 avec le dictateur libyen Kadhafi, son régime et son entourage ; persistance d’un premier cercle d’entremetteurs où l’intermédiaire en armements Ziad Takieddine croise l’obscur mais indispensable Thierry Gaubert, en compagnie du plus fidèle compagnon, Brice Hortefeux ; révélation en 2010 de sollicitations et d’assiduités auprès des Bettencourt dont la fortune cachée, notamment dans des comptes bancaires suisses, garantissait la générosité financière ; et cætera, tant il n’est pas certain que la liste soit définitive et exhaustive.