dimanche 29 janvier 2012

Paroles de femmes s'engage aux côtés des travailleuses de Lejaby


Elles sont sous les lumières des projecteurs et manifestent. Elles crient leurs colères et leur désarroi. Ces travailleuses qui ont donné des années de leur vie à leur entreprise.

Elles, qui ont parfois de lourdes responsabilités familiales et qui élèvent seules, leurs enfants sont heureuses de voir tous ces Médias s’intéresser à leur histoire.

Mais voilà, après les images passées dans tous les JT, les lumières médiatiques se sont éteintes laissant la place à une profonde solitude.

Janine Caillot, déléguée CGT, me raconte leur demande de reclassement, la cellule psychologique mise en place, les promesses politiques. Elle me parle de cette société où ses femmes ont travaillé durement, collectivement afin d’optimiser la rentabilité de Lejaby et de ces 255 femmes qui n’ont plus d’emploi.

Lejaby dont 80% des employés sont des femmes et dont un grand nombre sont des foyers monoparentaux.

Elles me parlent de ces différents métiers qu’elles occupaient, monteuses, modélistes, coupeuses, démonstratrices, prototypistes…Tout un savoir-faire.

Tous ces mots écrits dans la Presse leur font peur, précarité, crise, chômage.

Difficile de retrouver un emploi lorsque l’on est une femme et que l’on a plus de 40 ans ! Me dit Janine.

Et pourtant, ayant constaté une baisse des ventes, elles avaient fait de nombreuses propositions à la direction afin de redynamiser la marque montrant leur potentiel, leur créativité et leur engagement vis-à-vis de leur entreprise. La délocalisation n’était pas la seule solution, ajoute t-elle.

Mais sur le site d’Yssingeaux, la situation n’est pas la même, poursuit-elle. Les femmes se battent encore et rencontrent des politiques aujourd’hui comme Laurent Wauquiez. Elles attendent d’eux des réponses et des solutions afin de rester dans l’emploi. L’heure est encore à la lutte.

Voilà pourquoi aujourd’hui Paroles de femmes s’engage à leurs côtés et organise un comité de soutien.

Mais nous ne sommes pas dupes, nous savons que les associations ne sont que des béquilles temporaires, un simple regard attentif et solidaire, un porte voix à la détresse et que c’est aux pouvoirs publics d’agir aujourd’hui pour que ces femmes ne connaissent pas la spirale du chômage et de la précarité.

Alors nous espérons que toutes ces paroles de femmes d’Yssingeaux à Rilleux seront entendues, parce qu’il n’est pas acceptable que les êtres humains ne pèsent plus grand-chose dans cette course au profit.

Olivia Cattan, Présidente de Paroles de femmes

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