mercredi 22 juin 2011

Gardé à vue





Elle est arrivée
L’air un peu fatigué


Je ne la connaissais pas
Elle ne me connaissait pas

J’étais à table et je parlais
Elle était debout et se taisait


Me suis dis, tombé dans un traquenard
A cause des questions dans son regard


Hé ho hein bon, j’ai rien fait moi
Dans ses grands yeux bleu LA question : t’es qui toi ?


Long, l’interrogatoire, implacable aussi
Pleins de questions et pas un mot dans le bruit


A table, ça rigolait, ça déconnait
Pas moyen de participer. Elle me calculait, elle me jaugeait


Ses yeux, son attitude, j’attendais la sentence,
Elle est venue dans un sourire. Une délivrance


C’est elle qui avait les clés
C’est elle qui a décidé sous condition ma mise en liberté


Elle s’est installée sur mes genoux
Et je suis devenu son joujou


J’avais connu la garde à vue à la gendarmerie
Pas douté de moi, même pas peur, sous les moqueries


Elle avait trois ans et elle, elle m’a fait peur,
Peur d’être un tocard, peur de ne pas être à la hauteur


Drôle de dimanche où entre apéro et foutaises
Sans que personne ne s’en aperçoive, je suis passé au trapèze


Drôle de journée où pour une fois on m’a regardé dans les yeux
A trois ans les yeux sont durs, ils ne trichent pas, ils interrogent. Ils sont sérieux !


C’est la vie, je ne verrais pas les questions dans les yeux de mes enfants,
Pourquoi les parents ont t’ils peur des questions de leurs enfants ?

Carland

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