vendredi 7 septembre 2012

Dernier discours de Salvador Allende le matin du coup d'état du 11 septembre 1973




Santiago de Chile
11 de septiembre de 1973


7 : 55 Radio Corporación

Le Président de la République vous parle depuis le Palais de la Moneda. Des informations confirmées signalent qu'un secteur de la marine a isolé Valparaiso et que la ville est occupée, ce qui signifie un soulèvement contre le Gouvernement. Gouvernement légitimement constitué, gouvernement mis en place par la constitution et la volonté du citoyen.

Vu les circonstances, je lance un appel à tous les travailleurs. Qu'ils occupent leur poste au travail, qu'ils courent ensemble à leurs usines, qu'ils y maintiennent calme et sérénité. Jusqu'à maintenant, à Santiago, il ne s'est produit aucun mouvement anormal des troupes et selon les informations que m'a fourni le chef de la garnison, tout est normal à la caserne de Santiago.

De toutes façons, je reste ici dans le Palais du Gouvernement et ici me tiendrai, prêt à défendre ce Gouvernement que je représente par la volonté du peuple. Ce que je désire essentiellement, c'est que les travailleurs restent en alerte et vigilants et qu'ils évitent les provocations.

Comme première étape, nous devons considérer la riposte, que nous espérons positive de tous les soldats de la Patrie qui ont juré de défendre le régime établi, expression de la volonté citoyenne et qu'ils agiront selon la doctrine qui représente le Chili, le prestige et la conscience professionnelle des forces armées. Durant ces circonstances, j'ai la certitude que tous les soldats sauront accomplir leur devoir.

De toutes manières et fondamentalement, le peuple et les travailleurs doivent rester activement mobilisé, mais sur leur lieu de travail, à l'écoute des appels que je pourrai leur faire et des instructions que leur donnera leur camarade Président de la République.

8 :15

Travailleurs du Chili !

C'est le Président de la République qui vous parle. Nous avons eu jusqu'à présent des informations qui nous révèlent l'existence d'une insurrection de la Marine dans la Province de Valparaiso. J'ai ordonné que l'infanterie se rende à Valparaiso pour étouffer cette tentative de coup d'état. Vous devrez attendre les instructions qui émareront de la Présidence. Soyez certains que votre Président restera en permanence au Palais de la Monnaie et défendra le gouvernement des travailleurs. Soyez certains que je continuerai à respecter la volonté du peuple qui m'a octroyé le mandat de gouverner la nation jusqu'au 4 novembre 1976. Vous devez rester vigilants sur vos lieux de travail en attendant mes instructions. Les forces, représentant la loi et respectant leur engagement envers les autorités, en se joignant aux travailleurs organisés, écraseront le coup d'état fasciste qui menace la patrie.


8 :45

Camarades qui m'écoutez !

La situation est critique. Nous sommes devant un coup d'état auquel participent la majorité des forces armées. En ce moment d'aveuglement je veux vous rappeler certains de mes propos tenus en 1971. Je vous disais calmement, avec une absolue sérénité : je ne suis pas bâti de la manière dont on fait les apôtres et les messies. Je n'ai pas l'envergure d'un martyr, je suis un lutteur social qui accomplit la mission que le peuple lui a confiée.

Mais que ceux qui veulent faire régresser l'histoire et ne pas reconnaître la volonté de la majorité des citoyens chiliens le sachent bien : comme je ne suis pas construit de la chair des martyrs, je ne leur offrirai pas l'opportunité de faire un autre repas.

Qu'ils le sachent, qu'ils l'entendent, qu'ils le gravent en profondeur : je ne laisserai la Moneda qu'à la fin du mandat que m'a donné le peuple, je défendrai cette révolution chilienne et je défendrai le gouvernement car c'est le mandat que le peuple m'a confié. Il n'y a pas d'alternative. Ce n'est qu'en nous criblant de balles qu'ils pourront empêcher la volonté qui est celle de faire accomplir le programme du peuple.

Si on m'assassine, le peuple suivra sa route, suivra son chemin même si les choses seront plus difficiles et plus violentes. Et ce sera une leçon objective très claire pour la majorité de ces gens que rien n'arrête. J'avais tenu compte de cette éventualité, je ne leur offre pas la facilité. Le progrès social ne va pas disparaître parce que disparaît un de leur dirigeants. Il pourra demeurer, se prolonger. Mais on ne peux le renfermer ni le mettre à genoux.

Compagnons, soyez attentifs aux informations sur vos lieux de travail. Sachez que leur camarade Président n'abandonnera pas son peuple ni son lieu de travail. Je resterai ici, à La Moneda, même au péril de ma propre vie.


Radio Magallanes 9 :03

En ce moment passent les avions. Ils est possible qu'ils nous bombardent. Mais qu'ils sachent que nos restons ici et que par notre exemple nous montreront que dans ce pays il y a des hommes qui savent accomplir les obligations dont ils sont investis. Je le ferai de par le mandat du peuple et de par le mandat d'un Président conscient digne de la charge à lui octroyée par le peuple durant des élections libres et démocratiques. Au nom des intérêts les plus sacrés du peuple, au nom de la patrie, je vous appelle tous par vous dire d'avoir confiance. L'histoire ne se détient pas par la répression et le crime. Cette étape sera dépassée. C'est un moment dur, difficile. Il se peut qu'ils nous écrasent.

Mais le lever du jour appartient au peuple et sera celui des travailleurs. L'humanité avance pour la conquête d'une vie meilleure.

Je paierai de ma vie la défense de principes qui sont chers à cette patrie. La honte tombera sur ceux qui ont renié leurs convictions, failli à leur propre parole et rompu la doctrine des forces armées.
Le peuple doit rester vigilant et en alerte. Il ne doit pas se laisser provoquer ni se laisser massacrer mais défendre ses acquis. Il doit défendre le droit de construire avec ses propres efforts une vie digne et meilleure.

Une parole pour ceux qui se sont " autoproclamés " démocrates et se disent représentants du peuple : ils ont incité ce soulèvement et ont entraîné le Chili dans un gouffre, d'une manière frauduleuse et insensée.

Au nom des intérêts les plus sacrés du peuple, au nom de la patrie, je lance cet appel pour vous dire de garder en vous l'espoir. L'histoire ne s'arrête ni avec la répression, ni avec le crime. Cette étape sera franchie. Ce que nous vivons est un passage dur et difficile.

Il se pourrait qu'ils nous écrasent mais l'avenir appartiendra au peuple et aux travailleurs. L'humanité avance pour la conquête d'une vie meilleure.

Compatriotes ! Il est possible que les émissions radio soient arrêtées. Je prends congé de vous. En ce moment des avions nous survolent. Ils pourraient nous bombarder. Mais sachez que nous sommes là pour donner un exemple : dans ce pays, il y a des hommes qui savent remplir leurs fonctions jusqu'au bout.
Moi je le ferai en tant qu'élu du peuple et en tant que président conscient de la dignité de sa charge.

C'est peut-être la dernière possibilité que j'ai de m'adresser à vous. Les forces armées aériennes ont bombardé les antennes de Radio Portales et Radio Corporación. Mes paroles n'expriment pas l'amertume mais la déception et ces paroles seront le châtiment de ceux qui ont trahi le serment qu'ils firent.

Soldats du Chili, commandants en chef et gradés. Amiral Merino.... Méprisable Général Mendosa qui hier encore avait manifesté sa solidarité et sa loyauté au gouvernement et qui s'est nommé 'directeur général des services de l'ordre' aujourd'hui même.

Face à ces événements, je peux dire aux travailleurs : je ne renoncerai pas. Impliqué dans cette étape historique, je paierai de ma vie ma loyauté envers le peuple. Je leur dis que j'ai la certitude que la graine que nous sèmerons dans la conscience et la dignité de milliers de Chiliens ne pourra germer dans l'obscurantisme.

Ils ont la force, ils pourront nous asservir mais nul ne retient les avancées sociales avec le crime et la force. L'Histoire est à nous, c'est le peuple qui la construit.

Travailleurs de ma patrie ! Je veux vous remercier pour la loyauté dont vous avez toujours fait preuve, de la confiance que vous avez accordée à un homme qui a été le seul interprète du grand désir de justice, qui jure avoir respecté la constitution et la loi. En ce moment crucial, les dernières paroles que je voudrais vous adresser sont les suivantes : j'espère que la leçon sera retenue.

Le capital étranger, l'impérialisme réactionnaire ont créé ce climat afin que les Forces Armées brisent leurs engagements : Schneider nous l'avait signalé et ce fut confirmé par le Commandant Arayak. Victimes du même secteur social qui à partir de ce jour resterez dans vos demeures : avec l'aide des mains étrangères ils attendent de s'emparer du pouvoir afin de continuer à protéger leurs privilèges et l'exploitation des richesses de la terre.

Je voudrais surtout m'adresser à la femme modeste de notre terre, à la paysanne qui crut en nous, à l'ouvrière qui a travaillé dur, à la mère qui s'est toujours préoccupée de l'éducation ses enfants. Je m'adresse aux professionnels de la patrie, aux patriotes, à ceux qui depuis un certain temps voient se dresser au devant d'eux la sédition provoquée par leurs collègues, leurs camarades de classe, qui n'ont fait que défendre les avantages d'une société capitaliste.

Je m'adresse à la jeunesse, à ceux qui ont chanté et ont transmis leur gaieté et leur combativité. Je m'adresse au Chilien, à l'ouvrier, au paysan, à l'intellectuel, à tous ceux qui seront persécutés parce que dans notre pays le fascisme était présent depuis un certain temps déjà par les attentats terroristes, faisant sauter les ponts, coupant les voies ferrées, détruisant les oléoducs et gazoducs, complices du silence de ceux qui avaient l'obligation d'intervenir... L'Histoire les jugera !

Il est certain qu'ils feront taire Radio Magallanes et le métal de ma voix calme ne vous rejoindra plus. Cela n'a pas d'importance, vous continuerez à m'entendre. Je serai toujours auprès de vous et vous aurez pour le moins, le souvenir d'un homme digne qui fut loyal envers la patrie.

Le peuple doit se défendre et non se sacrifier. Le peuple ne doit pas se laisser cribler de balles, mais ne doit pas non plus se laisser humilier.

Travailleurs de ma patrie ! J'ai confiance au Chili et à son destin. D'autres hommes dépasseront les temps obscurs et amers durant lesquels la trahison prétendra s'imposer. Allez de l'avant tout en sachant que bientôt s'ouvriront de grandes avenues sur lesquelles passeront des homme libres de construire une société meilleure.

Vive le Chili ! Vive le peuple ! Vivent les travailleurs !
Ce sont mes dernières paroles.
J'ai la certitude que le sacrifice ne sera pas inutile.
Et que pour le moins il aura pour sanction morale :
La punition de la félonie, de la lâcheté et de la trahison.


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7:55 A.M. Radio Corporación

Habla el Presidente de la República desde el Palacio de La Moneda. Informaciones confirmadas señalan que un sector de la marinería habría aislado Valparaíso y que la ciudad estaría ocupada, lo que significa un levantamiento contra el Gobierno, del Gobierno legítimamente constituido, del Gobierno que está amparado por la ley y la voluntad del ciudadano.

En estas circunstancias, llamo a todos los trabajadores. Que ocupen sus puestos de trabajo, que concurran a sus fábricas, que mantengan la calma y serenidad. Hasta este momento en Santiago no se ha producido ningún movimiento extraordinario de tropas y, según me ha informado el jefe de la Guarnición, Santiago estaría acuartelado y normal.

En todo caso yo estoy aquí, en el Palacio de Gobierno, y me quedaré aquí defendiendo al Gobierno que represento por voluntad del pueblo. Lo que deseo, esencialmente, es que los trabajadores estén atentos, vigilantes y que eviten provocaciones.

Como primera etapa tenemos que ver la respuesta, que espero sea positiva, de los soldados de la Patria, que han jurado defender el régimen establecido que es la expresión de la voluntad ciudadana, y que cumplirán con la doctrina que prestigió a Chile y le prestigia el profesionalismo de las Fuerzas Armadas. En estas circunstancias, tengo la certeza de que los soldados sabrán cumplir con su obligación.

De todas maneras, el pueblo y los trabajadores, fundamentalmente, deben estar movilizados activamente, pero en sus sitios de trabajo, escuchando el llamado que pueda hacerle y las instrucciones que les dé el compañero Presidente de la República.


8:15 A.M.

Trabajadores de Chile :

Les habla el Presidente de la República. Las noticias que tenemos hasta estos instantes nos revelan la existencia de una insurrección de la Marina en la Provincia de Valparaíso. He ordenado que las tropas del Ejército se dirijan a Valparaíso para sofocar este intento golpista. Deben esperar la instrucciones que emanan de la Presidencia. Tengan la seguridad de que el Presidente permanecerá en el Palacio de La Moneda defendiendo el Gobierno de los Trabajadores. Tengan la certeza que haré respetar la voluntad del pueblo que me entregara el mando de la nación hasta el 4 de Noviembre de 1976. Deben permanecer atentos en sus sitios de trabajo a la espera de mis informaciones. Las fuerzas leales respetando el juramento hecho a las autoridades, junto a los trabajadores organizados, aplastarán el golpe fascista que amenaza a la Patria.


8:45 A.M. 

Compañeros que me escuchan:

La situación es crítica, hacemos frente a un golpe de Estado en que participan la mayoría de las Fuerzas Armadas. En esta hora aciaga quiero recordarles algunas de mis palabras dichas el año 1971, se las digo con calma, con absoluta tranquilidad, yo no tengo pasta de apóstol ni de mesías. No tengo condiciones de mártir, soy un luchador social que cumple una tarea que el pueblo me ha dado.

Pero que lo entiendan aquellos que quieren retrotraer la historia y desconocer la voluntad mayoritaria de Chile; sin tener carne de mártir, no daré un paso atrás.

Que lo sepan, que lo oigan, que se lo graben profundamente: dejaré La Moneda cuando cumpla el mandato que el pueblo me diera, defenderé esta revolución chilena y defenderé el Gobierno porque es el mandato que el pueblo me ha entregado. No tengo otra alternativa. Sólo acribillándome a balazos podrán impedir la voluntad que es hacer cumplir el programa del pueblo.

Si me asesinan, el pueblo seguirá su ruta, seguirá el camino con la diferencia quizás que las cosas serán mucho más duras, mucho más violentas, porque será una lección objetiva muy clara para las masas de que esta gente no se detiene ante nada. Yo tenía contabilizada esta posibilidad, no la ofrezco ni la facilito. El proceso social no va a desaparecer porque desaparece un dirigente. Podrá demorarse, podrá prolongarse, pero a la postre no podrá detenerse.

Compañeros, permanezcan atentos a las informaciones en sus sitios de trabajo, que el compañero Presidente no abandonará a su pueblo ni su sitio de trabajo. Permaneceré aquí en La Moneda inclusive a costa de mi propia vida.


9:03 A.M. Radio Magallanes

En estos momentos pasan los aviones. Es posible que nos acribillen. Pero que sepan que aquí estamos, por lo menos con nuestro ejemplo, que en este país hay hombres que saben cumplir con la obligación que tienen. Yo lo haré por mandato del pueblo y por mandato conciente de un Presidente que tiene la dignidad del cargo entregado por su pueblo en elecciones libres y democráticas. En nombre de los más sagrados intereses del pueblo, en nombre de la Patria, los llamo a ustedes para decirles que tengan fe. La historia no se detiene ni con la represión ni con el crimen. Esta es una etapa que será superada. Este es un momento duro y difícil: es posible que nos aplasten.

Pero el mañana será del pueblo, será de los trabajadores. La humanidad avanza para la conquista de una vida mejor.

Pagaré con mi vida la defensa de principios que son caros a esta patria. Caerá un baldón sobre aquellos que han vulnerado sus compromisos, faltando a su palabra, roto la doctrina de las Fuerzas Armadas.

El pueblo debe estar alerta y vigilante. No debe dejarse provocar, ni dejarse masacrar, pero también debe defender sus conquistas. Debe defender el derecho a construir con su esfuerzo una vida digna y mejor.

Una palabra para aquellos que llamándose demócratas han estado instigando esta sublevación, para aquellos que diciéndose representantes del pueblo, han estado turbia y torpemente actuando para hacer posible este paso que coloca a Chile en el despeñadero.

En nombre de los más sagrados intereses del pueblo, en nombre de la patria los llamo a ustedes para decirles que tengan fe. La historia no se detiene ni con la represión ni con el crimen. Ésta es una etapa que será superada, éste es un momento duro y difícil.

Es posible que nos aplasten, pero el mañana será del pueblo, será de los trabajadores. La humanidad avanza para la conquista de una vida mejor.

Compatriotas ! Es posible que silencien las radios, y me despido de ustedes. En estos momentos pasan los aviones. Es posible que nos acribillen. Pero que sepan que aquí estamos, por lo menos con este ejemplo, para señalar que en este país hay hombres que saben cumplir con las obligaciones que tienen.

Yo lo haré por mandato del pueblo y por la voluntad consciente de un presidente que tiene la dignidad del cargo...

Quizás sea ésta la última oportunidad en que me pueda dirigir a ustedes. La fuerza aérea ha bombardeado las torres de Radio Portales y Radio Corporación. Mis palabras no tienen amargura, sino decepción, y serán ellas el castigo moral para los que han traicionado el juramento que hicieron.
Soldados de Chile, comandantes en jefe y titulares... ...al almirante Merino... ... El general Mendoza, general rastrero que sólo ayer manifestara su solidaridad y lealtad al gobierno, también se ha denominado director general de Carabineros.

Ante estos hechos sólo me cabe decirle a los trabajadores: Yo no voy a renunciar. Colocado en un tránsito histórico pagaré con mi vida la lealtad del pueblo. Y les digo que tengo la certeza que la semilla que entregáramos a la conciencia digna de miles y miles de chilenos no podrá ser cegada definitivamente.

Tienen la fuerza, podrán avasallarnos, pero no se detienen los procesos sociales ni con el crimen, ni con la fuerza. La historia es nuestra y la hacen los pueblos.

Trabajadores de mi patria: Quiero agradecerles la lealtad que siempre tuvieron, la confianza que depositaron en un hombre que sólo fue intérprete de grandes anhelos de justicia que empeño su palabra en que respetaría la constitución y la ley, y así lo hizo. Es este momento definitivo, el último en que yo pueda dirigirme a ustedes. Espero que aprovechen la lección.

El capital foráneo, el imperialismo, unido a la reacción, creó el clima para que las Fuerzas Armadas rompieran su tradición: la que les señalo Schneider y que reafirmara el comandante Araya, víctima del mismo sector social que hoy estará en sus casas esperan con mano ajena conquistar el poder para seguir defendiendo sus granjerías y sus privilegios.

Me dirijo, sobre todo, a la modesta mujer de nuestra tierra: a la campesina que creyó en nosotros; a la obrera que trabajó más, a la madre que supo de su preocupación por los niños. Me dirijo a los profesionales de la patria, a los profesionales patriotas, a los que hace días están trabajando contra la sedición auspiciada por los colegios profesionales, colegios de clase para defender también las ventajas de una sociedad capitalista.

Me dirijo a la juventud, a aquellos que cantaron y entregaron su alegría y su espíritu de lucha; me dirijo al hombre de Chile, al obrero, al campesino, al intelectual, a aquellos que serán perseguidos, porque en nuestro país el fascismo ya estuvo hace muchas horas presente en los atentados terroristas, volando puentes, cortando las vías férreas, destruyendo los oleoductos y los gasoductos, frente al silencio de los que tenían la obligación de proceder... La historia los juzgará.

Seguramente Radio Magallanes será acallada y el metal tranquilo de mi voz no llegará a ustedes. No importa me seguirán oyendo. Siempre estaré junto a ustedes, por lo menos mi recuerdo será el de un hombre digno que fue leal con la patria.

El pueblo debe defenderse, pero no sacrificarse. El pueblo no debe dejarse arrasar ni acribillar, pero tampoco puede humillarse.

Trabajadores de mi patria: Tengo fe en Chile y su destino. Superarán otros hombres el momento gris y amargo, donde la traición pretende imponerse. Sigan ustedes sabiendo que, mucho más temprano que tarde, se abrirán las grandes alamedas por donde pase el hombre libre, para construir una sociedad mejor.

¡Viva Chile, viva el pueblo, vivan los trabajadores!
Éstas son mis últimas palabras, teniendo la certeza de que el sacrificio no será en vano. Tengo la certeza de que, por lo menos, habrá una sanción moral que castigará la felonía, la cobardía y la traición. 








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