Et puis ? Et puis l’UMP a repris le même chemin. Pour preuve, la campagne menée par son secrétaire général, Jean-François Copé, à base de «racisme antiblanc», de pétition contre le droit de vote des étrangers, de pain au chocolat de collégien confisqué pendant le ramadan. Le patron de l’UMP a fait le même pari que Nicolas Sarkozy : l’élection se gagnera avec un coup de barre à droite. Depuis la fin de la campagne présidentielle, il s'est même adjoint les services de Patrick Buisson, bien que son entourage le démente.
Guillaume Peltier s'inscrit dans ce dispositif. S'il se réclame du « sarkozysme » – jusqu'à provoquer une bronca à l'UMP –, le jeune secrétaire national fait surtout office de sous-marin de Copé, lui permettant de lancer des ballons d’essais. En 2009, il avait déjà aidé le député de Meaux dans l'écriture de son livre. Les deux hommes se sont rencontrés par l'intermédiaire du communicant Bastien Millot, ex-directeur de cabinet de Copé et fondateur de la société Bygmalion.
Pour peser, Peltier a créé, avec Geoffroy Didier (ex-collaborateur de Brice Hortefeux, conseiller régional d’Île-de-France et secrétaire national de l'UMP), la « Droite forte ». Ce courant droitier de l'UMP porte l’une des sept motions présentées au congrès. Une motion, qui, à lire le sondage Ifop pour Le Figaro(dont le propriétaire n'est autre que Serge Dassault, soutien de Copé), l’emporterait chez les sympathisants du parti. Peltier jure ne pas y accorder d'attention, tout en l’affichant en une du site de son collectif.
« C’est l’optique chevau-léger, estime le politologue Jean-Yves Camus, spécialiste de l'extrême droite en Europe (lire notre boîte noire). Parler d’idées bien acceptées par l’électorat UMP, mais que Copé n’est pas encore prêt à porter dans ce contexte, face à un Fillon plus rassembleur. Peltier s’en charge et l'actualité le sert. »
Guillaume Peltier lors
de ses 18 mois passés au FNJ.© DR
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Pendant la campagne, Peltier fut l’un des symboles de cette droitisation de l’UMP. Avant de devenir secrétaire national en charge des études d'opinion à l'UMP, ce proche de Buisson a passé dix années à naviguer dans les eaux de l’extrême droite : un an et demi au FNJ (1996-98 – sorti major de l'université d'été du FN en 1998), trois ans au MNR de Bruno Mégret (1998-2001), sept ans au MPF de Philippe de Villiers (2001-2008), où il devient numéro deux. C'est lui qui (extrême)droitise le MPF en marchant sur les terres du FN, récupérant Jaurès et défendant « la vraie droite, la droite décomplexée ». Lui aussi qui est à l'origine de la Droite populaire (lire notre portrait et notre enquête).
Aux journalistes qui l’interrogeaient cette année sur la droitisation de l’UMP, Guillaume Peltier déroulait sa réponse pré-conçue :« Une campagne présidentielle ne se gagne ni à droite ni au centre, ni à gauche, mais au peuple. » Au grand meeting de Villepinte, en mars, lorsque Sarkozy opère un tournant populiste et tend la main à « la France du non », c’est d’ailleurs Peltier qui est envoyé pour chauffer la salle (voir la vidéo).
Pour Sylvain Crépon, chercheur à l’université de Paris-Ouest-Nanterre et spécialiste du Front national, « Copé a été enfermé par Fillon dans cette attitude clivante dont il ne peut plus sortir, donc il est obligé de poursuivre dans cette ligne Buisson. Peltier tente de peser à l'UMP en démontrant qu’il incarne désormais une tendance ». Cette « tendance » tient en 30 propositions, que Mediapart a croisées avec le programme du Front national (lire notre boîte noire). Résultat : un large copier-coller de Marine Le Pen.
La « laïcité » à la sauce FN
Guillaume Peltier© UMP |
C’est sur le terrain de la prétendue « laïcité » que Guillaume Peltier s'inspire le plus de la présidente du FN. Parmi les mesures de la Droite forte, la création d'une « “Charte républicaine des musulmans de France” qui aura valeur de loi » et comporte ces cinq points : « reconnaissance de l’égalité homme-femme et de la laïcité » ; « condamnation de la polygamie » ; « refus du financement étranger comme du financement public » ; « adaptation à l’architecture française par l’interdiction de la construction de minarets » ;« interdiction des prières de rue et de la burqa ».
La Droite forte souhaite aussi introduire dans la Constitution française la phrase « La France est une République laïque de tradition chrétienne », ajouter le mot « laïcité » dans la devise de la République, créer un ministère de la laïcité et nommer 95 « préfets de la laïcité » dans les départements.
Autre proposition : établir la « Charte de la laïcité » « dans les prisons françaises », « à l’école et dans les hôpitaux »: « interdiction des réclamations d’ordre religieux pour les repas », « respect de la mixité scolaire à l’école publique » et « lors des consultations hospitalières », « respect des enseignements de l’Histoire (racines judéo-chrétiennes de la France, Seconde Guerre mondiale, décolonisation) », « refus des horaires spécifiques dans les piscines entre homme et femme ».
« C'est totalement emprunté au FN », estime le chercheur Sylvain Crépon qui y voit un « copier-coller ». Ces propositions figurent en effet très largement dans le projet 2012 du parti lepéniste (lire notre décryptage), qui demande notamment la création d’« un ministère de l’intérieur, de l’immigration et de la laïcité » et la lutte contre les « atteintes à la laïcité » dans les hôpitaux, à l'école, dans les piscines, les cantines.
La présidente du FN aime le rappeler, c'est elle qui a déclenché, en février 2010, la polémique sur les menus halal de Quick, dénonçant une « dérive communautariste ». C'est elle aussi qui a lancé en décembre 2010 l'offensive contre les prières de rue,comparées à l’Occupation. En septembre 2012, dans un entretien au Monde consacré à la « laïcité » version FN, elle va jusqu'à s’opposer au port du voile islamique et de la kippa dans la rue.
La Droite forte comme le FN s’engouffrent aussi délibérément dans la même contradiction. Ils avancent sur le terrain de la laïcité en visant explicitement l’islam et en pratiquant une « préférence chrétienne », justifiée par l’histoire millénaire du christianisme en France. « La République, la laïcité et nos racines chrétiennes constituent la colonne vertébrale de notre identité », « sans ses racines chrétiennes, la France ne serait pas la France », « Notre pays, c’est la France, fière de ses traditions judéo-chrétiennes », peut-on lire dans le texte de la Droite forte.
De « racines chrétiennes », il est aussi question chez Marine Le Pen. En témoignent ses déclarations à Famille chrétienne en avril 2012 : « L’État doit distinguer entre les religions », « La liberté, l’égalité, la fraternité sont des valeurs chrétiennes ! La France peut être “laïque” parce qu’elle est chrétienne à l’origine ». Ou encore ce passage dans son programme présidentiel : « Il doit être répété que le christianisme a été pendant un millénaire et demi la religion de la majorité des Français, sinon de leur quasi-totalité, et qu’il est donc normal que les paysages de France et la culture nationale en soient profondément marqués. Les traditions françaises ne peuvent être ainsi bafouées », écrit-elle.La présidente du FN aime le rappeler, c'est elle qui a déclenché, en février 2010, la polémique sur les menus halal de Quick, dénonçant une « dérive communautariste ». C'est elle aussi qui a lancé en décembre 2010 l'offensive contre les prières de rue,comparées à l’Occupation. En septembre 2012, dans un entretien au Monde consacré à la « laïcité » version FN, elle va jusqu'à s’opposer au port du voile islamique et de la kippa dans la rue.
La Droite forte comme le FN s’engouffrent aussi délibérément dans la même contradiction. Ils avancent sur le terrain de la laïcité en visant explicitement l’islam et en pratiquant une « préférence chrétienne », justifiée par l’histoire millénaire du christianisme en France. « La République, la laïcité et nos racines chrétiennes constituent la colonne vertébrale de notre identité », « sans ses racines chrétiennes, la France ne serait pas la France », « Notre pays, c’est la France, fière de ses traditions judéo-chrétiennes », peut-on lire dans le texte de la Droite forte.
Sylvain Crépon voit chez Guillaume Peltier « la même contradiction que le FN » avec une « sémantique proche » : « Sous couvert de laïcité, ils défendent une xénophobie à travers un habillage libéral. Cela contredit les fondements de la laïcité. » Selon Jean-Yves Camus, Guillaume Peltier est d’autant moins crédible dans son costume de défenseur de la laïcité qu’il a créé, en 1996, avec Nicolas Bay (délégué national du FN à la communication électorale), « Jeunesse Action Chrétienté », une association ultra conservatrice qui s'est notamment mobilisée contre le PACS et l'euthanasie.« Guillaume Peltier était explicitement sur une ligne catholique traditionaliste, ses racines sont anti-laïques, ajoute Jean-Yves Camus. S’il dit la même chose que Marine Le Pen, ils n’ont pas les mêmes fondements : lui est un catholique pratiquant, elle est une “catholique sociologique”. »
La lutte contre les « profiteurs du bas et les profiteurs du haut »
Geoffroy Didier lors d'un meeting en mars 2012.© UMP |
C'est le thème tête de gondole de la Droite forte : la « lutte contre les fraudes et l’assistanat ». Le tandem Peltier-Didier propose de « supprimer à vie les allocations sociales pour tout fraudeur récidiviste » et de créer un « fichier » listant les fraudeurs. Autres mesures : « soumettre le versement de toute allocation sociale (RSA, minimum vieillesse...) pour les étrangers aux conditions suivantes : avoir travaillé, cotisé et habité au moins 10 ans en France » et créer une « Carte vitale sécurisée biométrique », qui aboutira ensuite à la création d’une « carte du citoyen » unique (« carte d’identité biométrique et à empreinte digitale qui regroupe toutes les informations civiles, fiscales et sociales du citoyen – carte d’identité, de sécurité sociale, carte de santé, carte d’électeur »).
Mais le sujet est d'abord un thème de prédilection historique du Front national. Pendant la campagne, Marine Le Pen avait ciblé « la fraude sociale », « poison de la société », et prôné une « politique de tolérance zéro contre les fraudeurs ». Dans son projet présidentiel, elle proposait la « création d’un secrétariat d’État à la lutte contre la fraude », « la création de la carte Vitale biométrique », la « lutte en amont contre la production de papiers d’identité frauduleux », « le croisement systématique des fichiers sociaux et des fichiers fiscaux » et la suppression de « toutes les aides sociales pour les fraudeurs récidivistes ».
La Droite forte propose aussi de « supprimer la CMU »(couverture maladie universelle) pour la « remplacer par une “carte de santé départementale” contrôlée et plafonnée ». Le FN prône lui la suppression de la CMU pour les étrangers. La Droite forte veut « supprimer l’ASPA (Allocation de solidarité aux personnes âgées) pour les étrangers qui n’ont pas travaillé en France » et met « deux nouvelles conditions » « pour les étrangers légalement présents sur le territoire national » :« avoir travaillé et cotisé en France pendant au moins dix ans ; justifier de conditions de résidence stables sur le territoire national ». Marine Le Pen souhaite quant à elle supprimer cette allocation « pour les étrangers n’ayant pas travaillé et cotisé en France pendant au moins dix ans et pour ceux résidant à l’étranger ».
Le Front national comme la Droite forte veulent supprimer l’AME (Aide médicale d’État), qui permet aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d'un accès aux soins, sous certaines conditions. La Droite forte veut la réserver « aux stricts cas d’urgence ». Le FN en a fait son premier combat à l’Assemblée, en juin, en déposant pas moins de cinq amendements sur le sujet (lire notre compte-rendu et notre bilan des premiers mois du FN à l’Assemblée). Même ligne également au sujet des arrêts maladie (les deux veulent renforcer les contrôles) et de l’alignement du service public sur celui du privé concernant les jours de carence. La Droite forte veut « l’application dans la fonction publique du même délai de carence que dans le privé ». Le FN souhaite qu’il soit limité à deux jours mais « tant dans le public que dans le privé ».
Autre thème commun : la rhétorique des « profiteurs du haut » accusés par la Droite forte de « contourn(er) la loi » et de « profit(er) des paradis fiscaux ». Le collectif de l'UMP veut « promouvoir un patriotisme fiscal » et propose que « tout déserteur fiscal tenant ses comptes dans un “paradis fiscal” dans le seul but d’échapper à l’impôt français devra, s’il veut garder la nationalité française, payer la somme qu’il doit à l’administration française ». Il souhaite également créer « un impôt minimal pour les grands groupes », estimant qu’il n’est « pas logique que les PME paient plus d’impôts que certains grands groupes du CAC 40 » et « contraindre les entreprises qui délocalisent à rembourser les aides publiques qu’elles ont touchées ».
Même formule dans la bouche de Marine Le Pen, qui s'en prend régulièrement « aux patrons voyous » et « aux supers-profits du CAC 40 ». « Les PME payent presque trois fois plus d’impôt sur leurs bénéfices que les sociétés du CAC 40 ! s'indigne-t-elle dans son projet 2012. « Le Crédit impôt recherche (CIR) profite aux groupes du CAC 40. Il s’agira de (le) redistribuer vers les PME » et de le conditionner « au maintien intégral » par l'entreprise « des centres de recherche et développement en France ».
Ce copier-coller n’est pas nouveau, selon Sylvain Crépon : « La fraude est devenue un classique de la droite, qui a repris cette thématique du Front national dès les années 1980, avec la ligne très dure de Charles Pasqua et Philippe de Villiers. »
Les médias et syndicats ciblés
Marine Le Pen© Reuters |
C'est le troisième axe de la Droite forte : cibler les journalistes et les syndicats, sous couvert de « rendre exemplaire et transparente la vie politique, médiatique et syndicale ». L’idée a suscité une polémique ces derniers jours : Guillaume Peltier souhaite « libérer l’information en garantissant l’embauche de journalistes de droite » sur les chaînes du service public (il cite en exemple « Éric Brunet, Éric Zemmour et Élisabeth Lévy »). Il propose de rendre « obligatoires » ces « nouveaux formats d’équité » au nom d'un « rééquilibrage » et d'une « démocratisation » de l’information. C’est avec des arguments similaires que le FN avait justifié l’arrivée de la presse d'extrême droite et les censures dans les bibliothèques municipales des mairies qu’il dirigeait en 1995 (lire notre article).
Aujourd’hui, la présidente du FN cible volontiers les journalistes, leur reprochant leur partialité lorsqu’elle estime leurs questions ou enquêtes dérangeantes (ainsi, par exemple, d’Anne-Sophie Lapix sur Canal Plus, de Patrick Cohen sur France Inter, ou encore de Mediapart, à qui elle a interdit l’accès à ses événements). « Marine Le Pen accuse régulièrement les journalistes d’être anti-FN, d'appartenir à une élite déconnectée du peuple et anti-FN. Guillaume Peltier est plutôt dans la continuité d’un classique de la droite : la dénonciation des journalistes de gauche, trotskistes », analyse Sylvain Crépon.
Autre cible commune : les syndicats. Dans la lignée des attaques de Nicolas Sarkozy contre les corps intermédiaires, la Droite forte veut « supprimer (leur) financement public » et « garantir la transparence syndicale en mettant fin au monopole syndical » issu de la loi de 1946. Guillaume Peltier s'est également prononcé (ici et là) pour « l'interdiction de la syndicalisation des juges et magistrats ».
Cette idée figure précisément dans le programme 2012 de Marine Le Pen, comme celle de supprimer le « monopole de représentativité institué après la Libération ». La présidente du FN tient elle aussi un discours très virulent à l’égard des syndicats, accusés de « dealer avec le gouvernement » (exemple sur cette vidéo) et de « discriminer le FN ». Le parti lepéniste a d’ailleurs tenté de créer son propre syndicat en mars 2011.
Autre cible commune : les syndicats. Dans la lignée des attaques de Nicolas Sarkozy contre les corps intermédiaires, la Droite forte veut « supprimer (leur) financement public » et « garantir la transparence syndicale en mettant fin au monopole syndical » issu de la loi de 1946. Guillaume Peltier s'est également prononcé (ici et là) pour « l'interdiction de la syndicalisation des juges et magistrats ».
Cette idée figure précisément dans le programme 2012 de Marine Le Pen, comme celle de supprimer le « monopole de représentativité institué après la Libération ». La présidente du FN tient elle aussi un discours très virulent à l’égard des syndicats, accusés de « dealer avec le gouvernement » (exemple sur cette vidéo) et de « discriminer le FN ». Le parti lepéniste a d’ailleurs tenté de créer son propre syndicat en mars 2011.
Une démocratie référendaire
Autre proposition sur laquelle la Droite forte et le FN tombent d’accord : le rétablissement d’un service militaire obligatoire. Le courant droitier de l’UMP propose « un service militaire et humanitaire obligatoire de trois mois pour tous les jeunes Français à 18 ans » pour « apprendre à chaque jeune Français les valeurs de respect, de solidarité, de courage et de don de soi » et « les droits et les devoirs ». Le FN, lui, parle d’un « service militaire national » pour « remettre les jeunes dans le droit chemin ».
La Droite forte souhaite aussi « redonner la parole au peuple français » en instaurant « le référendum national d’initiative populaire comme en Suisse » ; « une fois par an » maximum. « Les Français retrouveraient ainsi leur souveraineté et la maîtrise de leur destin », estiment les fondateurs. « Ils reprennent totalement le FN sur la démocratie référendaire », observe Sylvain Crépon. Dans son projet 2012, Marine Le Pen évoque la « souveraineté du peuple français » et sa « libre volonté » « de mener son destin » et propose que « le référendum d’initiative populaire (soit) inscrit dans la Constitution ». Depuis plusieurs années d’ailleurs, Marine Le Pen s’inspire du modèle suisse (lire notre article), louant le « bon sens » helvétique, son « modèle démocratique » et ses droits accordés au peuple (initiative et référendum), oubliant par ailleurs que cet Etat est plébiscité par les grandes fortunes pour l'évasion fiscale...
Les deux formations veulent réduire le nombre de parlementaires de 925 à 750 et souhaitent l’instauration de la proportionnelle : une simple dose aux élections législatives pour la Droite forte (15 % des sièges), et la proportionnelle intégrale à toutes les élections pour Marine Le Pen. Enfin, la Droite forte prône le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite pour les collectivités territoriales. Le FN souhaite arrêter cette règle « aveugle », mais il ne s'engage pas à mettre un frein à la réduction du nombre de fonctionnaires.
Deux autres sujets rapprochent Guillaume Peltier et Marine Le Pen : l’opposition au mariage et à l’adoption pour les couples homosexuels et au droit de vote des étrangers aux élections locales. Le mariage est l’union « d’un homme et d’une femme », estiment en chœur Marine Le Pen et Guillaume Peltier. « Le mariage homosexuel est idéologiquement néfaste, tactiquement pitoyable et socialement dangereux », écrit ce dernier sur son site, tandis que la présidente du FN l’a comparé à la « polygamie » en 2011.
« Accorder le droit de vote aux étrangers, c’est clairement accroître le risque de dérives communautaires », a estimé Guillaume Peltier dans Valeurs actuelles, réitérant sa position dans Le Figaro. Marine Le Pen en a fait l’un de ses chevaux de bataille : pétition sur son site, rassemblement devant le Sénat en 2011.
La droite s’inspirant du FN ? Rien de nouveau, selon les spécialistes du Front national. « Dès que le FN a fait des voix, la droite a couru après, et à chaque fois elle a régressé », explique Sylvrain Crépon. « Cette course à l’échalote après le FN dure depuis 25 ans, poursuit Jean-Yves Camus, en citant l'exemple de Charles Pasqua, qui, lors de la présidentielle de 1988, avait évoqué dans Valeurs actuelles les « valeurs communes » du RPR et du FN (Jean-Marie Le Pen avait acquiescé – voir la vidéo). « Mais le résultat empirique a toujours été la défaite électorale. D'autant que personne, aujourd’hui, à droite, n’a le charisme de Nicolas Sarkozy pour faire aboutir cette stratégie droitière », ajoute Jean-Yves Camus.
Le politologue y voit « une situation intenable pour l'UMP : tant qu’elle sera si hétérogène et fera le grand écart entre les électeurs de François Bayrou et ceux de Marine Le Pen, elle sera une machine à perdre. Si l’écart avait été aussi grand que l’annonçaient les sondages en mai 2012 (55-45 %), la défaite aurait été colossale, l’UMP aurait implosé et plus de trois députés auraient flanché par rapport au FN. Mais l’écart serré du 6 mai a fait taire ceux qui aurait pu réclamer une scission. Donc cet entre-deux bizarre a perduré ».
Pour Sylvain Crépon, « Guillaume Peltier a compris tout le parti qu’il avait à tirer du Front national » et l'UMP pourrait, dans les années à venir, « aspirer d'autres cadres du FN, comme Gilbert Collard ou Nicolas Bay, en leur offrant des postes ou des mandats ».
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