Institution Albert Einstein
Traduit de l’américain "There Are Realistic Alternatives" par Hélène Palma
Texte publié à l’initiative de l’École de la Paix de Grenoble
2009
----------------
L’INSTITUTION ALBERT EINSTEIN a pour mission de faire progresser au niveau international l’étude et
l’utilisation stratégique de l’action nonviolente lors des conflits.
L’Institution se consacre à :
• défendre les libertés et les institutions démocratiques
• s’opposer à l’oppression, à la dictature et au
génocide ;
• diminuer le recours à la violence comme instrument politique.
Cette mission se poursuit de trois manières :
• en encourageant la recherche et les études de politique sur les méthodes de l’action nonviolente
et leur utilisation lors de divers conflits antérieurs ;
• en partageant les résultats de cette recherche avec le public par des publications, des conférences et par les médias ;
• en explorant avec les groupes en conflit le potentiel stratégique de l’action nonviolente.
--------------
GLOSSAIRE DES TERMES IMPORTANTS DE LA LUTTE NONVIOLENTE
ABSTENTION CIVILE — terme désignant tout acte de noncoopération politique.
ACCOMMODEMENT — l’un des mécanismes de changement qui peuvent se produire dans le cadre de la lutte nonviolente lorsque les adversaires ont choisi, s’il en était encore temps, d’accepter un compromis et d’accéder à certaines des exigences des résistants nonviolents. L’accommodement se produit lorsque le régime auquel on s’oppose n’a ni changé d’attitude ni subi de réelle coercition nonviolente : le régime estime simplement souhaitable de se mettre d’accord autour d’un compromis. L’accommodement peut résulter d’actions qui, si elles avaient duré, auraient pu conduire au retournement, à la coercition nonviolente, ou à la désintégration du système ou du régime.
ACTION CIVILE — terme synonyme d’action nonviolente menée à des fins politiques.
ACTION NONVIOLENTE — technique générale de pression par protestation, résistance et intervention sans violence physique.
Cette forme d’action peut être menée à travers :
a) des actes d’omission, c’est-à-dire de refus, de la part des résistants, d’accomplir des actes qu’ils exécutent en temps normal, soit parce que cela est habituel soit parce qu’ils y sont contraints par loi ;
b) des actes commis, c’est-à-dire des actes que les résistants n’exécutent pas en temps normal, soit parce que cela n’est pas habituel, soit parce que la loi ou la règle le leur interdit ou
c) une combinaison des deux.
Cette technique comprend une multitude de méthodes spécifiques qui se regroupent en trois catégories principales : la protestation et la persuasion nonviolente, la noncoopération, et l’intervention nonviolente.
ARMES NONVIOLENTES — les méthodes propres à l’action nonviolente.
AUTORITÉ — qualité qui permet aux jugements, décisions, recommandations et ordres de certains individus ou institutions d’être acceptés, reconnus comme justes et exécutés par d’autres dans l’obéissance ou la coopération. L’autorité est l’un des principaux outils du pouvoir mais n’est pas synonyme de ce dernier.
BLOCAGE ÉCONOMIQUE — arrêt des activités économiques d’une ville, d’une région ou d’un pays, à une échelle suffisamment large pour entraîner une paralysie économique. Les mobiles de ce type d’action sont généralement politiques. Ce type d’action peut être réalisé au moyen d’une grève générale des travailleurs tandis que le patronat, les institutions d’affaires et commerciales, ainsi que les petits commerçants ferment boutique et cessent leurs activités.
BOYCOTT — Noncoopération sociale, économique ou politique.
COERCITION NONVIOLENTE — l’un des mécanismes de changement dans le cadre de l’action nonviolente, par lequel les exigences des résistants sont obtenues au corps défendant des oppresseurs ; ces derniers ont perdu le contrôle de la situation du fait de la noncoopération et la défiance généralisées des résistants. Les oppresseurs, toutefois, gardent leurs postes officiels et le régime n’a pas encore été désintégré.
COMPÉTENCES ET CONNAISSANCES — l’une des sources de pouvoir politique. Le pouvoir du dirigeant repose sur les compétences et les connaissances des personnes et groupes constituant la société (ressources humaines) et sur le besoin qu’a le dirigeant de ces compétences, connaissances et capacités.
CONFIANCE EN SOI — capacité à gérer ses propres affaires, à former ses propres jugements, et à fournir à soi-même, à son groupe ou à son organisation, indépendance, autodétermination et autosuffisance.
CONVERSION — changement de point de vue de la part de l’adversaire à l’égard des résistants nonviolents. Ce changement de point de vue intervient lorsqu’une lutte nonviolente a été menée et que le pouvoir considère qu’il est juste d’accepter les conditions des résistants nonviolents. Il s’agit là de l’un des quatre mécanismes de changement occasionnés par l’action nonviolente.
DÉFIANCE CIVILE — puissant rapport de force nonviolent obtenu par des actes de protestation, de résistance ou d’intervention menés à des fins politiques.
DÉFIANCE POLITIQUE — application stratégique de la lutte nonviolente afin de démanteler une dictature et de la remplacer par un système démocratique. Cette forme de résistance par noncoopération et par défiance mobilise les ressources de la population opprimée dans le but de restreindre puis d’anéantir les sources du pouvoir du régime dictatorial. Ces sources sont fournies par les groupes et institutions désignés comme « piliers de soutien » (voir ci-après). Lorsque la défiance politique est employée avec succès, elle peut rendre la nation ingouvernable par un régime dictatorial actuel ou futur et ainsi préserver ses institutions démocratiques contre toute nouvelle menace.
DÉSINTÉGRATION — il s’agit du quatrième mécanisme de changement dans la lutte nonviolente dans lequel les agresseurs sont non seulement contraints mais leur système et leur gouvernement est désintégré et tombe sous l’effet de la noncoopération et de la défiance massives. Leurs sources de pouvoir sont réduites ou supprimées par la noncoopération à un degré si extrême que le système ou le gouvernement se dissout simplement.
DÉSOBÉISSANCE CIVILE — violation délibérée mais pacifique de lois, décrets, règles, ordonnances, ordres politiques ou militaires, etc. Il s’agit généralement de lois tenues pour immorales, injustes ou tyranniques. Il arrive cependant parfois que des lois régulières et moralement justes soient violées en signe d’opposition à la politique menée par le gouvernement visé.
GRÈVE CIVILE — arrêt de l’activité économique organisé pour des raisons politiques. Les travailleurs ne sont pas les seuls à pouvoir se mettre en grève, mais les étudiants, travailleurs libéraux, commerçants, cols blancs (y compris les employés du gouvernement) ainsi que les membres de la haute société, peuvent en faire autant.
GRÈVE — réduction ou arrêt de travail délibéré, généralement temporaire, pour exercer des pressions sur les employeurs afin d’obtenir des résultats économiques ou parfois sur un gouvernement afin d’atteindre un objectif politique.GROUPE DE REVENDICATION — groupe de la population en général, dont les doléances sont les enjeux du conflit et sont défendus par les résistants nonviolents.
INSURRECTION NONVIOLENTE — soulèvement populaire politique dirigé contre un régime établi, tenu pour oppresseur. L’insurrection consiste en l’utilisation massive de noncoopération et de défiance.
INTERVENTION NONVIOLENTE — vaste ensemble de méthodes d’action nonviolente qui, lors d’une situation de conflit, permet d’empêcher, par des moyens nonviolents, les activités du régime oppressif. Ces méthodes se distinguent à la fois des protestations symboliques et de la noncoopération. L’intervention visant à empêcher est la plupart du temps physique (comme dans un sit-in) mais peut également prendre une forme psychologique, sociale, économique ou politique.
JIU-JITSU POLITIQUE — processus spécifique qui peut être employé au cours d’une lutte nonviolente afin de modifier les relations de pouvoir. Le jiu-jitsu politique consiste à retourner contre les oppresseurs la violence qu’ils emploient à l’égard des résistants nonviolents, afin d’affaiblir leur situation de pouvoir et de renforcer celle des résistants. Ceci ne peut marcher que lorsque la répression violente est confrontée à une défiance nonviolente sans faille (sans violence ni reddition). Dans ces conditions, la violence répressive employée par les oppresseurs a un effet catastrophique. En conséquence, les parties tierces, les groupes de mécontents et même les alliés des oppresseurs risquent de changer leur point de vue sur la situation. Ces changements d’opinion peuvent occasionner à la fois le retrait de leur soutien au régime oppressif et une plus grande adhésion à la cause des résistants nonviolents. Il peut en résulter la condamnation quasi-unanime du régime oppressif, une opposition interne parmi les membres de ce régime, et une résistance accrue. Ces changements peuvent même modifier profondément les rapports de force en faveur du camp nonviolent. Le jiu-jitsu politique ne fonctionne pas dans tous les cas de lutte nonviolente. Lorsqu’il n’est pas employé, la modification du rapport de force dépend alors beaucoup de l’étendue de la noncoopération.
LIBERTÉ (POLITIQUE) — situation politique qui rend possible la liberté de choix et d’action pour les individus. Elle permet également aux individus et aux groupes de prendre part aux décisions concernant la conduite de la société et du système politique.
LUTTE NONVIOLENTE — engagement dans un conflit précis au moyen de formes vigoureuses d’action nonviolente, en particulier contre des adversaires déterminés, habiles, et capables de répression.
LUTTE STRATÉGIQUE NONVIOLENTE — il s’agit de la lutte nonviolente lorsqu’elle s’applique en fonction d’un plan stratégique élaboré après analyse d’une situation de conflit, des forces et faiblesses des groupes en lutte, de la nature, des possibilités et des besoins requis par et pour la conduite d’une lutte nonviolente, et tout particulièrement, des principes stratégiques de ce type de lutte. Voir aussi : stratégie globale, stratégie, tactique et méthode.
MÉCANISMES DU CHANGEMENT — il s’agit des processus à travers lesquels le changement est obtenu lorsque la lutte nonviolente atteint son but. Les quatre mécanismes de changement sont la conversion, le compromis, la coercition nonviolente et la désintégration.
MÉTHODES — il s’agit des moyens d’action retenus parmi les techniques de lutte nonviolente. Il existe près de 200 méthodes spécifiques identifiées et il y’en a sûrement plus. Elles se regroupent en trois catégories : protestation et persuasion nonviolente, noncoopération (sociale, économique et politique) et intervention nonviolente.
NONCOOPÉRATION — vaste catégorie de méthodes d’action nonviolente qui incluent la restriction délibérée, l’interruption, ou le retrait de la coopération sociale, économique ou politique (ou l’association de plusieurs) avec une personne, une activité, une institution, ou un régime considérés comme inacceptables. Les méthodes de noncoopération comprennent des sous-catégories : la noncoopération sociale, la noncoopération économique (boycotts économiques et grèves du travail) et noncoopération politique.
NONVIOLENCE (RELIGIEUSE ET ÉTHIQUE) — convictions et comportement de diverses sortes qui interdisent tout acte de violence, pour des raisons religieuses ou éthiques. Dans certains cas, ce n’est pas seulement la violence physique qui est interdite mais également les pensées ou les mots hostiles. Certains mouvements de pensée encouragent de plus à avoir des attitudes et comportements positifs à l’égard de ses ennemis ; certains vont même jusqu’à rejeter la notion d’ennemi. De tels croyants peuvent souvent
LES MÉTHODES DE L’ACTION NONVIOLENTE 7 MÉTHODES DE PROTESTATION ET DE PERSUASION NONVIOLENTE
Déclarations formelles
1. Discours publics.
2. Lettres d’opposition ou de soutien.
3. Déclarations des organisations ou institutions.
4. Déclarations publiques signées.
5. Déclarations d’intention et réquisitoires.
6. Pétitions de groupe ou de masse.
Communications à de larges audiences
7. Slogans, caricatures, et symboles.
8. Bannières, affiches, et communications visuelles.
9. Tracts, pamphlets, et livres.
10. Journaux et revues.
11. Enregistrements, radio et télévision.
12. Publicité aérienne et écriture au sol.
Représentations de groupe
13. Délégations.
14. Prix satiriques.
15. Groupes de pression.
16. Piquets de grève.
17. Simulacre d’élections.
Actes publics symboliques
18. Exhibition de drapeaux et de couleurs symboliques.
19. Port de symboles.
20. Prières et cultes.
21. Livraison d’objets symboliques.
22. Protestations dénudées.
23. Destruction de ses propres possessions.
24. Lumières symboliques.
25. Exhibition de portraits.
26. Peinture de protestation.
27. Nouveaux signes et dénominations.
28. Sons symboliques.
29. Réclamations symboliques.
30. Gestes grossiers.
Pressions sur les individus
31. « Visites » récurrentes à des fonctionnaires.
32. Provocation de fonctionnaires.
33. Fraternisation.
34. Veilles.
Théâtre et musique
35. Satires et farces humoristiques.
36. Exécution de pièces de théâtre et de musique.
37. Exécution de chants.
Processions
38. Marches.
39. Parades.
40. Processions religieuses.
41. Pèlerinages.
42. Défilés de voitures.
Commémoration des morts
43. Deuil politique.
44. Fausses funérailles.
45. Funérailles avec manifestation.
46. Hommage sur une tombe.
Rassemblements publics
47. Assemblées de protestation ou de soutien.
48. Meetings de protestation.
49. Réunions secrètes de protestation.
50. Séances d’enseignement ou de formation.
Retrait et renonciation
51. Départ groupé en signe de réprobation.
52. Silence.
53. Renoncement aux honneurs.
54. « Tourner le dos ».
MÉTHODES DE NONCOOPÉRATION
Noncoopération sociale
Ostracisme de personnes
55. Boycott social.
56. Boycott social sélectif.
57. Grève du sexe.8
58. Excommunication.
59. Interdiction d’activité religieuse.
Noncoopération avec évènements, coutumes et institutions sociales
60. Suspension d’activités sociales et sportives.
61. Boycott d’activités sociales.
8 Le nom en anglais de cette méthode, Lysistratic nonaction, est dérivé du titre de la comédie d’Aristophane Lysistrata, qui met en scène l’utilisation généralisée de cette méthode dans la Grèce antique. Les femmes qui y ont alors recours réclament la fin de la guerre entre Athènes et Sparte. Texte disponible
en français aux éditions Arléa, Paris, (2003).
62. Grèves d’étudiants.
63. Désobéissance sociale.
64. Démission d’institutions sociales.
Retrait du système social
65. Opération ville morte (ou rester chez soi).
66. Noncoopération personnelle totale.
67. Fuite de travailleurs.
68. Refuge dans un sanctuaire.
69. Disparition collective.
70. Emigration de protestation (hijrat).
Noncoopération économique : boycotts économiques
Action par les consommateurs
71. Boycott par les consommateurs.
72. Nonutilisation de biens boycottés.
73. Régime de restriction.
74. Refus de payer les locations.
75. Refus de prendre en location.
76. Boycott national de consommateurs.
77. Boycott international de consommateurs.
Action des travailleurs et producteurs
78. Boycott par les travailleurs.
79. Boycott par les producteurs (refus de vendre).
Action des intermédiaires
80. Boycott par les fournisseurs et grossistes.
Action des propriétaires et dirigeants
81. Boycott par les commerçants.
82. Refus de mettre en location ou de vendre les propriétés.
83. Renvoi du personnel (lockout).
84. Refus d’assistance industrielle.
85. Grève générale des commerçants.
Action des possesseurs
des ressources financières
86. Retrait des dépôts bancaires.
87. Refus de payer des frais, droits et taxes.
88. Refus de payer les dettes ou les intérêts.
89. Rupture de fonds et de crédit.
90. Refus de déclaration de revenus.
91. Refus de la monnaie du gouvernement.
Action des gouvernements
92. Embargo domestique (intérieur).
93. Liste noire de commerçants.
94. Embargo international sur les ventes.
95. Embargo international sur les achats.
96. Embargo international du commerce.
Noncoopération économique : la grève
Grèves symboliques
97. Grève d’avertissement.
98. Grève éclair.
Grèves agricoles
99. Grèves des agriculteurs.
100. Grève des ouvriers agricoles.
Grèves de groupes particuliers
101. Refus de travail forcé.
102. Grève des prisonniers.
103. Grève des artisans.
104. Grève professionnelle.
Grève industrielle ordinaire
105. Grève d’établissement.
106. Grève d’un secteur industriel.
107. Grève de soutien.
Grèves restreintes
108. Grève progressive.
109. Grève focalisée.
110. Travail au ralenti.
111. Grève du zèle.
112. Grève par « maladie ».
113. Grève par démissions successives.
114. Grève limitée.
115. Grève sélective.
Grèves multi industrie
116. Grève généralisée (à un secteur de l’économie).
117. Grève générale.
Combinaison de grèves et de fermetures économiques
118. Ville morte (hartal).
119. Cessation d’activité économique.
Noncoopération politique
Rejet de l’autorité
120. Suppression ou rejet d’allégeance.
121. Refus du soutien public.
122. Littérature et discours en faveur de la résistance.
Noncoopération des citoyens avec le gouvernement
123. Boycott des corps législatifs.
124. Boycott des élections.
125. Boycott des emplois et situations au gouvernement.
126. Boycott des organismes gouvernementaux.
127. Retrait des institutions d’éducation gouvernementales.
128. Boycott des organisations soutenues par le gouvernement.
129. Refus d’assistance aux agents de la force publique.
130. Enlèvement de ses propres signes et repères.
131. Refus de recevoir des officiels.
132. Refus de dissoudre des institutions existantes.
Alternatives citoyennes à l’obéissance
133. Docilité réticente et lente.
134. Nonobéissance en absence de contrôle direct.
135. Nonobéissance populaire.
136. Désobéissance déguisée.
137. Refus de dispersion d’un rassemblement ou d’un meeting.
138. Protestation assise (sitdown).
139. Noncoopération avec la conscription et la déportation.
140. Caches, fuites et fausses identités.
141. Désobéissance civile à des lois « illégitimes ».
Action du personnel gouvernemental
142. Refus sélectif d’aides gouvernementales.
143. Blocage de lignes de commandement ou d’information.
144. Retard et obstruction.
145. Noncoopération administrative générale
146. Noncoopération judiciaire.
147. Inefficacité délibérée et noncoopération sélective des agents de la force publique.
148. Mutinerie.
Action à l’intérieur du gouvernement
149. Evasions quasi légales et reports de tâches
150. Noncoopération par des unités gouvernementales constituées.
International governmental action
151. Changements dans les représentations, diplomatiques et autres.
152. Retard et annulation d’événements diplomatiques.
153. Cessation de reconnaissance diplomatique.
154. Rupture de relations diplomatiques.
155. Retrait d’organisations internationales.
156. Refus d’adhésion à des organismes internationaux.
157. Expulsion d’organisations internationales.
LES MÉTHODES D’INTERVENTION NONVIOLENTE
Intervention psychologique
158. Exposition volontaire aux éléments.
159. Jeûne.
(a) Jeûne de pression morale.
(b) Grève de la faim limitée.
(c) Grève de la faim illimitée.
160. Renversement de procès.
161. Harcèlement nonviolent.
Intervention Physique
162. Sit-in.
163. Occupation d’espace debout.
164. Occupation à cheval, à vélo, en voiture, etc.
165. Occupation d’un lieu interdit.
166. Occupation bourdonnante.
167. Occupation avec prières (pour forcer à…).
168. Raids nonviolents.
169. Raids aériens nonviolents.
170. Invasion nonviolente.
171. Interposition nonviolente.
172. Obstruction nonviolente.
173. Occupation nonviolente.
Intervention sociale
174. Établissement de nouveaux modèles sociaux.
175. Surchargement ou engorgement de services.
176. Achats au ralenti.
177. Interventions orales en public.
178. Théâtre de guérilla.
179. Institutions sociales alternatives.
180. Système alternatif de communication.
Intervention économique
181. Grève inversée par excès de travail.
182. Grève sur le tas.
183. Prise de contrôle nonviolente d’un terrain.
184. Défiance d’une restriction ou d’un blocus.
185. Contrefaçon politiquement motivée.
186. Achat préventif de produits stratégiques.
187. Saisie d’actifs.
188. Dumping (vente massive à bas prix).
189. Soutien sélectif de produits ou de marques…
190. Marchés alternatifs.
191. Systèmes alternatifs de transport.
192. Institutions économiques alternatives.
Intervention Politique
193. Surcharge de systèmes administratifs.
194. Révélation d’identité d’agents secrets.
195. Recherche d’emprisonnement.
196. Désobéissance civile à des lois anodines.
197. Participation sans collaboration.
198. Double pouvoir et gouvernement parallèle.
Évidemment, beaucoup d’autres méthodes ont déjà été utilisées mais n’ont pas été classées. De même, une multitude d’autres méthodes seront encore inventées dans le futur qui auront les caractéristiques des trois classes de méthodes: Protestation et persuasion nonviolente, noncoopération, et intervention nonviolente. Il faut bien comprendre que la meilleure efficacité sera obtenue si la méthode est choisie en fonction d’une stratégie préalablement adoptée. Il est nécessaire de connaître le genre de pression qu’on veut exercer avant de choisir la forme d’action précise qui exercera cette pression.
-------------------------------------------GENE SHARP
Docteur en Philosophie (Oxford),est chercheur principal à l’Institution Albert Einstein à Boston, Massachusetts (États-Unis). Il est titulaire d’une licence et d’une maîtrise de l’Université d’État de l’Ohio, et Docteur en Philosophie de la théorie politique de l’Université d’Oxford. Il a reçu des titres honoraires du Manhattan College, du Rivier College, de l’Université du New Hampshire et de l’Académie des Sciences de Lettonie. Il est professeur émérite de sciences politiques à l’Université de Massachusetts à Dartmouth. Il a aussi enseigné à l’Université d’Oslo, à l’Université de Massachusetts à Boston, à l’Université de Boston et à l’Université de Brandeis. Pendant près de trente ans il a été chercheur au Centre des affaires internationales de l’Université de Harvard. Il a donné des conférences dans de nombreux pays. Il est également l’auteur de divers ouvrages qui ont été publiés en plus de quarante langues.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire