Ce que vous êtes, le monde l’est aussi
J. Krishnamurti 

Il faut saisir la dualité de personne humaine pour bien saisir cette phrase. Dieu et diable coexistent en chacun de nous. Mais l’être humain, dans sa soif – issue de la prétendue « absence de dieu », – est toujours à la course des gourous.
Il tente ainsi, comme les enfants, d’échapper à la tâche personnelle qui est  sa responsabilité.
La recherche et les trouvailles ne peuvent être qu’intuitives… C’est la connaissance de soi, non pas de par les livres, mais par l’observation détachée de la complexité environnementale. Tant du point des sociétés que des religions qui ne sont que des artéfacts de l’ignorance totale de nos êtres.
Le corps est la cohabitation de dieu et du diable. Ce dernier n’est qu’une représentation du mal humain, gonflé par l’orgueil qui n’est qu’une tentative de s’approprier d’un pouvoir suprême.
Mais on en trouve autant du côté des fanatiques de « dieu » pour qui faire le bien est l’imposer par des écrits divers, mal compris.
Et toujours ce désir intrinsèque, ancré dans la « nature humaine ».
Le « monde » est ce que nous sommes par la pauvreté même de la compréhension de la personne humaine. À commencer par soi… Le plus grand courage est celui de se regarder avec honnêteté. Mais la vision « honnête » de soi ne peut se faire par les États qui distribuent des pouvoirs à des fins livrées à quelques diables frustrés, habiles du cerveau.
Le monde est la bêtise qui nous habite.
Le monde l’intuition assassinée par une éducation centrée sur une science matérialiste, hautaine, aveugle de tout ce qu’elle ne peut saisir. Car les « croit » tout saisir… Et elle vous refile le crédo tout le long de vos vies.
Le monde est la culture de l’égo et de l’orgueil.
Le monde est la simplicité qui nous habite. Elle se retrouve encore chez ceux qui pratiquent des métiers qui cultivent l’intuition.  Le paysan est lié à la terre, aux saisons, et de par ses répétitions de tâches, à une tranquillité d’esprit qui laisse parler en lui le sens du monde.
À partir de l’industrialisation et des réussites technologiques, l’abandon de l’artisanat et la fulgurante et criarde « raison » a étouffé la lenteur et coulée nécessaire de l’intuition issue d’une profondeur et d’un balayage, et non d’une cimenterie technologique.
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La force et la puissance, le pouvoir des États actuels est de niveler l’humain et d’éteindre cette partie qui rétrécit de plus en plus.
La « raison » orgueilleuse, a pris le pas sur la connaissance d’une réalité invisible : dieu est lumière, le diable est noir.
C’est bien là la démonstration – ou dite preuve – du savoir. Ce qui est visible est un tracé noir. L’invisible est lumineux et évanescent.
Plus nous cultivons la noirceur, les guerres, les différences, plus nous accentuons le phénomène des masses. Plus nous croyons, plus nous nous éloignons de la fluidité des mondes.
Le monde est ce que nous sommes…
Des orgueilleux.
Des méchants en puissance.
Des avides de pouvoir.
Des avides de voir.
De coureurs de gourous.
Des réussites «sociales ». Celles-là même qui assombrissent nos réussites individuelles. Elles sont de plus en plus dénuées de spiritualité.
Il n’est alors guère lieu de s’étonner de la montée quasi exponentielle du désordre et du chaos.
Le chaos nait de la croyance un ordre unifié. Le Nouvel Ordre Mondial est établi en nous. Il vit et se meut à chaque instant. On l’a créé, ou on veut le créer, mais nous sommes dans une guerre des ego et une guerre de clans.
Voilà l’apparition de la « sauvagerie savante ».
Le monde est ce que nous sommes :
Un culte des dieux extérieurs, autant sociaux que les spirituels messagers dont on a trafiqué ou mal compris les messages.
LA SORTIE
Mais qu’est-ce donc que la « spiritualité »?
C’est une recherche sans formules, sans gourous… Car l’oiseau, une fois échappé de son banc peut alors découvrir d’autres sens et directions au vol.
Le dieu déchu en nous n’a jamais été autant « à la mode ».
À force d’apprendre de par les faux gourous, faibles, nous élaborons un monde – inconsciemment –  de pathologies patentées.
Nous sommes malades et fous de par l’excitation exacerbée.
Nous aimons ce faux progrès.
Il tue, mais nous savons qui a été tué, quand et pourquoi quelques minutes seulement après l’incident.
Alors, pour nous venger, il faut tuer, tout de suite après l’incident.
Et le dire… Tout de suite après l’incident.
Le monde est ce que nous sommes.
Un artisan à qui on a donné une machine pour lui faciliter la tâche.
Le tapis est fabriqué par une machine.
Et nous sommes devenu le tapis et la machine…