mardi 13 septembre 2011

Quand le pouvoir mise sur la niaiserie des Français pour se maintenir



A quelques heures d’espace, deux proches de N. Sarkozy s’expriment sur la sécurité. H. Guaino critiquait la forme du discours de Grenoble et de la circulaire anti-Rroms du 5 août 2010, et C. Guéant annonçait encore des « nouvelles » mesures contre la « délinquance des mineurs roumains ». Au même moment, le ministre de l’intérieur annonce la suppression de 3000 postes de policiers pour 2012, à cause de la crise. 

Par un  hasard déconcertant, tout ceci se passe quelques heures après les Journées d’été Marine Le Pen, où l’invité d’honneur et surprise était l’ancien patron des renseignements généraux, qui, s’il était encore en poste, serait sous la tutelle de Claude Guéant. A cette vitesse là, on attrape le tournis. Asseyez-vous donc, prenez un verre d’eau fraîche et réfléchissez. On vous prend pour des niais. C’est une présomption, et il vous appartient désormais de faire la preuve du contraire. 

La délinquance roumaine dont on vous rabat les oreilles :

Elle existe, et existera tant que les Roumains existeront, comme la délinquance rrom existera tant que les Rroms existeront, puisque la délinquance française existera elle aussi à la même et seule condition. Il n’est donc pas question ici de nier quoi que ce soit. Seulement, lors d’une réunion Place Beauvau en 2004, Mme. Mignon, alors conseillère juridique de M. Sarkozy, ministre de l’Intérieur, disait qu’il n’y avait pas plus de délinquance parmi les Rroms roumains précaires que dans l’ensemble de la population. Les choses ont pu changer depuis, soit. Seulement, depuis 2003 une coopération policière est en place entre la Roumanie et la France, avec des échanges de policiers chevronnés pour démanteler des réseaux criminels, et depuis un an leur nombre a augmenté. Il est curieux qu’après huit ans aucun réseau ne soit démantelé, non ? Même le ministre, pour illustrer la délinquance roumaine, a cité le « clan Hamidović », effectivement un réseau démantelé il y a quelques mois, mais il s’agissait là de Bosniaques, comme le nom l’indique. 

Quant aux chiffres affichés, vous avez le choix de les croire en bloc. Imaginez un seul instant un contrôle fiscal généralisé dans le 8e, 16eet 17e arrondissements de Paris, avec la coopération de banques étrangères dans les paradis fiscaux. Puis, une comparaison des résultats de la délinquance fiscale des Parisiens entre 2011 et 2010, étant entendu qu’en 2010 l’administration fiscale n’a contrôlé que sporadiquement et dans toute la ville. Il y aurait certainement une augmentation, et peut-être supérieure à celle que le ministre observe dans la fameuse « délinquance roumaine ».

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