dimanche 18 septembre 2011

Silence(s) de Mort (Lucien Bonnafé)


Pans de nuit et lambeaux de brouillard

Il est des témoins de l'histoire que la grande image de "nuit et brouillard" ne laisse jamais en repos, et qui ne cessent de résister aux puissances de résorption de la mémoire, qui ne masquent jamais innocemment les dérangeantes vérités.

Ils connaissent les liens entre ignorantisme et oppression. Ils savent que tous les désirs dominateurs ont pour armes l'ignorance et l'oubli.

Pans de nuit et nappes de brouillard ne cessent d'étendre leur ombre pour enliser dans les marais envahisseurs les souvenirs des actes de haine et de chasse à l'homme qui ont terni l'histoire de notre pays.

Résister à l'extermination, dure ou douce, de la mémoire, c'est se donner les moyens d'empêcher le retour de ces infamies.

Affaire Carrel

Il advient que, dans le sinistre bourbier électoraliste, émerge quelque occasion de penser, de penser à ce qui est, au fond, en question. Il survient l'affirmation claire, par les propagandistes de la logique de haine qui encombrent le panorama, nommés Jean-Marie Le Pen ou Bruno Mégret, qu'ils sont de fidèles disciples d'un Maître à Penser qu'il importe d'honorer, notamment comme "père de l'écologie" (!), et qui se nommait Alexis Carrel.

Peu d'échos. Seuls, les rares citoyens qui savent que l'une des dernières et claires conclusions de L'homme, cet inconnu est la promotion de l' « établissement euthanasique, pourvu de gaz appropriés, (qui) permettrait de disposer, de manière humaine et économique » des grands indésirables, considèrent cette référence publique à ce Maître à Penser, cette "Affaire Carrel", comme un cran de plus dans la séquence où s'illustra le thème du "détail", à propos de la "solution finale".

Assez d'échos, cependant, pour entraîner une incidente lyonnaise : on trouve dans Le Monde daté du 2 mars 1992 un propos assez embarrassé du Doyen de la Faculté de Médecine Alexis Carrel, ainsi nommée, à Lyon, en 1969.

Pans de nuit et lambeaux de brouillard. Cela se passe dans un contexte où les consciences françaises qui refusent l'offense à l'histoire, et l'insulte aux victimes, ont à affronter ce qui se déploie à coups de réécritures très orientées sur ce que furent idéologie et pratiques du régime de la Collaboration. Et comme par hasard, on est incité à ne pas mélanger Le Pen et Carrel ; où plutôt à laisser dans l'ombre que le disciple-descendant se donne comme exécuteur des idées du maître-ascendant.

Or, il se trouve que je suis mieux placé que quiconque pour témoigner d'un fait : c'est qu'à Lyon même, la révélation, contre le courant, de ce que fut effectivement Alexis Carrel, comme porte-parole scientiste de la logique de chasse à l'homme, et comme très réel dirigeant idéologique de la pensée vichyste, fut très clairement exposée dans la thèse de médecine du Dr. Max Lafont, soutenue le 12 octobre 1981 : « Déterminisme sacrificiel et victimisation des malades mentaux. Enquête et réflexions au sujet de la surmortalité liée aux privations dans les hôpitaux psychiatriques français pendant la période de la seconde Guerre mondiale ». J'avais contribué à inspirer ce travail, j'avais suscité et préfacé son édition publique, par le groupe soignants et soignés de la fondation AREFPPI, en 1987, sous le titre L'extermination douce.

Dont acte. Il est des circonstances dans lesquelles se taire est complicité. J'ai écrit au Monde pour tenter de dissiper quelque peu les pans de nuit et nappes de brouillard sous lesquels il paraissait convenable de laisser s'enliser l'"affaire Carrel". On m'a répondu que je pouvais utiliser ailleurs mes commentaires pertinents...

Et c'est ainsi qu'est né le projet de ce brûlot.

L'extermination douce

Il se trouve qu'à la fin des années 70, un étudiant en médecine lyonnais, nommé Max Lafont, ne peut se trouver plus motivé par aucun sujet, pour conclure ses études avec sa thèse, que par un ensemble de découvertes éveillant chez le bon lecteur de Freud le lancinant : "N'oubliez pas l'oubli ", et, chez le chercheur libre de préjugés, le besoin d'explorer la méconnaissance.

Avec un choc dont la valeur, au registre de la chaleur humaine, est riche de sens, il est saisi par la beauté merveilleuse et bouleversante des toiles de Sylvain Fusco (exposées aujourd'hui au Musée d'Art Brut de Lausanne), mort d'inanition, victime exemplaire de l'"extermination douce" des 40 000 hospitalisés "sacrifiés" dans les hôpitaux psychiatriques français pendant l'Occupation, sous la gestion du régime de Vichy, comme le furent Camille Claudel, ou, plus brutalement encore, Séraphine de Senlis.

Ce point fort de la sensibilité est fortement situé dans le climat où il ressent très profondément l'amertume des meilleurs de ses maîtres, les Docteurs André Requet et Paul Balvet, hantés par l'enlisement ordinaire de ce qui nous a si profondément marqués, nous les témoins de cette horreur. Et ses interrogations sur science sans conscience, épistémologie et lucidité, sens des censures, "oublis" et méconnaissances, font tourner sa recherche autour des réalités masquées derrière les murs du silence.

Il était de règle que cette recherche me l'adressât, en tant que je figurais pour lui, comme pour ses maîtres non soumis aux tyrannies de l'"oubli", la résistance impénitente à la grande censure, à la grande conspiration du silence.

Et c'est ainsi que j'ai découvert infiniment plus que je n'en savais sur Alexis Carrel. Par exemple avec la lecture de ce que cet homme avait réellement écrit, et que je n'aurais jamais eu aucun désir spontané de lire.

Pour des gens de ma trempe, ce personnage représentait ce qu'il peut advenir du destin, assumé par lui-même et par autrui, d'un homme de laboratoire, capable de gagner un Prix Nobel par ses découvertes sur la culture des tissus corporels, et bien posté donc dans le négoce du conformisme directeur de la pensée "ordinaire". Bien placé, donc, pour prendre une place éminente parmi ceux qui peuvent faire boire comme du petit lait les élucubrations délayant les passions idéologiques du malmenage des "faibles" par les "forts", dont son discours était possédé.

Je n'ai pas ici à grossir le flux des citations précises de L'homme, cet inconnu que j'ai dues d'abord à Max Lafont, et que j'ai ensuite généreusement distribuées (par exemple dans l'article proposé au Monde), puisque nous en sommes à en faire l'objet du présent appel à la mémoire. Par exception, je cite ces lignes dont nul ne pensera qu'elles soient inspirées par la moindre auto-ironie : « Mais ce sont les formes les plus basses de la littérature et les contrefaçons de la science et de l'art qui, en général, attirent le public » (sic, p. 51 de l'édition la plus ordinaire).

Ainsi, pour nous, chercheurs amoureux de rigueur, cet homme n'avait, dans le panorama de la science de l'homme, que la place du contrefacteur exploitant une notoriété autorisant l'expert en manipulation du tissus corporels à devenir grand expert dans la manipulation des consciences humaines.

Auto-critique : nous aurions dû penser que s'occuper de choses plus sérieuses, dans nos études sur l'eugénisme, n'aurait pas dû nous dispenser de porter attention à un immense fait de société. Ce pauvre modèle de "vulgarisation facile", fait pour répondre chez le "lecteur moyen" au désir de lire passivement, sans s'interroger sur ce qu'on lit, obtenait un immense succès auprès du "grand public". Il était fait pour entrer dans l'approvisionnement routinier des bibliothèques bourgeoises – et aussi embourgeoisées, quand l'"ascension sociale" des "sortis" du peuple favorise le commerce des sous-produits de l'inculture dominante. Cela, en vérité, méritait autre chose qu'un mépris condescendant.

Le fait historique est qu'il n'est ni fortuit, ni indifférent que l'énorme succès de marché de ce "best-seller" concerne une œuvre très marquée. Œuvre de qui, dans notre regard d'historiens scrupuleux, n'est qu'accessoirement marqué comme savant sur les greffes d'organes, mais l'est surtout comme l'un des plus éminents porteurs de l'idéologie de Vichy.

Car ce que nous avons vécu – assister, sans nos compagnons juifs, chassés d'entre nous par décret de Vichy, à l'agonie de patients dans des institutions soumises au pouvoir en question – l'a été pendant que la plus haute autorité, en exercice, à l'enseigne de la Fondation française pour l'Étude des Problèmes humains, était Alexis Carrel, illustrissime auteur, avant l'ère de son nouveau pouvoir, des textes ici rassemblés, sur le devoir de "sacrifice" des inutiles et nuisibles, pour le salut de la race.

À qui m'interroge sur la lancinante question : si le pouvoir vichyste "savait" ou "ne savait pas" ce qu'était le drame de l'inanition, je suis obligé de répondre que le questionneur s'enlise dans une préoccupation dérisoire. Si "ces gens" n'ont rien entendu de ce qu'on leur en a dit, si "savoir" ou "ne pas savoir" leur était aussi étranger qu'on peut l'imaginer, il n'y a qu'à illustrer cela avec une image simple : imaginez Alexis Carrel et sa troupe devant les démarches de la Société Médico-Psychologique, en 41 et 42, demandant que les hospitalisés en psychiatrie aient les mêmes rations que ceux des autres hôpitaux... Et lisez : L'homme, cet inconnu. Et si, lecture faite, vous n'avez pas encore compris comment on peut se boucher le comprenoir pour ne rien entendre de ce qu'on ne peut/veut pas savoir, je reste à votre service pour vous aider à comprendre.

Y compris à comprendre pourquoi les bribes de correction, au niveau gouvernemental, furent dramatiquement tardives et dérisoires.

Les fous et les autres

Il se trouve donc que l'"Affaire Carrel" est dramatiquement articulée avec l'un des aspects les plus incisifs d'où s'exaspèrent les comportements inhumains avec l'éclat le plus insoutenable : les conduites à l'égard des "fous" (c'était avant le sida). Il n'y a là rien de fortuit.

Dans L'homme, cet inconnu, on observe de façon submergeante que "la faiblesse d'esprit", etc., apparaît constamment comme la grande menace pesant sur la race, et que "les fous" entrent dans la troupe des sacrifiés pour son salut.

Or, Hitler suivit le conseil qui lui avait été donné par le plus ardent défenseur de la pureté de notre race, l'illustre auteur du manuel d'humanisme médical à la portée de tous. Le 1er septembre 1939, il signa le décret chargé d'étendre l'autorité de certains médecins, quant à « désigner les sujets incurables à qui accorder la délivrance par la mort ». Ainsi fut fondée l'"Opération T 4" qui servit à expérimenter l'usage des établissements à gaz appropriés sur les "aliénés" et les enfants décrétés "incurables". Cette énorme extermination servit de champ d'expérimentation pour qu'en soit étendu ensuite l'emploi à d'autres "tarés" ou "sous-hommes".

Méditation aussi nécessaire que dérangeante

Nous, les défenseurs impénitents des victimes des exclusions, des partitions, des sécessions, des discriminations, des ségrégations, nous avons, dès 1944, clamé que le comportement d'une société à l'égard de ses rejetés est un signe très incisif de son degré de civilisation. Nous avons multiplié informations et interventions. Nous nous sommes fortement appuyés sur un constat bouleversant, nous incitant à secouer avec une vigueur nouvelle les idées reçues sur les troubles de la conscience et de la personnalité, et les pratiques surinvalidantes qui leur répondaient : dans leur agonie, à la fin des états de carence, dont nous avons reconnu le tableau dans la pathologie concentrationnaire, les sujets dont les facultés d'expression étaient les plus perturbées, pouvaient « guérir pour mourir », en retrouvant leurs capacités d'échange humain.

Nous avons clamé : « Rien ne pouvait mieux nous révéler l'humanité de nos malades ; rien, à nos yeux, ne pouvait les faire moins aliénés ».

Notre drame, c'est que, progressivement, en situant à 1947 le moment où s'amorce le travail d'obscurcissement des consciences, le grand effacement de nos paroles, le grand oubli de nos écrits, la "conspiration du silence" est devenue le grand contenu secret du problème.

La grande rupture engagée avec L'extermination douce ne secoua pas les consciences sans engendrer en même temps un pataugis de tournicotages mentaux témoignant, des façons les plus diverses, des malaises de qui ne se sent pas lui-même très clair devant faits et silences. Le fait le plus significatif a été l'esquive très commune de ce que le point de départ de la recherche avait été la méconnaissance du drame, par "conspiration du silence".

On a étudié ces signes de malaise. Il n'y a pas lieu de s'y étendre longuement ici. Mais, pour qui ne craint pas de se demander comment s'épandent les traînées de brouillard, je donnerai des motifs de réflexion.

Il y a le collègue très engagé dans l'étude de l'"holocauste" qui évacue mon incitation à participer au débat sur le fait qu'avant l'application systématique aux juifs (ou aux Tziganes), l'histoire a porté l'expérimentation sur les "fous" ou "enfants incurables" comme terrain de mise au point de la méthode.

Il y a grand besoin de lucidité devant la complexité des moyens de parler les systèmes d'exclusion. « Nous, Maréchal de France, Chef de l'État Français », – Etat qui décréta la proscription des étrangers en juillet 40, des francs-maçons en août 40, des juifs en octobre 40, qui organisa les opérations du Vel d'Hiv, de Drancy, de Pithiviers et Beaune-la-Rolande, qui laissa les fous mourir de privations – ne parlait ni de juifs, ni de fous. Son grand expert en problèmes humains, Carrel, lui, parlait abondamment des fous, mais pas des juifs. L'idéologie discriminatoire ne manque pas de diversité d'expressions. Il est bon de savoir que cette diversité a servi à approvisionner les fuites du type : « je ne suis pas... » de la catégorie de sujets humains assignée à proscription, en "oubliant" que les stratégies d'exclusion ne connaissent point de bornes et que "ton tour" peut venir à son tour.

Il y a, sous la plume d'un historien reconnu comme tel par lui-même, par l'école et par l'usage (et qui n'a certes pas la cote d'un "révisionniste"), la critique de L'extermination douce, et du très inspiré, par les très réelles réalités, roman de Pierre Durand : Le train des fous (Messidor 1988), avec l'argument que ça parle de faits "mal connus". Mettez-vous dans la peau du censuré d'habitude pour qui la méconnaissance ou censure en question eût bien valu de faire l'objet de recherches pour un historien digne de ce nom. Il est vrai que l'interprétation de celui qui prend tranquillement cette méconnaissance comme fait acquis, indigne d'être étudié, est clairement formulée : « Un problème mal connu et qui ressort (sic) visiblement plus de l'histoire de l'institution psychiatrique elle-même que de celle d'un régime politique. Le placard de Vichy est déjà bien encombré sans qu'il soit besoin de l'enrichir de nouveaux cadavres » (Henri Rousso, XX° siècle, 1989, n°21). Cadavres dérangeants ? Bien sûr, y compris ceux de Sylvain Fusco, de Camille Claudel, de Séraphine de Senlis, de 40 000 autres citoyens et citoyennes, plombiers ou laboureurs, chômeurs ou femmes au foyer, maîtres ou maîtresses d'école, marchands de frites ou servantes, gens de toutes sortes, comme vous et moi.

Il ne s'agit pas ici de polémique subalterne. Il est possible d'être pris par le réflexe d'exclusion, avec "les fous" comme objet ordinaire, au point de penser que les institutions de leur exclusion, rouages d'une société, puissent être le lieu d'une histoire "indépendante" du "régime" qui mène cette société. Il est possible d'ignorer délibérément que les drames vécus dans ce comble du rejet ont été donnés comme immensément révélateurs du degré de civilisation régnant dans cette société.

Qui se désintéresse de la proscription d'une catégorie de sujets humains, parce qu'il les exclut de sa lucidité, au motif obscur de : « Ces gens me sont très étrangers », nous renvoie à l'évacuation du principe que les stratégies d'exclusion ne connaissent point de bornes.

Et nous replonge au cœur de l'Affaire Carrel.

Les fous et les autres (suite)

La question est de prendre dans le même regard les deux faits conjoints :

— La place tenue par les "soignants de fous" dans l'animation et la poursuite de la défense des droits de tous les hommes et tous les citoyens, contre les logiques de haine et de chasse à l'homme, contre idéologies et pratiques d'exclusion, de partition, de sécession, de discrimination, de ségrégation.

— Le fait historique que, soit sous la plume d'Alexis Carrel, soit dans le honteux abandon des exclus par le gouvernement de la Collaboration, soit dans l'infamie historique de l'extermination des "sous-hommes" par les « établissements euthanasiques pourvus de gaz appropriés », la haute place de victimes tenue, dans l'histoire de nos sociétés, par les sujets humains souffrants de troubles de la communication, en fait les témoins exemplaires des barbaries du genre "bouc émissaire".

Le grand inspirateur des chasseurs de boucs émissaires prétendait adresser L'homme, cet inconnu à « tous ceux dont la tâche quotidienne est l'éducation des enfants, la formation ou la direction de l'individu ».

Contre-partie intégrale

Si nous autres, connaisseurs attentifs et défenseurs des "aliénés", inspirés par une position désaliéniste, nous n'entendons pas rester en état de silence ou de carence devant les barbaries de toutes chasses à tous boucs émissaires, ce n'est certes pas en nous soumettant au principe d'exclusion, en désolidarisant la défense des "fous" de celle des autres victimes, en demeurant dans nos institutions ou nos cénacles.

Il en est ainsi, ici et maintenant.

Une fraternité comme celle qui fait jumeler mes réflexions avec celles de Patrick Tort, en tant que plus éminent connaisseur des logiques d'extermination, en témoigne.

Mais, surtout :

Ce n'est pas précaution oratoire que de multiplier les incitations à développer toutes les résistances à l'anti-humain avec l'ensemble des citoyens. Et il est plein de sens que, parmi les incitations à partager nos efforts, afin de rendre populaires science et philosophie, et vivifier la pensée critique sur l'inhumain, un appel plus précis soit adressé à qui s'applique à cultiver dès l'enfance les capacités humaines de bien vivre avec ses semblables, en déjouant les pièges des intolérances, à tous ceux qui ont ainsi à former des citoyens fraternels.

Science et philosophie populaires, pour cultiver

Contre les manipulations de l'"identité" comme principe d'insécurité et de rejet de l'autre, la passion d'harmoniser singularités et solidarités.

Contre les manipulations du "droit à la différence" comme principe de rejet, la passion d'harmoniser différences et ressemblances.

Contre l'injonction à ne désirer que les "certitudes" à suivre, et à fuir les "problèmes" à affronter, la passion de ne pas laisser barrer sa propre capacité de penser librement et de disposer librement de soi, dans sa libre participation à la marche du monde.

Contre le produit de l'intolérance, de l'impérantisme ou passion dominatrice qu'est le mythe d'un genre humain "sauvé" par le triomphe de ceux qui se jugent "forts" sur ceux qu'ils décrètent "faibles", et vouent à un sort de boucs émissaires, la conscience du risque majeur : que les sociétés qui ne défendent pas leurs "faibles" se condamnent elles-mêmes à disparaître.

Cœur et raison : "faibles" et "forts" ? La logique de haine qui passe dans cette perversion conduit inexorablement à la désignation parmi nos semblables dissemblables d'engeances vouées à toutes les malédictions. Ainsi s'enflent les menaces d'auto-destruction de l'humanité face auxquelles il s'agit de résister.

Publié in L'Homme, cet inconnu ? Alexis Carrel, Jean-Marie Le Pen et les chambres à gaz, Editions Syllepse, 1992 (épuisé). Lire aussi " Sur la question de l'eugénisme " par Patrick Tort et " Alexis Carrel, ce méconnu ? " par Claude Guillon.

http://anormopathe.skynetblogs.be/archive/2011/07/22/medecine-nazisme-meme-combat.html

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