mardi 27 mars 2012

Sarkozy : quand c’est cassé, c’est cassé


Armoire électrique du Phare des Baleines, Ile de Ré - © Razak

Overdose de sondages, ce poison insidieux qui transforme en profondeur une campagne. Si les sondages sont un outil, ils devraient le rester. Malheureusement ça n’est pas le cas. Et le dernier sondage de l’IFOP qui place désormais François Hollande à deux points derrière Nicolas Sarkozy ( 26,5 contre 28,5 ) illustre parfaitement cette illusion d’optique qui est entrain lentement et sûrement de s’installer et qu’il est du devoir de chacun de combattre. Car les faits sont têtus.

Si Hollande recule, de 0,5 % ce qui est infime, Jean-Luc Mélenchon monte d’1 point (13 %) et il faudra m’expliquer comment et pourquoi l’électorat du front de gauche ne se reportera pas comme un seul homme sur le candidat socialiste au second tour face à Nicolas Sarkozy. À moins d’être nihiliste ou suicidaire, je ne vois pas.

La gauche atteint dans ce premier tour un total qui dépasse les 40%, ce qui ne s’est jamais vu. La dynamique est donc à gauche et d’ailleurs le second tour ne bouge pas, à 0,5 près.

Regardons du côté de Nicolas Sarkozy. Malgré tous ses efforts, ses moulinets, sa posture présidentielle, il n’a pas varié d’un iota. Son compteur est bloqué, à un score plus faible que sa performance hors du commun il est vrai en 2007 ( 31 % ). Le Front National dont il espère siphonner les voix est aussi à la baisse (-1) et il n’en profite pas. C’est donc que l’opa de Jean-Luc Melenchon sur ce vote de colère et de ras le bol est en train de fonctionner. Quant à François Bayrou, il stagne. Il est en train de disparaître de cette campagne et c’est bien normal car elle n’a jamais été aussi clivée depuis 1981. Pas de place pour le centre. Ce sera le frontal gauche/droite.

Ce sondage, s’il peut agacer le PS, n’a pas à l’inquiéter outre mesure. Les lignes semblent tracées, et on ne voit pas comment Nicolas Sarkozy pourrait faire dérailler le train. Par quel artifice et qu’elle hypnose collective, qu’elle poudre de perlimpinpin. Les Français ont déjà donné en 2007. Ils ont payé cher pour avoir pris la réelle compétence pour de l’incompétence et la vision d’une société basée sur l’ordre juste pour de la sévérité. Le purge a été douloureuse. Ils ne se feront pas prendre une nouvelle fois. Ils sont lucides, savent qu’il faudra passer par des sacrifices mais semblent préférer les subir de la part d’un PS, rééquilibré, mis sous surveillance par un Front de Gauche qui porte la justice sociale que par un candidat UMP qui a gelé les plans sociaux jusqu’au 7 mai au matin, plaide pour le tout sécuritaire et s’en lavera les mains au matin de sa réélection.

Sarkozy ressemble à s’y méprendre à un mécréant qui se retrouve perdu en pleine mer, dans la tempête et se met à supplier les dieux et l’univers de le sauver. Une fois la tempête calmée, il a déjà oublié ses promesses.

Ce sondage n’est rien d’autre qu’un indicateur mais sa fonction est destructrice si on lui donne l’importance qu’il n’a pas. Inutile de commencer à se poser des questions aussi inefficientes que perverses. Sur la campagne de Hollande, qui, contrairement aux critiques entendues ici et la à plutôt bien négocié la semaine “barbarie” et ça n’etait simple dans sa fonction de simple opposant. Et sur le rythme de campagne. En la matière, le candidat socialiste possède l’art du tempo mieux que quiconque. Il sait que rien n’est pire dans une campagne que de donner des coups de barre à droite et des coups de barre à gauche. Il trace son sillon en attendant l’opportunité de reprendre l’offensive sur une proposition concrète comme il l’a déjà fait sur les 75% d’imposition, sa côte s’était à ce moment la enflammée à nouveau, laissant Sarkozy planté dans ses starting-blocks. 

Contrairement aux apparences, le problème. se pose encore et toujours pour le président sortant qui ne parvient toujours pas a trouver la formule magique pour changer le plomb de son équation personnelle -bilan-comportement- en or de la victoire. Et, mon petit doigt me dit su’il n’est pas près d’y parvenir malgré tout son talent de compétiteur. 

Quand c’est cassé, c’est cassé.

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