La « loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure » du 14 mars 2011, dite LOPPSI2, en a décidé : « dans tous les textes législatifs et réglementaires, le mot vidéosurveillance est remplacé par le mot vidéoprotection » [1]. Comme le montre cet exemple, le développement d’outils répressifs présentés ensuite commeprotecteurs est une méthode à laquelle Nicolas Sarkozy a eu souvent recours ; cet artifice restera durablement attaché à l’image qu’il laissera de son passage au plus haut de l’État.
L’énumération à la Prévert d’une quarantaine des lois promulguées pendant la période où il a été successivement ministre de l’Intérieur puis président de la République montre à la fois l’importance des lois répressives adoptées et la fréquence du recours à ce subterfuge.
L’énumération à la Prévert d’une quarantaine des lois promulguées pendant la période où il a été successivement ministre de l’Intérieur puis président de la République montre à la fois l’importance des lois répressives adoptées et la fréquence du recours à ce subterfuge.
- L’ancien bandeau du site officiel du ministère de l’intérieur consacré à la vidéoprotection, avec le nid d’oiseau “protégé” par les caméras.


Mise en application du discours de Nicolas Sarkozy, le 2 décembre 2008 à Antony. L’entrée dans le soin se fait par une garde à vue psychiatrique de 72 heures. Simplification du dispositif d’hospitalisation sur demande d’un tiers. Possibilité de soins sans consentement en « ambulatoire », bracelets et video-surveillance. “Pour la sécurité des patients et pour celle des tiers”, les sorties des établissements de santé seront plus encadrées.

Création de « zones d’attente fictive », allongement de la durée de rétention, entraves au contrôle du juge, instauration d’une mesure de bannissement sous la forme d’une « interdiction de retour »,

Véritable « fourre-tout sécuritaire », la Loppsi II affecte des domaines aussi variés que la vidéosurveillance, l’usurpation d’identité sur Internet, le filtrage des sites pédopornographiques, la sécurité routière, la responsabilité parentale...


Cette loi modifie le régime de la surveillance de sûreté et renforce les possibilités d’imposer la castration chimique aux personnes condamnées pour agression sexuelle.

Création d’une nouvelle incrimination (soutenue par Christian Estrosi) contre la participation à une bande ayant l’intention de commettre des violences. A noter l’instauration d’une circonstance aggravante lorsque des violences sont commises par des personnes dissimulant volontairement leur visage (cagoules). Création d’une nouvelle incrimination réprimant les intrusions dans un établissement scolaire.

Une loi de modernisation du système pénitentiaire, avec notamment un programme de construction de 13 200 places supplémentaires d’ici 2012.

Pour tenter d’enrayer le téléchargement illégal, il est prévu de mettre en place un mécanisme de « désincitation » sous la forme d’une « réponse graduée » et de responsabiliser les propriétaires de bornes WiFi. Une Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi), autorité publique indépendante, est créée par décret en décembre 2009.




Les propriétaires ou détenteurs de tels chiens devront obtenir une attestation d’aptitude à la détention de ces animaux sanctionnant une « formation relative aux principes d’éducation canine et aux règles de sécurité applicables aux chiens dans les espaces publics et privés ».

Le second objectif est de modifier la procédure de jugement des personnes considérées comme pénalement irresponsables pour cause de troubles mentaux.

(Le décret de la disposition autorisant le recours aux tests génétiques pour prouver la filiation de candidats au regroupement familial n’a pas été signé.)


- l’instauration de peines minimales en cas de récidive, dites « peines plancher » ;
- l’exclusion possible de l’excuse de minorité pour les récidivistes de plus de 16 ans ;
- l’injonction de soins, notamment pour les auteurs d’agressions sexuelles.

Ce traité, cosigné à Prüm le 27 mai 2005 par la Belgique, l’Allemagne, le Luxembourg, les Pays-Bas et l’Autriche, et relatif à l’approfondissement de la coopération transfrontalière, notamment en vue de lutter contre le terrorisme, la criminalité transfrontalière et la migration illégale. Il permettra l’intensification des échanges d’informations entre les polices européennes (fichiers d’empreintes génétiques ou digitales, immatriculation des véhicules...)

Réforme l’ordonnance de 1945 relative à l’enfance délinquante, afin de mieux lutter contre la délinquance des mineurs. Le texte durcit les sanctions contre les mineurs délinquants et renforce le rôle et les pouvoirs du maire, en faisant de celui-ci le "pivot" de la politique de prévention. La loi comporte aussi des mesures vis à vis des chiens dangereux, des stupéfiants, et de la sécurité routière.

L’Office européen de police (Europol) a été créé en 1995, afin d’améliorer l’efficacité et la coopération internationale des services compétents des Etats membres de l’UE dans la prévention et la lutte contre les formes graves de criminalité internationale.


Elle résulte de la transposition d’une directive européenne (EU Copyright Directive, adoptée le 22 mai 2001), elle-même résultant d’accords internationaux impulsés par la loi américaine DMCA (Digital Millenium Copyright Act) : sanctionne l’édition d’un logiciel manifestement destiné à la mise à disposition du public non autorisée d’œuvres ou d’objets protégés, et la diffusion d’un logiciel permettant de casser les mesures techniques de protection (DRM).

Issue d’un projet de loi déposé Nicolas Sarkozy, à l’époque où il était ministre de l’Intérieur, cette loi marque une évolution importante du droit de l’immigration en France.
Lutte contre les mariages de complaisance (le conjoint étranger d’un français ne pourra obtenir une carte de résident qu’après 3 ans de mariage) ; pour faire valoir le regroupement familial, un ressortissant étranger devra justifier de 18 mois (au lieu d’un an) de séjour en situation régulière et d’un revenu au moins égal au SMIC (sans les allocations) ; les nouveaux arrivants souhaitant s’installer en France de façon durable devront signer un « contrat d’accueil et d’intégration » par lequel ils s’engageront notamment à suivre une formation linguistique et civique ; les régularisations automatiques prévues au bout de 10 ans de présence par la « loi Chevènement » de 1998 sont supprimées ; enfin, l’administration procède à une sélection de la main d’oeuvre : établissement de « listes de secteurs tendus où les employeurs pourront faire appel à des étrangers ».


Création du contrat première embauche et du service civil volontaire.
En cas d’absentéisme : contrat responsabilité parentale avec suspension possible des allocations familiales.


Généralisation de la vidéosurveillance.

Bracelet électronique pour les délinquants sexuels après exécution de leur peine (avec application rétroactive), mandat de dépôt obligatoire à l’audience et peine ferme en cas de récidive ; limitation des libertés conditionnelles.




A l’occasion de la transposition d’une directive européenne, la loi du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés se voit modifiée : la CNIL se voit amputée d’une part de son pouvoir de contrôle a priori sur les fichiers publics : son avis sur la création d’un fichier de sécurité deviendra purement consultatif. En clair, la CNIL ne pourra plus s’opposer aux nouveaux fichiers de l’Etat.




- Introduction de la notion de “bande organisée” : tous les crimes et délits commis à plusieurs font l’objet d’une procédure d’exception, la garde à vue est portée à 96h.
- Création d’une procédure dérogatoire en matière de criminalité et de délinquance organisée pour « actes de terrorisme, infractions sexuelles, trafic de stupéfiants…
- Introduction du “plaider coupable”. Création du fichier des délinquants sexuels.


Maintien de la double peine contrairement à l’annonce de sa suppression.


- Octroi de nouveaux pouvoirs aux forces de l’ordre : permet aux policiers de faire des contrôles d’identité sur la base d’une "raison plausible de soupçonner" une personne, fouille des véhicules et modification des conditions de garde à vue.
- Création de nouveaux délits concernant la prostitution (racolage passif), la mendicité, les gens du voyage (occupation de terrain sans titre), les squatteurs, les rassemblements dans les halls d’immeubles, les menaces, le hooliganisme, l’homophobie ou le commerce des armes.
- Élargissement considérable de la liste de ceux qui peuvent être inscrits au fichier des empreintes génétiques.
- Légalisation de la consultation des fichiers de police lors d’enquêtes administratives.
- Défense de l’autorité – il en coûtera de s’en prendre, verbalement ou physiquement, à toute « personne dépositaire de l’autorité publique » – , du drapeau et de la Marseillaise.


- Modification de l’ordonnance de 1945 sur l’enfance délinquante qui interdisait le placement en garde à vue des mineurs de 10 à 13 ans. Autorise la détention provisoire à 13 ans. Création des centres éducatifs fermés (600 places).
- Création du « juge de proximité » ; extension des « comparutions immédiates » ; création de plusieurs milliers de nouvelles places de prison.

Promesse de campagne de Jacques Chirac, le texte est présenté par Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, comme « un frein » à la progression de la délinquance, censé « casser, puis faire reculer durablement l’insécurité ».
Le ministre de l’Intérieur a désormais autorité sur la gendarmerie nationale, et il est prévu le rapprochement des fichiers STIC et JUDEX
P.-S.
L’ouvrage 1984 de George Orwell est accessible en lignehttp://www.wikilivres.info/wiki/1984.Notamment son appendice intitulé « Les Principes du Novlangue » :http://www.wikilivres.info/wiki/198....
Notes
[1] Article 17 de la loi LOPPSI2 du 14 mars 2011 :« Sous réserve des dispositions de la présente loi, dans tous les textes législatifs et réglementaires, le mot : “vidéosurveillance” est remplacé par le mot : “vidéoprotection”. »http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article4528
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