jeudi 28 juillet 2011

Sarkozy : À bas la liberté du peuple

Quand j'entends le mot banlieue, je sors mon flash-ball

Il n’est jamais facile et agréable, pour celui qui écrit un article, d’annoncer de possibles, voire probables, très mauvaises nouvelles. Et il n’est pas plus évident de les lire. Cependant, si l’on veut être citoyen jusqu’au bout et, plus encore, si l’on croit sincèrement en la démocratie et sa nécessité, alors, il faut prévenir pour, autant que possible, guérir avant qu’il ne soit trop tard. Et, pour prévenir, il faut déjà savoir !

Plusieurs nouvelles, au cours des semaines écoulées, m’alertent. Notre pouvoir, celui de Sarkozy, semble tisser un voile ténébreux sur ce qui reste de la démocratie française. Sachant que ses chances d’être réélu, l’an prochain, semblent assez minces, cela peut correspondre à la mise en place de la surveillance des citoyens pour tenter, sous une forme ou une autre, de se faire réélire tout de même. Mais si, à mes yeux, par malheur, il était réélu, que ce soit par des tricheries ou normalement, on peut penser également qu’il veut disposer, pour les cinq prochaines années de pouvoir, d’armes muselant le peuple et tout esprit de résistance. Le risque qu’il soit réélu n’est pas dénué de fondement. Dans le dernier sondage IFOP, réalisé entre le 21 et le 22 juillet, il remonte de 6 points, ce qui est très inquiétant.
On sait que le pays est en mauvais état, que son déficit est abyssal, que ce déficit augmente encore, mécaniquement, de 15 milliards d’euros pour aider à la survie de l’euro, cette marotte des gouvernants européens. Il sera donc inévitable, dans l’optique ultralibérale, tendance G.W. Bush, de saigner le peuple, un peu plus chaque année. Il y a déjà une grande proportion de pauvres en France et les futures politiques de rigueur ne pourront qu’accentuer cet état de fait dramatique. Or, on peut imposer beaucoup de choses à un peuple, mais je suis convaincu qu’il y a une limite et que nous n’en sommes plus très éloignés. On peut donc, raisonnablement, penser qu’au cours du prochain quinquennat de Sarkozy, s’il est réélu, comme il sera toujours le Président des riches, la révolte des pauvres aura lieu. Et là, évidemment, on comprend mieux les mesures liberticides qui s’installent en vitesse avant la fin de l’actuel quinquennat.

Le fichage de l’ensemble de la population française


Quoi de plus souhaitable pour un pouvoir qui se rigidifie sans cesse que de disposer d’un fichier de la totalité des citoyens composant un pays ? Ce désir de tous les aspirants dictateurs, l’UMP, sans aucun doute à la demande de Sarkozy, est en train de le réaliser en France. C’est particulièrement dramatique pour un pays qui, il y a peu, pouvait encore se targuer d’être le pays de la Liberté ! Voici ce qu’il en est :
    « Le jeudi 7 juillet, une poignée de députés a adopté en première lecture une proposition de loi « relative à la protection de l’identité », déjà votée par le Sénat, qui prévoit la mise en place d’une nouvelle carte nationale d’identité afin de mieux lutter contre les cas d’usurpation. « Gratuite et facultative », selon le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, elle « sera équipée de deux composants électroniques : une puce régalienne contenant les données d’identité et les données biométriques du titulaire de la carte, authentifiées grâce à leur enregistrement sur une base centrale, une puce dite de services dématérialisés, facultative, permettant de réaliser les signatures électroniques sur Internet par l’intermédiaire d’un petit boîtier relié à un ordinateur ». » (…) « Lors des débats, âpres, le député socialiste Serge Blisko a sévèrement critiqué cette carte et ce fichier central : Ficher potentiellement 45 à 50 millions de personnes – cette estimation a été avalisée par tous les interlocuteurs auditionnés en commission – dans le seul objectif de lutter contre l’usurpation d’identité qui touche quelques dizaines de milliers de Français par an, peut-il être considéré comme proportionné ? Avoir toute la population en fiches biométriques n’est pas possible. (…) J’ai le regret de rappeler que la France n’a créé qu’une seule fois un fichier général de la population, c’était en 1940. Il fut d’ailleurs détruit à la Libération. » (Lire l’article entier : 01net.com)
Claude Guéant affirme qu’il n’y a aucun risque que nous soyons tous fichés parce que cette carte ne sera pas obligatoire. Oui, mais, ça, c’est ce qu’il affirme aujourd’hui. De quoi demain sera-t-il fait ? Il suffirait d’un attentat retentissant pour que, à mon avis, cette carte devienne subitement obligatoire. Il n’est pas possible de faire confiance en un tel pouvoir, sur ce point, je ne changerai pas d’opinion.

Filtrage des sites internet


Internet est devenu un véritable poison pour tous les pouvoirs politiques mondiaux, nous le savons bien. À l’heure actuelle, nous savons qu’un pouvoir, le Chinois, censure le net et empêche, de ce fait, l’expression libre de son peuple. Si l’opposition ne fait pas appel au Conseil Constitutionnel, la France risque bien d’être le deuxième pays où la liberté d’expression des citoyens sera en sursis, selon les desidérata du pouvoir. Éric Besson, mais comment avoir confiance en cet individu, affirme qu’il est très attaché à la liberté de l’Internet. Bien, mais qu’en est-il du patron qu’il s’est donné en la personne de Nicolas Sarkozy ? À supposer qu’il soit sincère, comment peut-il nous faire avaler qu’il aurait le pouvoir de s’opposer à la mise en cause de cette liberté ? On sait bien qui décide de tout et tout le temps !
    « Pourtant, selon un projet de décret gouvernemental, les autorités administratives pourront, de leur propre chef mettre en demeure l’éditeur d’un site, l’hébergeur ou le cas échéant les fournisseurs d’accès internet, de faire cesser toute “activité” comportant à leurs yeux un “risque sérieux et grave d’atteinte à l’ordre public ”. Si ce décret était validé, le gouvernement pourrait donc faire bloquer les sites qui “dérangent” sans passer une décision de justice. Pour les internautes, ce décret donnerait au gouvernement un pouvoir de censure arbitraire de tous les contenus et services sur le web. (…) Saisi de ce projet le 12 juin, le Conseil national du numérique (CNN) mis en place le mois dernier par l’Élysée a publié en début de semaine un avis négatif estimant que “toute mesure de blocage ne peut intervenir qu’au terme d’un débat contradictoire sous l’appréciation et le contrôle préalable du juge”. (…) Selon Jérémie Zimmermann de l’association La Quadrature du net qui veille aux libertés sur le web, “le projet de décret vise à donner au gouvernement un pouvoir de censure sur tous les sites et contenus du Net qui serait totalement disproportionné”. (…) Déjà à plusieurs reprises, l’association Reporters sans frontières est montée au créneau pour dénoncer les projets français de blocage des contenus sur le web. Même si la France n’est pas la Libye ou encore la Russie, notre pays fait une entrée remarquée dans la liste des pays placés “sous surveillance” en matière de liberté d’expression sur internet. RSF fustige notamment des “ législations inquiétantes”. Des craintes qui avaient déjà été formulées lors d’une enquête sur le filtrage du web diffusée sur France Info en octobre dernier. » ( Lire l’article en entier : mleray.info)
Ne sentez-vous pas le souffre qui émane d’un tel décret ? Ne voyez-vous pas venir les prémices d’un enfermement du peuple dans cette volonté de s’offrir la capacité de museler les opinions des citoyens ?

Un décret permettant d’utiliser des armes à balles réelles par les forces de l’ordre


Vous doutez toujours du bien-fondé de mes craintes ? Alors lisez ce qui suit… :
    « C’est un décret gouvernemental passé presque inaperçu : daté du 30 juin, il liste « les armes à feu susceptibles d’être utilisées pour le maintien de l’ordre public ». On y retrouve différents types de grenades lacrymogènes, les flashball (« Lanceurs de balles de défense de 44 mm et leurs munitions » en langage officiel), les « grenades de désencerclement », ou grenades flashbang destinées à étourdir les manifestants par leur explosion à 165 décibels (davantage qu’un supersonique au décollage). À la fin de la liste, surprenante découverte... Une nouvelle arme a été ajoutée, et pas un vulgaire lanceur de grenades lacrymo : le « fusil à répétition de précision de calibre 7,62 × 51 mm et ses munitions ». Une arme de guerre utilisée par les forces de l’OTAN... « Destinée aux tireurs d’élite, cette arme est conçue pour traiter des objectifs jusqu’à 800 m suivant la configuration et le calibre », décrit PGM précision, une PME qui fabrique ce type de fusil haute précision. Le décret précise qu’il pourra être utilisé par les gendarmes ou les policiers dans le cadre d’opérations de maintien de l’ordre « à titre de riposte en cas d’ouverture du feu sur les représentants de la force publique » (voir le décret).
    (…) Les signataires du décret, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant et le ministre de la Défense Gérard Longuet argueront que fusils de chasse ou armes de poing font parfois leur apparition lors d’émeutes urbaines. Mais avec des tireurs d’élite postés sur les toits pour « protéger » les lignes de CRS, le maintien de l’ordre à la française se militarise encore davantage, avec une probabilité de bavures potentielles toujours plus grande. » (Lire l’article en entier :humeursdemarisse.com)

Par la « grâce » des attentats terroristes


Ces trois faits assemblés montrent combien la démocratie est en grave danger. Si ce pouvoir avait montré, au bout de ses quatre ans d’existence, une réelle tendance au respect démocratique, on pourrait se poser moins de questions, tout en restant inquiet des dernières mesures. Mais Sarkozy a montré qu’il n’avait rien à faire de l’esprit démocratique puisque, à peine élu, par une entourloupe parlementaire, il nous a imposé l’Europe que nous avions rejeté en masse. Et nous avons vu à quel point il se tourne vers l’hystérie de l’extrême droite qu’il copie de plus en plus dans ses discours comme dans ses décisions.
Ce ne sont pas les discours ampoulés et grotesques de ses ministres appelés à porter la bonne parole sur les écrans télévisés qui peuvent nous faire changer d’avis, tout au contraire, puisque les lourdes exagérations vont, d’office, dans le sens d’une démocratie moribonde. Depuis les attentats des deux tours à New-York, en septembre 2001, les pouvoirs, surtout de droite (mais pas que) usent et abusent de nouvelles lois sécuritaires, sous le commode prétexte de la sécurité des citoyens. C’est donc un incommensurable cadeau que font les terroristes à nos pouvoirs qui rêvent de s’écarter du principe démocratique, sauf, bien sûr, à placer sans cesse et sans raison le mot de « démocratie » dans leurs discours inutiles et plus du tout crédibles.
Il faut bien avouer, hélas, que les terroristes, même si ce n’est pas nécessairement le but recherché, sont devenus les complices des politiques répressives et liberticides des pouvoirs qui se prétendent encore démocratiques. Mais il faut bien comprendre que, grâce aux actes de terrorisme, nos pays passent du statut de démocratie au statut d’esquisse de dictature, et, là, c’est tragique. Sous une forme ou une autre, il faut résister ! Souvenons-nous que la liberté ne s’offre qu’à ceux qui la méritent !

Jean Dornac 
photo : http://flic.kr/p/4uyx99

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