samedi 23 juillet 2011

Si lointain, le regard d'Ardi

La photographie, de petit format, est plutôt ancienne et de médiocre qualité technique.

Elle représente le jeune Ardi Vrenezi, peut-être avant sa maladie, peut-être à son début.

Ardi Vrenezi.

En la regardant, j'ai souvent pensé à celles et ceux qui, à l'institut d'éducation motrice de Freyming-Merlebach, en Moselle, se sont employés à raviver cet éclat dans les yeux d'Ardi.

Jusqu'à ce que les autorités françaises décident de l'expulser, lui qui n'avait pas les papiers nécessaires...
Et je partage leur colère depuis assez longtemps pour imaginer leurs sentiments devant les dernières images reçues du Kosovo, où le regard d'Ardi semble perdu dans le lointain.

Détail d'une photo de mai 2011.

Hier soir, sur le blogue du comité de soutien à Ardi et sa famille, paraissait un lien vers une brève du Figaro, reprenant une dépêche de l'AFP et annonçant "Enfant malade expulsé : retour en France".

Il s'agissait bien d'Ardi.

Afin d'éviter le voisinage nauséabond des commentaires des lecteurs de ce quotidien - pourtant pas méchant pour deux sous, je souhaiterais volontiers à la plupart toutes les maladies dégénératives du monde -, il est préférable de se reporter au communiqué initial, rédigé conjointement par le RESF et l'APF (Réseau Éducation sans Frontières et Association des Paralysés de France) :

Ardi Vrenezi et ses parents autorisés à revenir en France

Son frère et sa sœur doivent l’être aussi !

La nouvelle vient de nous arriver par un mail de Mimoza, la sœur d’Ardi : ses parents et Ardi lui-même vont bénéficier d’un visa les autorisant à revenir en France. L’ambassade de France à Pristina confirme.

L’Association des paralysés de France (APF) et le Réseau Education sans frontière (RESF) se réjouissent de cette belle nouvelle. C’est un soulagement pour tous ceux qui se battent pour empêcher que cet adolescent polyhandicapé sévère subisse une mort prématurée et dans des conditions inacceptables faute de la prise en charge qui lui était donnée en France.

C’est d’abord la victoire de la famille d’Ardi qui a su tenir, ne pas lâcher, continuer d’espérer. C’est aussi celle de ceux qui, les premiers, se sont dressés contre cette situation scandaleuse : les soignants, les infirmières, les médecins, l’APF, RESF, le comité de soutien local à Ardi. Et puis c’est la victoire de tous ceux qui, chacun à leur place ont tenu à manifester leur refus que de tels faits se produisent. Les associations, les militants, les milliers de signataires des appels au retour d’Ardi, les personnalités qui ont mis leur notoriété au service d’une belle cause, les élus qui, par dizaines, sont intervenus, Manon Loizeau dont le documentaire (L’Immigration aux frontières du droit) a relancé la mobilisation, le Conseil régional d’Ile de France qui a affiché la photo d’Ardi sur ses grilles, le Conseil de Paris qui a adopté un vœu demandant son retour. Impossible de tous les citer mais un grand merci à chaque personne qui a été touchée par cette histoire.

Tout n’est pourtant pas acquis : si les parents d’Ardi ont bien un visa, sa sœur Mimoza, âgée de 18 ans et quelques mois, et son jeune frère Eduardi, 14 ans, eux, n’en ont pas. Envisage-t-on sérieusement, à l'Élysée, de les laisser au Kosovo sans leurs parents et sans ressource ? Il tombe sous le sens qu’ils doivent accompagner leurs parents.

Leur retour doit d’autre part, s’effectuer par avion spécial, car Ardi est lourdement handicapé et difficilement transportable.

Une délégation de l’APF et du RESF vient de solliciter le Ministère des Affaires Étrangères afin d’être reçu dès demain vendredi 22 juillet pour régler ces derniers points. 

J'ignore si ce rendez-vous a été accordé, et quels en ont été les résultats...

Patience !
http://escalbibli.blogspot.com/2011/07/si-lointain-le-regard-dardi.html

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