lundi 24 octobre 2011

Solidarité avec Copwatch Nord-Île de France !


Comme attendu, le juge a ordonné le blocage complet du site, et a aussi accordé des indemnités aux fournisseurs d'accès pour réaliser l'opération. PCInpact a un article résumant l'affaire et son état actuel. Plusieurs miroirs (copie) du site ont été indiqués en commentaire: un premier, et une liste complète d'autres.
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Les plaintes du ministère de l'Intérieur se suivent et se ressemblent: après La Rumeur, c'est au tour de Copwatch Nord-IDF d'être attaqué par notre cher ministre pas du tout raciste. A l'époque de La Rumeur, c'était Sarkozy, maintenant c'est son sous-fifre préféré Guéant, mais la logique est la même: empêcher que quiconque parle du comportement intolérable de la police française. C'est bien simple, la police française est tellement irréprochable qu'autant s'assurer que personne ne puisse jamais la critiquer. Si personne ne peut documenter les abus, il n'y a pas d'abus !


Le site Copwatch tire sur nom de la pratique du "copwatching" ("surveillance de flic"), c'est-à-dire de la pratique de beaucoup de collectifs aux Etats-Unis, au Canada et plus généralement dans les pays anglo-saxons de filmer, observer et réunir des témoignages sur le comportement des forces de l'ordre pour les obliger à se tenir à carreau (voir l'historique sur le site). Après plusieurs publications sur Indymedia Paris et Indymedia Lille, un collectif s'est formé pour lancer un site consacré au copwatching dans le nord et la région parisienne ... le site Copwatch Nord-IDF était né, en août 2011 (voir leur communiqué de lancement). Il publie depuis témoignages et photos sur les agissements quotidiens de la police.

Son sang ne faisant qu'un tour devant cette attaque sauvage contre l'honneur de la police française, Guéant a donc décidé de porter plainte (au civil, pas au pénal) contre les principaux fournisseurs d'accès français pour obtenir qu'ils bloquent l'accès au site. L'audience a eu lieu aujourd'hui mercredi 12 octobre. Comme on pouvait s'y attendre, les fournisseurs d'accès, grands défenseurs de la liberté d'expression, se sont carapatés, et, plutôt que de contester cette démarche au nom de la liberté d'expression, ont surtout demandé que l'état leur donne des thunes pour payer le coût de l'opération. C'est rassurant de voir leur détermination face au gouvernement. Le juge rendra son jugement le vendredi 14 octobre.

Difficile de savoir quel type de blocage sera décidé au final, mais ce qui est sûr, c'est que, comme d'habitude, il ne fait pas bon critiquer la police (ni la justice, ni l'administration pénitentiaire, ni le président, ni ...). En fait si, on peut, à la rigueur, critiquer la police, mais pas montrer ce qu'elle fait au quotidien. Pas rappeller que des dizaines de personnes ont été blessées par des tirs de flash-ball (comme à Nantes et 2008, et comme à Montreuil l'année dernière), pas rappeller que les Tasers sont dangereux, pas rappeller sa traque impitoyable des étranger-e-s, pas rappeller son délit de faciès, pas rappeller qu'il y a 50 ans, elle tuait plus de 200 algérien-ne-s avant de les jeter dans la Seine, pas rappeller les bavures quotidiennes, pas rappeller que ... La police tue, blesse et mutile, c'est une réalité (par exemple à Lyon, il n'y a pas plus d'une semaine ou à Nantes, il y a un mois).

Ce qui est en jeu dans cette affaire, c'est le droit d'arrêter de parler d'accidents et de dire que la police est, foncièrement, une force violente utilisée pour faire les sales besognes de l'état. Que c'est une institution de classe, une institution raciste et une institution sexiste.

Voilà pourquoi nous sommes solidaires avec Copwatch Nord-IDF !
http://nantes.indymedia.org/article/24493

http://ventlibertaire29.over-blog.com/article-solidarite-avec-copwatch-nord-ile-de-france-86999027.html

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Copwatch : un premier site citoyen contre les violences policières en FranceNous avions promis, nous avons tenu parole...

Claude Guéant veut interdire d'expression un site citoyen,copwatch nord-paris I-D +, dédié à la surveillance de la police et à la dénonciation publique de ses méfaits éventuels. Les médias en parlent... Ici, Copwatch a la parole

Communiqué de lancement de Copwatch

En décembre 2010, une polémique digne d'une comédie est née suite à la diffusion d'une dizaine de photos de policiers en civil parisiens. Le syndicat Alliance, à la pointe de la contestation policière, par l'intermédiaire de son secrétaire général Jean Claude Delage, s'en est allé pleurnicher auprès du ministre de l'intérieur de l'époque Brice Hortefeux, qui a immédiatement porté plainte. Comme de bien entendu, une enquête judiciaire a été ouverte à l'encontre de la pratique du copwatching. Cette technique de lutte qui consiste à observer, répertorier et empêcher les violences policières a été rapidement criminalisée et réduite par les médias à une vulgaire réaction « antiflic ». En France, filmer les violences et dérives de la police est aussitôt pour eux devenu un délit.

Aujourd'hui, après des mois d'élaboration et parce qu'il était nécessaire de le faire, le premier site dédié au copwatching en France est né . Regroupant les données collectées dans un premier temps sur trois agglomérations du Nord de la France, Paris, Lille et Calais, ce site est consacré à la diffusion de renseignements précis sur l'ensemble des forces de l'ordre par le biais d'articles, d'images (photos et vidéos), mais aussi et surtout de trois larges bases de données sur la police. Ces bases de données, accessibles par tous, permettront à toute personne victime d'abus, d'humiliations ou de violences de la part des flics, d'identifier le ou les policiers auteurs de ces actes. Désormais, il ne sera plus question de quelques photos publiées de façon hasardeuse sur des sites dispersés, mais une mise en commun de dizaines de témoignages et d'images permettant d'avoir une vue d'ensemble des pratiques policières. Un accent tout particulier sera mis sur la surveillance des policiers en civil qui, sous couvert d'anonymat, ont tendance à se comporter comme une milice politique digne de certains régimes autrement plus totalitaires. De Tunis à Millau, en passant par Téhéran, Paris et Athènes, les milices en civil ont retrouvé leur place dans les rangs de la répression d'État. Face à la montée du racisme et dans la prévision d'une nouvelle victoire idéologique de l'extrême-droite, ce site veut anticiper les futures violences de flics confortés par un pouvoir toujours plus fascisant. Par expérience, nous savons que le Front National et ses rejetons identitaires constituent un vivier pour beaucoup de flics, qui n'attendent que le moment où le pouvoir, qu'il soit sarkozyste ou lepeniste, leur lâchera la bride...

La recrudescence des actes violents commis par les forces de l'ordre, en toute impunité le plus souvent, ne nous a guère laissé d'autre possibilité. Toute compassion ou toute empathie pour les flics est exclue de ce site: nous considérons que les policiers ou les militaires, si tant est qu'ils ont un cerveau pour penser, savent dans quoi ils sont engagés et le font en toute conscience. Et la pénibilité de leur tâche n'excuse en rien leurs dérives autoritaires et violentes. Ces derniers temps, des vidéos montrant les dérives de la Police Aux Frontières (PAF) de Coquelles (Calais) envers les migrants a atteint le comble de l'ignominie et a considérablement renforcé notre volonté de combattre cette machine répressive et l'idéologie nauséabonde qui l'accompagne.

Après avoir infiltré des forums glorifiant la police nationale et des groupes facebook policiers, nous avons pu voir à quel point la xénophobie, les liens intimes avec les milieux néo-nazis et la diffamation atteignent des sommets, il nous est apparu indispensable de pointer du doigt ces attitudes malsaines et infantiles dans la police. Il nous a semblé crucial de démontrer que cette tendance est directement responsables des abus qui se multiplient, et qui peuvent amener des personnes à êtres mutilées ou assassinées par des tirs de flashball ou de taser, intimidées, humiliées, harcelées sexuellement ou frappées en garde-à-vue, par des policiers toujours plus confortés dans leur sentiment d'impunité.

Nous n'hésiterons pas à user de termes sévères à l'égard de la Police et de la Gendarmerie, car nous considérons ces institutions comme la fosse commune de l'humanité, le charnier de l'évolution, la mise à mort quotidienne de la déontologie et de l'éthique. Nous serons sans équivoque.

Ce site est véritablement à la disposition de toute personne ayant été témoin ou ayant subi la répression policière. Les informations qui nous seront communiquées seront vérifiées scrupuleusement et confrontées à d'autres témoignages si nécessaire, avant d'être diffusées.

La police n'a pas été créée pour protéger la population, mais pour la mettre au pas. Elle est un outil au service du Pouvoir, pour empêcher toute velléité de révolte et la tuer dans l'œuf, pour imposer un ordre social protégeant les élites et le système qui les engraisse.


Communiqué de Copwatching à l'attention des syndicats de police

Policiers, nous vous identifierons tous un-à-un,

Que votre impunité trouve une fin...

C'est sans surprise que nous constatons que le second syndicat de policiers, Alliance, a réagi à la création du site internet copwatch nord-idf. Alliance tente une stratégie de communication que nous connaissons que trop bien. D'abord on fait passer le site pour anti- flic puis on fait croire que les familles de policiers vont être mises en danger. Tout cela est une belle mise en scène mais il faudrait parfois penser à évoluer. Ce site ne diffuse et ne diffusera jamais une seule donnée concernant les familles des policiers et comme nous l'avons dit précédemment, toutes ces informations récoltées sont basées sur un travail de terrain, d'observation, de contre-renseignement mais aussi de ruses. Nous appliquons les mêmes méthodes que vous, à la seule différence que vous, vous détruisez des familles entières. Avez vous réagi à la diffusion de policier de la PAF de Coquelles tabassant les migrants de Calais ??? NON.

Pendant des mois nous n'avons rien dit, mais alors rien, mais qu'est ce qu'on a bossé sur vous. Et des choses, on va vous en montrer....

Les méthodes anglo-saxonnes en matière de lutte contre l’oppression et la répression des forces de sécurité sont sans doute les meilleures en la matière. Les polices états-uniennes subissent le copwatch depuis 20 ans et les résultats ont été sans équivoque. En conséquence et cela dans un futur proche, nous dévoilerons de nouvelles vidéos sur la répression calaisienne à l'encontre des migrants et des activistes. A Lille, une enquête sur les relations entre la police Lilloise, supporter fasciste du losc et groupe néo nazis de la maison flamande sera divulguée après huit mois de recherches. Enfin à Paris, c'est la chasse aux pauvres et toutes les violences commises depuis des mois que nous diffuserons. Nous conseillons aux syndicats policiers de mesurer leur propos et leur menace au vu de ce que nous possédons. Nous allons montrer qui vous êtes réellement et la répression quotidienne que vous faites subir à la frange la plus pauvre de la population.

Nous étendrons le copwatching, nous vous l'imposerons et vous le subirez.


Présentation et historique du Copwatching

Servons nous de caméras vidéos,
d'appareils Photos numérique
pour nous protéger des violences policières.
Comme nos amis de luttes Américains, créons partout de Copwatchs

Copwatching mais qu'est ce que c'est encore que ce truc , allez vous nous dire.
Un peu d'histoire.
A Cincinnati et à Los Angeles dans les années 90 les habitants des quartiers pauvres créèrent des Copwatch suite aux émeutes qui secouèrent ces deux villes, et aux répressions violentes qui s'en suivirent.
Les Copwatch c'est quoi ? C'est très simple. Des gens se réunissaient et patrouillaient en groupe suivant la police au moindre contrôle au faciès violent. Ils filmaient la police et les violences que ceux-ci pouvaient commettre, avec des autocollants collés sur leur caméras, parodiant le « protect and serve » ou le « protéger et servir » qui est inscrit sur tout les badges et écussons des polices étasuniennes.
Le Résultat ne se fit pas attendre. Partout ou des copwatch se sont créés, les violences policières baissèrent tout a coup de façon spectaculaire Ces comités existent toujours du reste, certains on disparus, mais des nouveaux se montent dans toutes les grandes villes américaines, chaque jour.

The copwatch movement 

Le Copwatch, pour la première fois, fut mis en place en février 1990 dans la partie sud de Berkeley, Californie, en réponse à la brutalité policière : cela dans la droite ligne des « copwatchers » les plus connus peut-être d'Amérique - le Black Panther Party basé sur Oakland et le mouvement pour la libération de la jeunesse de Berkeley.
Depuis 1990, d'autres projets de copwatch ont commencé dans d'autres villes. Minneapolis fut le premier groupe à mettre en place sa propre version du Copwatch.
Actifs et visibles, des équipes de volontaires copwatch sont allés dans les rues pour faire ce qu'ils ont pu pour « protéger », contrôlant l'activité de la police avec des caméras vidéo, et en informant la population du coin sur leurs droits.
Un soir de 1997, un étudiant en criminologie d'OSU, Shammas Jones, descendait High Street quand il vit la police anti-émeute alignée en travers de la 12e Avenue. Shammas avait une petite caméra vidéo. Il enregistra une partie des violences policières à distance puis se détourna et s'enfuit. Il fut attaqué par derrière par des agents qui le matraquèrent au visage, le jetèrent à terre, le cognèrent puis l'arrêtèrent. Ils prirent aussi la cassette de Jones et quand on la rendit finalement à son avocat la partie montrant le mauvais comportement de la police avait été effacée. Jones, qui est afro-américain, fut faussement accusé de trouble à l'ordre public et de résistance lors de l'arrestation.
Au tribunal il refusa une offre de la ville pour retirer toutes les plaintes en échange d'une promesse de ne pas aller en justice. Après un procès de plusieurs jours, il ne fallu au jury, presque entièrement blanc, que quelques minutes pour déclarer Shammas innocent. Chris Wisniewski et Walter Leake étaient aussi près de la 12e Avenue et de High Street ce soir là. Wisniewski a vu l'attaque contre Jones et s'arrêta pour en dénoncer la violence. Alors qu'il poursuivait sa marche il fut lui-même attaqué et matraqué. Après quelques heures resté menotté, les flics le laissèrent simplement partir. La même nuit Leake fut matraqué par un agent. Tous les trois ont porté plainte en civil contre la police.
Depuis qu'ils ont commencé leurs « patrouilles-vidéo » dans la rue, plusieurs copwatchers de Columbus ont été victimes des flics. Ces flics n'aiment vraiment pas être surveillés.
Le 13 octobre un membre de Copwatch a été arrêté alors qu'il filmait la police. La vidéo montre clairement qu'il obéissait aux ordres de la police. Le week-end suivant ce fut le congrès de ARA. Le samedi nous avons fait une marche contre la brutalité policière. Un nombre très important de flics de la police de Columbus - à pied, en voiture et même avec un hélicoptère - harcelèrent le groupe, arrêtèrent une personne pour avoir marcher sur la rue et matraquèrent plusieurs d'entre nous. Ensuite le 27 octobre, trois volontaires de Copwatch furent inquiétés. Josh Klein fut arrêté pour avoir pacifiquement filmé en vidéo des agents. Puis Anne Pussel fut embarquée pour s'être plainte de la violence de l'arrestation. Finalement Trisha Sikora fut stoppée, interrogée et verbalisée pour avoir suivi le fourgon de la police qui amenait Josh et Anne à la prison ! La plupart de ces accusations ont maintenant été rejetées et Copwatch demande à la ville de l'argent du fait des violations commises envers leurs droits.

Ces attaques ont de fait fortifié le copwatch et l'ont aidé à grossir. Des militants ont étendu le projet à d'autres endroits de Columbus en dehors des environs de l'Université. Peut-être bientôt des gens à travers toute la ville mettront en place des « patrouilles » copwatch par eux-mêmes. Si les flics ne font rien de mal pourquoi devraient-ils être gênés du fait d'être surveillés. N'est-ce pas ? Une brochure distribuée par le copwatch de Columbus inclut les déclarations suivantes : « Nous avons des caméras. Nous avons des avocats. Nous avons des personnes qui peuvent être vues, d'autres qui ne le sont pas. Nous surveillons les flics dès maintenant. »
Un membre a déclaré à Ara News : « Nous nous développons dans beaucoup de directions - éducation, défense juridique, manifestation, surveillance. Nous ne serons pas censurés (des flics ont arraché des affichettes de Copwatch légalement placardées dans les environs de l'Université). Nous ne serons pas intimidés. Nous rendrons compte de la brutalité et des mauvais comportements de la police et nous tiendrons la police responsable de ses actions. » Ara News Anti Racist Action

Principes ESSENTIELS du Copwaching

Patrouiller a plusieurs par groupes affinitaires dans un quartier, jamais seul vous vous feriez immédiatement embarquer pour « outrages », être visible et en groupe, bien sur les flics n'aime pas ça, c'est sûr mais aucune loi ne vous empêche de vous baladez en groupe avec des caméra vidéos.
Toujours comme pour n'importe qu'elle action politique ou syndicale sortant du train train, des manifestations promenades, vous munir d'un numéro de téléphone d'un avocat, au besoin créer en parallèle de votre copwatch , des référents juridiques, ou faire votre balade de copwatching avec un avocat.
N'ayez bien sur jamais d'alcool (ou autres choses) sur vous lors de vos balades , pas la peine de donner des arguments aux forces de répression.
En cas d'interpellation, niez toujours si la police prétend que ce que vous faites est « illégal », et dire COLLECTIVEMENT que vous êtes un groupe en balade.
A vous de créer les vôtres maintenant.


Banière du site copwatch.

Lien vers le site Copwatch :https://copwatchnord-idf.org/

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