mardi 4 octobre 2011

Chasse aux kurdes en Turquie !


Envions 140 dirigeants et membres actifs du principal parti kurde BDP ont été arrêtés mardi 4 octobre dans le cadre d’une nouvelle campagne d’arrestations lancée par le gouvernement turc. Le BDP et le PKK ont appelé à la résistance contre le « fascisme » d’AKP, parti au pouvoir du premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

La police turque a arrêté 83 personnes à Istanbul lors des perquisitions effectuées à leurs domiciles, dans le cadre de l’affaire KCK, prétendue extension urbaine du PKK déclaré illégal, considéré par la communauté kurde comme un « complot politique » afin d'instaurer l'hégémonie totale d'AKP, brisant toute opposition.

DEUX JOURNALISTES ARRÊTÉS

Parmi les personnes arrêtées à Istanbul figurent notamment 7 membres du conseil du BPD, 18 dirigeants, 58 membres actifs et un journaliste du journal kurde Ozgur Gundem. Un autre journaliste de Azadiya Welat, seul quotidien en langue kurde, avait été arrêté le 3 octobre à Diyarbakir. Aujourd’hui, plus de 70 journalistes, kurdes pour la plupart, sont en prison. Ce qui fait la Turquie la plus grande prison du monde pour les journalistes.

Au moins 31 personnes dont des femmes activistes au sein du BDP ont été arrêtées pour les mêmes raisons, tandis que 20 personnes ont été arrêtées à Antep et quatre autres à Ankara, à Batman et à Mardin.

PLUS DE 771 PERSONNES ARRÊTÉES EN SEPTEMBRE

Selon l’agence kurde DIHA, 771 personnes ont été arrêtées et 286 d’entre elles ont été écrouées au cours du mois de Septembre, pour des motifs politiques. Ces chiffres remontent à plus de 2 500 le nombre des arrestations politiques les trois derniers mois. Le 23 septembre, trois maires BDP dans la région de Sirnak, avaient été écroués par la justice turque.

Plus de 4 milles membres actifs du BDP sont actuellement en prison, dont six députés, douze maires et des dizaines de membres des assemblés municipales.

Les dernières arrestations interviennent après le retour des députés du BDP, le 1e octobre, mettant un terme à leur boycott de l’assemblée turque depuis les élections de 12 juin. Le BDP avait parvenu à faire élire 36 députés à la Grande Assemblée Nationale de Turquie, malgré une campagne très inégale et la répression policière. Mais le siège d'un député kurde avait été annulé par la justice et avec lui, la libération de cinq autres qui sont toujours en prison a été refusée, ce qui avait conduit le BDP à boycotter l'Assemblée turque.

BDP : NOUS NE NOUS PLIERONS JAMAIS

« Le premier ministre, Recep Tayyip Erdogan se promène avec une liste d’arrestations dans sa poche » a dénoncé Gultan Kisanak, la co-présidente du BDP, réagissant contre les arrestations de 4 octobre. « Si vous ne réagissez pas maintenant contre ces opérations, ce sera trop tard demain quand ils frapperont vos portes » a-t-elle dit, s’adressant à l’opinion publique, et ajouté que la police est partie à la chasse aux kurdes. « Nous ne nous plierons jamais, même en cas d’arrestation dix milles personnes » a souligné Kisanak.

« Nos amis se font arrêter chaque jour », dans le cadre de l’affaire KCK, a dit de son coté Selahattin Demirtas, co-président du BDP. « Si le KCK est cela, alors je suis son chef car, toutes les personnes arrêtées sont les membres du BDP » a-t-il affirmé.

LE BUT EST D’ÉCARTER LE BDP DE LA SCÈNE POLITIQUE

Pour le dirigent du BDP a Diyarbakir, M.Ali Aydin, le gouvernement veut écarter le BDP de la scène politique.

Le Parti des travailleurs du Kurdistan a également réagit dans un communiqué contre les arrestations, appelant les kurdes a la résistance. «Ces politiciens kurdes arrêtés n’ont aucun lien avec le KCK. Il n’y a aucune preuve(…) il s’agit d’une politique de persécution » a affirmé le PKK. « La solution viendra lorsqu’on arrêtera les pratiques fascisantes de l’AKP » a-t-il ajouté.

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