vendredi 7 octobre 2011

Un (dé)clic et de la lumière



Pourquoi l'Islande ne fait pas recette dans les médias ? Bonne question que se posent certains citoyens un peu dans le désert. Quelle idée, mais quelle idée !

Pouvons-nous imaginer l'idée qu'en pleine conférence de presse sur le« génocide financier grec », sous l'intitulé Nos amis les grecs, le journaliste d'un grand quotidien ou d'une chaîne de télévision, demande au Président d'un grand pays démocratique, europtimiste de surcroît, sa pensée sur la décision de l'Islande de ne pas raquer le moindre centime d'euro de dette aux requins qui lui ont si durement labouré la chair ? Et, rêvons un peu, que ce même journaliste, ou un autre, continue en lui suggérant si, finalement, une telle alternative, n'était-ce pas la meilleure pour sortir nos amis grecs de la mélasse une fois pour toutes ?...

Après le réveil brutal d'une économie toute vouée à l'activité bancaire, genre fifty-fifty, l'alouette pour toi, le canasson pour ma gueule..., les gouvernants ont des nuits courtes. Comment faire pour continuer la combine sans que l'électeur ne se doute de rien ?...

Pour se faire une idée de ce qui s'est passé en Islande et ailleurs depuis, les avoirs bancaires représentaient 10 fois le PIB (chiffre aléatoire, mais en dessous de la réalité), ce qui devait arriver, arriva : les banques se cassent la binette, les états remboursent. Pareil qu'en Irlande et en Grèce en ce moment.

Sauf que, contrairement aux amis celtes, le gouvernement islandais, passé du centre-droit à une alliance de gauche, une espèce de PS tendance « fais au moins semblant de me violer », qui militait pour le remboursement, décide, après deux baffes référendaires de la part du peuple, de ne pas renflouer les grandes banques se contentant, dans un premier temps, d'écouter le bruit de la chute en constatant les dégâts, « tout en garantissant les dépôts des seuls islandais » et de les nationaliser dans un second temps, poussé par une opinion publique très-très remontée, mais ceci n’a été « possible que parce que leur Président est d’abord un homme très respectable et respectueux de la volonté populaire »...

Le peuple islandais a dit niet à la finance internationale et au gouvernement en refusant d'éponger les pertes d'une banque privée avec des fonds publics.

Dans cette bérézina bancaire, les premières « victimes » furent les fameux fonds de pensions qui géraient les comptes de nombreux anglais et hollandais qui ont perdu dans les 4 milliards dans cette affaire. Somme que les états respectifs ont remboursé aux banques en se retournant par voie juridique sur les islandais. Gros bras d'honneur garanti !

Ces fonds de pension qui ont noyauté le monde ouvrier et pris la sale habitude de prendre des parts dans les entreprises du monde entier obligeant les salariés à bosser pour des clopinettes et à les licencier quand les « bénéfices » ne sont pas conformes au « prévisions ». Avec ces sales cons, pas besoin de syndicat, ni d'explication d'aucune sorte, libéralisme sauvage à la clé, il n'y a que le chiffre qui compte. Le chiffre est bon, tu restes, il n'est pas bon, tu dégages ! Et peu importe le montant des indemnités de départ. En quelques heures tout est bouclé, de salarié à chômeur, puis précaire, le caprice du fond de pension dans sa splendeur !

L'Islande a fait ce qu'il se doit, et que nous devrons faire sous peine de nous retrouver en kangourou dans les rigueurs de l'hiver, refus de soutenir aveuglément les banques. Qu'est-ce qui est le plus important, les banques ou le peuple ?... Répondre à cette question est déjà un bon début de programme pour tout candidat qui se respecte...

Bien sûr, cela a été possible en Islande parce qu'elle ne faisait pas partie de l'UE et que la monnaie n'était pas l'euro.

Alors toujours étonnés qu’aujourd’hui plus personne ne parle de l'Islande ?... Que plus personne ne lui suggère d’adhérer à l’Union Européenne ?...

A quand un référendum en Grèce ?... En Espagne, au Portugal ou en Italie sur la question de la dette ?...

A quand une bonne question de journaliste à un gros légume d’État ? Cliquez au bon endroit et vous saurez pourquoi.

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