ARLES (BOUCHES-DU-RHÔNE) ENVOYÉ SPÉCIAL - La majesté grandiloquente d'un théâtre antique n'impressionne pas Paco Ibañez. Au passionnant festival de musiques du monde Les Suds, à Arles - dont la 16e édition, du 11 au 17 juillet, a vu sa fréquentation augmenter de 18 %, par rapport à 2010, avec environ 20 000 entrées payantes -, le chanteur espagnol reçoit dans ce lieu comme il le ferait chez lui, à la maison, en toute simplicité. On peut parier qu'il fera de même au château de Barjac, le 30 juillet, et dans les quelques autres lieux qu'il traverse cet été.
Mais revenons à ce jeudi 14 juillet. Peu après 19 h 30, il entre sur la scène du Théâtre antique, la guitare à la main, chemise et pantalon noirs, les cheveux en broussaille. Le pied posé sur une chaise, face à 2 200 personnes, il crée immédiatement un de ces longs moments d'intimité qu'il affectionne. Avec cette capacité à restreindre l'espace, à inventer une proximité avec tous, ou plutôt avec chacun, qui, pour lui, tient de l'évidence. Accueilli par des "Paco" chaleureux jaillissant, ici et là, des gradins de pierre, il répond avec un trait d'humour :"J'espère que je sortirai vivant de l'aventure."
Même pour le vieux routier du circuit, rompu à toutes les situations, chanter seul avec sa guitare face à un public aussi imposant reste néanmoins une expérience artistique audacieuse. Préfigurant un album à paraître en avril 2012, qu'il présentera à Buenos Aires (Argentine), après la réédition fin 2011 en France de la collection complète de ses disques, son récital arlésien s'articulera autour des poètes latino-américains.
Le chanteur libertaire, né à Valence en 1934 et installé à Barcelone depuis 1994, interprète, par exemple, l'Argentine Alfonsina Storni (1892-1938) et le Chilien Pablo Neruda (1904-1973), "à qui j'ai obéi le jour où, devant la porte d'un ascenseur, il m'a demandé de chanter ses poèmes", raconte Paco Ibañez.
Le chanteur, qui n'est pas du genre à accepter la discipline de chemins tracés à l'avance, s'autorise des bifurcations. Notamment vers l'Espagnol Federico Garcia Lorca (La Romeria, Cordoba, Cancion de jinete), le Provençal Pierre Pascal (Nani) ou le Sétois monté à Paris, Georges Brassens, dont il reprend à Arles Le Parapluie, en faisant chanter le public. "C'est peut-être le plus grand troubadour de l'histoire", commente le chanteur, qui a traduit en espagnol plusieurs morceaux du célèbre moustachu. Il lui rendra d'ailleurs hommage, du 13 au 15 décembre, à Sète (Hérault), où ce frère de coeur et de poésie repose au cimetière du Py.
Paco Ibañez aime parler autant que chanter. Alors il raconte, beaucoup, explique un peu, fait de vraies ou fausses confidences, dit entre les chansons ses espoirs et ses lassitudes, ce qui le rend joyeux ou grognon. Il clame son militantisme pour la"vraie vie" et "l'humain". Il salue la jeunesse espagnole indignée pour qui il est alléchanter et se moque des Américains : "Les Yankees, si on les laisse imposer leur concept de l'existence, on va devenir la plus belle poubelle du monde."
Paco Ibanez et sa guitare ne sont pas tout à fait seuls. Le chanteur a invité ce soir l'émouvant bandonéoniste argentin César Stroscio, le guitariste catalan Mario Mas et sa propre fille, Alicia, qui prête sa voix sur deux titres. C'est que la musique est toujours histoire de partage, avec le public ou avec d'autres musiciens.
Histoire de mémoire, de famille aussi, réelle ou élective. Paco Ibañez rend donc hommage à Facundo Cabral, le troubadour argentin assassiné le 9 juillet au Guatemala, où il poursuivait une tournée sud-américaine. Avec lui, le public arlésien entonne No soy de aqui ni soy de alla ("je ne suis ni d'ici ni d'ailleurs"), la chanson la plus célèbre de l'Argentin. "Cette chanson parle de ce qu'il était, un globe-trotter qui se sentait chez lui partout, nous racontera le lendemain Paco Ibañez. Je l'ai vu une seule fois en Argentine, mais il m'aaccompagné tout le temps. Je ne l'avais jamais chanté en public." La veille, au Théâtre antique, c'était donc la première fois. Il poursuit : "Quand j'ai lu dans le journal ce qui était arrivé, j'ai reçu comme un coup de poignard. En entendant le public arlésien reprendre sa chanson avec moi, j'étais bouleversé, j'avais la gorge nouée."
Au rappel, Ibañez n'échappe pas à son grand succès, son "hymne" antifasciste, que le public réclame à force cris : A Galopar ("au galop"), un poème de Rafael Alberti (1902-1999) qu'il a mis en musique. "Si je ne l'avais pas chanté, les gens auraient été frustrés", sourit l'artiste.
A la fin du récital, tout le théâtre est debout. Mais ne lui dites surtout pas qu'il a reçu une "standing ovation", Paco Ibañez a horreur des mots anglo-saxons saupoudrés au milieu de cette langue française qu'il adore. Pour l'anarchiste espagnol, cela porte un nom : "La colonisation."
Prochains concerts de Paco Ibañez en France. Festival Chansons de parole, le 30 juillet, à Barjac (Gard) ; Festival de Fontcalvy, le 3 août, à Ouveillan (Languedoc-Roussillon) ; festival Les Internationales de la guitare, le 30 septembre, à Lunel (Hérault), avec Mario Mas.
Patrick Labessehttp://www.lemonde.fr/culture/article/2011/07/23/la-simplicite-militante-de-paco-ibanez_1552094_3246.html
Vendrá la muerte y tendrá tus ojos
..Vendra la muerte y tendrá tus ojos,
el vino triste tendrá tus ojos,
la traición tambien tendrá tus ojos rojos,
el fin de la fantasia tendra tus ojos,
vendrá la muerte y tendrá tus ojos.
La paz reinante tambien tendrá tus ojos,
tambien renacera la vida y tendra tus dos o tres ojos.
yo tambien tengo tres ojos:
los dos de toda la gente normal y uno mas,
en el medio de la gente diferente al de los de la vereda de enfrente: los indiferentes.
Soy amargo y soy diablo
y camino encima de la gente
no nací en avellaneda pero soy de independiente
soy creyente, ni paisano, ni payaso,
soy de san lorenzo de almagro.
Aquello que me dejo flaco
tiene el blanco de tus ojos rojos silenciosos,
todo lo que toco se parece a tus ojos y se rompe,
dueño de un corazón loco que se parece a tus ojos,
vendra la muerte y tendra tus ojos...
tendra tus ojos.
La canción desesperada - Pablo Neruda
Emerge tu recuerdo de la noche en que estoy.
El río anuda al mar su lamento obstinado.
Abandonado como los muelles en el alba.
Es la hora de partir, oh abandonado!
Sobre mi corazón llueven frías corolas.
Oh sentina de escombros, feroz cueva de náufragos!
En ti se acumularon las guerras y los vuelos.
De ti alzaron las alas los pájaros del canto.
Todo te lo tragaste, como la lejanía.
Como el mar, como el tiempo. Todo en ti fue naufragio!
Era la alegre hora del asalto y el beso.
La hora del estupor que ardía como un faro.
Ansiedad de piloto, furia de buzo ciego,
turbia embriaguez de amor, todo en ti fue naufragio!
En la infancia de niebla mi alma alada y herida.
Descubridor perdido, todo en ti fue naufragio!
Te ceñiste al dolor, te agarraste al deseo.
Te tumbó la tristeza, todo en ti fue naufragio!
Hice retroceder la muralla de sombra,
anduve más allá del deseo y del acto.
Oh carne, carne mía, mujer que amé y perdí,
a ti en esta hora húmeda, evoco y hago canto.
Como un vaso albergaste la infinita ternura,
y el infinito olvido te trizó como a un vaso.
Era la negra, negra soledad de las islas,
y allí, mujer de amor, me acogieron tus brazos.
Era la sed y el hambre, y tú fuiste la fruta.
Era el duelo y las ruinas, y tú fuiste el milagro.
Ah mujer, no sé cómo pudiste contenerme
en la tierra de tu alma, y en la cruz de tus brazos!
Mi deseo de ti fue el más terrible y corto,
el más revuelto y ebrio, el más tirante y ávido.
Cementerio de besos, aún hay fuego en tus tumbas,
aún los racimos arden picoteados de pájaros.
Oh la boca mordida, oh los besados miembros,
oh los hambrientos dientes, oh los cuerpos trenzados.
Oh la cópula loca de esperanza y esfuerzo
en que nos anudamos y nos desesperamos.
Y la ternura, leve como el agua y la harina.
Y la palabra apenas comenzada en los labios.
Ese fue mi destino y en él viajó mi anhelo,
y en él cayó mi anhelo, todo en ti fue naufragio!
Oh, sentina de escombros, en ti todo caía,
qué dolor no exprimiste, qué olas no te ahogaron!
De tumbo en tumbo aún llameaste y cantaste.
De pie como un marino en la proa de un barco.
Aún floreciste en cantos, aún rompiste en corrientes.
Oh sentina de escombros, pozo abierto y amargo.
Pálido buzo ciego, desventurado hondero,
descubridor perdido, todo en ti fue naufragio!
Es la hora de partir, la dura y fría hora
que la noche sujeta a todo horario.
El cinturón ruidoso del mar ciñe la costa.
Surgen frías estrellas, emigran negros pájaros.
Abandonado como los muelles en el alba.
Sólo la sombra trémula se retuerce en mis manos.
Ah más allá de todo. Ah más allá de todo.
Es la hora de partir. Oh abandonado!
Palabras para Julia
Tú no puedes volver atrás
Porque la vida ya te empuja
Con un aullido interminable,
Interminable...
Te sentirás acorralada
Te sentirás perdida o sola
Tal vez querrás no haber nacido,
No haber nacido...
Pero tú siempre acuérdate
De lo que un día yo escribí
Pensando en ti, pensando en ti,
Como ahora pienso...
La vida es bella ya verás,
Como a pesar de los pesares,
Tendrás amigos, tendrás amor,
Tendrás amigos...
Un hombre solo, una mujer,
Así tomados de uno en uno,
Son como polvo, no son nada,
No son nada...
Entonces siempre acuérdate
De lo que un día yo escribí
Pensando en ti, pensando en ti,
Como ahora pienso...
Nunca te entregues ni te apartes
Junto al camino nunca digas
No puedo más y aquí me quedo,
Y aquí me quedo...
La vida es bella ya verás
Como a pesar de los pesares
Tendrás amigos, tendrás amor,
Tendrás amigos...
Entonces siempre acuérdate
De lo que un día yo escribí
Pensando en ti, pensando en ti,
Como ahora pienso... ____________________________
Canto a la libertad
--------------Porque la vida ya te empuja
Con un aullido interminable,
Interminable...
Te sentirás acorralada
Te sentirás perdida o sola
Tal vez querrás no haber nacido,
No haber nacido...
Pero tú siempre acuérdate
De lo que un día yo escribí
Pensando en ti, pensando en ti,
Como ahora pienso...
La vida es bella ya verás,
Como a pesar de los pesares,
Tendrás amigos, tendrás amor,
Tendrás amigos...
Un hombre solo, una mujer,
Así tomados de uno en uno,
Son como polvo, no son nada,
No son nada...
Entonces siempre acuérdate
De lo que un día yo escribí
Pensando en ti, pensando en ti,
Como ahora pienso...
Nunca te entregues ni te apartes
Junto al camino nunca digas
No puedo más y aquí me quedo,
Y aquí me quedo...
La vida es bella ya verás
Como a pesar de los pesares
Tendrás amigos, tendrás amor,
Tendrás amigos...
Entonces siempre acuérdate
De lo que un día yo escribí
Pensando en ti, pensando en ti,
Como ahora pienso... ____________________________
Canto a la libertad
photo : http://flic.kr/p/7BeVC2
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