Chaque jour des sites importants comme Palestine Chronicle.com, Palestine telegraph.com, Electronic Intifada.net et quelques autres comme celui en version anglaise du plus vieux quotidien d’Israël, Haaretz, publient des articles à ce sujet.
Ces sites et d’autres documents répertorient les crimes épouvantables d’Israël que l’occident ignore presque toujours, en particulier les médias étasuniennes (et françaises. Petit rajout du T) qui ne publient que des articles pro-israéliens sauf exception toutefois insatisfaisante comme l’article d’Isabel Kershner du New York Times le 7 janvier intitulé : "Des soldats israéliens tuent un Palestinien de 65 ans dans sa chambre" dans lequel elle écrit :
"Des soldats israéliens ont tué par balle un Palestinien désarmé de 65 ans... à cause semble-t-il d’une erreur d’identification. La femme de cet homme a dit qu’il dormait et qu’elle était en train de prier quand des soldats ont fait irruption dans leur logement avant le point du jour, ils sont entrés dans la chambre et ont ouvert le feu sans sommation."
Sans donner d’explication, "L’armée israélienne a exprimé ses regrets" ajoute-t-elle et a promis" une rapide enquête dont les conclusions seront présentées sans délais dans le courant de la semaine prochaine." En fait aucune "enquête" israélienne sur les crimes commis par Israël n’aboutit et leur seul but est d’absoudre les commandants coupables, leurs troupes et les officiels gouvernementaux qui approuvent l’occupation, la violence et les guerres d’agression.
Quasiment tous les articles des journalistes des médias étasuniens (et français, petit rajout du T) soutiennent Israël inconditionnellement. Même l’article de kershner n’était pas entièrement exact et honnête en suggérant "une erreur d’identification" puisqu’on sait que les assassinats, les attaques et d’autres abus sont régulièrement perpétrés contre des individus ciblés qui se trouvent être au mauvais endroit au mauvais moment. Le Pentagone et Israël les appelle des "dommages collatéraux" alors qu’il s’agit en fait de meurtres de sang-froid tous azimut, et parfois même délibérés, une spécialité étasunienne et israélienne.
L’article de Kershner parlait aussi à tort "d’une période de calme relatif" qui aurait précédé ce meurtre et deux autres alors qu’en fait la violence et la répression sont le lot quotidien de la Palestine Occupée. Elle parlait aussi un article précédent qu’elle avait écrit en janvier intitulé : "Les gaz lacrymogènes tuent un militant palestinien" qui disait :
"Jawaher Abu Rahmah, une Palestinienne de 36 ans" est morte samedi après avoir inhalé des gaz lacrymogènes émis par les forces israéliennes la veille lors d’une manifestation contre le mur de séparation dans un village de Cisjordanie."
Un fois de plus elle prenait le parti d’Israël en qualifiant la manifestation "d’émeute illégale et violente" alors qu’en réalité les manifestations contre l’occupation et contre le Mur de Séparation érigé par Israël (que la Cour de Justice Internationale a décrété illégal le 4 juillet 2004) sont toujours des manifestations non violentes et légales qui se déroulent sur le territoire palestinien et non israélien. La violence est toujours le fait des Israéliens qui persécutent, blessent et parfois tuent des militants pacifiques comme Jawaher.
Kershner ignorait aussi le type du dangereux gaz utilisé et sa provenance. Il s’appelle CS et est fourni à Israël par la Defense Technology Corporation of America ; il peut être projeté à l’aveuglette sur les foules et dans les habitations ou être tiré à bout portant, ce qui augmente l’éventualité de provoquer une grave blessure ou la mort. Déjà en avril 2009, son frère, Bassem Abu Rahmah avait été tué par une grenade de gaz CS qui l’avait frappé à la poitrine.
Les journaux télévisés étasuniens (et français PRdT) passent ces crimes sous silence et les journaux n’en font pratiquement jamais mention même de manière biaisée. Et quand par hasard ils en parlent, ce n’est jamais de manière totalement honnête ou exacte. Kershner, comme d’autres reporters étasuniens (et français PRdT) reprend la version des faits israélienne et ne mentionnent jamais le fait que des crimes horribles sont perpétrés de manière habituelle, que l’occupation israélienne et la Mur de Séparation sont illégaux, et que depuis juin 2007 plus de 1,5 million de Gazaouis suffoquent sous le siège israélien.
Qui plus est, ce qui est carrément omis dans les articles est tout à fait révélateur. On ne trouve pas trace d’une information de fond sur ce conflit qui dure pourtant depuis de longues décades, on ne nous dit pas pourquoi il perdure ni que Washington donne à Israël des milliards de dollars chaque année et ses dernières armes et sa technologie de pointe, lui prête de l’argent sans intérêt et lui accorde pratiquement tout ce qu’il demande, même quand c’est contraire aux intérêts des USA.
Un Palestinien qui a survécut aux grenades CS a raconté qu’il avait senti "comme un million d’éclats de verre qui déchiraient ses alvéoles pulmonaires (sacs d’air dans les poumons) et qui déchiraient ses yeux en lambeaux.... Chaque respiration vous arrache les entrailles ; on dirait que des bêtes féroces vous déchirent les poumons. Je préfèrerais ne pas respirer plutôt que de prendre une inspiration affolée, déchirante et brûlante supplémentaire. Mais de toutes façons on n’a pas le choix, on ne peut tout simplement pas respirer."
Kershner a omis ces faits-là et d’autres encore comme par exemple que des armes aussi dangereuses que celle-là devraient être interdites de même que tous les projectives à grande vitesse comme celui qui a été tiré à bout portant sur Bassem Abu Rahmen et d’autres avec l’intention délibérée de les blesser gravement ou de les tuer. Ce sont des armes terrifiantes qui sont utilisées de manière habituelle pour disperser des manifestants non violents, les intimider et/ou leur faire délibérément du mal.
Le 4 janvier Kershner a écrit un article intitulé :" Des officiels de l’armée israélienne contestent le rapport sur la mort de la Palestinienne" dans lequel elle disait :
"... Des officiels de l’armée israélienne, qui veulent garder l’anonymat (c’est toujours un drapeau rouge) pendant que leur enquête (comprenez : combine pour étouffer l’affaire) se poursuit, ont confié à différents journalistes et bloggeurs qu’ils n’avaient jamais entendu dire que le gaz lacrymogène pouvait tuer quelqu’un en plein air et ils envisageaient la possibilité que (Jawaher) avait déjà une maladie qui a causé sa mort soit par elle-même soit sous l’effet conjoint des gaz."
Jawaher était en fait en très bonne santé. Elle était au travail le jour précédent et son frère Samir a dit qu’elle se réjouissait de passer du temps avec sa famille à l’occasion de la Nouvelle Année. De plus, les rapports de l’hôpital ont confirmé "qu’elle n’avait aucun antécédent de maladie chronique." Des examens médicaux récents ont montré aussi que tout était normal.
L’armée israélienne utilise de manière routinière des gaz CS contre les manifestants. le 3 janvier, les journalistes d’Haaretz, Avi issacharoff et Anshel Pfeffer, ont publié un article intitulé : "La mort de manifestants laisse à penser qu’Israël pourrait utiliser des types de gaz plus dangereux," qui disait que l’hôpital de Ramallah qui avait soigné Jawaher indiquait que "sa mort avait été causée par une impossibilité de respirer résultant de l’inhalation de gaz lacrymogènes... Ces dernières années, de nombreuses études ont jeté le doute sur le gaz (CS) ; plusieurs morts ont été attribuées" à
l’inhalation de ce gaz.
"Un des principaux facteurs responsable de l’augmentation des dégâts (causés)... est la quantité de particules dans l’air" selon le docteur israélien Daniel Argo "qui participe régulièrement "à des manifestations contre le mur et qui "enseigne aussi aux militants à (soigner) les blessures causées par les techniques de dispersion des foules utilisées par la police ou les soldats."
Argo explique que le gaz CS est connu pour causer des blessures dans les yeux et les poumons ainsi que des maladies de peau. Selon lui :
"Il y a d’autres types de gaz lacrymogène qui ne sont pas aussi dangereux que le CS ; la raison pour laquelle les responsables de la Défense continuent de l’utiliser n’est pas claire. De plus, comme aucune étude n’a été réalisée sur ses effets à long terme, le personnel de sécurité qui l’utilise fréquemment devrait s’inquiéter pour sa propre santé."
Les manifestants disent qu’Israël projette "des barrières de gaz lacrymogène devant et derrière eux "pour les emprisonner. De plus le gaz demeure actif même quand on ne le voit plus. Le fait qu’il soit utilisé au delà du délai d’expiration augmente encore sa nocivité létale. Chaque fois que des gens sont gravement blessés ou tués Israël nie sa responsabilité, accusant les manifestants pacifiques d’être à l’origine de la violence, alors qu’en fait seuls les brutales forces de sécurité de la police ou de l’armée sont à blâmer.
Le droit légal de manifester pacifiquement
Dans l’éditorial de Haaretz du 4 janvier intitulé : "Israël doit permettre aux Palestiniens de manifester en paix" on pouvait lire :
Les gaz lacrymogènes ont tué Jawaher et son frère Bassem et dans un document filmé on voit des soldats israéliens tirant sur son troisième frère Ashraf alors que ce dernier était menotté. "Pourtant les manifestations pacifiques "sont tout à fait légitimes. (Les Palestiniens) ont le droit de manifester contre (l’occupation et) le vol de leurs terres par les colonies géantes" qui parsèment la Cisjordanie et contre le mur illégal de séparation.
Jawaher "est morte pour rien. Elle ne mettait personne en danger. Il n’y a pas besoin de citer les pays dont les régimes tuent les gens qui manifestent contre eux. Israël ne doit pas devenir l’un d’eux."
Cela fait bien sur des dizaines d’années qu’Israël est l’un d’eux ; selon des sources palestiniennes 21 manifestants de Cisjordanie ont été tués depuis 2005, en plus de milliers de morts qu’a causé le règne de terreur long de plusieurs décades d’Israël -une information que ni Kershner ni aucun autre journaliste étasunien (ou français PRdT) ne diffusera.
Ils ne diront pas non plus que le corps médical de l’armée israélienne a publié une étude sur le gaz CS dans le journal médical Refuah et les Archives de Toxicologie basées en Allemagne. Elle arrivait à la conclusion qu’une haute concentration de gaz pouvait causer des sérieuses lésions et provoquer la mort. Mais à Bil’in et dans les autres villages les fores israéliennes tirent sans arrêt de grandes quantités de grenades dans de petits espaces, créant d’épais nuages de gaz. Le vrai motif n’est pas seulement le contrôle des foules.
Une dernière remarque
Le 8 janvier Stop the Wall.org a écrit sous le titre : "Des centaines de personnes défilent en mémoire de Jawaher" un article qui disait :
"Des centaines de Palestiniens et de militants internationaux, des membres d’institutions de femmes palestiniennes et des syndicats, des leaders et des personnalités politiques palestiniens se sont joints à la manifestation de Bil’in en hommage à Jawaher Abu Rahmah" qui est morte le jour de la Nouvelle Année dans l’hôpital de Ramallah pour avoir inhalé du gaz CS.
Ils portaient des étoiles de David jaunes symbolisant celles que les Nazis forçaient les Juifs à porter pour transmettre le message suivant :
"L’occupation nous impose ce qui fut autrefois imposé aux Juifs par les Nazis et se sert de toutes les armes mortelles dont il dispose pour exterminer le peuple palestinien."
Les soldats israéliens les ont attaqués avec ces quantités extraordinaires de gaz CS, de bombes sonores de balles de caoutchouc recouvert de métal et de canons à eau qui envoyaient de l’eau malodorante (eaux usées). de nombreuses blessures furent recensées dont plusieurs douzaines dues à l’inhalation de gaz et à la contamination des eaux d’égout. Plusieurs manifestants furent aussi battus et un ou plusieurs arrêtés.
Les manifestations de Nabi Saleh furent aussi sauvagement attaquées et des gaz furent répandus près des habitations. La maison de Mahpoud Samir Shehada fut remplie de gaz, suffoquant tous ceux qui étaient à l’intérieur. Sa femme s’est évanouie et a été emmenée de toute urgence à l’hôpital de Ramallah.
Les habitants de Al Ma’sara ont manifesté contre le meurtre de Jawaher en dépit de coups de bottes et des coups de crosse de fusil que les soldats israéliens leur donnaient. A Ni’lin les habitants ont commémoré le second anniversaire de la mort d’Arafat et Mohammed Khawaja tués pendant l’opération Plomb Durci au cours de leur manifestation hebdomadaire tout comme Jawaher.
Des soldats les ont attaqués violemment. Le leader du village, Ahad Khawaja, a dit que les attaques avaient été particulièrement brutales dernièrement, les israéliens ayant apparemment décidé d’écraser plus cruellement l’opposition à leur occupation illégale, au mur de séparation et à leurs crimes quotidiens contre l’humanité, une spécialité israélienne dont les principales médias étasuniennes (et Françaises PRdT) ne parlent pas.
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Stephen Lendman habite à Chicago. On peut le contacter à lendmanstephen@sbcglobal.net. et sjlendman.blogspot.com. Il anime des émissions d’avant garde sur the Progressive Radio News Hour sur the Progressive Radio Network.Pour consulter l’original : http://www.countercurrents.org/lendman100111.htm
Traduction : D. Muselet
photo : http://www.flickr.com/photos/9874810@N02/2506081798/
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