C'est le genre d'information qui m'aurait amusé, il y a un certain temps, malgré le côté répétitif de l'affaire. Aujourd'hui, je regarde ça comme un rab de fayots après le dessert, l'appétit s'est envolé. Les quatre volontés de Nicolas Sarkozy sont devenues lassantes. Au point où il en est, il faudrait qu'il pète à la table des réceptions officielles et se mouche dans la nappe pour nous surprendre encore un peu.
Enfin bon, voyons la chose comme elle se présente : à l'heure où je fais ce billet, les cerveaux de l'Elysée n'ont pas encore fourni d'explication à l'utilisation d'un troisième avion lors du déplacement de Nicolas Sarkozy et de sa délégation à Bruxelles —250 kilomètres.
Je devine de l'incompréhension dans vos yeux. Vous vous demandez d'où sort ce troisième avion, alors qu'il n'a même pas été question du deuxième, n'est-ce pas ? Vous éclairer va me permettre d'anticiper du même coup sur la question suivante, qui vous préoccupe peut-être déjà : le troisième est ainsi désigné parce que deux autres appareils faisaient partie du raid eurobelge de l'escadrille présidentielle. Disons-le tout de suite, les derniers évoqués forment une paire indissociable, puisqu'il s'agit de l'A330 Air Nicolas One et de son aéronef de secours, un modeste Falcon TX ne pouvant transporter que 16 passagers, contre 60 pour l'avion du maître.
Le président devait en effet pouvoir compter sur un avion de dépannage, au cas où sa salle du trône volante aurait été contrainte à un atterrissage forcé dans la plaine picarde. Résumons : Nicolas Sarkozy s'est rendu à Bruxelles avec trois avions : 20 000 euros l'heure pour le gros, 7 700 euros pour chacun des deux Falcon TX, d'après lemonde.fr,soit 70 800 euros aller et retour si je ne me trompe pas.
M. Sarkozy ne prend plus le train depuis qu'il est président «pour des raisons de sécurité et de nuisances pour les autres passagers». N'allez pas imaginer qu'il sent des pieds (présomption d'innocence oblige), il s'agit du «dispositif de sécurité lourd qui accompagne ses déplacements».
Cela ne nous dit pas pourquoi il ne pouvait pas se rendre à Bruxelles dans un petit avion taxi payé de sa poche, puisqu'il avait choisi le transport aérien pour convenances personnelles, tandis que sa suite aurait pris le train. Et bien entendu, cela ne nous dit pas non plus pourquoi les 60 quidams casés dans l'Air Nicolas One ne suffisaient pas à le conseiller au cours du sommet des chefs d'États, au point que la présence de 16 de plus ait été jugée indispensable —en supposant que le deuxième Falcon TX ait voyagé à vide, bien entendu.
PS: côté lectures —«Rabelais et Dürer: mélancolie», chez Orlando de Rudder
— «Tu as choisi ton bouquin de l'été ?» chez Lolobobo
—«Je ne sais pas», chez Christophe…
photo : http://www.flickr.com/photos/lasfotosdetoro/4713018560/
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