Mettre le numérique au cœur de la campagne présidentielle. Et ”entre les mains du candidat UMP”. Tel est le double objectif martelé ce matin par Laure de La Raudière, secrétaire nationale du parti en charge des médias et du numérique, à l’occasion d’un débat organisé à La Cantine, haut-lieu de rencontre des techno-branchés parisiens. Un exercice qui s’annonce laborieux, le sujet ne se déclarant pas particulièrement clivant dans la présidentielle à venir. L’UMP tient néanmoins à garder la main sur le sujet, face à un Parti Socialiste encore timide sur la question.
Petite nouvelle sur le sujet, Fabienne Keller, ancienne maire de Strasbourg et sénatrice UMP, accompagne pour la première fois Laure de la Raudière pour mettre en avant ces questions. La remplaçante (temporaire?) de Benjamin Lancar a un profil plus politique et bénéficie d’une assise médiatique importante, bien qu’elle avoue “ne pas être perpétuellement plongée dans les écrans”.
Interrogée par OWNI sur les différences fondamentales du PS et de l’UMP en matière de numérique, Laure de La Raudière se démarque par une position mesurée:
La réflexion est plus approfondie à l’UMP. Mais c’est très certainement lié à une question de calendrier.
Le temps est pour le moment à la modération et non à l’attaque en règle, même si la député insiste sur l’importance que donne son parti à “l’autorégulation”, et aux industriels, quand le PS reste ”très largement cantonné au domaine de la culture”. Elle avoue avoir ”plein d’interrogations” sur la proposition socialiste qui vise à substituer Hadopi par une licence globale améliorée.
Propriété intellectuelle et boulet Hadopi dont l’équipe numérique UMP semble d’ailleurs vouloir se débarrasser: naturellement évoqué par l’assistance, le sujet a été renvoyé à la Convention Culture fixée au 27 septembre. Même réflexe sur le cas Loppsi, Laure de la Raudière tenant à préciser que la position officielle du parti majoritaire a changé:
Pas de blocage et pas de filtrage du net sans intervention du juge.
En attendant, toute mention du juge reste introuvable au Journal Officiel.
La seule surprise de cette nouvelle rencontre sur Internet vient de l’intervention du président du Conseil National du Numérique (CNN1 ). Gilles Babinet a commenté le programme de la majorité, rendant par exemple ”hommage à la loi Pécresse pour l’autonomie des universités” et insistant sur les efforts supplémentaires à fournir dans l’aide au développement des start-up, ou dans l’éducation et la santé. Le CNN, organe de réflexion sur Internet institué en avril dernier par Nicolas Sarkozy, met-il un pied dans la politique ? En indiquant que le Conseil se tenait à la disposition de”tous les partis qui le souhaitent” pour une aide à la réalisation de leur programme numérique, Gilles Babinet confirme que le CNN sera aussi de la partie présidentielle.
Reste que le parti majoritaire, qui bénéficie d’un avantage sur un PS pris dans la primaire pour avancer ses pions dans le domaine du numérique, a toujours fort à faire pour se dépêtrer d’un bilan-boulet.
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