L’Hexagone est le pays européen qui compte le plus de gens très riches. Contrairement aux idées reçues, la fiscalité y est très attractive.
La France détient un record européen qui embarrasse l’Élysée. En ces temps de crise, la sixième puissance mondiale est de loin le pays qui compte le plus grand nombre de millionnaires, selon une étude sur la richesse dans le monde, publiée le 17 octobre par la banque helvétique Crédit suisse. L’Hexagone a même conservé sa quatrième place au palmarès des pays les plus riches du monde.
Voilà qui met à bas l’idée assénée par le Medef d’un pays qui serait peu attractif : la France compte 2,6 millions de millionnaires en dollars (400 000 de plus qu’en 2010), contre 1,6 million en Grande-Bretagne, pays qui, avec l’Allemagne, cumule plus de millionnaires aux avoirs supérieurs à 100 millions de dollars. Selon cette étude, l’augmentation du nombre de millionnaires s’expliquerait par la flambée des prix de l’immobilier, qui représente les deux tiers des avoirs des ménages français.
C’est oublier que les choix fiscaux de ces dernières années ont largement contribué à améliorer le sort des plus aisés. Les syndicats ont rappelé récemment que la contribution sur les hauts revenus prévue dans le projet de loi de finances pour 2012 demeure symbolique, compte tenu du fait qu’ils sont les grands bénéficiaires de la baisse des taux du barème de l’impôt sur le revenu et de la baisse de l’imposition du patrimoine (allégement de l’impôt de solidarité sur la fortune et des droits de donation et de succession).
« Si les abattements en matière de droits de donation et de succession n’avaient pas été relevés en 2005 et en 2007, ces droits rapporteraient 2,3 milliards d’euros de plus par an », relève le Snui-SUD Trésor, syndicat majoritaire aux impôts. Mêmes partielles et souvent tronquées, les données laissent entrevoir une singularité pendant la période allant de 2003 à 2009 : si le nombre d’assujettis à l’impôt sur la fortune a augmenté de 76 % dans les villes de plus de 20 000 habitants, leur impôt a fortement diminué et participé ainsi à l’accroissement du nombre de millionnaires.
Le « président des riches » peut afficher à son palmarès un autre record : le nombre de personnes pauvres, c’est-à-dire gagnant moins de 795 euros par mois, a augmenté de 20 % depuis 2002, estime l’Observatoire des inégalités. Un tournant historique.
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