Dans un précédent article, je dénonçais l’arnaque absolue de la fameuse dette que les banquiers, les spéculateurs, les grands patrons et leurs bras armés les États, entendent faire payer au prix fort les salariés, les chômeurs, les jeunes.
Imposteurs ces escrocs qui, jouant au grand Monopoly mondial, veulent nous faire rembourser aujourd’hui la crise financière de leur système capitaliste.
Imposteurs ces soi-disant experts économiques et autres chieurs d’encre qui mettent sous le vocable de déficits tout et n’importe quoi (notamment les dépenses sociales) et veulent en plus, ces ordures, nous culpabiliser sur la prétendue dette que nous laisserions à nos enfants. Eux qui défendent un système qui tue, avilit, exploite les hommes et détruit la planète.
Imposteurs ces politiciens de droite comme de gauche qui trouvent irresponsables d’augmenter les salaires, les minima sociaux, les retraites pour ne pas « creuser une dette déjà abyssale », mais qui trouvent raisonnables par contre de trouver en une semaine – comme Fillon en 2008 – 96 milliards pour renflouer les banques ! Le même qui expliquait, peu de temps auparavant, qu’il était à la tête d’un État en faillite !
Imposteurs ceux qui nous expliquent que les primaires socialistes étaient un grand moment de démocratie « moderne » et que la question essentielle était effectivement de savoir qui d’Aubry ou de Hollande l’emporterait alors même que rien ne les distingue substantiellement, si ce n’est leur appétit du pouvoir et leurs ambitions personnelles.
Imposteurs ces pseudo-syndicalistes qui s’inquiétaient le 18 août dernier dans un
communiqué commun (CFDT, CGT, FSU, UNSA, Solidaires) du sort de l’euro et de l’Union européenne, et se portaient candidats pour discuter avec Nicolas Sarkozy des meilleurs moyens de « réduire les déficits publics et la dette ». Un peu difficile dans ces conditions de mobiliser les foules le 11 octobre dernier, surtout quand la journée d’inaction s’inscrit dans un processus de journées saute-mouton dont l’inefficacité n’est plus à prouver. Sauf bien évidemment si l’objectif n’est pas de gagner mais d’épuiser et d’écœurer les militants sur le terrain social pour mieux les diriger ensuite vers les marécages électoraux.
Face à ces imposteurs et leur propagande quotidienne, il en reste pourtant un certain nombre à ne pas se résigner : les salariés, les fonctionnaires, les retraités, les étudiants grecs en manifestation par milliers le 5 octobre à Athènes (et qui subissent des coups d’une brutalité inouïe), la population de Mayotte qui se bat contre la vie chère et pour l’augmentation des salaires, les salariés de la raffinerie de l’étang de Berre qui, au terme de dix jours de grève, ont remporté une première victoire en obtenant un sursis concernant la fermeture du site. Victoire aussi pour les employés du Crédit mutuel de Bretagne qui, après onze jours de grève, ont arraché une augmentation d’une centaine d’euros par mois. En grève encore des salariés de Pôle emploi qui n’en peuvent plus de leurs conditions de travail et des conséquences que cela entraîne pour les chômeurs. Et l’on pourrait citer bien d’autres exemples.
Et puis, sur un autre terrain, la lutte de classe s’exerce aussi dans les syndicats. À la CGT, bien évidemment, où nombre de militants n’acceptent pas la « CFDéTisation » de leur organisation. À Solidaires aussi où la signature, par la direction, du communiqué lamentable du 18 août ne passe pas, pas plus que les accords liberticides de Bercy signés en juin 2008. À FO, certes la direction a eu une position correcte à l’automne dernier en exigeant le retrait pur et simple du projet de loi sur les retraites (alors que l’intersyndicale pleurnichait pour une « autre réforme ») et en appelant à une grève « franche », voire à un blocage du pays (sans vraiment, cela dit, tenter de l’organiser). Certes, à cette rentrée FO a refusé de signer, à juste titre, le communiqué collaborationniste du 18 août et de s’engager dans la machine à perdre des journées d’action. Mais les militants « luttes de classe », qui refusent à la fois les dérives bureaucratiques de la direction et ses ambiguïtés (candidature à des présidences de caisse par exemple) et certaines manœuvres politiciennes, ont ressenti l’impérieuse nécessité de se rassembler et de mieux s’organiser autour d’un appel des « compagnons de Pelloutier ».
Pour conclure ce petit tour d’horizon de la situation sociale, citons l’exemple belge qui pourrait donner des idées à tous ceux qui veulent se battre. Le Figaro s’inquiétait récemment de l’exemple de nos voisins qui « sans gouvernement affichent une croissance insolente » ! Tout simplement, nous expliquait-on dans le même journal, parce que les ministres qui expédient les affaires courantes n’ont osé prendre aucune mesure d’austérité… L’imposture démasquée en quelque sorte.
Fabrice (groupe La Sociale)
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