"Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs." Article 35 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1793
vendredi 28 octobre 2011
Tous des lâches !
Pendant que les banquiers ordonnent et que les politiques mentent, que les analystes réfléchissent et que les journalistes commentent… le peuple se tait, et écoute.
Pourtant il y en a eu des manifestations ces derniers jours, et il y en aura encore dans les jours qui viennent. Trop éparpillées, trop désunies, trop peu suivies, elles semblent même parfois inutiles…
Car en attendant le temps passe, et nos gouvernants prennent des décisions de la plus haute importance sans même nous consulter, sans même que le peuple demande à être consulté. Bientôt l'Europe aura changé de régime sans qu'on s'en aperçoive, on aura une fois encore sauvé les banques sur le dos de nos futures misères, et personne ne semble plus en mesure de bouger le moindre petit doigt…. Mais qu'attendons-nous pour réagir ?
Sur le net, dans la rue, au boulot, tout le monde n'attend qu'une seule chose pourtant, c'est qu'un mouvement unitaire et citoyen, un mouvement fort et indépendant se mette à l'oeuvre pour réclamer une véritable démocratie. Planqués derrière la toile, des millions d'internautes rejoignent de multiples groupes plus ou moins militants pour y trouver une solution, une réponse, une piste même… Désespérément ils attendent qu'un Frédéric Lordon ou qu'un Paul Jorion leur indique une voie à suivre, fiévreusement ils consultent les cours de la bourse pour savoir s'il va enfin se passer quelque chose, mais rien, toujours rien…
Mais c'est que lorsque la crise approche de trop près, ces mêmes internautes s'inquiètent alors de leur compte en banques, et de leurs petites économies : sont-elles bien protégées, et sur quoi faut-il miser alors…. sur l'or ? Des lâches oui, tous des lâches! Vous comme moi, eux comme nous, tous assis confortablement sur nos petits derrières de riches nous attendons que le pire arrive pour être sûrs qu'il aurait fallu se bouger pour éviter qu'il se produise…
“Moi, je me lancerai quand je serai sûr d'être avec les gagnants”, voilà en substance ce que chacun pense sans oser le dire. Tout le monde veut y aller, mais tout le monde attend que d'autres commencent, pour ne pas “prendre de risque”.
Mais comment croyez-vous qu'on gagne quoi que ce soit en agissant ainsi ? Les indignés espagnols ont fini par se lasser, les Tunisiens et les Egyptiens risquent de se faire voler leur révolution, et les indignés de Wall Street se dissolvent dans un silence médiatique assassin.
Pourtant, toutes les technologies de relais de l'information qui sont nécessaires au regroupement de tous les indignés existent et sont encore quasiment libres, et nous n'avons d'autre choix que de nous révolter maintenant, ou plus tard ; mais c'est maintenant que la bataille sera la moins difficile, car d'importantes échéances électorales ont lieu en 2012.
En lançant “Un RIC pour une AC“, je savais pertinemment que cette initiative ne ferait pas exploser les serveurs du blog, mais je sais aussi que c'est à ce genre d'actions qu'il faudra se résoudre, si toutefois nous désirons faire entendre notre voix de manière pacifique : les changements démocratiques auxquels nous prétendons passent inévitablement par l'instauration de nouvelles règles de fonctionnement des nos sociétés, et impliquent donc la mise en place d'Assemblées Constituantes capables de respecter la volonté des peuples.
Mais qui désire vraiment le changement ? Si toutefois le mouvement des indignés venait à prendre du poids, ne serions nous pas nous-mêmes effrayés par tant de pouvoirs ? Ne préférons-nous pas une bonne conscience payée à peu de frais, en espérant tout simplement que les choses redeviennent “comme avant” ?
Quand je vois le nombre de personnes, le nombre d'associations, de sites ou de mouvements auxquels j'ai proposé mon projet, auxquels plein de citoyens proposent plein de projets sans que rien ne bouge vraiment, je finis par croire que soit personne ne veut réellement que ça change, soit que que nous sommes vraiment tous… des lâches.
Caleb Irri
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