Les analystes qui remplissent cette mission font partie du «Open source center» (centre d’accès libre) de l’agence, mais leur surnom est encore plus exotique: «les bibliothécaires vengeurs». Leur but est de connaître en temps réel le sentiment général sur les Etats-Unis à l’étranger, et de prédire des périodes de désordre social ou les révolutions populaires comme le Printemps arabe.
Officiellement, l’objectif du groupe, qui a été lancé suite à une recommandation de la commission du 11-Septembre, est le contre-terrorisme. Mais AP explique que les analystes de la CIA ont récemment commencé à surveiller les humeurs et les mouvements de l'opinion mondiale à travers les médias sociaux, une tâche qui a pris de l’importance depuis la Révolution verte iranienne de 2009.
Doug Naquin, le directeur du Open Source Center, a expliqué à l’agence de presse américaine que leurs analyses se retrouvent de manière quasi-systématique dans les notes de renseignement quotidiennes remises au président Barack Obama. Lors de la mort de Ben Laden, l’agence avait suivi les réactions sur Twitter pour donner à la Maison Blanche un aperçu de l’opinion mondiale.
A en croire Naquin, être un bon analyste n’est pas à la portée de tout le monde, écrit AP:
Les meilleurs analystes ressemblent à l’héroïne du roman policier Les hommes qui n’aimaient pas les femmes, un hacker informatique excentrique et irrévérencieux qui «sait comment trouver des choses dont les autres personnes ignorent l’existence».
Le nombre exact d’analystes est gardé secret, mais il y en a au moins plusieurs centaines selon Associated Press. Certains sont basés dans un immeuble de bureaux en Virginie, tandis que d’autres travaillent aux quatre coins de la planète, souvent dans les ambassades américaines.
Pour le site spécialisé américain Cnet.com, les révélations de AP posent la question de la surveillance des citoyens américains: même si la communauté du renseignement du pays a toujours nié espionner ses propres citoyens, rien ne permet de prouver qu’il n’existe pas un groupe semblable aux «bibliothécaires vengeurs» dédié à la surveillance des Américains, écrit Don Reisinger.
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