mercredi 30 novembre 2011

Pour l’UMP, l’insécurité c’est les jeunes et les étrangers


Un nouveau volet du programme de l’UMP pour 2012 est présenté ce mardi : la sécurité. Et c’est l’aile la plus à droite de la majorité qui a inspiré ces propositions répressives et discriminatoires.

A tel point que même Nadine Morano, pourtant pas connue pour ses positions mesurées, est gênée aux entournures par l’idée de créer un code pénal spécifique pour les mineurs avec des sanctions dès 12 ans… Ce que l’UMP veut pourtant faire, sous prétexte de s’adapter aux nouvelles formes de délinquance et de "lutter contre le sentiment d'impunité". Dès 12 ans et avec autorisation des parents, les jeunes délinquants seraient ainsi passibles de "travaux de réparation". Et pour écarter les cœurs tendres, l’UMP souhaite la séparation entre les juges de protections des mineurs et les juges de répression.

Autre proposition phare, le parti de Sarkozy promet la création de 80000 nouvelles places de prisons. Mais ce n’est pas tout, il faut aussi supprimer la réduction automatique de peine et imposer l'interdiction des libérations conditionnelles pour les prisonniers qui n'auront pas purgé au moins les deux-tiers de leur temps de détention.

Usant d’un nouveau tour de passe-passe rhétorique, l’UMP promet aussi plus de policiers sur le terrain, sans revenir sur les suppressions de postes, en « améliorant l’organisation » et faisant appel à des forces mobiles. La justice devra elle aussi mieux fonctionner, avec encore moins de moyens, grâce à « un allègement des procédures administratives » et au « développement des nouvelles technologies ».

L'Union syndicale des magistrats s’avoue perplexe. Selon elle, certaines mesures du programme UMP pour 2012 concernant la justice avaient été annoncées dès 2007 et que d'autres reviennent sur ce qui a été voté pendant la législature. La vice-présidente de l’USM s’interroge particulièrement sur "travaux de réparation" avec l'"autorisation des parents". "Il ne peut pas y avoir de travail imposé avant seize ans, c'est le droit international du travail" rappelle-t-elle. Quand au volet pénitentiaire, elle rappelle justement que les réductions de peines automatiques, que l'UMP veut aujourd’hui supprimer, "avaient été votées en 2004 sous Dominique Perben"… Et c’est pire pour les "incitations aux aménagements de peine", puisqu’ils sont eux "dans la loi pénitentiaire de 2009".

Insécurité, donc immigration

Le lien clair et direct fait entre ces deux phénomènes est maintenant assumé par l’UMP. Guéant avait lâché le loup ce weekend en affirmant que 200 000 immigrés légaux par an, c’était trop. L'UMP propose donc de durcir les conditions du regroupement familial, d'augmenter le nombre de reconduites à la frontière et la capacité des centres de rétention administrative. Les conditions d’obtention de la nationalité française seront également durcies. Aujourd'hui, toute personne née en France de parents étrangers acquiert automatiquement la nationalité française à sa majorité si elle vit sur le territoire français ou y a vécu pendant cinq ans depuis ses 11 ans. Ce ne sera désormais plus automatique, et il faudra attendre 16 à 18 ans avant de aire la demande. Les postulants à la nationalité française devront également, selon le projet de l’UMP, suivre un "parcours de citoyenneté, de civisme et de l'esprit de défense". Ce qui comprendrait une "cérémonie d'entrée dans la vie citoyenne" à 18 ans, une semaine "Défense et citoyenneté" en lieu et place de l'actuelle journée du même nom et, à terme, un service civique universel et obligatoire.

Enfin, pour lutter contre le communautarisme, l'UMP propose notamment que les fonds étrangers destinés à la construction et à l'entretien de lieux de culte transitent par une fondation nationale propre à chaque confession.
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"Trop d'étrangers en France", Claude Guéant et Marine Le Pen en phase


Trop d'étrangers en France ? Le ministre de l'Intérieur répond "oui" et ne renie pas sa convergence de vue avec la présidente du Front national, Marine Le Pen, "moi aussi je trouve que c'est trop".

"Nous acceptons sur notre sol chaque année 200.000 étrangers en situation régulière. C'est l'équivalent d'une ville comme Rennes, c'est deux fois Perpignan", a dit le ministre lors de l'émission Le Grand rendez-vous Europe 1/I-télé/Le Parisien. "Moi aussi je trouve que c'est trop", a dit Claude Guéant alors qu'on lui rappelait le point de vue de la présidente du Front national, Marine Le Pen, à cet égard. "Pourquoi est-ce trop ? Parce que je souhaite comme le gouvernement, comme le président de la République, que les étrangers qui viennent chez nous soient intégrés, adoptent nos lois, adoptent notre mode de vie", a dit le ministre. Il a rappelé son objectif de "diminuer en un an de 10% cette immigration".

Pas de droit de vote des étrangers aux élections locales

Par ailleurs, il a dit être opposé à des élections de maires étrangers, en citant notamment la Seine-Saint-Denis. Le ministre a critiqué "l'accord du Parti socialiste et des Verts" qui va plus loin que la proposition de loi qui va être discutée au Sénat puisque cet accord prévoit l'éligibilité". "Cela veut dire que nous pourrions avoir des maires étrangers. Très franchement, je n'ai pas envie de voir dans le département de la Seine-Saint-Denis qui a une forte population étrangère, la majorité des maires devenir étrangers", a-t-il dit. Et de rajouter, "il y a des sujets plus importants aujourd'hui que celui-là qui se posent à notre pays".

Croiser les fichiers des étrangers et de la sécu pour "lutter contre les fraudes sociales imputables aux étrangers"
Claude Guéant, a indiqué qu'à partir de janvier 2012 les fichiers des étrangers résidant en France et de la Sécurité sociale seraient croisés, offrant des "moyens plus efficaces" pour lutter contre les fraudes sociales imputables aux étrangers. "Grâce à des dispositions législatives nouvelles qui ont été publiées cette année, nous allons pouvoir, dès le 1er janvier prochain, connecter les fichiers des étrangers résidant en France et les fichiers de Sécurité sociale, de sorte que nous aurons des moyens plus efficaces pour lutter contre ces fraudes spécifiques", a affirmé le ministre de l'Intérieur.

A titre d'exemple, il a cité le versement des allocations familiales, soumis à une condition de résidence sur le territoire, alors qu'"il y a un certain nombre, que je ne peux pas chiffrer, de ressortissants étrangers qui résident régulièrement sur notre sol et qui touchent des allocations familiales pour des enfants qui ne vivent pas en France". Il a également désigné les ressortissants étrangers qui font "des allers et retours entre la France et leur pays d'origine, passent plus de temps dans leur pays d'origine qu'en France et touchent des allocations logement ou des allocations d'adulte handicapé en France".

Était-ce Marine Le Pen ou Claude Guéant qui était invité sur Europ
e 1, ce matin ?
le 27 Novembre 2011

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