vendredi 4 novembre 2011

La vérité est-elle dans le Big Mac ?


Que penser du Big Mac Index, cette mesure de parité de pouvoir d'achat (PPA), inventée par le magazine The Economist en 1986 ?

Le principe est simple, il consiste à comparer le prix du hamburger Big Mac, un produit identique vendu dans le monde entier, pour en déduire la valeur réelle de la monnaie du pays où il est vendu. L’idée semble intéressante car beaucoup de choses rentrent en compte dans le prix d’un hamburger, comme le faisait remarquer Laurent Pinsolle cet été. Outre le prix des aliments, il y a une forte composante de mains d’œuvre, mais également le loyer des fast-foods ou encore les frais généraux…

C'est en prenant en compte les données du développement de chaque pays que The Economist a affiné son étude en juillet dernier : "C'est pour mieux estimer la valeur actuelle d'une monnaie que nous utilisons la «ligne de meilleur ajustement» entre les prix Big Mac et le PIB par personne" qui prend en compte, entre autres, le coût salarial plus faible dans les pays moins développés.

Avec ces nouvelles données, ses conclusions vont à l'encontre des idées reçues.
Si l'euro est bien surévalué de 36% par rapport au dollar, la monnaie chinoise ne serait sous-évaluée que de 7 % (au lieu de 44 % en données non corrigées).

Quel est donc l'intérêt des Français à avoir un Euro si fort ?

Notre industrie est plombée, notre balance commerciale est en déficit, la stabilité des prix nous empêche de réduire notre dette (ce qu'une inflation maitrisée permettrait).

Bien sûr, un Euro fort permet de payer moins pour un pétrole de plus en plus cher, mais c'est au détriment de notre croissance.
L'épargne est préservée, mais l'activité est au point mort, avec un chômage en hausse constante. Alors que la seule chance de l'Industrie serait d'être toujours plus innovante, on constate que l'investissement ne suit pas l'augmentation des profits, qui sont accaparés par un actionnariat à la recherche d'encore plus de dividendes et de retour rapide sur investissement. L'Euro n'est fort que pour préserver la fortune existante.

Et finalement, l'Euro pourrait bien mourir de sa bonne santé.

Un jour viendra peut-être où le prix du bol de riz cantonnais remplacera le Big Mac Index. Nous n'en sommes pas encore là, mais nous en prenons le chemin.

Sur le plan diététique il faut nous en réjouir.

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