mardi 15 novembre 2011

A quand le partage du travail ?

D'un côté, des millions de victimes du chômage et du sous-emploi. De l'autre, des salariés en place dont les journées s'allongent.

Les Français travaillent-ils moins que les autres ? Non, répond clairement la société Regus, fournisseur d'espaces de travail. Elle vient de réaliser une étude auprès de 12.000 entreprises réparties dans une soixantaine de pays. Et, selon elle, 56% des Français passent plus de 9 heures par jour au travail, contre 48% pour la moyenne des autres pays.

À titre de comparaison, c'est 10% de plus que les Anglais et les Américains où 46% d'entre eux travaillent plus de 9 heures. La proportion s'élève à 47% chez les Japonais et à 32%… chez les Chinois. A l'opposé, Allemands (59%), Indiens (55%) ou Brésiliens (60%) sont quant à eux plus nombreux à travailler autant.

L'étude va même plus loin en affirmant que 14% des Français travaillent plus de 11 heures par jour contre seulement 10% en moyenne à l'étranger : 10% pour les Anglais, 11% les Américains, 13% les Allemands, 10% les Indiens, 5%… les Chinois [1], mais 17% les Brésiliens.

La frontière entre vie privée et professionnelle s'étiole


"Loin des préjugés habituels, les collaborateurs hexagonaux semblent s'investir davantage au travail que leurs homologues internationaux", rapporte le document. Sans surprise, les hommes seraient en France 64% à passer plus de 9 heures par jour au bureau contre 39% pour les femmes. Et ce sont les salariés des PME françaises qui obtiennent la palme du dévouement : selon Regus, 60% des employés des petites entreprises travaillent plus de 9 heures par jour.

Les Français ne s'arrêtent pas non plus de travailler une fois franchies les portes du bureau. Pas moins de 46% des actifs emportent du travail à leur domicile plus de trois fois par semaine pour le terminer le soir, contre 43% au niveau international. Le chiffre des Français est égal à celui des Brésiliens, supérieur à celui des Anglais (43%), des Allemands (39%) ou des Indiens (44%), mais largement inférieur à celui des Américains (56%).

"Cette étude démontre que la frontière entre vie privée et vie professionnelle s'est très nettement étiolée. En France, la surconsommation de travail à long terme pourrait avoir des conséquences négatives à la fois sur la santé des actifs et sur la productivité dans son ensemble dans la mesure où des employés surmenés courent le risque de devenir insatisfaits et de souffrir d'un véritable déséquilibre entre la sphère privée et la sphère professionnelle", commente Frédéric Bleuse, directeur général de Regus France. [...]

(Source : L'Expansion)

[1] Le plus drôle, c'est que les Chinois nous voient comme des paresseux, tout le temps en RTT ou en vacances, alors qu'ils travaillent visiblement moins longtemps que nous...

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