mercredi 9 novembre 2011

Hébergement d'urgence: soutenons les sans abri. Exigeons le respect de la loi.


En ce moment, à Paris, à Lyon, à Toulouse, les déboutés du 115 (numéro d'urgence pour les sans-abri) atteignent des chiffres records malgré les annonces en grande pompe des plans froid des préfectures. Chaque soir, ce sont plusieurs centaines de personnes à qui on refuse un hébergement d'urgence faute de place.

La dernière circulaire ministérielle du 21 octobre 2011 concernant le plan froid incite d’ailleurs clairement les préfets à ne pas respecter la loi. (*).

Au chapitre « la mise à l’abri et l’hébergement », elle précise en effet : « L'impératif du « zéro demande non pourvue par manque de place» s'impose dans toutes les périodes de grand froid. » Toute la subtilité réside dans « périodes de grand froid ».

Alors que pour la plupart des gens normalement constitués, il y a l’hiver et le froid, pour le gouvernement, il y a … 3 froids…


Le temps froid : entre – 5°C et – 10°C

Le grand froid : entre – 10°C et – 18°C (celui de la circulaire et de la mise à l’abri)

Le froid extrême : inférieur à –18°C

Au dessus de – 5°C, il ne fait pas froid, si, si, c’est comme ça.

En dessous de – 18°C, on appelle ça le froid extrême. De toutes façons, dans la rue, il y a de fortes chances qu’on soit déjà mort. Pour cette tranche, il y a l’annexe 4 de la circulaire. Elle s’appelle : « Décès de personnes sans domicile dans l'espace public » avec une petite fiche à remplir au cas où...

Si on relit donc la circulaire en ayant à l’esprit le subtil saucissonnage du froid en tranches, on comprend maintenant qu’au dessus de –10°C, les préfets ne sont pas tenus d’héberger toutes les personnes qui en font la demande.


A – 10° C, on vous héberge, à – 9° C, vous pouvez creuver dehors.

La loi, elle, précise pourtant que « Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d'hébergement d'urgence » (article 345-2-2 du code de l’action sociale et des familles)

Comme vous le voyez, il n’y a pas de conditions entre la mise à l’abri et les températures extérieures.



Vivre à la rue, c’est aussi mourir à la rue. (**)

L’Etat n’a pas le droit de laisser des personnes dehors. C’est la loi. N’attendons pas que la rue fasse de nouvelles victimes pour nous indigner.

Exigeons le respect de la loi et la mise à l’abri de ceux qui en font la demande toute l’année, tout l’hiver et non pas quelques jours seulement, en période de « grand froid ».

Pour que l’hécatombe des sans-abri cesse, nous devons manifester. Ils ont besoin de nous.
Jeudi 10 novembre 2011, à Paris : 14 h, devant le Sénat

A Lyon : 18 h, place Carnot

A Toulouse: 12h30, place du Capitol
 
A Lyon : 18 h, place Carnot 
A Toulouse: 12h30, place du Capitole

Cette manifestation est soutenue par le Collectif des Associations Unies qui regroupe 33 associations dont la Croix-Rouge, Emmaüs, les Enfants de Don Quichotte, la FNARS (***), la Fondation Abbé Pierre, France Terre d’Asile, la Ligue des Droits de l’Homme, Médecins du Monde…



(*)http://www.circulaires.gouv.fr/pdf/2011/10/cir_33974.pdf

(**) http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/021111/morts-dans-la-rue-sans-avoir-eu-le-temps-de-vivre-0

(***) http://www.fnars.org/index.php/mobilisations/433-mobilisations/3377-urge...

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