Selon la FAO, un milliard d’humains souffrent de la faim, et la situation ne cesse de s’aggraver. Plus de 600 millions de personnes sont affamées en Asie et dans la zone Pacifique, 250 millions en Afrique. Les pays riches, pourtant, persistent dans des politiques erronées.
La crise agricole et alimentaire a disparu des écrans et des priorités des grands de ce monde. En témoigne le dernier G20 agricole, qui a réuni en juin les pays les plus puissants de la planète pour… ne surtout rien décider, même quand la volatilité des prix et la crise alimentaire sont de plus en plus préoccupantes. La hausse des prix alimentaires se poursuit, les rendements agricoles stagnent, et les conséquences du changement climatique laissent entrevoir un avenir où il sera de plus en plus difficile de nourrir le monde. Près d’un milliard de personnes souffrent de la faim aujourd’hui, et des millions sont susceptibles de rejoindre leurs rangs, rappelle inlassablement l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Face à cette situation d’urgence, les gouvernements du G20 préfèrent favoriser les intérêts des entreprises agro-industrielles et des acteurs financiers plutôt que d’encourager et de soutenir les politiques agricoles des pays en développement. Il n’est donc pas question de revoir les réglementations sur les agrocarburants ni de réguler la spéculation forcenée sur les marchés des matières premières agricoles, un des éléments clés de la hausse des prix. Ainsi, le système alimentaire mondial a effectué un grand bond en arrière, affirment ici Aurélie Trouvé et Jean-Christophe Kroll, deux spécialistes de ces questions. Pourtant, les grandes puissances savent que les effets d’une libéralisation des marchés de l’agriculture mondiale sont dévastateurs. La Banque mondiale estime que 44 millions de personnes sont passées en dessous du seuil de pauvreté au cours du deuxième semestre 2010.
Les mêmes pays riches réclament cependant de nouvelles libéralisations au sein de l’OMC. Le cynisme était de mise lors du récent G20 agricole, car la question de constituer des réserves alimentaires d’urgence a été écartée. Au nom de quoi ? Le stockage d’une centaine de millions de tonnes supplémentaires de céréales pour aider les pays pauvres pouvait nuire aux marchés… Il est urgent de changer de cap : c’est tout l’enjeu du prochain sommet du G20 à Cannes et des mobilisations citoyennes prévues en novembre.
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