jeudi 15 décembre 2011

Le Pen: son «Vive la sociale!» de pacotille inquiète la gauche et l'UMP



De Gaulle, Clemenceau, Einstein, Cocteau, Paul Claudel, Clovis, Jeanne d'Arc, les martyrs de Verdun, l'article 2 de la Constitution, Michel Debré, Marie-France Garaud, la «nuit du 4 Août». Il suffit d'écouter Marine Le Pen lors de ses deux derniers meetings (lire notre «boîte noire») pour comprendre que la présidente du Front national brouille les pistes, entre citations gaullistes, références à la Révolution de 1789 et classiques de l'extrême droite.



M. Le Pen le 19 novembre.© Thomas Haley.

L'opération a commencé – officiellement – le jour de son intronisation, à Tours. Ce 16 janvier 2011, elle a cité Jaurès. Deux mois plus tard, à Toulon, elle mentionne le révolutionnaire Danton pendant que la chanson du meeting évoque «Ferrat» et «Ferré», deux références de la culture communiste. Pour son discours du 1er mai, elle s'adresse aux classes populaires et évoque Victor Schoelcher (qui a aboli l'esclavage) et deux autres figures de la Révolution, Condorcet et Robespierre. Le 13 mai, elle prône la «démondialisation» lors d'une conférence sur le pouvoir d'achat. Le 19 novembre, elle fait l'apologie de son «Etat stratège». Le 11 décembre, elle promet d'être «la présidente des invisibles».

Pour ses discours, la patronne du FN picore chez Mélenchon, chez Montebourg comme chez le Sarkozy de 2007. Et l'opération fonctionne. Chez les classes populaires et une partie de la classe moyenne, le Front national trouve un certain écho (lire notre enquête et notre onglet «Prolonger»). La patronne du FN reprend l'électorat populaire que Nicolas Sarkozy avait déjà dérobé à la gauche en 2007. Il s'agit pourtant d'une belle supercherie. Explication.


Le Sarkozy du «pouvoir d'achat» et des petits patrons de 2007


«Ma boussole, vous la connaissez, elle n'a pas varié et elle ne variera pas : la croissance, l'emploi et le pouvoir d'achat», lance-t-elle le 19 novembre, en présentant son projet. La Marine Le Pen de 2012 reprend beaucoup au Sarkozy 2007.


Exemple au 20 heures de France-2, le 18 novembre (vidéo ci-contre). Elle promet d'«augmenter (le) pouvoir d'achat directement» et de«recréer l'emploi», dénigrant«l'accompagnement du chômage». «Les Français attendent de la croissance, qu'on les protège face à la mondialisation, qu'on cesse la concurrence déloyale (...) que les PME-PMI soient enfin aidées parce que c'est la source de la création d'emplois.» Du Sarkozy dans le texte.





En 2007, le patron de l'UMP décrétait «une crise du travail» et se présentait comme «le candidat du pouvoir d'achat» (voir la vidéo). Pour lui, la relance de la croissance passait par celle des PME-PMI (vidéo ci-dessous). «Je propose que l'Etat conduise une véritable politique de la commande publique au profit des PME», promettait-il dans ses propositions de campagne. Il prônait aussi la lutte contre «l'assistanat»: «Je ne peux pas accepter une société où un assisté ait à la fin du mois davantage que celui qui travaille.»Marine Le Pen surfe sur cette thématique, qu'elle rebaptise «lutte contre les profiteurs du bas». Nicolas Sarkozy promettait de réduire les prélèvements obligatoires de 4 points? Elle propose de «les alléger».


Dans sa dénonciation des marchés financiers, des banques et du CAC 40, elle se calque sur le Sarkozy du discours de Toulon. Le 25 septembre 2008, le chef de l'Etat actait«la fin du capitalisme financier» et d'«une certaine idée de la mondialisation» après l'effondrement de la banque Lehmann Brothers. Il expliquait que«l'idée de la toute-puissance du marché» sans «aucune intervention politique» est «une idée folle» (vidéo ci-contre). Quand la présidente du FN affirme vouloir «protéger» les Français, elle copie tout simplement le nouveau slogan du chef de l'Etat.





Pourquoi faire du Sarkozy? Parce que le président a montré en 2007 qu'un tel discours fonctionnait. Surtout, parce qu'il ne pourra pas le servir à nouveau en 2012. «Il a trahi les Français, il n’a été que le "président du désespoir d’achat"», dénonce-t-elle dans son projet. «Insécurité, liberté, immigration, démocratie, pouvoir d'achat, chômage, vous avez été trompés – la belle affaire!», martelait-elle le 19 novembre. 



Le tournant «social», affiché dès 2002 par Le Pen père


La «démondialisation», thème phare de Montebourg

13 mai 2011: Marine Le Pen s'empare du concept de la«démondialisation» lors d'une conférence sur le pouvoir d'achat et explique «s'inspirer des travaux de l'économiste Jacques Sapir»(lire notre enquête). Ce concept très flou de «démondialisation» a été défendu en France par des personnalités plutôt ancrées à gauche (Edgar Morin, Emmanuel Todd, Frédéric Lordon). Il a été mis en avant dès novembre 2010 par Arnaud Montebourg, qui y consacre un chapitre entier dans son livre programmatique (lire notre entretien). Jusqu'à présent, elle se contentait de se présenter comme«anti-mondialiste», par opposition à l'«alter-mondialiste» Olivier Besancenot. Désormais, elle répète que le vrai clivage n'est plus entre gauche et droite, mais entre «nationaux» et «mondialistes».


La défense des «invisibles» de Mélenchon

La veille de son meeting à Metz, Marine Le Pen a appelé à une «révolution» et «une nouvelle nuit du 4 Août» (en référence au 4 août 1789). En Lorraine, elle promet d'être la «présidente des oubliés» et «des invisibles»: «Agriculteurs, chômeurs, ouvriers, retraités, habitants des campagnes françaises, vous êtes les invisibles, broyés par un système financier fou. Pour la caste politique UMP-PS, face à leur Dieu, le triple A, vous êtes des triples riens.» Formule efficace, qui reprend... le slogan de Jean-Luc Mélenchon: «rendre visible les invisibles» (lire notre billet). Elle s'inspire également de La France invisible (La Découverte, 2006), vaste enquête sociologique sur les «inégalités cachées».
Quelques heures plus tard, le Front de Gauche dégaine un communiqué dénonçant un «plagiat». Le lendemain matin, Jean-Luc Mélenchon rénchérit avec un vif billet sur son blog. Il accuse la patronne du FN de «pill(er) à grande échelle le vocabulaire et les références du Front de gauche». «La voilà qui parle de "révolution". Oui mais attention! On devine qu'il ne s'agit pas de "révolution citoyenne" ni de révolution socialiste, bien sûr. Il s'agit de "révolution nationale" (...) une reprise du label du régime du maréchal Pétain», écrit-il.

La présidente du FN invoque le «peuple» à tout bout de champ (48 fois dans son seul discours du 19 novembre). «Le peuple toujours, le peuple partout», a-t-elle exigé. Ce «peuple» dont elle a fait son slogan 2012 («la voix du peuple, l'esprit de la France») et qui, répète-t-elle, a été «pillé par ses élites», cette «caste» «corrompue», qui «se partage le pouvoir depuis des années» et n'a«jamais eu que faire de l'intérêt des Français». Elle a même modifié son élocution avec un parler plus populaire, mangeant les mots, glissant de petites fautes de français, multipliant les «eux» et les «nous».

Mais un décryptage plus minutieux de ses discours et propositions mettent au jour l'imposture. Car Marine Le Pen a trouvé une vraie astuce électorale sans aucune cohérence politique.


Des références sociales qui ne sont pas nouvelles

Tournant «social»? Pas du tout. Le Pen père s'était déjà donné des accents de gauche. Deux exemples: au soir du 21 avril 2002, il part à la pêche aux sans-voix, déçus ou abstentionnistes: «N’ayez pas peur de rêver, vous les petits, les sans-grade, les exclus»; «vous les mineurs, les métallos, les ouvrières et les ouvriers de toutes les industries ruinées par l’euromondialisme de Maastricht. Vous, les agriculteurs aux retraites de misère et acculés à la ruine et à la disparition, vous aussi qui êtes les premières victimes de l’insécurité». Le 25 février 2007, à Lille, il dénonce «le capitalisme financier planétaire» et prétend être «la voix du peuple». A nouveau il s'adresse aux «petits», aux «obscurs», aux«sans-grade».



Le Pen en mineur de fond dans National Hebdo (2007).

Dès 2002, il se définit comme «socialement à gauche», mais sans nier être «économiquement à droite». Pendant la campagne de 2007, un supplément de National hebdo, Le Pen s'affiche aussi bien en train de serrer la main à Reagan en 1984 qu'en jeune «gueule noire» dans la mine. A l'époque, sa directrice stratégique de campagne s'appelle Marine Le Pen...



La récupération de Jaurès ne date pas non plus de 2011. En mars 2009, en amont d'un meeting de Mélenchon dans le Tarn, le FN placarde la circonscription dont Jaurès fut député d'affiches «Jaurès aurait voté Front national». Accompagné de ce communiqué:«Voilà une manière de rappeler qu’aujourd’hui, la seule formation politique en France à défendre les valeurs de justice sociale et d’humanisme est le Front National de Jean-Marie Le Pen.»

Pour l'économiste et secrétaire national du Patri de gauche, Jacques Généreux, Marine Le Pen est tout simplement «plus habile que son père, elle a réussi à masquer son programme libéral avec une stratégie de com': dire que le FN s'occupe des ouvriers».


Un projet 2012 en faveur des petits patrons


Un projet 2012 libéral

Derrière de grandes formules qui claquent, la coquille est (souvent) vide. Le 18 novembre, Marine Le Pen annonce «toute une série de mesures» pour augmenter «directement» le «pouvoir d'achat». Le lendemain, elle sort de son chapeau deux mesures défendues par le FN depuis des années: la sortie de l'euro et la «préférence nationale» (rebaptisée «priorité nationale») pour les prestations sociales, logements et emplois.

Son projet, lui, reste à dominante libérale, comme celui de son père. Quelques exemples:


– La hausse du Smic: «Une mesurette», a-t-elle estimé au JT de France-2, éludant la question de savoir si elle l'augmenterait.


– Le plafonnement des salaires des patrons: «une fausse bonne idée, version soviétique».


– La réforme des retraites: elle la considère comme «inefficace et injuste» mais ne propose pas de l'abolir. Dans son projet, elle ne fait même plus référence à l'âge légal de la retraite («maintien à quarante annuités maximum de cotisation sans considération d'âge légal de la retraite»).


– Les 35 heures: «une erreur absolue». Elle ne souhaite pas les remettre en cause «brutalement» mais «autoriser par branche ou par entreprise la négociation d'un éventuel retour aux 39 heures»(voir la vidéo).


– La réduction du coût du travail: son projet prévoit «l'allégement du coût du travail» et propose de «financer une diminution de charges des employeurs par l’institution d’une taxe sur les transactions financières».


– Les petits patrons: «Les PME/PMI d'abord!», martèle-t-elle. Ce «soutien massif» est la pierre angulaire de son programme et se traduit par une série de mesures, telles qu'une homogénéisation administrative que prônait déjà Sarkozy, ou une réforme de l’impôt sur les sociétés «pour encourager le réinvestissement prioritaire des bénéfices en France». 


– Le droit de grèves: pendant les manifs contre la réforme des retraites, en octobre 2010, elle dénonce «ces défilés encadrés par les syndicats» qui «ne sont pas la bonne réponse au gouvernement». Sur LCI, à la question «le premier ministre a-t-il raison d'opposer une fin de non-recevoir au mouvement social?», elle botte en touche, embarrassée: «C'est impossible de répondre par oui ou par non». «Je ne soutiens pas les blocages», dit-elle.


– Les syndicats: Elle les «dénonce avec force», les accusant en permanence de «dealer avec le gouvernement» (exemple sur cette vidéo). 


– La démondialisation: en privé, elle trouverait «le concept bête».«Car il a été inventé à gauche et car elle ne supporte pas ses deux dimensions: le protectionnisme altruiste (le développement des système sociaux pour le Sud) et le rapprochement du lieu de décision du citoyen», analyse Gaël Brustier, docteur en sciences politiques, auteur de Voyage au bout de la droite (Mille et une nuits 2011), et par ailleurs conseiller de Montebourg (lire notre «boîte noire»).


Au Front de gauche, «l'imposture» Marine Le Pen énerve. «Elle est présentée comme la championne des ouvriers alors qu'elle défend les petits patrons», estime Alexis Corbière, lieutenant de Jean-Luc Mélenchon. Elle ne parle pas de partage des richesses. Qu'est-ce qu'elle propose à l'ouvrier pour qu'il ait davantage à la fin du mois? Elle n'aime les ouvriers que quand ils ne se mobilisent pas.»

«Sa politique sociale, c'est quoi?, interroge Jacques Généreux. Son programme n'est pas anti-capitaliste. Elle ne dit pas qu'il faut contrôler les mouvements de capitaux, alors qu'elle défend la sortie de l'euro!» Pour l'économiste du Parti de gauche, son programme économique est«celui de Sarkozy, avec une dose de progressivité inspirée du PS. La seule chose qui les distingue, c'est la sortie de l'euro. Et même cela, elle commence à le nuancer en disant qu'on peut parallèlement conserver une monnaie commune».

Le Front de gauche a donc lancé la contre-offensive sur le terrain des faits. Laurent Maffeis, collaborateur de Mélenchon, a publié en septembre Les Cinq Mensonges du FN (éditions Bruno Leprince) sur l'immigration, le social, l'euro, la laïcité et le prétendu «nouveau FN», en s'appuyant sur les propositions de Marine Le Pen. Alexis Corbière, professeur d'histoire de formation, prépare lui Le Parti de l'étrangère, un ouvrage (à paraître le 19 janvier) pour rappeler les racines du discours frontiste, qui puise dans l'extrême droite des années 1930.


L'immigration reste numéro un

Si l'on prend les mots, Marine Le Pen parle peu des «ouvriers». Mediapart a fait le compte: lors de ses trois derniers discours (chacun entre 5.000 et 7.000 mots) depuis septembre (Nice, Paris,Metz), le mot n'est cité au maximum qu'à trois reprises, tout comme ceux d'«employés» et de «travailleurs» (entre une et quatre fois). A Metz, en revanche, elle parle six fois de «patriotisme», 44 fois de «français» et 34 fois de «France». A Nice, le terme «immigrés» (ou «immigration») apparaît 17 fois. Alexis Corbièrerelève lui que les mots «spéculation», «riche», «licenciements»,«grève», «syndicat», et les verbes «résister» ou «lutter» ne sont «jamais utilisés»... à l'exception de «lutte contre l'immigration».

«Les tirs de barrage “Le Pen raciste”, ça ne marchera plus»

Ce hold-up «social» semble pourtant fonctionner. «Pour la même raison que cela a marché pour Sarkozy en 2007, estime Jacques Généreux: un discours nationaliste et des promesses de restauration du pouvoir de l'Etat sur les finances.» «Marine Le Pen se fond dans la géographie électorale de la France du non de 2005, analyse Gaël Brustier. Une France majoritaire et périphérique, qui n'est pas représentée par la gauche. Elle reprend l'histoire là où Nicolas Sarkozy l'a arrêtée, à Gandrange.» La présidente du FN mise tout sur «la dorsale Est»(de la Picardie jusqu'à la Bourgogne) et les «zones péri-urbaines, qui ont fait défaut à Royal en 2007», dit-il.

«Elle cible le gros de l'électorat populaire: celui de droite qu'a pris Sarkozy en 2007 et elle essaye de dépouiller Mélenchon et Hollande sur le reste des classes populaires.» Pour cela, «elle utilise la rhétorique des mouvements d'extrême droite européens, la Ligue du Nord de Bossi en Italie, ou Haider puis Strache en Autriche».

Résultat, selon Gaël Brustier, «elle est en train d'acquérir la structure sociologique du fascisme, ces classes moyennes et populaires en proie aux difficultés sociales». Elle se vante d'être le«premier parti des actifs» (25-55 ans), et possède «une marge de progression énorme chez les jeunes» qui seraient «moins sensibles au rejet culturel du FN car ils n'ont pas connu la Seconde Guerre mondiale ou l'Algérie», explique Gaël Brustier. «Le vote FN n'est pas un vote de vieux, mais un vote rural, péri-urbain, chez les ouvriers et professions intermédiaires en première ligne de la crise.»
Difficile pour la gauche comme pour la droite d'ignorer ce constat. A l'UMP, seule Nathalie Kosciusko-Morizet s'est attaquée à la «menace FN» dans un pamphlet, Le Front antinational (Editions du Moment, 2011). Nicolas Sarkozy préfère lui régler le problème en droitisant son discours, quitte à parler comme Le Pen (lire notre inventaire). «Si des électeurs du Front national trouvent que je réponds à leurs attentes, j'en suis content», s'est d'ailleurs félicité Claude Guéant, le 11 décembre.

A gauche, les réponses sont contrastées. Au PS, François Hollande a choisi une usine de Saône-et-Loire, terres de Montebourg, pour annoncer, le 7 décembre, la reconquête des classes populaires,«dont la gauche n'a pas su entendre les attentes». Un discours de plus ou une véritable démarche? Pour Gaël Brustier, «on ne raccrochera pas (ces électeurs) avec la règle d'or et une gauche moderne européenne, il n'y a plus un parti social-démocrate au pouvoir en Europe à part le Danemark». La solution? «Il faut faire du Montebourg, prône ce conseiller de l'ancien candidat à la primaire: relier la vie quotidienne des gens avec les problèmes de la mondialisation. L'ouvrier, il voit une mairie, une école et une entreprise qui ferme, c'est de ça dont il faut parler. Ce n'est faisable que si l'on s'affranchit de certains dogmes libéraux.»

Mais plus largement, il faut, selon lui, «repasser à l'offensive idéologique, les tirs de barrage, ça ne marchera plus. Ce n'est pas en expliquant toutes les deux minutes que le FN est raciste qu'on y arrivera. Le FN prospère davantage sur la question sociale articulée avec le sens commun et des consolations morales, ce que la gauche ne fait pas».

Jacques Généreux, lui, veut croire «qu'une autre offre à gauche que celle du PS permettra de combattre le FN», sans faire «de la retape populiste et xénophobe». «Le problème, ce n'est pas l'étranger, ce sont les politiques sociales. Le Front de gauche est un phénomène nouveau, l'identification prend du temps», justifie-t-il. Mais il veut croire que «le vrai concurrent» de Marine Le Pen,«c'est Sarkozy».

«Le premier parti des ouvriers, c'est celui de l'abstention», corrige quant à lui Alexis Corbière, qui rappelle «qu'il ne faut pas faire mine de découvrir qu'il y a des ouvriers qui basculent à l'extrême droite». «A ce stade, elle n'a pas fait la démonstration qu'elle avait repris certains secteurs. Elle est revenue à son niveau d'avant 2007.» Pour le secrétaire national du Parti de gauche, il y a un «renoncement du PS» à reconquérir les classes populaires.«Quand on parle de peuple, c'est sale», dénonce-t-il. «La meilleure façon de combattre le FN, c'est de remettre au centre la question sociale, pas de pondre des notes avec Terra Nova pour dire que les ouvriers sont des bourrins.»
Mais Marine Le Pen ne ringardise-t-elle pas Jean-Luc Mélenchon en le réduisant à un vieux «communiste» aux références«soviétiques» qui «baissera sa culotte devant Hollande», comme on l'entend au FN? C'est l'attaque habituelle de Marine Le Pen (voir leur duel). Pour Gaël Brustier, «Mélenchon ne pose pas la bonne question. Ce n'est pas un problème de communication mais de fracture culturelle. Il ne s'agit pas de s'afficher "100% à gauche" comme la LCR (slogan de 2007 - ndlr) mais de revenir au combat culturel. La gauche ne sait plus ce que c'est, elle est composée d'énarques à qui on a donné le pouvoir dans les cabinets en 1981 et 1997, sans qu'ils l'arrachent.»

Lundi, dans une rafale de communiqués, l'UMP a reproché à François Hollande d'avoir «tiré une croix sur les milieux populaires» et de mener le «même combat» que Marine Le Pen en voulant renégocier l'accord européen. Le PS, lui, accuse Nicolas Sarkozy de «courir après le Front national». Pendant ce temps-là, la présidente du FN renvoie dos à dos «la droite affairiste et immorale» et la «gauche boboïsée et corrompue».



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