vendredi 30 décembre 2011

Les 7 péchés capitaux du sarkozysme 3 : La gourmandise


Nicolas Sarkozy n'aime pas que le chocolat. Il y a l'argent aussi. Le 13 octobre 2011, lors d'une visite du centre Pompidou mobile, à Chaumont, dans la Haute-Marne, le président de la République est resté en arrêt devant le célèbre monochrome orange du peintre Yves Klein, le premier de l'histoire de l'art. «Ça, c'est plusieurs millions», s'est extasié le chef de l'État. «Léger, c'est cher ? Klein, plus que Léger ? Moins que Matisse ?», a-t-il ensuite demandé aux officiels qui l'accompagnaient.

La scène, rapportée sur son blog par un journaliste du Monde, dépasse la simple anecdote. Elle est, comme certains instantanés photographiques, le révélateur de quelque chose de plus profond. En l'occurrence d'une obsession gourmande, l'argent, assumée sans complexe par le premier personnage de l'État. Il faut dire que le "la" avait été donné tout de suite, dès l'aube du quinquennat. Tout le monde s'en souvient: le yacht du milliardaire Bolloré, la soirée au Fouquet's, les premiers articles sur le style "bling-bling", l'augmentation de 172% des revenus officiels du président…


Côté pile, Nicolas Sarkozy fait en toute occasion de l'argent la vitrine d'une réussite devant laquelle il faudrait s'agenouiller. Mais l'argent est peut-être aussi, côté face, ce qui causera la perte du sarkozysme, si tant est qu'il soit possible d'en donner une définition stable.

L'argent, qui n'est pas qu'un signe extérieur de vulgarité, est ainsi devenu ces dernières années le personnage principal, bien que sans visage, des dossiers noirs de la présidence, entre ventes d'armes, paradis fiscaux, mallettes et financements occultes de la vie publique… Car en politique, la règle est immuable. De l'argent, il faut en avoir pour en être et la conquête du pouvoir, comme son exercice, rend gourmand.

Il est d'ailleurs désespérant d'avoir vu le plus flamboyant procureur des «puissances de l'argent», François Mitterrand, lui qui en 1971, au congrès d'Épinay, vilipendait «l'argent qui corrompt, l'argent qui achète, l'argent qui écrase, l'argent qui tue, l'argent qui ruine, et l'argent qui pourrit jusqu'à la conscience des hommes !», remiser au placard sa morale d'airain une fois au pouvoir.

Alors certes, l'argent ne peut pas être convoqué, ni être mis en examen, mais il peut parler à condition d'aller en retrouver la trace dans ces antichambres de la République que sont les “affaires”. Or voilà que des juges indépendants ont, sous cette présidence, décidé de se mettre à l'ouvrage.

Sur le terrain de la morale publique, Nicolas Sarkozy avait pourtant construit son ascension politique sur une idée simple. Une rupture avec le passé. Contrairement à ses prédécesseurs − Giscard et ses diamants, Mitterrand et ses écoutes, Chirac et ses emplois fictifs −, il ne serait pas pris dans la danse funeste des scandales politico-financiers. C'est raté.

Le sarkozysme est aujourd'hui cerné par les flammes et l'incendie est judiciaire. Jamais dans l'histoire de la Ve République autant de proches du chef de l'État en exercice, qui sont autant de chevilles ouvrières d'un système de gouvernement dont les racines ont prise aussi bien sur les institutions publiques que sur le privé, n'ont été mis en cause dans des affaires judiciaires.

Deux affaires, révélées par Mediapart et dont nous ne cessons depuis bientôt quatre ans de tenir la chronique, menacent tout particulièrement la Sarkozie : l'affaire Bettencourt (et ses multiples déclinaisons) et l'affaire Karachi, devenue Takieddine (et ses multiples déclinaisons). Petite revue de détail pages suivantes.

La Sarkozie cernée par les affaires



La société française Amesys, qui a fourni du matériel d'espionnage électronique au régime de Kadhafi avec l'appui de Nicolas Sarkozy, au ministère de l'Intérieur puis à l'Élysée, se retrouve désormais au centre d'investigations judiciaires. Le procureur de la République d'Aix-en-Provence vient d'ouvrir une enquête préliminaire visant Amesys, après le dépôt d'une plainte de l'ONG Sherpa. L'homme d'affaires Ziad Takieddine fut l'un des intermédiaires du contrat en cause.

Donnedieu de Vabres mis en examen: ce qui accuse l'ancien ministre UMP (13 décembre 2011)

L'actuel secrétaire national de l'UMP, Renaud Donnedieu de Vabres, a été mis en examen pour «complicité d'abus de biens sociaux» dans l'affaire des ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie Saoudite. Il est soupçonné d'avoir participé à la mise en place, au sein du gouvernement Balladur, d'un système de détournement de fonds.


La police de Bogota a engagé des investigations pour blanchiment présumé visant les propriétés de Thierry Gaubert et de son associé en Colombie, Jean-Philippe Couzi. Après avoir construit leurs villas avec des fonds occultes, les deux hommes ont monté des bars dans le village de Nilo: le Nibar et le Nichon, qui attirent, eux, d'autres soupçons. En France, Hélène Gaubert et Astrid Betancourt ont accusé leurs maris d'héberger des prostituées. Les intéressés démentent.

Dassault, Takieddine, Juniac, Gaubert : l'album photos du clan présidentiel en Colombie (2 décembre 2011)

Mediapart s'est procuré les photos des visiteurs de Thierry Gaubert en Colombie, là où le protégé du chef de l'État s'est fait construire un palais qu'il soustrait depuis dix ans à la curiosité du fisc français. On y découvre le marchand d'armes Ziad Takieddine, le député UMP Olivier Dassault ou l'actuel président d'Air France, Alexandre de Juniac, ancien directeur adjoint de cabinet de Nicolas Sarkozy.

En Colombie, le palais caché d'un homme du Président (1erdécembre 2011)

Mediapart s'est rendu à Nilo, en Colombie, sur les traces de la propriété édifiée par Thierry Gaubert, en 2001, au cœur des Andes. Bâtie avec de l'argent noir et dissimulée au fisc français, la résidence de l'ancien conseiller de Sarkozy a accueilli le marchand d'armes Ziad Takieddine, l'avionneur et député UMP Olivier Dassault, et l'actuel patron d'Air France, Alexandre de Juniac. Premier volet de notre série-enquête Les secrets colombiens du clan Sarkozy.

Bettencourt : douze comptes cachés et des virements suspects(21 novembre 2011)

Liliane et André Bettencourt ont dissimulé pendant des décennies au fisc français l'existence de douze comptes bancaires domiciliés en Suisse et à Singapour, selon les données inédites d'un contrôle fiscal auquel Mediapart a eu accès. De nombreux virements suspects ont été opérés entre 2000 et 2008 à partir de deux comptes suisses baptisés «Sulki» et «Bora». 


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Pakistan: la preuve des millions de Takieddine (8 novembre 2011)

Ziad Takieddine a toujours nié être impliqué dans les ventes d'armes au Pakistan par le gouvernement Balladur. Les juges disposent des preuves du contraire: ils ont obtenu du Liechtenstein les documents attestant de commissions occultes. Mediapart publie un avis de versement reçu en 1995 par une société du marchand d'armes et le détail du circuit financier.

Mme Takieddine sort du silence: «Ziad m'a toujours dit qu'il était protégé» (8 novembre 2011)

Nicola Johnson, l'ex-épouse du marchand d'armes Ziad Takieddine, contre-attaque. Accusée par son ancien mari d'avoir «violé le secret défense» en communiquant des pièces à la justice, elle annonce dans un entretien le dépôt de trois plaintes contre Ziad Takieddine.

Affaire Takieddine: les curieux oublis de Jean-François Copé(12 octobre 2011)

Ziad Takieddine en compagnie de Brice Hortefeux et Jean-François Copé et leurs épouses. Août 2003.© Photo Mediapart


Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, n'a pas entretenu que des relations «amicales» avec Ziad Takieddine. Selon plusieurs documents obtenus par Mediapart, le marchand d'armes a assuré en octobre 2003 l'organisation et le financement d'un voyage de trois jours au Liban de la famille Copé, qui comportait de nombreux rendez-vous officiels pour Jean-François, à l'époque secrétaire d'Etat en charge des relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement français.

Les documents qui prouvent le «lien» entre Sarkozy et Takieddine (28 septembre 2011)

« Je vous mets au défi d'établir un lien ou d'apporter la preuve d'un lien entre M. Sarkozy et M. Takieddine », a lancé, lundi, sur le plateau de l'émission «Mots Croisés», Henri Guaino, conseiller spécial du président de la République. Mediapart publie les preuves et de nombreux documents, aujourd'hui entre les mains de la justice, de ce « lien » que l'Elysée veut oublier.

MM. Copé et Takieddine© Mediapart

La justice est aussi sur les traces de Copé (22 septmebre 2011)

Le secrétaire général de l'UMP apparaît dans la comptabilité du marchand d'armes. Takieddine s'est servi de l'ancien ministre du budget dans les litiges fiscaux d'hommes d'affaires. Un courrier de Copé efface pour les deux tiers l'ardoise du patron d'un groupe agroalimentaire, Gérard Achcar.

Affaire Takieddine: les pièces qui accablent les hommes du Président (21 septembre 2011)

Les juges se rapprochent dangereusement du plus haut niveau de l'Etat. Une semaine après la mise en examen du marchand d'armes Ziad Takieddine par le juge Renaud Van Ruymbeke, deux proches du président de la République, Thierry Gaubert et Nicolas Bazire, ont été placés en garde à vue puis mis en examen. Mediapart fait le point sur cette affaire d'Etat.

Karachi: Takieddine mis en examen par le juge Van Ruymbeke, Sarkozy en danger (13 septembre 2011)

A l'issue de son audition, l'homme d'affaires a été mis en examen pour «complicité et recel d'abus de biens sociaux» dans le cadre du volet financier de l'affaire Karachi. Un nouveau témoin avait révélé aux policiers avoir eu connaissance de transferts de fonds opérés en espèces, depuis la Suisse, par Ziad Takieddine avec deux proches de Nicolas Sarkozy : Thierry Gaubert et Nicolas Bazire.

Les documents Takieddine. L'émissaire du clan Sarkozy en Libye rétribué secrètement par Total (18 août 2011)

En 2009, le groupe Total a versé 6,9 millions d'euros à l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine pour un contrat gazier en Libye. Le directeur général du groupe, Christophe de Margerie, a personnellement supervisé l'opération, avec le feu vert de Claude Guéant, alors secrétaire général de l'Elysée. Mediapart publie les documents.

Sarkozy-Guéant: le grand soupçon libyen (28 juillet 2011)


Mediapart publie une dizaine de documents confidentiels qui dévoilent la face cachée du cabinet de Nicolas Sarkozy, du ministère de l'intérieur à l'Elysée.

Le marchand d'armes Ziad Takieddine, principal suspect dans le volet financier de l'affaire Karachi, a bénéficié de la caution de la place Beauvau et de la présidence de la République pour décrocher des contrats avec le régime libyen.

L'intermédiaire a obtenu en 2007 des commissions occultes sur des matériels de guerre électronique livrés à la Libye, destinés à contrer la surveillance des services secrets occidentaux.

Devant la commission d'enquête parlementaire sur la libération des infirmières bulgares, Claude Guéant avait affirmé: «La France n'a pas échangé leur élargissement contre des perspectives de coopération supplémentaires.» Il a menti.

Les documents Takieddine. Sarkozy-Takieddine: un secret à 350 millions d'euros (15 juillet 2011)

Il s'agit de l'un des secrets les mieux gardés du clan Sarkozy. L'homme d'affaires Ziad Takieddine, principal suspect dans le volet financier de l'affaire Karachi, devait toucher en 2003 des commissions occultes d'un montant de 350 millions d'euros dans le cadre d'un marché d'armement avec l'Arabie saoudite. Les fonds devaient être versés, sous l'autorité de Nicolas Sarkozy, via une société contrôlée par le ministère de l'intérieur. Documents et témoignages exclusifs.

Les documents Takieddine. Le marchand d'armes de la Sarkozie ne paie pas d'impôts (12 juillet 2011)

Ziad Takieddine est un contribuable comblé. Le marchand d'armes ami de la Sarkozie, principal suspect dans le volet financier de l'affaire Karachi, ne paie pas d'impôt sur le revenu, ni d'impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Résident fiscal en France, il y possède un patrimoine estimé à plus de 40 millions d'euros, selon des documents obtenus par Mediapart.

Les documents Takieddine. Le financier secret qui met en danger le clan Sarkozy (10 juillet 2011)

Il est le suspect n°1 dans le volet financier de l'affaire Karachi. Il est aussi celui dont les secrets mettent en danger la présidence de la République. Mediapart dévoile une série de documents et de photos inédites entre l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine et le premier cercle du chef de l'État. Sont concernés: Brice Hortefeux, Thierry Gaubert, Jean-François Copé, Claude Guéant, Pierre Charon, Dominique Desseigne...

Balladur 1995: la justice est mise sur la trace d'Hortefeux (2 juillet 2011)

Au moins 15 millions de francs d'argent liquide ont été versés au compte de campagne de Balladur en 1995. D'où venait cet argent? Le trésorier officiel du candidat a décrit devant la justice le rôle de Brice Hortefeux dans l'approvisionnement en espèces.

Karachi: un témoin accuse Balladur et Léotard (10 décembre 2010)

Jean-Louis Porchier est un militaire qui a enquêté sur les dessous de la vente de sous-marins au Pakistan en 1994. Selon lui, le contrat Agosta a donné lieu à des rétrocommissions: «Une partie pour la campagne électorale de M. Balladur et une autre pour M. Léotard.» Nous révélons par ailleurs le contenu de l'audition par le juge Van Ruymbeke de l'ancien patron de la DGSE.

Balladur: les comptes truqués de 1995 (8 décembre 2010)

Édouard Balladur a, pour sa campagne de 1995, pulvérisé le plafond légal des dépenses. S'il n'avait pas été sauvé par le Conseil constitutionnel, contre l'avis des rapporteurs, l'ancien Premier ministre aurait dû renoncer à 30 millions d'aides publiques et rembourser à l'État 7 millions de francs. Révélations.

Karachi: des documents saisis par les juges contredisent Nicolas Sarkozy (24 novembre 2010)

Contrairement à ce qu'il a affirmé à Lisbonne le 19 novembre, Nicolas Sarkozy a bien eu connaissance, en tant que ministre du Budget entre 1993 et 1995, des aspects financiers du contrat des sous-marins de la DCN vendus au Pakistan, aujourd'hui au cœur du volet politico-financier de l'affaire de Karachi. Mediapart publie les documents.

Sarkozy, comptes suisses, île d'Arros... Les intrigants petits mots de la maison Bettencourt (2 novembre 2010)

Plusieurs notes manuscrites découvertes par la police au domicile de Liliane Bettencourt confirment l'existence d'aide-mémoire destinés à la propriétaire de L'Oréal afin qu'elle puisse répondre aux questions de la justice. Un des petits mots récupérés par les enquêteurs évoque également les liens entre le procureur de Nanterre Philippe Courroye et Nicolas Sarkozy.

Bettencourt: les vérités du majordome face aux enquêteurs (9 octobre 2011)

Son dictaphone est à l'origine d'une affaire d'État. L'ancien majordome, qui a déclenché l'affaire Bettencourt en enregistrant à leur insu les visiteurs de l'héritière de L'Oréal, s'est expliqué sur son geste, le 23 juillet, devant les policiers de la brigade financière.


Woerth écrit à Sarkozy: «Ce serait bien d'accéder à cette demande» (10 septembre 2010)

Les policiers ont cherché au siège de l'UMP, mercredi 8 septembre, un courrier susceptible de confirmer la version d'Éric Woerth dans le volet «trafic d'influence» de l'affaire Bettencourt. En vain. Éric Woerth demeure plombé par la Légion d'honneur attribuée à Patrice de Maistre.

L'enquête policière contredit la version d'Éric Woerth (6 septembre 2011)

Les derniers développements de l'enquête pour «trafic d'influence»contredisent la version d'Éric Woerth, qui devrait être réinterrogé. Des témoignages et une lettre adressée par M. Woerth à Nicolas Sarkozy en mars 2007 suggèrent que celui qui était alors trésorier de l'UMP a bien été sollicité par Patrice de Maistre pour l'octroi de la Légion d'honneur à ce dernier. Le même courrier laisse penser que M. Sarkozy a discuté du sujet en privé avec M. Woerth.

Les carnets Banier désignent Nicolas Sarkozy (2 septembre 2011)

Dans l'un des carnets de François-Marie Banier saisis par la police, le protégé de Liliane Bettencourt raconte comment, au printemps 2007, elle aurait évoqué la remise d'argent à Nicolas Sarkozy au moment de la campagne présidentielle. «Elle ne m'a pas dit si c'était pour Neuilly, pour sa campagne ou pour autre chose»,ajoute le photographe.

«Je vous ai soutenu pour votre élection avec plaisir, je continuerai à vous aider personnellement» (27 juillet 2010)

La juge Prévost-Desprez, qui conduit ses propres investigations sur l'affaire Bettencourt, a recueilli les témoignages de l'ancienne femme de chambre et l'ex-infirmière de la milliardaire. Elles ont décrit une femme totalement sous influence. La première a aussi rapporté une anecdote relative au «soutien» que Liliane Bettencourt aurait accordé à Nicolas Sarkozy.

L'ex-comptable des Bettencourt persiste et signe face à la juge (21 juillet 2010)

Claire Thibout décrit à nouveau un système de financement de la campagne de Sarkozy.

Elle confirme à la juge les enveloppes d'argent liquide «à des politiques».

L'ex-comptable décrit le harcèlement dont elle a fait l'objet et les pressions endurées après son entretien à Mediapart, le 6 juillet.

Bettencourt: de nouveaux témoignages sur les «enveloppes» aux politiques (15 juillet 2010)

Contrairement à ce que proclame la propagande élyséenne, des témoignages recueillis par les policiers crédibilisent les déclarations fracassantes de Claire Thibout, l'ex-comptable des époux Bettencourt, sur l'existence d'enveloppes en espèces ayant profité à des personnalités politiques, principalement de droite. Les dépositions d'un majordome et d'une secrétaire, et le témoignage d'un ancien chauffeur des Bettencourt à Mediapart (à lire ici), ne laissent guère de place au doute.

L'ex-comptable des Bettencourt accuse: des enveloppes d'argent à Woerth et à Sarkozy (6 juillet 2010)

L'ex-comptable de Liliane et André Bettencourt révèle comment le couple de milliardaires a régulièrement financé, via des enveloppes contenant des espèces, des personnalités de la droite française, dont Nicolas Sarkozy. Elle relate un épisode − qu'elle a rapporté lundi 5 juillet aux policiers − situé en mars 2007 et mettant en scène Éric Woerth. Ce dernier se serait vu remettre, par l'intermédiaire du gestionnaire de fortune Patrice de Maistre, une somme de 150.000 euros pour la campagne présidentielle de M. Sarkozy.

Le ministre du Budget a «remboursé» 30 millions d'euros à Liliane Bettencourt (1er juillet 2010)

Liliane Bettencourt a reçu de l'État, en mars 2008, une somme de 30 millions d'euros au titre du bouclier fiscal. Un virement effectué avec l'aval du ministre du Budget de l'époque, Éric Woerth, dont la femme gérait la fortune de la milliardaire. Éric Woerth a démenti, vendredi matin, avoir «donné son aval». Nous maintenons notre information. D'autre part, Mediapart peut révéler qu'aucune enquête fiscale n'a visé l'héritière de L'Oréal depuis au moins quinze ans.

Madame Woerth, «on lui donnera de l'argent, parce que c'est trop dangereux» (17 juin 2010)

Mediapart publie des verbatims des enregistrements pirates réalisés entre mai 2009 et mai 2010 au domicile de Liliane Bettencourt. Les extraits portent sur les troublantes relations avec le pouvoir politique.


Sarkozy, Woerth, fraude fiscale: les secrets volés de l'affaire Bettencourt(16 juin 2010)

Stupéfiant rebondissement dans l'affaire Liliane Bettencourt. La fille unique de la milliardaire, convaincue que sa mère est dépouillée de ses biens, a transmis à la police judiciaire des enregistrements pirates de conversations entre l'héritière de L'Oréal et ses principaux conseillers. Ces documents audio, dont Mediapart a pris connaissance, révèlent diverses opérations financières destinées à échapper au fisc, des relations avec le ministre Éric Woerth et son épouse, ainsi que les immixtions de l'Élysée dans la procédure judiciaire.

Karachi: la police luxembourgeoise met en cause Nicolas Sarkozy (2 juin 2010)

Un rapport de la police luxembourgeoise désigne Sarkozy comme l'architecte, en 1994, d'un dispositif occulte utilisé pour le financement illicite de la campagne présidentielle de Balladur. «Une partie des fonds qui sont passés par le Luxembourg reviennent en France pour le financement de campagnes politiques françaises», affirment les policiers.

Karachi: Mediapart publie de troublants documents bancaires (26 avril 2010)

Mediapart publie trois documents bancaires qui renforcent les interrogations sur le financement de la campagne présidentielle de 1995 d'Édouard Balladur, au cœur de soupçons de malversations apparus en marge de l'affaire de Karachi. L'ancien trésorier de M. Balladur réagit.

Ventes d'armes: la corruption au cœur de la République (13 septembre 2008)

Le financement de la campagne présidentielle d'Édouard Balladur, l'attentat de Karachi en 2002, l'aide au clan Pinochet au Chili, l'espionnage de magistrats et d'hommes politiques, l'affaire des frégates de Taiwan… Les juges Françoise Desset et Jean-Christophe Hullin, qui enquêtent sur un dossier de corruption dans le milieu de l'armement français, découvrent de nombreux éléments pouvant déboucher non pas sur une mais plusieurs affaires d'État. Déjà apparaissent les noms de plusieurs hommes politiques de haut rang: Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, Édouard Balladur, Charles Millon… Nos révélations.
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