jeudi 9 février 2012

TVA sociale : 100.000 hypothétiques créations emplois… sur 3 ans





Soit en moyenne 33.333 créations nettes par an alors qu'il y a 5 millions de chômeurs. Tout ça pour ça ? C'est pathétique. Il est vraiment temps que ce gouvernement s'en aille ! 

On ne va pas vous refaire le topo sur cette TVA antisociale que nous avons déjà longuement explorée. Personne n'y croit. Et de toutes façons, théoriquement, elle ne doit entrer en vigueur que le 1er octobre : d'ici là, de l'eau aura coulé sous les ponts (et peut-être bien charrié Nicolas Sarkozy dans ses flots).

De ce fait, inutile de s'apesantir. On ne citera que deux remarques piochées dans une presse qu'on ne peut qualifier de gauchiste, question d'illustrer l'absurdité de ce dispositif et l'incompétence crasse d'un gouvernement à l'agonie qui, plus que jamais, se réfugie dans l'esbroufe.

D'abord, LePoint.fr : «Valérie Pécresse mise sur la création de 100.000 emplois, sur environ 3 ans. Un chiffre qui comprend aussi les emplois non détruits. Autant dire qu'il n'engage que ceux qui y croient»... Gloups.

Ensuite, La Tribune : «On peut dés lors au moins s’interroger sur la qualité du chiffre de 100.000 emplois créés par la TVA sociale Sarkozy, décidée dans la précipitation et une certaine improvisation. Qui peut affirmer que cette mesure, certes favorable en théorie à certains secteurs très exposés, n’aura pas des effets retours négatifs pour la compétitivité d’ensemble de l’entreprise France ? Dans une logique industrialiste, on apporte une petite bouffée d’oxygène à l’automobile ou aux industries agro-alimentaires concurrencées par l’Allemagne notamment, mais le jeu, c'est-à-dire une baisse somme toute assez limitée du coût du travail, en vaut-il la chandelle si l’on prend en considération les effets pervers de cette hausse de la TVA sur le reste de l’économie, celle qui n’est pas concernée par l’allégement de charges patronales parce que sa structure salariale est hors du champ de la réforme ?


Les bénéfices attendus de cette mesure défensive, qui revient à une dévaluation déguisée au sein de la zone euro, risquent en effet d’être rapidement annulés par l’inflation inévitable qu’elle va engendrer. Si les prix dérapent, la pression générale sur les salaires, notamment au niveau du Smic, sera aggravée, et cela ne sera pas sans conséquences négatives sur l’emploi global. En outre, dans les secteurs innovants, source espérée des emplois d'avenir, la TVA sociale sera un coup d'épée dans l'eau. Pire, certains secteurs seront pénalisés par une TVA alourdie.


En d’autres termes, au nom de la compétitivité de quelques uns, n’est-on pas en train de menacer la compétitivité de toute l’entreprise France. Et si la TVA Sarkozy se révélait antisociale ? Le seul argument du gouvernement pour contester ce raisonnement est d’affirmer que la mesure ne fera pas monter les prix, parce que la concurrence exercera un effet régulateur. Quand on a vu comment la concurrence n’a pas su éviter une flambée des prix lors du passage à l’euro, ou comment les restaurateurs se sont comportés lors de la baisse de la TVA restauration, il y a lieu de douter d’une telle affirmation. Mais on ne demande qu’à être démenti par les faits.»

Une hausse de la TVA de 19,6% à 21,2% devrait dégager un peu plus de 10 milliards de recettes. Ce sacrifice collectif sera assumé par les salariés qui gagnent mois d’1,6 Smic (soit plus de la moitié d'entre eux), les chômeurs, les retraités et les étudiants. Tout ça pour créer seulement 100.000 emplois d'ici 2015 ? En langage populaire, ça s'appelle du foutage de gueule.

SH

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