Le 7 novembre, énumérant les mesures de son deuxième plan de rigueur pour réduire les déficits, François Fillon avait déclaré que tout le monde se devait d'être solidaire et «donner l'exemple». «J'appelle les responsables politiques et les dirigeants des grandes entreprises, en particulier des entreprises du CAC 40, à faire exactement la même chose», avait-il glissé.
Pourtant, ne seront pas concernés par la cure d'austérité :
• Les députés
Lundi, on le sait, nos élus de la République ont voté en masse contre une proposition visant à réduire symboliquement leur salaire de 10%. Dans une tribune sur Atlantico, site d'info qui assume son tropisme à droite, la chef d'entreprise et présidente du mouvement Ethic Sophie de Menthon s'en est offusquée, qualifiant ce refus de «détestable signal» lancé aux Français. Pourtant, la caste patronale dont elle fait partie ne vaut pas mieux...
• Les patrons des grandes entreprises
Sous la pression du Medef et de l'Afep, la proposition d'augmenter la fiscalité sur les retraites chapeaux qui dépassent les 288.000 euros par an ainsi que les parachutes dorés a été rejetée hier par l'Assemblée lors du vote de la loi de finance, malgré les beaux discours. La ministre du Budget Valérie Pécresse s'est retranchée derrière la nouvelle contribution de 3% sur les hauts revenus de plus de 250.000 euros et de 4% au-delà de 500.000 euros. Contribution exceptionnelle qui ne règle en rien le problème des rémunérations extravagantes. Pourtant, on se souvient qu'en avril 2009, François Fillon avait dit qu'il entendait taxer «de façon confiscatoire les retraites chapeaux d’un niveau excessif»...
• Les clients des hôtels de luxe
Sous la pression des patrons des grands groupes du secteur, la taxe de 2% sur les nuitées d'un montant supérieur à 200 € (soit 4 €) est abrogée. On rappelle que cette taxe particulièrement indolore était destinée à remplacer celle qui devait peser sur les parcs à thèmes, elle-même abandonnée dans des conditions tout aussi honteuses grâce aux manœuvres de lobbying… de quelques députés.
Allez, une petite dernière pour la route ?
• Les salariés de l'UMP
Ils sont 120 à travailler à plein temps pour le parti majoritaire et pour eux, la "prime dividendes" inventée par le Président de la République s'appliquera non pas de façon ridicule comme dans certaines entreprises qui ont trouvé le moyen de la contourner, mais pleinement. Ils vont donc recevoir l'équivalent d'un 13e mois, soit un montant compris entre 1.000 et 2.000 euros, provenant en tout ou partie des subventions publiques aux partis politiques. Charité bien ordonnée...
SH
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