"Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs." Article 35 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1793
dimanche 27 novembre 2011
Les nuages de la guerre se forment au dessus de l’Iran
Le puissant lobby d’Israël à Washington, l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), une organisation composée de collaborateurs israéliens, d’infiltrés, et de purs traîtres aux Etats-Unis, est en train de faire passer en force au parlement la loi H.R.1905, qui interdit au président des Etats-Unis, au secrétaire d’Etat (NdT: ministre des Affaires étrangères américain), aux membres de ministère des Affaires étrangères ou de tout envoyé spécial, d’avoir de quelconques contacts diplomatiques officiels ou officieux, avec tout membre ou agent du gouvernment iranien. Seulement quand le président en avertit les comités idoines, pourra t’il s’engager dans des contacts diplomatiques avec l’Iran. Israël est ainsi de facto en contrôle de tous les comités des affaires étrangères du congrès américain, ainsi toute demande pour obtenir un contact diplomatique avec l’Iran sera automatiquement transmis au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à Jérusalem et Israël pourra ainsi circonvenir tout contact irano-américain. L’AIPAC avec cette résolution ne fait que pousser plus avant la vassalité des Etats-Unis à l’état juif.
La stratégie d’Israël est de se rendre certaine que ses plans d’attaque des installations nucléaires de l’Iran, ainsi que peut-être d’autres cibles, ne rencontre aucune opposition des cercles diplomatiques états-uniens. Israël a placé ses propres intérêts bien avant et en complète contradiction avec ceux des Etats-Unis.
Face à la probabilité d’une attaque israélienne sur l’Iran, soutenue par l’Arabie Saoudite, l’allié secret d’Israël dans la région, cela a provoqué une véritable onde de choc à travers le Moyen-Orient et l’Asie.
Des pays asiatiques se ruent pour rejoindre l’Organisation de la Coopération de Shangaï (OCS) comme membres à part entière. Confrontés par une intention belligérante des Etats-Unis, de l’OTAN et d’Israël de renverser les gouvernements de Syrie et d’Iran, le pacte économique, culturelle et de facto de sécurité qui comprend la Russie, la Chine, le Kazakhstan, le Kyrgyzstan, l’Ouzbekhistan et le Tajikistan, a annoncé après le sommet de leurs Premiers ministres à St Petersbourg que l’OCS ouvritait très bientôt ses portes pour l’acquisition de membres de plein-droit pour l’Inde, le Pakistan et l’Iran. Les nations asiatiques veulent geler les interférences des Etats-Unis en Asie.
Avant le sommet de St Pétersbourg, la Russie et la Chine avaient fortement averti l’Occident contre quelque ataque militaire contre l’Iran que ce soit. Les mots utilisés en diplomatie internationale rappelaient grandement ceux utilisés lors de la Guerre Froide, quoi qu’il en soit, c’est l’Occident ici qui joue le rôle de l’agresseur, même si c’est un agresseur mené par Israël, ses espions et ses infiltrés implantés au sommet de la hiérarchie gouvernementale à Washington, Londres, Paris, Berlin et aussi au sein de la hiérarchie des Nations-Unies.
Même l’état vassal des Etats-Unis, l’Afghanistan, est avide de se libérer de ses liens avec l’OTAN et Washington et a obtenu le statut d’observateur au sein de l’OCS. Des commentaires récents du commandant adjoint à la force d’entraînement de l’OTAN en Afghanistan, le général américain Peter Fuller, ont confirmé que le leadership du gouvernement afghan est erratique, ingrat et coupé de la réalité parce que le président Hamid Karzaï a dit que l’Afghanistan se rangerait du côté du Pakistan si les Américains attaquaient le Pakistan; ces dires résultèrent en son limogeage. Les commentaires de Fuller incitèrent également Karzaï à demander le statut d’observateur dans l’OCS alors que l’agression américaine contre le monde musulman et son opposition à la souveraineté de la Palestine ont vu le respect et le soutien pour Washington dans le monde chuter dramatiquement.
Une autre nation où la CIA, le Pentagone, ont leurs agents rampant et envahissant, la Mongolie, est également un observateur de l’OCS. Il y a également des ‘partenaires en dialogue” de l’OCS, des nations qui pourraient obtenir les statuts d’observateurs ou de membres dans le futur. Celles-ci sont la Biélorussie, le Sri Lanka et une qui devrait inquiéter Tel Aviv et Washington… la Turquie, un membre de l’OTAN. Moscou et Ankara sont tombés d’accord sur le fait que la Turquie devrait éventuellement devenir un membre à part entiére de l’OCS. La Turquie a de très forts points communs historiques et culturels avec les nations d’origine turque d’Asie centrale ainsi qu’avec bon nombre de républiques autonomes d’obédience turque de Russie comme Tuva, le Bashkortostan et l’Adygeya.
La Turquie en a ras le bol de l’interférence israélienne dans ses affaires intérieures et extérieures, comme en est témoin l’attaque vicieuse et sanglante israélienne sur le vaisseau turc d’aide à Gaza le Mavi Marmara, le soutien constant du Mossad pour les attaques terroristes du PKK kurde en Turquie et l’empêchement sous couvert israélien dans l’affaire du réseau de “l’état profond” d’Ergenekon en Turquie.
L’Iran vient de voir l’allié secret le plus connu d’Israël, l’Arabie Saoudite, appointer l’ancien chef du renseignement égyptien et ami très proche de Nethanyahou, Omar Suleiman, comme conseiller de l’héritier apparent du trône des Saoud, le prince Nayef bin Abdul Aziz al-Saud, qui est aussi le ministre de l’Intérieur. L’axe Jerusalem-Riyad se cimente toujours plus alors que l’administration Obama fait passer 4 000 troupes de l’Irak au Koweït et renforce d’autres liens militaires au Bahreïn, QG de la Vème flotte américaine et au Qatar, aux Emirats Arabes Unis et Oman. La CIA et le Pentagone ont établi des bases de drones Predator à Djibouti, aux Seychelles, en Ethiopie et d’après certains rapports, en Arabie Saoudite.
Le faisant fonction de président du Kirghizistan, le Premier ministre Almazbek Atambaev a annoncé qu’il voulait que les Etats-Unis et l’OTAN quittent le centre de transit aérien de Manas situé dans son pays après l’expiration du contrat en 2014. Déjà des agents d’ONG financés par Georges Soros au Kyrgyzstan tentent d’insinuer que sous la nouvelle constitution kyrghize, Atambaev n’a pas l’autorité de fermer la base aérienne. C’est exactement ce type d’interférence dans les affaires intérieures des nations asiatiques qui pousse l’OCS à étendre sa base de membres pour inclure deux nations qui ont reçu des menaces directes de l’Amérique: l’Iran et le Pakistan. Les suspicions sur les intentions américaines et les plans militaires ont enterré les demandes de Washington à devenir un partenaire dans le dialogue interne de l’OCS.
Les intérêts de Washington à participer aux sommets de l’OCS ont plus à faire avec une infiltration de la CIA qui jusqu’ici n’a pas le succès escompté au sein du cœur de l’organisation et ce même au travers de ses “alliés” comme le Pakistan, l’Afghanistan et la Mongolie, que de vraiment dialoguer avec les membres de l’OCS et de ses membres observateurs. Après tout, l’AIPAC a réussi avec ses sbires à pousser une loi au travers du parlement américain, qui interdit toute relation diplomatique avec Téhéran.
Le président Obama est sous une extrême pression de la part du lobby israélien et ce pendant une année électorale, de soutenir une attaque militaire israélienne sur l’Iran, action qui inévitablement impliquera les forces armées américaines du Moyen-Orient et dans le Golfe à une guerre contre l’Iran pour les intérêts du régime de Tel-Aviv et de Jérusalem-ouest. Au sommet de G20 à Cannes, le président français Nicolas Sarkozy a été officieusement entendu dire au président Obama qu’il ne “pouvait plus voir Netanyahou, qu’il était un menteur”. Ce à quoi Obama répondît: “tu en as marre de lui, mais moi je dois le gérer tous les jours.”
L’échange entre Sarkozy et Obama est très instructif. Obama n’a pas manifesté de désaccord sur le fait que Netanyahou est un menteur patenté qui fera ou dira tout ce qu’il peut pour faire avancer les intérêts d’Israël ou globalement du sionisme et ce par dessus tout, même au point de mentir à propos d’une menace nucléaire bidon que serait l’Iran afin de promouvoir une attaque sur celle-ci.
Israël, utilisant ses agents d’influence au sein des délégations des Nations-Unies, de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne, du Canada, de la Suède et des Pays-Bas, s’est assurée que le directeur de l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique (AIEA), Yukiya Amano, teinte son rapport sur les développements du nucléaires iraniens de telle manière que cela n’aurait jamais été toléré par son prédécesseur, Mohamed El-Baradei. Amano n’a certainement pris aucun intérêt du fait que sa propore nation, le Japon, produisait secrètement des armes nucléaires dans le complexe de Fukushima et ce en opposition avec la règlementation de l’AIEA. Après le tremblement de terre, le tsunami a mis au grand jour le travail secret qui se déroulait à Fukushima. Amano agit parfaitement volontairement comme un décodeur pour Israël et le lobby israélien en “découvrant” les soi-disant violations de l’AIEA de l’Iran.
Le bulletin des scientifiques de l’atome “Doomsday clock” (NdT: qu’on pourrait traduire par “l’horloge du jugement dernier”), qui est une mesure pour savoir quelle est la distance qui sépare le monde d’une guerre nucléaire, a réajusté la pendule à six minutes avant minuit. En considérant les machinations d’Israël contre l’Iran, la déliquescence totale de l’administration Obama et de la Maison Blanche avec l’éviction de son chef du personnel Bill Daley, ainsi que l’invitation par l’OCS faite à l’Iran de venir sous l’ombrelle protectrice de la Russie et de la Chine, la pendule vient juste d’avancer de plusieurs minutes…
Wayne Madsen
Wayne Madsen est un ancien du renseigment militaire de l’U.S. Navy et consultant du gouvernement pour la NSA. Devenu journaliste d’investigation où il publie notamment sur The Village Voice, CounterPunch et CorpWatch, il a écrit de nombreux ouvrages dont America’s Nightmare: The Presidency of George Bush II et Jaded Tasks—Brass Plates, Black Ops & Big Oil: The Blood Politics of Bush & Co. Le site de Wayne Madsen : Wayne Madsen report.
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