vendredi 18 novembre 2011

Copé : le piranha de Sa Majesté


Je me suis forcé à regarder l'émission de France 2, « Des paroles et des actes », hier soir, où pendant deux heures, l'on a servi la soupe à J-F Copé, en très grande forme.

Comme à son habitude, sans surprise, on a retrouvé ses tics, son arrogance, sa rouerie, son œil clair et ses mensonges la main sur le cœur et la « vérité à la bouche ». En fin gourmet, il a roulé le vieux Jack Lang, toujours plus caricature de lui-même, dans la farine, et interrompu en parlant d'autre chose un J-L Mélenchon auquel l'on avait recommandé de ne surtout pas s'énerver et qui arriva, difficilement, à faire passer sa musique et quelques-unes de ses analyses et propositions.

Si François Lefebvre a un côté pitbull, si Morano ferait penser à un loulou de Poméranie, Copé, lui, c'est plutôt le piranha.

Or, avec un tel animal, on ne discute pas. Quand on l'a ferré, on le tue vite fait à coups de barre de fer avant d'en retirer l'hameçon, sinon on y laisse un doigt. C'est sans doute ce que redoutaient les deux autres invitées, Eva Joly et Marine Le Pen qui ne sont pas venues se frotter au plus récent et au plus fidèle des sarkosystes qui ne pense qu'à 2017 où il se voit déjà en fondé de pouvoir de la finance, « au nom de la France, bien sûr, qu'il aime et qu'il adore ».

Cet homme « d'une probité irréprochable », d'une « honnêteté » au-dessus de la moyenne, d'une « fidélité à ses amis » digne de l'Antique, (un peu agacé de la photo avec Takieddine qui date de 10 ans) et qu'il attendait, bien entendu, admire le courage de Nicolas Ier, « notre capitaine de navire dans la tempête », notre habituel « sauveur » et qui a fait que la France résisterait mieux que n'importe quel autre pays in the world.

Qu'on ne lui parle pas des « cadeaux et autres niches fiscales » accordés aux riches. Même l'amendement qui porte son nom, est une incongruité de langage qu'il balaie d'un revers de main. On s'est bien gardé de lui envoyer dans les gencives, le refus des députés UMP de réduire leurs émoluments de 10%, de lui rappeler, lorsqu'il est entré à l'Elysée, l'augmentation des revenus du Président de 170%, de sa frénésie de déplacements en France et dans le monde qui coûte une fortune colossale au budget de l'Etat.

L'on n'a même pas parlé de la guerre en Libye qui a permis à Bolloré de reconstruire le port de Misrata et à Total qui ne paie quasiment pas d'impôts en France de mieux s'implanter. Non ! En ce moment, le piranha est friand de nucléaire gratiné au fromage de Hollande avec de la verdure autour.

La diminution de notre parc de centrales nucléaires serait « une catastrophe pour la France », pour les français, pour l'emploi. Les sociétés qui ont bénéficié des largesses de l'Etat, comme l'automobile, les banques ou la restauration licencient pour maintenir les dividendes de leurs actionnaires le plus haut possible ? Bagatelle ! Le nucléaire vous dis-je !

Copé est le génial inventeur de la centrale éternelle. Même le vieillissement du parc ne l'intéresse pas. Les énergies renouvelables créeront plus de 350 000 emplois ? Rien à cirer ! Des centrales en moins ce serait, selon lui, 40 000 emplois en l'air. Sans doute croit-il que démanteler une centrale se fait en fermant un bouton et que l'on sait quoi faire des déchets.

On a compris qu'il était financé par Areva, merci, et que l'avenir de l'humanité, il n'en avait rien à cirer. Son objectif : 2017. Point final.

Un seul moment a été quelque peu excitant, c'est lorsqu' au bout de deux heures Franz -Olivier Giesbert, l'a contré en parlant comme lui, en l'interrompant comme il interrompt ses interlocuteurs, en l'acculant dans un coin du ring pour l'obliger à répondre à une question et que le piranha y a laissé quelques dents. Quoi ! On ose me parler à moi comme je parle aux autres ?

Depuis que la droite est au pouvoir, la France rame, si Jean-François est élu, elle ramera et « écopera ».

Quant à la droitisation de l'UMP qui tente de piquer des voix au FN comme l'a si bien démontré Marine Turchi de Médiapart, « non mais vous n'avez pas compris que bien au contraire, l'UMP est le garant que les idées de l'extrême droite ne se répandront point sur notre pays ».

Première qualité d'un candidat à la présidentielle : le mensonge, le regard droit dans l'objectif de la caméra. Il la possède indubitablement.

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