"Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs." Article 35 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1793
mercredi 2 novembre 2011
Un ex-guérillero maire de Bogota, Franco bouge encore, la France oublie un de ses fils…
L’ex guérillero Gustavo Petro est devenu dimanche maire de Bogota, la grande mégapole colombienne, ce qui fait de lui le second personnage de l’Etat.
Petro fut arrêté par les militaires en 1985 alors qu’il dirigeait le mouvement M19 et longuement torturé. Il écopa de deux ans de prison.
Fondateur du « Pôle Démocratique » il l’a quitté pour créer le « Mouvement progressiste ». Tout au long de « l’uribisme » [de Uribe, ancien chef d’Etat colombien. Note du GS] il dénonça les paramilitaires du régime, la corruption, la narco-politique, la violente répression, les milliers d’assassinats de paysans, syndicalistes, et les « disparitions »... L’Otan considérait Uribe comme un ami fidèle, acceptant des bases militaires américaines sur son territoire... BHL et les journalistes , les intellectuels « libérateurs » de la Lybie, la gauche anesthésiée, la droite bien droite, trouvaient que la Colombie c’était loin... Petro vivait sous la menace permanente, dormait avec un gilet pare-balles...
Il vient d’être porté à la mairie de Bogota par un raz-de-marée électoral : 721 000 voix... L’historique « Parti Libéral » en recueille 93 000...
Petro annonce une politique sociale, la lutte contre la corruption, la priorité aux pauvres.
L’Uruguay du président ex-guérillero Mugica a voté la fin de l’impunité des militaires tortionnaires.
En Argentine, la présidente « péroniste de gauche » Kirchner (elle pratique une politique de souveraineté nationale, de meilleure redistribution sociale...Washington la déteste...) vient de gagner haut-la-main les élections présidentielles argentines...
L’Argentine vient de condamner à la prison à perpétuité l’officier Alfredo Astiz, « l’ange de la mort », coupable de tortures, de centaines de crimes et « disparitions » (« vols de la mort » au cours desquels les corps des victimes étaient jetés dans le Rio de la Plata), de l’assassinat de deux religieuses françaises, assassinat qui n’a pas empêché de dormir ni les autorités ni les intellos et la « gauche » anti-chaviste et anti-Kadhafiste... sur le tard, lorsque le satrape ne campait plus dans les jardins officiels parisiens...
A Buenos Aires, le haut lieu de l’horreur du temps de la dictature « made in USA », l’Ecole Mécanique de la Marine, a été transformé en lieu de mémoire des crimes du régime...
Ainsi va l’Amérique latine...
Tandis qu’en Europe, dans l’ancienne puissance coloniale…
En Espagne, la droite néo-franquiste (Parti Populaire) propose d’ouvrir largement au tourisme le sanctuaire fasciste « Valle de los Caidos », entretenu aux frais des contribuables, et où Franco dort tranquille dans une basilique monumentale creusée dans la pierre par des milliers de prisonniers politiques-esclaves...
En Espagne toujours, la loi « d’amnistie » de 1977 continue de protéger l’impunité du franquisme et le juge Garzon est à nouveau sous le coup de deux procès, à court terme, pour avoir trop fourré son nez dans l’énorme affaire de corruption « Gurtel » engageant élus et appareil du Parti Populaire et dans les fosses du franquisme...
Et dans la « Patrie des droits de l’Homme »...
En France, en octobre 1961, les Algériens sont tombés dans la Seine tous seuls, et il vaut toujours mieux être grand flic, mandarin, politicien, patron ou banquier voyou, ami du président... que s’appeler Mouloud.
En France toujours, le gouvernement oublie un citoyen français embastillé dans les geôles du régime Israélien, coupable de délit de solidarité avec les Palestiniens.
Ainsi va le « monde libre ! »
Mon Dieu, libérez-moi de ces libérateurs !
Jean Ortiz
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